"Pain Killer", aux origines de la crise des opioïdes aux États-Unis

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Lauriane Bernard, France-Soir
Publié le 17 août 2023 - 13:30
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FDA
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Capture d'écran par photographie - Pain Killer
Curtis Wright, l'agent de la FDA qui a validé l'autorisation de mise sur le marché de l'OxyContin avant d'accepter un poste chez le laboratoire qui le produit, un an plus tard.
Capture d'écran par photographie - Pain Killer

SÉRIE - Diffusée depuis le 10 août sur Netflix, la mini-série en 6 épisodes Pain Killer, inspirée de faits réels montre le visage inquiétant de l’industrie pharmaceutique. Elle retrace l’épopée machiavélique de la vente de l’OxyContin, l’opiacé qui a rendu accroc l’Amérique.  

Cette série raconte bien sûr l’immense fraude éthique et morale qu’a mise en place l’impitoyable famille Sackler, dirigeante des laboratoires Purdue Pharma, mais c’est avant tout le récit de petites transgressions. Chacun leur tour, les protagonistes de l’histoire vont faire un pas de côté, et permettre la distribution à grande échelle de l’opiacé déclencheur de l’une des plus graves crises de santé publique en Amérique du Nord.  

Une histoire de corruption individuelle  

La série s’ouvre sur la descente aux enfers de Taylor Kitsch. Ce bon père de famille, typique de la classe moyenne américaine, carrossier, victime d’un accident du travail, ne se méfie pas lorsqu’il prend rendez-vous chez son médecin. Il veut juste que la douleur s’arrête afin de reprendre le chemin du boulot. Pour cela, il est prêt à augmenter les doses d’un médicament dont on lui a expliqué qu’il est sûr, et son médecin de famille n’est pas contre.  

Son médecin n’est pas contre car il reçoit souvent la visite d’une jeune et jolie représentante commerciale qui l’y encourage. Shannon Schaeffer ne pense pas à mal, elle a juste des objectifs à remplir. Elle touche ses primes, non pas en fonction du nombre de blouses blanches qu’elle convertit à la vente du produit miraculeux, mais en fonction de la quantité d’OxyContin qu’elles prescrivent.  

La FDA (Food and Drug Administration) n'a-t-elle pas recommandé une limite de ce dosage ? Non, l’agent Curtis Wright en charge de la demande d’agrément n’a pas jugé utile de le faire. Sûrement était-il trop occupé à préparer son entrée en poste, un an plus tard, à Purdue pharma. Dans la vie comme à l’écran, la corruption ne prend pas toujours la forme de valises de billets.  

Inspirée de faits réels  

D’ailleurs, pour bien nous rappeler que cette série n’est pas qu’un simple divertissement, chaque épisode débute sur un témoignage poignant de familles de victimes bien réelles.  

Selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), 12 millions d’Américains seraient devenus dépendants aux opiacés. Ces derniers seraient responsables, chaque année, de plus de 45.000 décès prématurés par overdose accidentelle. 

Aujourd’hui, nul ne conteste plus les causes de ce scandale : des prescriptions excessives et inadaptées associées à une promotion pharmaceutique nullement maîtrisée par les autorités sanitaires américaines. Toute ressemblance avec des faits existants serait purement fortuite... 

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