De nouveaux radars pour lutter contre "l'autosolisme"

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France-Soir
Publié le 13 août 2024 - 23:03
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Une Renault Twingo, transformée en voiture électrique par la start-up Lormauto, roule sur une route
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AFP - Lou BENOIST
Seul contre tous.
AFP - Lou BENOIST

Depuis quelques années, un panneau affichant un losange blanc lumineux ou sur fond bleu s’insère timidement sur les voies routières. Ils indiquent que ces dernières sont réservées au covoiturage, et depuis fin juillet, elles sont surveillées par des radars permettant d’identifier les personnes seules dans leur véhicule. Si tel est le cas, la verbalisation est faite comme cela peut l’être pour un excès de vitesse.

Selon les informations de La Croix, les radars sont plus particulièrement déployés aux abords de la ville de Lyon, mais se développent aussi « dans six autres collectivités en France ». Afin de lutter contre « l’autosolisme », c'est-à-dire conduire seul, la ville de Lyon est parmi les pionnières en 2020 à créer une portion de route dédiée au covoiturage. Les quelques exceptions possibles à cette voie de gauche réservée sont les taxis, les bus, les ambulances ou encore... les voitures électriques. Un SUV peut donc parfaitement doubler la petite citadine par la voie de gauche, pourvu qu’il soit électrique.

Malgré la mesure, les heures de pointe le matin restent particulièrement solitaires. Tandis que plus de huit conducteurs sur dix voyagent seuls, les politiques ont eu l’occasion de constater que cette nouvelle voie n’était pas tant prise au sérieux par les automobilistes. Ils ne voient alors d’autre choix que de serrer la vis et adopter le mode de la contravention. La ville de Lyon figure alors parmi les villes choisies par le ministère de l’Intérieur pour étrenner son nouveau radar. Selon une combinaison de technologie infrarouge et d’intelligence articielle, la chaleur corporelle dégagée va permettre d’isoler et déterminer le nombre de personnes présentes dans le véhicule. Une innovation qui se veut française en étant développée par la société Pryntec, spécialisée dans la vidéo surveillance algorithmique et l'analyse des flux.

Un élu se veut cependant rassurant, assurant que les passagers présents ne seront pas identifiables grâce au floutage de leur visage. Une façon de dire qu’il n’y aura pas de collecte de données suite aux clichés édités.

Le projet ne fait pas consensus. La Commission nationale de l’informatique et des libertés a en effet longuement pesé le pour et le contre de l’invention française en mesurant sa validité dans le cadre réglementaire en vigueur. Bien que les radars soient installés depuis quelques mois maintenant, il aura nécessité à l’institution un délai supplémentaire, lui permettant de ne trancher que pour une mise en service en cette fin juillet. Ce premier essai, qui va s’étendre sur deux années, devrait permettre de calibrer l’efficacité du procédé. Chaque image créée va faire l’objet d’une vérification par les forces de l’ordre avant que la contravention ne soit rendue valide, menant alors à une facturation qui peut s’élever jusqu’à 135 euros.

Entre les pressions exercées sur le choix de la voiture entre thermique et électrique, puis le nombre de personnes présentes dans l’habitacle, il ne fait décidément pas bon partir au travail en voiture. Selon l’enquête du ministère de la transition écologique oubliée en avril 2024, ce sont encore 74% des trajets domicile-travail qui sont effectués en voiture (voire 87% en zones rurales). Des politiques qui semblent donc encore manquer de proximité avec les réalités du terrain et qui préfèrent sanctionner avant d’envisager les difficultés que cela représente dans le quotidien des Français.

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