Avec Brain2Qwerty, Meta veut lire dans les cerveaux

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France-Soir
Publié le 06 mars 2025 - 21:20
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Un musée des cerveaux au Pérou
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©Neil Conway/Flickr
©Neil Conway/Flickr

Meta a franchi une étape dans le domaine de la neurotechnologie, en publiant des résultats jugés prometteurs sur un dispositif capable de décoder les signaux cérébraux et de les traduire en texte. Ce projet, baptisé Brain2Qwerty, à l'instar de Neuralink, suscite à la fois des espoirs médicaux et des craintes concernant les mésusages qui pourraient avoir lieu.

Conçu initialement pour aider les personnes paralysées, ce dispositif soulève de nouvelles interrogations sur l’exploitation des données cérébrales. Ici, comme souvent, l’éthique et la technologie s’entrelacent.

Il y a huit ans, Mark Zuckerberg annonçait fièrement la mise au point d'un casque permettant de lire dans les pensées, un projet révolutionnaire qui semblait tout droit sorti d’un film de science-fiction. Aujourd’hui, après de multiples rebondissements, Meta a révélé des avancées notables avec Brain2Qwerty, une interface cerveau-ordinateur non-invasive. En analysant les signaux neuronaux pendant que les volontaires tapent sur un clavier, l’IA est parvenue à décrypter leurs pensées avec un taux de précision de 68 %. Mais à quel prix ? Comme le rapporte Usbek & Rica, l'entreprise explore cette voie sans pour autant abandonner ses ambitions commerciales, notamment dans le domaine de l'intelligence artificielle.

Le prototype développé par Meta reste encombrant et coûteux (2 millions de dollars), ce qui a conduit à un abandon temporaire du projet en 2021. Mais ce retard n’a pas empêché Meta de tirer parti de ses recherches pour affiner ses systèmes d’IA. Le tout dans un secteur où des géants comme Google et Microsoft mènent eux aussi des recherches intensives sur le cerveau humain, en quête du Saint Graal technologique. Le principal obstacle reste l'utilisation des données cérébrales, dont la confidentialité pourrait être mise à mal dans un avenir proche.

Les applications potentielles de ces technologies soulèvent une question fondamentale : jusqu’où les entreprises peuvent-elles aller dans la collecte de données sur nos pensées ? Si la médecine peut bénéficier de ces avancées, notamment pour améliorer la communication des personnes paralysées, d'autres usages plus controversés sont déjà à l'ordre du jour, allant de la surveillance en milieu scolaire à la manipulation émotionnelle pour la publicité. Qui sait ce que l'on pourrait imaginer d'autre ? Des gouvernements s’attaquent à ce problème en instaurant des « neurodroits » pour protéger les citoyens. En septembre 2024, la Californie a adopté une loi interdisant l’exploitation non consentie des données cérébrales. Cependant, pour l’éthicien Roland Nadler, le véritable défi réside dans le fait que des géants comme Facebook « connaissent déjà une grande partie de votre profil cognitif » à travers vos interactions en ligne, bien avant que la technologie ne parvienne à lire directement vos pensées.

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