Enquête exclusive : les dessous pas très propres de l'Agence Française de Développement - le financement. Partie 1
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L'Agence française de développement (AFD), qu'est-ce ?
Selon Wikipédia, l'AFD est une « institution financière publique » qui met en œuvre la politique de développement de la France, et agit pour combattre la pauvreté et favoriser le développement durable. L'AFD est présente en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique latine, dans les Caraïbes et l'Outre-mer. Elle finance et accompagne des projets « qui améliorent les conditions de vie des populations, soutiennent la croissance économique et protègent la planète. »
Voilà pour la théorie. Le côté officiel. Mais, qu'en est-il en pratique, dans la réalité du terrain ?
Tout d'abord, l'AFD est une agence multiple, c'est-à-dire un organisme financier qui se réclame de la République française. Sur tous les documents officiels de l'AFD et partout sur son site internet, il y a le logo de la République française. Voici quelques exemples :
Mais, ce n’est pas le cas de toutes les agences au service de la France, par exemple CFI ne met pas le logo République française – je vous reparlerai prochainement de cette agence qui est une entreprise du groupe France Média Monde. La transparence ne fait pas légion là-bas non plus !
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En tant qu'organisation estampillée « République française », l'AFD agit selon la formule consacrée « au nom du peuple français. ». En cela, l'AFD est donc censée agir au nom des 68 millions de Français que nous sommes, et surtout pour notre compte, c'est-à-dire dans le sens de l'intérêt public, le bien commun. Néanmoins, comme pour chacune d'autres organisations qui, officiellement, officient « au nom du peuple français », entre la jolie théorie des statuts et la triste réalité de la pratique, la différence est grande. Très grande. Et, elle ne va aucunement dans le sens de l'intérêt commun. Bien au contraire.
Déjà, parmi les 68 millions de Français que nous sommes, seules très, très peu de personnes ont déjà entendu parler de l’existence de cette organisation qui pourtant, soi-disant, agit en notre nom à tous.
La plupart des personnes la confondent avec l'AFP, l'Agence France Presse, ou pour certains avec le parti politique allemand AfD. Hélas, il n'y a rien d'étonnant à cela. La confusion ambiante est entretenue de main de maître avec l'inversion des valeurs orchestrée par nos hauts fonctionnaires et politiques, c’est fameux « diviseurs ». Ces mystificateurs que dans sa grande majorité le peuple met un point d'honneur à ne pas vouloir comprendre qui ils sont. Il faut dire aussi que trop rares sont les journaux qui s'emploient à les désigner formellement, nos diviseurs. C'est une fierté pour nous, France-Soir est en pole-position sur le sujet depuis des années.
Et nous apprécions que nos enquêtes et nos articles soient repris, sans être cités, par des politiques tel que récemment, ce fut le cas par Guillaume Bigot et Sarah Knafo. Xavier Azalbert l’a d’ailleurs croisée à l’aéroport de Dulles, Washington DC de son retour des États-Unis, quelque deux jours après l’inauguration du président Trump et de sa vague de décrets dont le gel des financements de l’USAID ! Il lui dira : « vous savez, en France, nous avons notre USAID, avec l’Agence Française du Développement ou du Détournement d’attention sur laquelle j’ai enquêté » (depuis 2021). Quant à Guillaume Bigot, il avait aussi reçu l’enquête sur la plainte visant Ursula von der Leyen, mais sauf erreur de notre part, il n’a pas choisi d’en parler.
✍️ EDITO – Soupçons de détournements et d'abus de confiance dans l’affaire du fonds Marianne. Que pourrait-on trouver dans les comptes de la Dilcrah ou, mieux encore, de l'AFD, dotée de 13 milliards ? Touchez pas au grisbi ? Par @xazalbert. 👇
https://t.co/RfRX0iQXAs— France-Soir (@france_soir) November 20, 2023
Mais, revenons à l'AFD.
L'Agence France Développement : une organisation avant tout financière.
Dans les faits, l'Agence Française de Développement est avant toute chose une organisation financière, et non pas une organisation humanitaire, comme le laissent faussement entendre l'activité apparente de l'AFD et les nombreux documents mis en ligne sur son site.
Pour s'en convaincre, reprenons l'historique de L'AFD, à savoir fidèlement à cet adage d'origine Malgache : « si tu ne sais pas d’où tu viens, alors souviens-toi d’où tu es parti. »
Et d’où l'AFD est-elle partie, justement ?
Sa forme juridique est tout à fait révélatrice de la réalité de sa vraie « mission » sur le terrain. En effet, voici les statuts de l'AFD tels qu'ils apparaissent sur son site internet :
Oui ! L'agence Française de développement est un établissement public de l'état à caractère « industriel et commercial », et non pas une ONG « à but non lucratif », comme semblent le suggérer subtilement et insidieusement les nombreux articles de l'AFD. Et, en tant qu'établissement public, le financement de l'AFD est entièrement à la charge du contribuable français.
D’ailleurs, il est intéressant de regarder ce que l’AFD dit d’elle-même dans un post récent sur X, pour donner suite aux nombreuses interrogations sur son rôle : « L’AFD serait donc d’abord une banque, car 85 % de notre activité, ce sont des prêts que nous accordons. »
Face au flot d’informations non-vérifiées lancées au sujet de nos activités, remettons les pendules à l’heure :
✅ L’AFD est d’abord une banque car 85 % de notre activité ce sont des prêts que nous accordons.
✅ L’AFD est une banque publique efficace et économe, avec un effet… pic.twitter.com/lwjkCDic2Q— Agence Française de #Développement (AFD) 🇫🇷 🇪🇺 (@AFD_France) February 18, 2025
C’est donc un EPIC, Etablissement public à caractère industriel et commercial, avec une autonomie financière et une mission d'intérêt général soumise à des règles spécifiques aux établissements publics. Depuis le 30 juin 2017, l’AFD a changé de statut pour devenir société de financement auprès de la BCE (Banque centrale européenne), en remplacement de son précédent statut d'établissement de crédit. Ce changement lui permet de mobiliser des ressources sur les marchés internationaux.
Ses missions et objectifs fondamentaux sont de mettre en œuvre la politique française de développement et de solidarité internationale, lutter contre la pauvreté, et promouvoir le développement durable sans que l’on connaisse exactement selon quels critères !
Mais, qu'est devenue l'AFD ?
Quasiment, dès sa création, l'AFD est devenue un groupe financier qui aujourd'hui détient des participations dans sept sociétés privées de premier rang, et qui elles, sont purement financières et affichent un but lucratif clairement effectif. Effectif et atteint grâce à l'argent public. Nous y reviendrons après.
L’AFD (@AFD_France) agit donc comme une institution financière publique, avec des activités bancaires (prêts, subventions, garanties), un rôle d'opérateur pivot de l'aide publique au développement (APD), sous la tutelle de plusieurs ministères, le ministère des Affaires étrangères (@francediplo) et le ministère de l’Economie et des Finances (@Economie_Gouv).
Voici les noms les sept sociétés privées dans lesquelles l'AFD détient des participations. Tous ces noms sont extraits du rapport financier du 31 décembre 2023 fourni par l'AFD elle-même :
La société PROPARCO : « Promotion et de participation pour la coopération économique » figure en première ligne. En 2023, PROPARCO a eu une partie de son agrément retiré par décision de la BCE ou de l’ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et des Risques – organe de contrôle de la Banque de France). Elle n’est donc plus entreprise d’investissement, mais reste agréée en tant que société de financement. Les données disponibles ne permettent pas d’analyser les raisons de ce retrait d’agrément. Est-ce suite à une demande de la société ? Si oui, pourquoi ce retrait en 2023 ?
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Cependant, la PROPARCO a été mise en cause en 2014 à travers sa filiale « financements privés » pour investissements offshore « intempestifs » :
« PROPARCO, filiale de l’AFD, passe toujours par des paradis fiscaux - Après la mise en cause, en 2014, de sa filiale “financements privés” pour ses investissements offshore, l’Agence française du développement s’est dotée de règles pour éviter les paradis fiscaux. Sauf que sa définition des pays concernés est si restrictive que les îles Caïmans ou Malte n’y figurent pas. Les investissements passant par ces États continuent. »
Pourtant, officiellement, la PROPARCO affirme mettre un point d'honneur à lutter contre la fraude, la corruption et le blanchiment d'argent dans le secteur privé. En atteste l'affirmation en ce sens qui apparaît sur la première page de son site internet :
Mais, PROPARCO s’illustre aussi dans les incohérences du groupe AFD qui se dit engagé pour la réduction des pollutions et la valorisation des énergies renouvelables alors qu’il finance des centrales au charbon au Sénégal et en Chine ! Les énergies renouvelables du futur dans certains pays seraient donc celles que l’on interdit dans notre vieille Europe. Serait-ce pour faire plaisir aux Allemands qui n’ont pas un parc nucléaire tel que le nôtre ? On ne sait d’ailleurs toujours pas sur quelle base scientifique PROPARCO s’engage en faveur du climat, ni sur quelle base sociologique sur la théorie du genre. Ne serait-il pas plus utile de défendre des causes simples, comme les droits fondamentaux, par exemple ? À commencer par les droits des femmes en Afrique ou dans des pays sur d'autres continents, ainsi que la protection des enfants ?
D’ailleurs, en 2022, PROPARCO et le groupe AFD ont publié un document intitulé « liste d’exclusion ». Regardez plutôt les exclusions d’activités et activés illégales. Un prochain volet se penchera sur le détail de ces exclusions afin de voir si cela correspond à la réalité du terrain ou juste à un écrit pour bien faire sur un énième document. Investir en Chine et au Sénégal dans des centrales à charbon ne semble pas vraiment aligné avec les exclusions ! Mais, c’était avant 2022 et cette fameuse liste d’exclusion.
De plus, il sera intéressant de se pencher sur les stratégies relatives à la transition énergétique mises en place dans certains pays qui ont de véritables ressources naturelles en « oil and gas ». Est-ce vraiment « éconologique » (économique et écologique) que d’importer des panneaux solaires chinois, de la transporter sur des milliers de kilomètres avec une nécessité de les remplacer avec l’obsolescence alors que certains de ses pays regorgent de ressources naturelles ? Est-ce cela rendre un pays autonome et indépendant ? C’est-à-dire faciliter la dépendance globale sur des produits étrangers plutôt que de favoriser le développement local et les circuits courts ? Idem pour les éoliennes produites à des milliers de kilomètres qui viennent dénaturer les paysages pour une énergie intermittente et couteuse. Est-ce vraiment cela le progrès et aider les pays en voie de développement ? Nous aborderons ces questions dans un prochain chapitre.
On retrouve chez les dirigeants de la PROPARCO, filiale de l'AFD, et par conséquence chez les dirigeants de l'AFD eux-mêmes, la pleine pertinence de cette maxime sur la probité publique qui nous est livrée par ce distique (paire d'alexandrins) déjà plusieurs fois cité dans ces colonnes à propos, entre autres pollueurs informationnels, des politiciens :« Les pires criminels, croyez-moi, souvent sont, les récriminateurs, les donneurs de leçons ». Ceux-là mêmes qui sont toujours prêts et prompts à faire usage de la maxime « Fais ce que je dis, pas ce que je fais. »
Notons d'ailleurs à cet égard que, comme sa maison mère qu'est l'AFD, voici ce que la PROPARCO fait pour attester de la probité qu'elle revendique : elle aussi se revendique de la République française.
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Notons également que PROPARCO a lancé en 2017, une revue : « Le Magazine » dont les vues dépassent rarement 300 vues pour une production qui doit coûter un bras.
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Nous pouvons lire que la PROPARCO a de nombreuses filiales à l'étranger. Nous avons ainsi affaire à une organisation tentaculaire internationale, ce qui forcément atteste du fait que la PROPARCO, et donc l'AFD elle-même, officient dans le strict respect des règles morales et des règlements.
Ce magazine d’ailleurs produit par une agence au sobriquet curieux (« Animal pensant ») semble servir grand nombre d’institutions françaises comme le Conseil d’Etat, à la Cour des comptes, l’IRD, l’IGN, Médecins du monde, la Fondation Mérieux, l’Université de Lyon, l’Agence Nationale de la Recherche, le CESE, France-TV, le CNRS, le ministère de la Culture, l’Ecole Nationale de la Magistrature, Kering Fondation et le ministère des Affaires Etrangères. On parle ici de dépenses de communication importantes coordonnées par une seule agence, dont la plus importante récemment est avec la Région Île-de-France. Ceci, bien sûr, pour un montant non déclaré. Transparence avec les fonds publics oblige !
Voici quels sont les marchés publics remportés par cette agence publiés :
- Le premier pour 69 975 euros avec l’Institut français pour la production de film, un marché attribué aussi à Bearing Point un cabinet de conseil qui s’est illustré par ses services pendant la crise sanitaire.
Mais il vous intéressera de savoir aussi que l’AFD a payé 45 360 euros pour quel service fondamentalement indispensable ? Un accompagnement en communication pour la réalisation du rapport bisannuel sur les évaluations 2023.
Pourtant, forte de 2800 collaborateurs, et avec un département communication comprenant entre 20 et 50 personnes (selon une source interne), l'AFD est donc incapable de produire ses propres rapports : elle a besoin d’un accompagnement externe.
Mais, alors, que font tous ces personnes ? Poussent-elles du papier ? Tordent-elles les trombones ?
- Enfin il ne vous aura pas échappé qu’Animal Pensant a aussi servi le CNRS pour près de 40 000 euros dans une mission critique, celle de réaliser une exposition numérique internationale sur les églises troglodytes de Lalibela en Ethiopie (onze églises monolithiques creusées dans la roche, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1978).
Le CNRS qui devrait aussi faire l’objet d’un audit approfondi de l’usage de ces ressources surtout depuis leur implication dans l’application HelloQuitteX lancée par un chercheur du CNRS qui vise à détourner les utilisateurs du réseau social X pour les transférer vers d’autres réseaux. Ce chercheur n’a pas hésité à faire usage du logo du CNRS et des ressources de l’institution !
Tournons cet aparté marquant, et revenons à la PROPARCO
Qui dirige la PROPARCO ?
La directrice générale actuelle de la PROPARCO, Françoise Lombard, a été nommée en mars 2022 :
Ancienne collaboratrice dans des postes satellites chez ADP, Boeing, Renault et au Quai d'Orsay, c'est cette novice dans ce domaine, née de l'incubateur des « global-leaders », qui a été placée à la tête de cette organisation. Lors de la nomination de Françoise Lombard, au poste de directrice générale de la PROPARCO, quelles informations ont été déclarées à l’institution ? Quels sont ses liens familiaux ? Un audit sur ces liens d’intérêt a-t-il été effectué ?
Francoise Lombard a épousé Jean-Jacques Barbéris le 24 juin 2011. Barbéris, est un dirigeant d’Amundi (une des plus grosses sociétés françaises de gestion de fonds), où il supervise la division des clients institutionnels et corporatistes, ainsi que les questions ESG (environnement, social, gouvernance). Il a également une carrière marquée par des postes dans la fonction publique française, notamment sous François Hollande. Cependant, nulle mention n’est faite du statut marital de Françoise Lombard dans les documents de la PROPARCO.
Pourtant, Amundi est un actionnaire de la PROPARCO. Un petit actionnaire, certes, avec 0,36 % du capital qu’Amundi détient pour le compte du Fonds commun de placement AFD : Amundi Avenir Durable. Ce qui rentre pleinement dans les attributions ESG de Jean-Jacques Barbéris !
Cependant, la PROPARCO a investi 100 millions de dollars dans le fonds Amundi Planet – Emerging Green One de 1,4 milliard de dollars. Ce fonds a été lancé à l’initiative de la Société Financière Internationale (SFI), filiale de la Banque Mondiale qui a pour objet d’investir dans des obligations vertes (Green Bonds), des obligations émises par des institutions financières dans les pays en développement.
Amundi et PROPARCO opèrent donc dans des sphères complémentaires, mais distinctes de la finance. Amundi est une société de gestion d’actifs axée sur les clients institutionnels et privés, tandis que PROPARCO finance des projets de développement dans les pays du Sud, souvent en partenariat avec des acteurs privés ou publics. Alors pourquoi le lien entre Jean-Jacques Barbéris et Françoise Lombard qui ont une relation intime n’est expliqué nulle part, présentant les caractéristiques de liens d’intérêt avec potentiellement des conflits d’intérêt. D’autant plus que les deux sont mariés sous le régime de la communauté réduite aux acquêts, et donc « ce qui est à toi est à moi » et vice-versa !
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L’AFD est une organisation qui, « au nom du peuple français » et avec donc l'argent du contribuable, a engagé plus de 12,1 milliards d'euros en 2023 dans des projets de développement tous à l'étranger :
- alors que cette organisation est censée être une organisation « d’intérêt public »
- et alors que la comptabilité de cette organisation étant ce qu'elle est, il n'existe aucun moyen de savoir à quoi ces 12,1 milliards d'euros ont été utilisés véritablement, ou si vous préférez « dans les poches de qui ils sont allés. »
Tout ce que nous savons avec certitude et exactitude, c'est que ces 12,1 milliards d'euros sont sortis de nos poches à nous, les contribuables français.
L'Agence Française du Développement : une mission d'intérêt public ?
À en croire l'indication mentionnée sur la page de présentation de son site internet, l'AFD exerce « une mission de service public ». La véracité de cette affirmation dépend de ce qu'on entend par « intérêt public. » Voici la définition qu'en donne le dictionnaire :
« L'intérêt public concerne la mise en œuvre de l'intérêt général à travers le cadre juridique du droit public d'un pays ou d'une République. Il apparaît notamment dans les débats de la Révolution française, au cours de laquelle il tend à remplacer la notion plus ancienne d'utilité publique. »
Or, étant donné que la totalité de l'activité de l'AFD est à l'étranger, comment l'AFD peut-elle servir « l’intérêt public » de la France ?
En outre, autre élément qui interpelle. Existerait-il un lien de parenté autre que celui du patronyme entre Françoise Lombard, directrice générale de la PROPARCO, et Éric Lombard, ex-directeur général de la Caisse des dépôts et des consignations (CDC, nommé par Emmanuel Macron en 2017), et actuel ministre de l'Économie et des finances.
Eh oui ! Éric Lombard est présenté dans le magazine Challenges comme le grand argentier de l'État, ceci cependant en émettant de sérieux doutes sur ses compétences dans ce domaine. En particulier, encore et toujours, pour ce qui est d’œuvrer dans l'intérêt public. En effet, c'est par cette cohorte « d'experts » que l'État Français a été mis en faillite, notamment par le prédécesseur d'Éric Lombard à Bercy, Bruno Le Maire. Ces « experts » n'officient pas, ils sévissent à l'intérieur d'un syndicat de démantèlement, de défaisance visant à la liquidation, dirigé depuis l’Élysée.
Malheureusement pour la France et les Français, Éric Lombard est le fils d'Annie Lévy, fille de Pierre Lévy, du groupe Devanlay-Lacoste.
Ce groupe ayant pour emblème un crocodile aux grandes dents bien acérées, le message semble clair : c'est pour parachever la vente à la découpe de la France opérée depuis sept ans par le triplé « Emmanuel Macron, Bruno Le Maire, Alexis Kohler » qu'Éric Lombard a été nommé ministre de l'Économie et des finances. En plus, Alexis Kohler avant d’être annoncé à la Société Générale, avait des vues sur le poste qu’occupait Eric Lombard précédemment comme Directeur Général de la CDC. Le jeu habituel de pantouflage en Macronie.
Mais assez de digression : passons aux choses sérieuses.
Quel est le budget de l'Agence Française du Développement ?
Le budget de l'AFD repose sur deux éléments : les subventions payées avec nos impôts, et les prêts qui lui sont accordés par des banques privées. Commençons par les subventions.
En 2020 (dernier exercice accessible au public) le montant des subventions directes versées à l'AFD était de 1,8 milliard d'euros. Sachant que les subventions directes représentent les trois quarts des subventions versées à l'AFD, cela faisait un total de 2,4 milliards d'euros pour les subventions.
Et voici les pays bénéficiaires des deux tiers des subventions en question (document AFD) : Bénin, Burundi, Comores, Djibouti, Éthiopie, Guinée, Haïti, Madagascar, Mauritanie l'ambassade de France déconseille de s'y rendre..., Niger, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Sénégal, Tchad et Togo.
Figurent donc parmi les pays où l'Agence Française du Développement agit, nous assure-t-on, « pour combattre la pauvreté et favoriser le développement durable » :
- Djibouti qui tout dernièrement a expulsé la France,
- l'Éthiopie et « la fin du pari éthiopien »,
- la Guinée, qui s'enfonce dans la répression,
- Haïti, qui s'enfonce dans la crise économique,
- Madagascar et ses chantiers catastrophiques,
- le Niger, où la France perd le contrôle de sa mine d'uranium en étant pourtant actionnaire à 63,4%,
- et le Tchad, qui dernièrement a expulsé la France, ses soldats avec armes et bagages:
En résumé, l'AFD semble uniquement investir dans des pays étrangers, à fonds à risque d'être perdus et à grands coups de subventions masquées en prêts, tandis qu'en France 3,2 millions de personnes sont sans domicile et 8 millions souffrent de la faim et peinent à obtenir un crédit pour leur logement.
Le prix moyen de la construction d'un logement neuf en France, hors grandes villes, étant 120 000 euros, avec les 2,4 milliards d'euros de subventions que l'AFD a dilapidés en 2020, nous aurions pu construire 20 000 logements neufs sur le territoire Français.
Mais, voilà, pour nos dirigeants, pour ceux que l'on peut considérer comme des traîtres à la confiance du peuple français que, disons-le clairement, nous avons la faiblesse, voire la lâcheté de laisser encore sévir aux commandes du pays après tout le mal qu'ils ont fait, les préoccupations « des Françaises et des Français » sont ailleurs.
Concernant l'AFD, il y a pire !
Cerises sur le gâteau
Quels sont les montants des prêts accordés à l'AFD par des banques privées, et qui constituent, rappelez-vous, le second élément du financement de l'AFD ?
Voici une capture d'écran faite sur le site de l'AFD de sa rubrique « informations financières » :
Vous avez bien lu : 70 milliards d'euros à travers un EMTN. Cela demande aussi d'avoir à disposition les C2D. Explications :
- Un EMTN (Euro Medium Term Note) (1) est « produit de taux », un outil de financement flexible pour les émetteurs et une opportunité d’investissement potentiellement rémunératrice pour les investisseurs, mais avec des risques significatifs. Les EMTN ne sont pas notés par les agences de notations financières, seul l’émetteur (ici PROPARCO, et donc la République française si l’on en croit le site) fait l'objet d'une notation.
« Avant d’investir, il est essentiel de consulter les documents officiels et, idéalement, de se faire accompagner par un conseiller financier, surtout pour les EMTN structurés destinés aux investisseurs avertis » – voilà ce que l’on recommande en général à leur propos.
Alors a-t-on oublié la crise des subprimes et ses conséquences dramatiques, oublié la faillite de Dexia où des collectivités territoriales ou communes françaises avaient emprunté à des taux variables pour se retrouver en graves difficultés financières ? Ici c’est bien la notation de la France qui est prise en compte pour couvrir des risques dans des pays aux notes bien inférieures avec des risques de défaut de crédit substantiels. Un remake du film de cette crise.
On prête à des pays en voie de développement qui peinent à faire face à leurs échéances et après, on efface la dette au travers de ce mécanisme C2D mis en place par l’AFD !
- Le C2D ou Contrat de désendettement et de développement est mis en œuvre par l’AFD, dans le cadre de la politique française d'aide au développement, principalement avec des pays africains ayant bénéficié d'une annulation de dette dans le cadre de l'initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). Ces contrats sont signés entre la France et le pays bénéficiaire, et l'AFD joue un rôle clé dans leur gestion et leur financement. Depuis le lancement de cet instrument en 2001, plusieurs pays ont bénéficié de C2D, notamment
- Cameroun : Le premier C2D a été signé en 2006, suivi de plusieurs autres tranches (au moins 3 C2D connus jusqu'en 2016 pour un montant total de plus de 900 millions d'euros à cette date).
- Côte d'Ivoire : Plusieurs C2D ont été signés depuis 2012, avec un montant dépassant 2 milliards d'euros sur plusieurs phases jusqu'en 2020.
- Mozambique, Sénégal, le Ghana, la République du Congo et d'autres pays ont également bénéficié de ces contrats, souvent en une ou plusieurs tranches.
À ce jour, une estimation raisonnable établie sur des données historiques publiques suggère que l'AFD a accordé des C2D à environ 15 à 20 pays, avec un total de plusieurs dizaines de contrats individuels (chaque pays pouvant avoir plusieurs C2D correspondant à différentes tranches de dette annulée).
Voilà pourquoi ce sont des « cerises sur le gâteau. » Vu le montant gigantesque de cette friandise et les risques importants associés, c'est plutôt de « pastèques sur la galette » dont il s’agit.
L’AFD est une organisation qui, « au nom du peuple français » et avec donc l'argent du contribuable, a engagé plus de 68 milliards d'euros (40 milliards pour AFD et 28 milliards pour PROPARCO) dans des projets de développement tous à l'étranger.
Voilà les détails des 40 milliards pour l’AFD par région – 12,84 %, soit quelque 5,22 milliards dénués de région renseignée dans la base de données. Pourquoi ? L’AFD contactée ne s’est pas rendue disponible pour répondre.
Pour PROPARCO, sur les 32,5 milliards renseignés, 65,15 % soit 21,23 milliards n’ont pas d’évaluation de risque dans la base de données présentée. Espérons que l’organisme régulateur ACPR (Autorité de Contrôle Prudentiel et des risques) aura plus d’informations sur le niveau de risque, sinon cela devrait être carton rouge immédiatement.
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70 milliards, c'est 3 fois plus que le budget de la justice française fixé pour 2025.
70 milliards, c'est 5 fois plus que les 15 milliards nécessaires à sauver l'hôpital public français.
70 milliards, c'est 4.742 fois plus que le budget de la Culture et son programme du Patrimoine.
Inutile de poursuivre plus loin la litanie des comparaisons, les Français qui ont encore un cerveau en état de fonctionnement ont compris la gabegie financière de l'AFD. Il s'agit d'une entourloupe étatique énorme. Car d'une part, ces 70 milliards d'euros par an de prêts contractés par l'AFD, c'est nous, le peuple français, qui devons les rembourser en cas de défaut des pays pour lequel on assiste au développement. D'autre part, c'est pareillement avec notre argent que les intérêts de ces prêts sont garantis, et donc ultimement payés en cas de défaut. Enfin, il faut le rappeler, la comptabilité de l'AFD étant ce qu'elle est, le contribuable français n'a aucun moyen de savoir à quoi sont utilisés véritablement tous ces milliards d'euros, ou si vous préférez « dans les poches de qui ils finissent » puisque dans les bases de données mises à disposition, il manque non seulement beaucoup de données, mais en sus les détails des bénéficiaires sont indisponibles.
Rappelons que France-Soir a fait la demande de transparence suivante à l’AFD :
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Demande à laquelle l’AFD a répondu en ces termes : « Nous vous informons qu’en application de l’article R343-1 du Code des relations entre le public et l’administration, vous disposerez d’un délai de 2 mois pour saisir la Commission d’Accès aux Documents Administratifs (CADA), en l’absence de décision expresse de l’AFD dans le délai de 1 mois suivant la réception de votre demande. Par ailleurs, nous vous informons qu’en l’absence de décision de l’AFD dans les 2 mois de votre saisine de la CADA, vous disposeriez, à l’expiration de ce délai, de 2 mois supplémentaires pour saisir le juge administratif compétent. » Un process complexe pour obtenir la due transparence sur des informations pour faire une enquête journalistique.
Ceci clôt la première partie de cette enquête, consacrée elle aux financements de l'AFD.
La seconde très prochainement disponible, aura pour sujet les chantiers catastrophiques du BTP dans lesquels l'AFD est impliquée ainsi que des investissements dans des endroits qui posent questions. En sus, nous illustrerons par des témoignages les complexités liées au travail avec l'AFD ainsi que le réseau tentaculaire de l'USAID, au Liban, en Afghanistan : « l'AFD était incapable de fournir des cartes des projets pour éviter de faire doublon avec l'Armée ». Décidément, cette enquête citoyenne réserve des surprises et on verra comment les « cadres de l'AFD prenaient l'armée de haut, pourtant seul sur le terrain capable d'aller vérifier l'usage des fonds ».
D'ici là, excellente continuation à tous dans l'accès à l'information, la vraie, dans d'autres domaines, grâce aux autres articles qui sont publiés par France-Soir.
Et merci à tous ceux qui y participent et à nos généreux contributeurs.
1) Qu’est-ce qu’un EMTN ?
Un EMTN (Euro Medium Term Note) est un titre de créance négociable émis dans le cadre d’un programme de financement flexible, principalement utilisé par des entreprises, des institutions financières ou des entités publiques pour lever des fonds sur les marchés financiers. Il s’agit d’un instrument de dette à moyen terme, dont la maturité se situe généralement entre 1 et 10 ans, bien que certaines émissions puissent aller jusqu’à 30 ans. Les EMTN se distinguent par leur souplesse : ils permettent aux émetteurs d’accéder rapidement aux marchés selon leurs besoins, avec des caractéristiques (montant, devise, taux d’intérêt, etc.) personnalisables.
Introduit aux États-Unis sous le nom de Medium Term Notes (MTN), le concept a été adapté en Europe sous la forme des EMTN. Ces titres peuvent être simples (similaires à des obligations classiques) ou structurés, c’est-à-dire liés à la performance d’un actif sous-jacent (actions, indices, taux d’intérêt, devises, etc.), ce qui les rend plus complexes et attractifs pour certains investisseurs recherchant des rendements potentiellement plus élevés.
Notations associées : contrairement à une idée reçue, les EMTN eux-mêmes ne sont pas directement notés par les agences de notation financière (comme Moody’s, S&P ou Fitch). C’est l’émetteur qui fait l’objet d’une notation de crédit, laquelle reflète sa capacité à honorer ses engagements financiers, y compris le remboursement des EMTN. Cette notation est cruciale, car elle influence le niveau de risque perçu par les investisseurs :
- Notation élevée (ex. AAA, AA) : Indique une forte solvabilité de l’émetteur et un faible risque de défaut. Les EMTN émis par ces entités sont considérés comme plus sûrs, mais offrent souvent des rendements plus faibles.
- Notation moyenne (ex. BBB) : Reflète une solidité financière acceptable, mais avec un risque modéré de défaut.
- Notation basse (ex. BB ou en dessous) : Signe d’une solvabilité plus faible, associée à un risque accru, mais souvent compensée par des rendements plus élevés.
Pour les EMTN structurés, la performance dépend aussi du sous-jacent, mais ce dernier n’est pas noté séparément. Les investisseurs doivent donc analyser à la fois la notation de l’émetteur et les caractéristiques du produit (formule de remboursement, barrières de protection, etc.) pour évaluer le risque global.
Risques associés : les EMTN, en particulier les structurés, sont classés comme des produits financiers complexes et risqués. Voici les principaux risques à considérer :
- Risque de crédit : si l’émetteur fait défaut (faillite ou insolvabilité), l’investisseur peut perdre tout ou partie de son capital investi. Ce risque dépend directement de la solidité financière de l’émetteur, évaluée via sa notation.
- Risque de perte en capital : pour les EMTN structurés, le capital n’est pas toujours garanti à l’échéance. Si le sous-jacent (ex. un indice boursier) chute en dessous d’un certain seuil prédéfini (barrière), l’investisseur peut subir une perte partielle ou totale, selon les conditions du produit.
- Risque de liquidité : les EMTN sont souvent négociés sur des marchés secondaires, mais leur revente avant l’échéance peut être difficile ou se faire à un prix inférieur à la valeur initiale, surtout en période de crise ou si le marché est peu actif.
- Risque de marché : la valeur des EMTN, notamment structurés, fluctue en fonction de la performance du sous-jacent. Une forte volatilité (ex. chute des actions ou hausse des taux) peut réduire le rendement ou le capital remboursé.
- Risque de complexité : la structure des EMTN peut inclure des mécanismes comme des options ou des clauses de remboursement anticipé (autocall). Sans une compréhension claire des termes (détaillés dans le prospectus ou le Document d’Informations Clés), l’investisseur risque de mal anticiper les scénarios possibles.
- Risque de devise : si l’EMTN est émis dans une devise étrangère, les variations de change peuvent affecter le rendement ou le capital perçu par l’investisseur.
2) Tweets importants de Xavier Azalbert
20 novembre 2023 :
👉2.5me du fonds Marianne, et beaucoup de zones d'ombre
👉Que trouverait une enquête parlementaire @alainhoupert @ClaudeRaynal sur les
🔹100 me de la @DILCRAH
🔹1.4 mds du @LeCNC
🔹13 mds de @AFD_France https://t.co/JRWwRzFiCN— Xavier Azalbert FreeSpeech 🇧🇷 🇫🇷 (@xazalbert) November 20, 2023
23 décembre 2023 :
🔹2.5 me pour le fonds Marianne - une commission d'enquête
🔹Et pour 100 me pour la @DILCRAH, 1.4 mds pour le @LeCNC, 13 mds pour l @AFD_France ?
🔹Mobilisez-vous pour une commission d'enquête pour la transparence et l'usage des fonds publics en signant 👇https://t.co/L75zJJvCA4 pic.twitter.com/QY1KZeZzlP— Xavier Azalbert FreeSpeech 🇧🇷 🇫🇷 (@xazalbert) December 11, 2023
18 février 2025 :
France - @AFD_France que nous réserve l'examen des projets ? Que nous réserverait l'examen des virements bancaires et de la comptabilité si l'on disposait d'un accès tel que cela a été fait par le @DOGE avec l'USAID ?
➡️Presque 2 milliards de diverses dépenses avec le terme… pic.twitter.com/81mHe2pFAv— Xavier Azalbert FreeSpeech 🇧🇷 🇫🇷 (@xazalbert) February 18, 2025
20 février 2025 :
Remettre les pendules 🕰️à l'heure, vous avez raison de le proposer. Cependant, pour le faire il faut proposer une analyse factuelle et objective. À partir de vos propres bases de données, voilà ce que l'on peut dire de vos propos
1. Statut de l’AFD – « L’AFD est d’abord une… https://t.co/OkOEE40mxu pic.twitter.com/nDoZFnHf8C— Xavier Azalbert FreeSpeech 🇧🇷 🇫🇷 (@xazalbert) February 20, 2025
23 février 2025 :
Lors de voyages aux USA, j'ai évoqué à plusieurs reprises le rôle de l'USAID en expliquant que la France n'était pas en reste avec l'AFD.
Si un vrai audit complet était fait à partir des données bancaires et non des déclaratifs des employées grassement payés pour fermer l'oeil,…— Xavier Azalbert FreeSpeech 🇧🇷 🇫🇷 (@xazalbert) February 23, 2025
24 février 2025 :
Et avant même que le confrère Guillaume Bigot ne s'en empare, ainsi qu'à divers autres journalistes ou politiques.
➡️Saluons le fait que G Bigot se soit emparé du sujet même de manière partielle.
➡️Il n'y a pas que AFD ( 40 mds) mais aussi PROPARCO (28mds)
➡️L'opacité sur les…— Xavier Azalbert FreeSpeech 🇧🇷 🇫🇷 (@xazalbert) February 24, 2025
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