SMS échangés entre Ursula von der Leyen et Albert Bourla : le New York Times en quête de transparence
SCANDALE - Le New York Times attaque la Commission européenne en justice afin de la contraindre à publier les SMS échangés entre sa présidente Ursula von der Leyen et le PDG de Pfizer, Albert Bourla. La médiatrice européenne a déjà eu l’occasion de rappeler que « l’accès aux documents de l’UE est un droit fondamental », et malgré plusieurs plaintes, la Commission refuse toujours de dévoiler les coulisses de ses négociations avec Big Pharma.
L'affaire a été publiée ce lundi sur le registre public de la Cour européenne de justice. Le directeur de la publication du New York Times a refusé de commenter la plainte, mais déclare : « Le Times dépose de nombreuses demandes d'accès à l'information et joue un rôle actif sur le sujet ».
Une obligation légale
D’après les révélations du média en ligne Politico publiées le 13 février, l’angle d’attaque du quotidien américain est clair : la Commission européenne est légalement tenue de divulguer au public les informations relatives aux commandes de 1,8 milliard de doses de vaccin Pfizer/BioNTech.
En janvier 2022, la médiatrice européenne Emily O’Reilly avait rappelé que « l’accès aux documents de l’UE est un droit fondamental ». Et pourtant, le contenu de la correspondance entre le PDG du laboratoire et la présidente de l’institution bruxelloise n’est toujours pas révélé au grand jour.
En avril 2021, c’est le même New York Times qui avait divulgué dans ses colonnes l’existence de SMS échangés pendant au moins un mois dans le cadre des négociations sur un contrat d’achat de vaccins anti-Covid-19. Le journaliste allemand Alexander Fanta (netzpolitik.org) avait été le premier à demander à y avoir accès.
Il s’était vu opposer un refus par la Commission, cette dernière prétextant que l’échange de textos n’était pas soumis à la réglementation sur la transparence des institutions européennes. Les SMS n’avaient donc pas à être conservés.
Pour le moins insatisfait de cette fin de non-recevoir, le journaliste avait saisi la médiatrice européenne, qui avait appelé le cabinet d’Ursula von der Leyen à « mettre à jour ses procédures en matière d’enregistrement de documents pour être en phase avec les pratiques actuelles ».
Pour elle, « il était clair » que les SMS « entraient dans le cadre de la législation européenne sur l’accès du public aux documents », car « c’est le contenu du document qui importe et non le support ou la forme ».
Les négociations, l’objet de plusieurs plaintes
Le New York Times n’est pas seul à solliciter la justice pour forcer la main de la Commission à exécuter son obligation de transparence.
Comme le rappelle Politico, le quotidien allemand Bild a déposé une série de plaintes contre Bruxelles pour obtenir la divulgation de documents liés aux négociations avec Pfizer/BioNTech et AstraZeneca. Le journal a réussi à accéder à une correspondance par mail en date de juin 2020, mais aucun signe de messages directs entre Bourla et von der Leyen.
Le parquet européen a quant à lui annoncé l’ouverture d’une enquête en octobre dernier.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.