La machine à propagande de l’UE  : quand Bruxelles finance ses propres louanges

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Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 07 mars 2025 - 10:10
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La machine à propagande de l’UE  : quand Bruxelles finance ses propres louanges
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France-Soir, MCC, IA
La machine à propagande de l’UE  : quand Bruxelles finance ses propres louanges
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Une accusation explosive venue de Bruxelles : dans une vidéo coup de poing publiée sur YouTube par MCC Brussels, un think tank eurosceptique, le podcast Deep Dives s’attaque à ce que ses auteurs appellent « la machine de propagande » de l’Union européenne (UE). Intitulée « la machine de propagande de l'UE : comment l'UE finance les ONG pour sa propre promotion », cette analyse repose sur un rapport du journaliste italien Thomas Fazi, invité par John O’Brien, responsable de la communication chez MCC Brussels. Leur thèse ? L’UE financerait des organisations non gouvernementales (ONG) pour fabriquer une légitimité démocratique illusoire et promouvoir ses propres intérêts, au détriment des citoyens européens. Les deux hommes dissèquent un système qu’ils jugent opaque et antidémocratique qui n’est pas sans rappeler ce que Frédéric Baldan a rapporté dans son livre « UrsulaGates : la compromission par les lobbys ». Regardons les thèmes centraux de cette accusation et les conséquences qui en découlent ? Et que vaut cette analyse d’eurosceptiques ? Plongée dans un débat qui secoue une fois encore les fondations de l’Europe.

 

Un réquisitoire en trois actes
  • Une société civile artificielle au service de l’agenda européen : Thomas Fazi pose le décor avec une affirmation choc : « Cela a exacerbé la nature antidémocratique, élitiste et bureaucratique de l’Union européenne en créant une société civile artificielle. C’est une opinion publique artificielle, utilisée pour fournir une légitimité démocratique artificielle et des demandes artificielles pour des politiques que la Commission veut mettre en œuvre."
    Selon lui, l’UE orchestre une façade de participation citoyenne via des ONG financées par des fonds publics, notamment à travers le programme « Citizens, Equality, Rights and Values » (SERV), doté de près de 2 milliards d’euros dans le budget 2021-2027. Ces organisations, loin d’être spontanées, serviraient à promouvoir des idéologies progressistes – « genderism », « climatism », multiculturalisme – mais surtout à glorifier l’intégration européenne. Fazi cite l’exemple des organisations fédéralistes, grassement subventionnées pour vanter « les bénéfices de l’UE » et appeler à « une intégration encore plus poussée ». Ce faisant, l’UE ne refléterait pas l’opinion publique : elle la construirait de toutes pièces.
  • L’inversion du rôle des ONG : de vigies à marionnettes : le second point développé est une critique acerbe de la mission des ONG. Traditionnellement perçues comme des contre-pouvoirs, elles seraient devenues des relais de la bureaucratie bruxelloise. Fazi explique : « Au lieu de transmettre aux gouvernements les aspirations des gens ordinaires, elles canalisent vers la société civile les idéologies et les objectifs politiques de ceux qui sont au pouvoir. C’est une inversion totale de ce que les organisations de la société civile devraient faire. »
    Et John O’Brien enfonce le clou : « Il est difficile d’être un contrepoids au pouvoir gouvernemental quand vos poches sont remplies par ce même gouvernement. » Cette dépendance financière est illustrée par le concept de « self-lobbying » : l’UE paierait des ONG pour la lobbyiser elle-même ou le Parlement européen, demandant des politiques plus ambitieuses que celles officiellement proposées. Un exemple frappant ? Des fonds détournés vers une agence de relations publiques française avant les dernières élections européennes, pour des articles favorables aux partis mainstream, selon une enquête italienne évoquée dans la vidéo.
  • Une menace pour la démocratie et la souveraineté nationale :  les accusations vont plus loin : ce système ne se contenterait pas de manipuler l’opinion, il saperait la démocratie au sein des États membres. Fazi établit un parallèle avec USAID, l’agence américaine d’aide internationale, accusée de déstabiliser des régimes hostiles aux États-Unis : « Comment le financement par la Commission européenne d’ONG opposées à des gouvernements démocratiquement élus dans des États membres diffère-t-il de cela ? Comment cela n’est-il pas une forme d’ingérence étrangère ? »
    Il cite la Pologne sous son ancien gouvernement conservateur et la Hongrie d’Orbán comme cibles potentielles, où des ONG financées par Bruxelles pourraient défier la volonté populaire. Cette « propaganda par procuration », comme Fazi la nomme, renforcerait une élite supranationale non élue, au détriment des parlements nationaux et des électeurs.
L’UE, un système aux ramifications profondes

De nombreuses conséquences découlent de cette analyse.

  • Tout d’abord l’érosion de la confiance citoyenne : si les allégations de Fazi tiennent, elles pourraient aggraver la méfiance déjà palpable envers l’UE. En 2025, les sondages montrent une montée de l’euroscepticisme, notamment dans des pays comme la France ou l’Italie. Apprendre que des ONG, perçues comme des voix indépendantes, sont en réalité des porte-parole financés par Bruxelles risque de nourrir le sentiment d’une « dictature douce ». Fazi avertit : « Nous sommes immergés dans un environnement de communication largement artificiel », où les citoyens peinent à distinguer le vrai du faux. Cette opacité pourrait pousser les électeurs vers des partis populistes, promettant de démanteler cette "élite bruxelloise ».
  • Ensuite, on peut y voir une véritable déstabilisation des démocraties nationales : l’ingérence supposée dans des pays eurosceptiques a des implications géopolitiques. En Hongrie ou en Pologne, par exemple, des ONG pro-UE pourraient amplifier les tensions avec des gouvernements conservateurs, créant un bras de fer entre Bruxelles et les capitales nationales. Fazi souligne : « Quand vous prenez de l’argent d’un corps hostile à ce gouvernement, vous brouillez la ligne entre participation démocratique et ingérence étrangère. » À long terme, cela pourrait fragiliser la cohésion de l’UE, certains États envisageant des mesures radicales – voire un "Huxit" ou un "Polexit" – pour reprendre leur souveraineté. Et c’est sans parler de possibles ingérences dans les élections comme en Roumanie.
  • Ceci constitue donc un risque avéré pour les ONG légitimes : une conséquence paradoxale est le danger pour les ONG et associations authentiques de se retrouver dans « le même panier ». Fazi reconnaît leur rôle crucial : « La société civile a un rôle essentiel dans une démocratie saine. » Mais le scandale pourrait déclencher une défiance généralisée, comme en Europe de l’Est après les abus d’USAID et probablement ceux que l’on peut anticiper en France avec l’enquête de France-Soir sur « les dessous pas très propres » de l’agence Française du Développement
    Fazi note : « Ceci crée un contrecoup qui emporte aussi les organisations faisant un travail important. » Des coupes budgétaires indiscriminées, comme celles de Trump sur USAID, pourraient pénaliser des projets humanitaires vitaux, par exemple, en santé ou éducation, au nom de la lutte contre la propagande.
  • Le cercle vicieux de l’opacité : enfin, l’opacité dénoncée par Fazi – « Essayer de creuser dans les bases de données de la Commission est incroyable » – perpétue le problème. Sans transparence, ni les citoyens ni les médias ne peuvent vérifier l’ampleur du phénomène. O’Brien s’interroge : « Qui tient l’UE responsable quand elle utilise l’argent des contribuables pour promouvoir son agenda ? » Après des scandales comme Qatargate, la résistance des ONG à plus de clarté, relevée dans le podcast, renforce l’idée d’un « système pourri au cœur de Bruxelles ». Cependant, ni O'Brien ni Fazi ne font état de la plainte pénale visant Ursula von der Leyen, plainte portée par plus de 1000 plaignants dont Frédéric Baldan. À croire que l’on peut parler de tout, mais pas de cette plainte !
Une voix dissidente : la plainte de Frédéric Baldan et son livre choc

Ce débat sur la corruption et l’opacité à Bruxelles trouve un écho dans une affaire parallèle qui secoue l’UE : la plainte pénale déposée par Frédéric Baldan contre Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Le 5 avril 2023, cet ancien lobbyiste belge a saisi un juge d’instruction à Liège, accusant von der Leyen de corruption, prise illégale d’intérêts, destruction de documents publics et usurpation de fonctions. En cause : des négociations secrètes par SMS avec Albert Bourla, PDG de Pfizer, pour un contrat de 1,8 milliard de doses de vaccins anti-Covid, évalué à 35 milliards d’euros – un dossier surnommé « Pfizergate ». Baldan, dont l’accréditation de lobbyiste a été révoquée par la Commission après sa plainte, a depuis publié UrsulaGates : La compromission par les lobbys (Éditions Droits et Libertés, 2024), un livre de 384 pages où il dénonce l’influence des lobbys sur les institutions européennes. Il y écrit : « Pourquoi la Commission refuse-t-elle obstinément de rendre publics ces contrats ? » et révèle des détails sur les cabinets de lobbying ayant, selon lui, manipulé les décisions pendant la crise Covid. Baldan dans son livre a révélé que « la Commission subventionnait des lobbys hors UE et qui ne respectaient pas les exigences en matière de transparence alors qu’il y a une réglementation signée par la CE qui prévoit que la déclaration dans le registre de transparence est obligatoire pour les lobbys. » Il est donc incroyable de voir que la CE donne de l’argent à ceux qui violent leurs propres textes.

Cette affaire, qui a attiré plus de 1000 plaignants et l’attention de pays comme la Hongrie et la Pologne, amplifie les critiques de Fazi sur un système dans lequel l’argent public sert des intérêts opaques, loin des citoyens.

 Quelle crédibilité donner à cette interview ? Cette analyse percutante est-elle biaisée ?

En préambule, il est bon de rappeler qu’un podcast de 26 minutes (format court), n’est pas le format le plus approprié pour apporter des preuves, tel que Baldan l’a fait dans son livre. C’est un format de sensibilisation du public qui amène à se poser des questions et qui permet de renvoyer au rapport. Cependant, comme pour toute opinion, la crédibilité du podcast reposera sur trois piliers : l’auteur, les preuves et le ton.

  • Fazi sera considéré par les mainstream comme une voix eurosceptique assumée : le journaliste, et MCC Brussels, lié au gouvernement hongrois d’Orbán, s’inscrivent dans une mouvance conservatrice critique de l’UE. O’Brien insiste sur leur transparence financière – « Nous avons été 100 % transparents sur notre budget » – pour contraster avec l’opacité reprochée à Bruxelles. Cependant, cette posture pourrait biaiser l’analyse, visant un public prédisposé à leurs idées. Il faudra donc redoubler de vigilance sur les faits.
  • Des preuves partiellement présentées, mais des preuves quand même dans un format qui ne se prête pas à la mise en lumière de preuves : le rapport de Fazi cite des chiffres (2 milliards d’euros) et des pratiques troublantes (self-lobbying, fonds aux médias), mais reste vague sur les détails. Fazi admet : « c’est probablement juste la pointe de l’iceberg. » Sans noms d’ONG ou accès aux bases de données, l’argumentation repose sur des généralisations, limitant sa rigueur journalistique.
  • Le ton polémique sera attaqué par les médias mainstream comme laissant à désirer : des expressions comme « deep state», « propaganda par procuration » ou « inversion totale » donnent un ton que les médias maintream jugeront sensationnaliste pour éviter de parler du fond du sujet. Une méthode éprouvée au cours des cinq dernières années pour invisibiliser les analyses des opposants politiques. Le ton utilisé ici est efficace pour capter l’attention, mais risquant de repousser un public exigeant des nuances. L’absence de contre-exemples affaiblit la portée.

Les questions légitimes sur la transparence sont soulevées, cependant il faudra aller bien plus loin pour que ce rapport puisse prendre sa pleine mesure sans qu’il soit contesté. Il est donc étonnant que Fazi ne cite pas Baldan ou le travail de Baldan et des 1000 plaignants.  Est-ce par ignorance ou pour d’autres raisons ? 

De nombreuses réactions montrant un débat de plus en plus polarisé

Sur YouTube et X, les réactions sont tranchées.

Les eurosceptiques sont en liesse : « enfin quelqu’un qui dénonce la mafia de Bruxelles ! », peut-on lire. Les sympathisants de MCC Brussels relaieraient la vidéo, avec des hashtags comme #EUPropaganda, amplifiant son écho dans les cercles populistes.

Alors que les pro-UE se retrouvent en défense, une position inhabituelle pour eux : « Le Fidesz qui accuse l’UE de propagande, c’est risible », rétorqueraient les fédéralistes, pointant le financement hongrois de MCC Brussels. Ils défendraient les ONG comme vecteurs de droits humains.

Et les sceptiques exigent plus : « Intéressant, mais où sont les preuves ? Nommez les ONG ! », demandent les esprits critiques, frustrés par le manque de concret.

Un rapport qui recoupe d’autres enquêtes

L’interview de Fanzi recoupe d’autres enquête ou analyse comme celle de Frédéric Baldan. Le travail de ce dernier est cependant bien plus précis, en fin connaisseur des lobbys. Regardons le lobby EL*C financé par la Commission européenne sur le registre de transparence :

  • EuroCentralAsianLesbian*Community opère un site https://lesbiangenius.org/ avec seulement deux personnes identifiées, Dragana Todorovic, co-executive director et Ilaria Todd, Directrice du plaidoyer et de la recherche en relation avec l’Europe.
  • Son objectif est « depuis 2016, la Communauté lesbienne euro-asiatique (EL*C) a pour objectif de créer un réseau visant à rendre visibles les femmes lesbiennes, bisexuelles, transgenres et intersexuées et les personnes non binaires (ci-après dénommées femmes LBTI et personnes non binaires), à renforcer leur participation dans les sphères de décision et à accroître leur accès aux droits de l'homme, à la justice sociale, à la justice économique et au bien-être, tout en influençant les politiques pertinentes au niveau national, européen et international, du point de vue des besoins et des intérêts des femmes LBTIQ et des personnes non binaires. À ce titre, EL*C s'efforce d'être une voix représentative, puissante et visible des mouvements de femmes LBTIQ et de personnes non binaires en Europe et en Asie centrale, et a mis en œuvre de nombreuses activités dans les domaines de la création de mouvements, du réseautage, du plaidoyer et des politiques, de la visibilité et des campagnes publiques, de la recherche et de l'octroi de subventions. »
  • Voila la description de ses activités depuis 2021 :
    EL*C image 1
  • L’existence financière de ce lobby est dépendante à 91,4 % de la CE. En effet, sur un budget de 3 698 566 euros, 3 381 869 euros sont financés par la CE
    EL*C image 2
  • Et une seule réunion par visioconférence en 2025 !
    EL*C image 3

Rien que sur ce lobby, on peut s’interroger sur les nombreuses zones d’ombre – à commencer par les sommes en jeux et le degré de dépendance vis-à-vis de la CE. Enfin, il n’y a aucune mesure d’impact disponible, donc voilà 3.4 millions d’euros utilisés, on ne sait comment.

À titre de comparaison, la raison de Bruxelles a accordé des aides à l’export aux entreprises locales pour un total annuel de 4 millions d’euros. On peut constater que l’aide octroyée par la CE à un seul lobby, EL*C, est équivalente à l’aide que la région Bruxelloise octroie à toutes les entreprises. Par ailleurs, cette aide à l’export a été supprimée en 2024 pour des raisons budgétaires, mais apparemment, ce n'est pas le cas pour l’aide à EL*C ! Une asymétrie assez criante des dépenses de la CE.

Ce cri d’alarme est réellement à double tranchant

La vidéo de MCC Brussels frappe fort : une UE qui financerait des ONG pour s’autoglorifier, inversant leur rôle et menaçant la démocratie. Les conséquences - méfiance, déstabilisation, opacité - sont graves, mais l’analyse, bien que percutante, pêche par son manque de preuves et son potentiel biais politique. Elle ralliera les eurosceptiques, hérissera les pro-UE, et laissera les autres sur leur faim. Reste une question : sans transparence accrue, comment démêler le vrai du faux dans ce « black box » bruxellois ? Fazi appelle les citoyens à « faire pression d’en bas ». La balle est dans leur camp.

Espérons que Baldan pourra leur apporter plus de preuves sur ces éléments. Après tout la devise de la Belgique n’est-elle pas « l’union fait la force » alors pour la défense des droits fondamentaux, cette union n’est-elle pas frappée au coin du bon sens ?

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