Changement climatique, petit vent de rébellion face à l’ONU

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France-Soir avec AFP
Publié le 10 février 2025 - 14:12
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Ellis / AFP
Ellis / AFP

Une dizaine de pays seulement auront respecté la date fixée ce lundi par l'ONU pour soumettre leur nouveau plan de lutte contre le changement climatique avec, parmi les retardataires, la plupart des grandes économies mondiales, moins pressées de présenter des stratégies exemplaires après le retrait des Etats-Unis et la vindicte de Trump.

Selon une base de données de l'ONU Climat, seuls 10 sur les près de 200 signataires de l'accord de Paris de 2015 ont soumis leur stratégie actualisée de réduction des gaz à effet de serre d'ici 2035 avant la date limite. La roue semble tourner, à l’image de ces Suisses qui à travers un référendum populaire ne semblent plus vouloir continuer l’accélération destructrice de leur économie.

Si le Royaume-Uni, ou le Brésil - hôte de la prochaine COP30 en novembre - ont bien déposé leur document actualisé, d'autres manquent à l'appel et non des moindres : la Chine, l'Inde ou l'Union européenne par exemple. Elles sont toutefois attendues dans l'année... ou pas !

Quant au plan déposé par les Etats-Unis sous l'administration Biden, il restera probablement lettre morte compte tenu de la réélection de Donald Trump, qui a annoncé un nouveau retrait de son pays de l'accord de Paris.

L'accord prévoit que les signataires révisent régulièrement leurs engagements de décarbonation, appelés "contributions déterminées au niveau national" (CDN dans le jargon onusien). Ces textes détaillent, par exemple, la manière dont un pays compte s'y prendre pour développer les énergies renouvelables ou sortir du charbon.

Ces stratégies sont censées refléter la part que chaque pays entend prendre pour contenir un “réchauffement climatique”.

Le monde n'est pas sur la bonne voie : selon l'ONU, les précédentes feuilles de route nationales mettent le monde sur la voie d'un réchauffement catastrophique de 2,6°C à 2,8°C. Un niveau synonyme de canicules, sécheresses et précipitations extrêmes, de disparitions d'espèces et d'une hausse irréversible du niveau des mers.

Le retard pour le dépôt des CDN - qui sont présentées volontairement et ne sont pas juridiquement contraignantes - n'entraîne pas de pénalité.

L'ONU Climat a d'ailleurs acté ces délais, son responsable Simon Stiell jugeant même "raisonnable de prendre un peu plus de temps pour s'assurer que ces plans sont de première qualité".

Selon un responsable de l'ONU, plus de 170 pays ont indiqué qu'ils comptaient soumettre leur plan cette année.

Pour l'instant, rares sont les plans à la hauteur, selon Climate Action Tracker, qui critique les dernières actualisations des Emirats Arabes Unis, des Etats-Unis, de la Nouvelle-Zélande et de la Suisse. Seul le Royaume-Uni très zélé tire son épingle du jeu, selon ce groupe de recherche.

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