Loukachenko secoue l’Europe : les révélations choc d’un allié de Poutine, un véritable test pour l'Europe


5 mars 2025 - Dans une interview exclusive accordée à Mario Nawfal sur X, le président biélorusse Alexandre Loukachenko, proche allié de Vladimir Poutine, a dévoilé des détails troublants sur la guerre en Ukraine, accusant l’Occident, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni, d’avoir saboté un accord de paix potentiel en 2022.
Loukachenko affirme que Poutine n’a jamais voulu une guerre nucléaire et que Donald Trump est la seule figure capable d’arrêter le conflit. Des déclarations qui suscitent une onde de choc en Europe, où l’Union européenne et la France, sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, cherchent à renforcer leur « autonomie stratégique ».
Les propos de Loukachenko, combinés aux récentes déclarations de Macron sur une défense européenne indépendante, exacerbent les tensions géopolitiques, alimentant des débats sur la sécurité, les relations transatlantiques et l’influence russe. Les réactions oscillent entre indignation et appels à une réévaluation urgente de la stratégie européenne.
Une bombe géopolitique
Alexandre Loukachenko, président de la Biélorussie, est un allié indéfectible de Vladimir Poutine. Cette interview intitulée « L'ALLIÉ N°1 DE POUTINE RÉVÈLE TOUT ! » jette une lumière crue sur les coulisses de la guerre en Ukraine, les ambitions russes et les tensions avec l’Occident. À un moment où l’Europe, sous la pression d’Emmanuel Macron, débat de son « autonomie stratégique » face à la Russie et aux États-Unis, les révélations de Loukachenko suscitent une tempête politique et diplomatique, menaçant de redéfinir les relations internationales.
Cette interview s’inscrit dans une série de publications de Nawfal sur les crises démocratiques en Europe de l’Est, notamment en Roumanie. Cependant, l’intervention de Loukachenko, figure controversée et souvent critiquée pour son autoritarisme, marque un tournant en raison de son accès direct à Poutine et de ses accusations directes contre l’Occident.
Video sous-titrée en français avec assistance d'IA.
De nombreux thèmes abordés avec quelques révélations
- Les origines et les dynamiques de la guerre en Ukraine - Loukachenko retrace les événements ayant conduit à l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, affirmant que des négociations de paix étaient possibles avant que l’Occident n’intervienne. Il déclare : «l’Occident a poussé l’Ukraine à se battre», accusant Boris Johnson, alors Premier ministre britannique, d’avoir bloqué un accord de paix en dissuadant Volodymyr Zelensky de négocier avec Moscou. À 21:30 de l’interview, Loukachenko précise : « Johnson a interdit à Zelensky de faire la paix », une affirmation qui pourrait relancer les accusations de responsabilité occidentale dans la prolongation du conflit. Etienne Bommier, ancien pilote de l’Armée de l’air française l’avait expliqué sur France-Soir en avril 2024 : « la Grande-Bretagne, un acteur silencieux, mais puissant, dont l'influence dans le conflit russo-ukrainien dépasse les frontières visibles. »
Loukachenko insiste également sur le rôle de la Biélorussie comme médiateur potentiel, affirmant que Minsk a tenté de maintenir un dialogue entre Kiev et Moscou. Il ajoute : « Pas de retour en arrière : « Il ne faut pas revenir en arrière, il faut avancer », suggérant une volonté de dépasser les tensions, mais sous l’égide d’une approche russo-biélorusse. - Le rôle de Donald Trump et les espoirs de paix : Loukachenko place un espoir particulier en Donald Trump, réélu président des États-Unis. À la question : « Trump peut-il arrêter la guerre ? » Loukachenko affirme que de son point de vue, « Trump est le seul leader qui pousse pour la paix ». Cette déclaration reflète une vision pro-Trump partagée par d’autres leaders comme Robert Fico, interviewé précédemment par Nawfal, et suggère une stratégie russe visant à exploiter les divisions transatlantiques pour affaiblir l’unité occidentale.
- La menace nucléaire et les intentions russes : sur la question « à quel point avons-nous été proches d’une guerre nucléaire ? », Loukachenko se veut rassurant, mais critique « Poutine ne l’a jamais voulu. L’Occident, oui ». Cette affirmation, qui rejette la responsabilité sur les États-Unis et l’OTAN, alimente les tensions avec l’Occident, tout en minimisant le rôle de la Russie dans l’escalade militaire.
- Les relations avec la Chine et l’Occident : Loukachenko analyse le rapprochement sino-russe, imputant aux sanctions occidentales cette alliance stratégique. Il déclare : « comment les États-Unis ont poussé la Russie et la Chine à se rapprocher : Les sanctions ont eu l’effet inverse, forçant la Russie à se rapprocher de Pékin ». Cette analyse met en garde contre une polarisation mondiale, où la Biélorussie et la Russie se positionnent comme des partenaires incontournables de la Chine face à une Europe et des États-Unis perçus comme agressifs.
- La tentative de coup d’État en Russie et le rôle de Loukachenko : Une révélation majeure concerne la mutinerie de Wagner en 2023, que Loukachenko affirme « avoir stoppé ». Cette déclaration renforce son image d’intermédiaire clé entre Poutine et les forces dissidentes, tout en soulignant sa loyauté envers Moscou.
Conséquences pour l’Europe et les Français à la lumière des déclarations de Macron
Les déclarations de Loukachenko interviennent à un moment critique pour l’Europe, marqué par les propos d’Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du 4 mars 2025, où il a réaffirmé la nécessité d’une « autonomie stratégique » européenne face aux menaces extérieures, notamment russes. Macron a insisté sur la nécessité pour l’Europe de « ne plus dépendre militairement des États-Unis » et de renforcer sa défense commune, une position qui résonne avec les tensions décrites par Loukachenko.
- Menace pour la sécurité européenne : les accusations de Loukachenko contre l’Occident, notamment sur le rôle des États-Unis et de l’UE dans la prolongation de la guerre en Ukraine, risquent d’exacerber les divisions internes au sein de l’Union européenne. Si l’interview est perçue comme une tentative de désinformation russe, elle pourrait renforcer les arguments des faucons, comme en Pologne ou aux pays baltes, qui plaident pour une militarisation accrue face à Moscou. En revanche, des pays comme la France, qui cherchent à dialoguer avec la Russie, pourraient voir leurs positions fragilisées par les accusations directes de Loukachenko.
- Impact sur les relations transatlantiques : les louanges de Loukachenko envers Trump et ses critiques contre l’administration Biden : « si Biden était encore président, la guerre aurait continué indéfiniment » alimentent les tensions entre l’Europe et les États-Unis. Macron, qui a déjà exprimé des réserves sur la fiabilité américaine comme partenaire militaire, pourrait voir ses appels à une défense européenne autonome renforcés, mais aussi compliqués par une méfiance croissante envers les intentions russes.
- Conséquences pour les Français : cette interview soulève des questions sur la sécurité nationale et la politique étrangère. Macron, qui a récemment averti que « l’Europe doit se préparer à une guerre potentielle » (déclaration 4 mars 2025), pourrait faire face à une pression accrue pour clarifier la position de la France vis-à-vis de la Biélorussie et de la Russie. Les citoyens français, déjà divisés sur l’aide à l’Ukraine (selon Statista, 60 % soutiennent les sanctions contre la Russie en 2022, mais l’opinion évolue), pourraient être perturbés par les accusations de Loukachenko, notamment sur le rôle de Boris Johnson, perçu comme une ingérence occidentale.
De plus, les préoccupations économiques pourraient s’intensifier si les tensions avec la Russie et la Biélorussie affectent les approvisionnements énergétiques ou les sanctions. Les déclarations de Loukachenko sur la dépendance européenne à l’importation alimentaire et énergétique, déclarations qui rejoignent celles de Călin Georgescu en Roumanie, rappellent les vulnérabilités françaises, notamment en cas de nouvelle escalade.
Est-ce un tournant pour l’Europe ?
L’interview de Loukachenko, combinée aux récentes déclarations de Macron, place l’Europe à un carrefour stratégique. Si l’autonomie défendue par Macron vise à réduire la dépendance à l’OTAN, les accusations de Loukachenko contre l’Occident pourraient compliquer cette ambition, obligeant l’UE à naviguer entre une militarisation accrue et un dialogue risqué avec Moscou.
Pour la France, les implications sont doubles : d’une part, renforcer la défense européenne pourrait séduire une opinion publique inquiète, mais d’autre part, les accusations de Loukachenko risquent de raviver les divisions internes sur la politique étrangère. Les Français, déjà confrontés à une inflation liée aux sanctions contre la Russie, pourraient exiger une clarification sur le rôle de la France dans les négociations de paix, d’autant plus que Macron a récemment évoqué une possible « guerre » en Europe. De plus le Parlement n’a jamais vraiment voté sur l’envoi d’armes en Ukraine et Macron est affaibli dans les sondages, puisque seulement 4 % pensent qu’il mène le pays dans la bonne direction.
Enfin, l’espoir que Loukachenko place en Trump pourrait inciter l’UE à se préparer à une ère de relations transatlantiques plus tendues, où les États-Unis sous Trump pourraient privilégier des négociations bilatérales avec la Russie, marginalisant l’Europe.
Un véritable test pour l’Europe
L’interview de Loukachenko n’est pas seulement une révélation géopolitique, elle est un test pour la cohésion européenne. Face aux accusations d’ingérence occidentale, aux espoirs placés en Trump et aux menaces d’une escalade nucléaire, l’UE et la France doivent trouver un équilibre entre défense, dialogue et souveraineté. Les Français, eux, devront peser les risques d’une nouvelle guerre froide contre les bénéfices d’une paix incertaine, tandis que l’ombre de Poutine plane sur le continent.
À LIRE AUSSI


L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.