Aux Émirats arabes unis, on mise sur l'IA pour faire tomber la pluie
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Déjà adeptes de l'ensemencement des nuages depuis des décennies, les Émirats arabes unis veulent renforcer ce procédé grâce à l'intelligence artificielle pour faire tomber la pluie. À Abou Dhabi, les experts repoussent tant que faire se peut les limites de cette technologie.
Un ciel bleu au-dessus du désert, un soleil brûlant et… de la pluie, programmée sur commande. Aux Émirats arabes unis, un projet ambitieux tente de rendre ce rêve réalité, en misant sur l’intelligence artificielle. Depuis des décennies, ce pays du Golfe, aride et riche en pétrole, expérimente l'ensemencement des nuages pour favoriser les précipitations. Il s'agit, en quelques mots, de jeter du sel (ou des produits chimiques) dans les nuages pour provoquer la pluie, mais cela ne fonctionne que dans des conditions précises : des nuages bas (cumulus) et une exécution minutieuse.
En janvier, lors d'un forum à Abou Dhabi, cette technologie a fait un pas de plus : l’IA. Ce projet, soutenu par un financement de 1,5 million de dollars, utilise des algorithmes pour analyser des données satellitaires et météorologiques afin de repérer les nuages à ensemencer. Comme le rapportent l'AFP et Ouest-France, l'idée, c'est d'optimiser une technique déjà pratiquée qui reste limitée. "C’est pratiquement au point", annonce Luca Delle Monache, spécialiste de l’Institut Scripps, convaincu que l’intelligence artificielle peut réduire les erreurs humaines dans ce domaine.
Cependant, les experts restent prudents. Marouane Temimi, professeur à l’Institut Stevens, rappelle que "nous avons encore du travail à faire". Le manque de données de qualité sur la composition des nuages empêche des prévisions parfaitement fiables. Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau, avertit qu'il faut trouver le bon équilibre entre IA et expertise humaine.
Malgré ces incertitudes, les Émirats continuent d'investir massivement dans cette quête de la pluie. Le pays, avec une pluviométrie de seulement 100 mm par an, se retrouve pris au piège de sa propre soif.
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