Conférence MEGA 2025 à Bruxelles : un second rassemblement pour le renouveau conservateur
La semaine dernière, Bruxelles a été le théâtre d'un événement politique majeur avec la tenue de la conférence « Make Europe Great Again » (MEGA) 2025. Ce sommet, organisé par le groupe des Conservateurs et Réformistes Européens (ECR)(1) sous la bannière de l'événement MEGA, a attiré des figures politiques de premier plan, des intellectuels, et des militants de divers horizons, tous unis par une même vision pour l'avenir de l'Europe. Parmi les acteurs clés de cette conférence, George Simion, président de l'Alliance pour l'Unité Roumaine (AUR), a joué un rôle prépondérant, avec plusieurs prises de parole engagées sur la nécessité de revenir à des valeurs traditionnelles et de restaurer le bon sens dans la politique européenne.
MEGA sur les traces du MAGA (Make America Great Again) qui a vu le succès de Donald Trump
Selon George Simion, « l'Europe actuelle est en crise identitaire et idéologique. Nous devons unir nos forces pour redonner à l'Europe son éclat, sa souveraineté et son identité culturelle. » MEGA 2025 avait donc comme objectif principal de rassembler les forces conservatrices et réformistes d'Europe dans l’optique de discuter et de définir une stratégie commune face aux défis contemporains. Entre forum de discussion et d’échanges, ce rassemblement visait aussi à envoyer un message, une forme de démonstration de force des mouvements conservateurs face aux tendances globalistes et progressistes. De nombreux leaders politiques dont des députés européens, comme Rob Roos, se sont relayés à la tribune, y compris de nombreux américains comme Robert W Malone, ou des personnalités des médias venus proposer leurs analyses ou soutien au projet MEGA. Invité comme média, Xavier Azalbert de France-Soir a aussi fait une prise de parole remarquée sur l’information et la nécessité de rendre l'information libre à nouveau : MIFA (Make Information Free Again).
Parmi les thèmes abordés
- La défense de la souveraineté et de l’identité nationale contre ce que beaucoup des participants perçoivent comme une bureaucratie européenne intrusive est souvent revenu dans les discours. George Simion a souligné, « Nous devons protéger nos nations de l’ingérence extérieure. Les décisions doivent être prises par les peuples, pour les peuples.»
- Une critique de la politique de l'UE : Cette conférence était également une plateforme pour critiquer les politiques de l'Union européenne, notamment sur immigration, la liberté d'expression, et les valeurs culturelles. « L'Europe doit revenir à une culture de la vie, rejetant la culture de la mort que certains promeuvent» pouvait-on entendre en écho à des sentiments partagés par de nombreux délégués.
- Le retour au bon Sens : Thème clé, le retour au « bon sens » dans la politique est souvent abordé (Common sense en anglais, terme très présent dans les derniers discours de Trump aux Etats-Unis). « Nous sommes ici pour défendre le bon sens, ce qui est devenue une rareté dans les salles de pouvoir européennes. Le slogan de notre cause est simple : le bon sens » a déclaré Simion.
Réactions et impact - MEGA 2025 n'a pas été sans controverse. Les principales critiques qui émergent dénoncent l'idéologie conservatrice promue comme étant rétrograde ou divisant l'Europe. Pourtant, ce rassemblement confirme que le mouvement conservateur européen gagne en influence. « Nous avons senti la peur parmi les bureaucrates européens. Ils savent que le vent tourne » a commenté Simion après le sommet.
Simion particulièrement actif, non seulement en tant que vice-président du groupe ECR mais aussi car il a organisé une démonstration symbolique devant le Parlement Européen pour dénoncer l'annulation des élections en Roumanie. « Nous ne pouvons pas permettre qu'on nous vole notre démocratie", a-t-il clamé, faisant référence à ce qu'il considère comme une “législation oppressive” de la part des autorités roumaines. »
Sur les réseaux sociaux et dans la presse, les réactions sont bien sûr contrastées. D'un côté, certains saluant la conférence comme un triomphe des valeurs traditionnelles ; de l'autre, des médias traditionnels, mais à idéologie progressiste ont critiqué l'événement pour son potentiel à exacerber les divisions.
Les divers discours sont révélateurs de l'ambition de ces mouvements : « Notre message est clair : il est temps de faire de l'Europe une grande nation à nouveau, guidée par la sagesse, la tradition et le respect de ses peuples » déclare Simion en clôture. Cet événement pourrait bien être le précurseur de changements significatifs dans le paysage politique européen des années à venir.
1) Créé à la suite des élections européennes de 2009, les Conservateurs et Réformistes Européens (CRE) forment un groupe politique européen qui se positionne à la droite de l'échiquier politique. Ils cherchent à influer sur la politique européenne en défendant des politiques plus nationalistes et conservatrices tout en restant dans le cadre de l'Union Européenne, bien que plusieurs de ses membres aient des positions eurosceptiques marquées. Le CRE est actuellement co-présidé par Joachim Stanisław Brudziński de Pologne et Nicola Procaccini d'Italie. Il compte des membres de vingt-trois partis provenant de seize pays différents.
L’idéologie qui caractérise le CRE repose sur :
- Un antifédéralisme : Les CRE sont critiques vis-à-vis de l'intégration européenne, prônant une Europe des nations plutôt qu'un super-État européen, ce qui d’après un récent sondage France-Soir/BonSens.org est correspond à une attente de 58% des Français.
- Le libéralisme économique : Ils soutiennent les principes du libéralisme économique mais critiquent certaines réglementations de l'Union Européenne.
- Un certain conservatisme sociétal : Ils défendent des valeurs conservatrices sur des questions de société.
Après les élections européennes de 2024, le groupe a augmenté son nombre de députés européens à 84, devenant le troisième plus grand groupe au Parlement européen, dépassant Renew Europe.
Ces positions politiques incluent :
- Pour les élections de 2024, ils ont fait campagne pour des révisions du Green New Deal européen et des mesures de contrôle des frontières plus strictes.
- Ils s'opposent à ce que l'UE devienne un super-État bureaucratique hypercentralisé.
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