Qui veut la peau de Donald Trump ? Pourquoi personne ne cible Kamala Harris  ?

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Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 18 septembre 2024 - 20:20
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France-Soir, CNN
Qui veut la peau de Donald Trump ? Pourquoi personne ne cible Kamala Harris ?
France-Soir, CNN

Les médias occidentaux ont beau présenter les supporters de Donald Trump comme étant violents, aucun d'eux ne s’est essayé de cibler Kamala Harris (ni Joe Biden, ni Hillary Clinton). Jamais.

À l'inverse, ces mêmes médias occidentaux (américains en tête, mais suivis de près par les français) ont beau nous ressasser que les supporters de Kamala Harris, eux, sont des gentils, des pacifistes, des non-violents, ce sont, semble-t-il, des supporters de Kamala Harris qui ont tenté d'assassiner Donald Trump. On a aussi pu constater l’élégance et bienveillance d’Hillary Clinton qui n’hésite pas à expliquer que ce serait Trump lui-même qui susciterait des intentions d’assassinat ! Qu’aurait-elle dit à la tentative d’assassinat contre le premier ministre Slovaque Fico en mai dernier, dont il s’est sorti par miracle après avoir été dans un état critique ? Le traiterait-elle de complotiste ?

Oui. Comme tel est le cas dans quasiment tous les domaines et concernant à peu près tous les sujets (à savoir exceptés les résultats sportifs et l'éphéméride), en politique, les médias occidentaux optent pour l'inversion accusatoire, et pour ce travestissement « de la vérité », qui va si bien avec le travestissement tout court ; base de la tristement célèbre théorie du genre que les dirigeants occidentaux veulent imposer aux peuples occidentaux, en tant que norme, en lieu et place des lois naturelles. Mais, cela, je pense que désormais tout le monde l'a très bien compris. Il est donc inutile que je développe ce point davantage.

Revenons à nos moutons.

Sans prendre parti pour l'un ou pour l'autre des deux camps politiques, Républicains et Démocrates, qui s'affrontent lors de l'élection cruciale du Président des États-Unis, on peut affirmer, en tant que journaliste fidèle à la Charte de Munich; à savoir en parfaite conformité avec la réalité, et non pas seulement en conformité avec sa propre vérité, fondée sur l'appréciation des faits que chacun a : le but des médias occidentaux est double. Tout d'abord, faire élire le candidat du camp démocrate, Kamala Harris. Si ! Tous sans exception les médias occidentaux mainstream roulent pour le camp démocrate. Pourquoi ? Parce que, hormis le réseau social « X » propriété d'Elon Musk, qui lui s'est érigé en supporter de la liberté d'expression et par association de Donald Trump (j'y reviens après), télévisions, radios, journaux papier, Facebook, Instagram et Cie, les médias mainstream américains appartiennent à des personnes qui, pour diverses raisons (mais qui sont essentiellement financières), ont davantage intérêt, et directement intérêt à ce que Kamala Harris soit élue, et non Donald Trump. Et, ensuite, servir une caractéristique spécifique de la culture américaine : le manichéisme. L'opposition du camp du bien contre le camp du mal qui est profondément ancré dans la culture américaine. C'est même pour ainsi dire « la base » de la culture américaine. Cette façon qu'ont les Américains, de voir les choses. Pour eux, il n'y a aucune place pour le gris : soit c'est noir, soit c'est blanc. D'où la formule que Georges W. Bush a utilisée le 11 septembre 2001 pour rallier à lui les patriotes américains des deux camps : « C'est la guerre du bien contre le mal. »

Qui est le camp du bien ? Qui est le camp du mal ? « That is the question ! »

Cela dépend évidemment du camp où on estime se trouver. Si « moi » je suis dans ce que j'estime être le camp du bien, tous ceux qui sont dans l'autre camp, sont dans le camp du mal. Et, pour eux, c'est l'inverse : le camp du mal, c'est mon camp à moi.

Cela dépend aussi - et surtout ! - de la manière dont les médias présentent la chose.

Les médias russes présentant les occidentaux comme étant les méchants, pour les Russes, le camp des méchants, ce sont les occidentaux. En tous cas les dirigeants occidentaux. Et, pour l'Américain lambda, les méchants, ce sont les Russes. Pourquoi ? Parce que depuis 80 ans, les médias américains et « l'Art » américain (le cinéma et la télévision) présentent les Russes comme étant les méchants. Les qualifiants même de nazis, parfois, alors que ce sont principalement les Russes qui ont vaincu les forces nazies en 39-45, et non pas les Américains et leurs alliés.

Et c'est l'accent mis sur ce manichéisme qui, selon moi, est l'élément le plus pernicieux du système politico-médiatique et du complexe militaro-industriel américain.

Je m'explique.

En réalité, Républicain et Démocrate, c'est pareil. Pour reprendre l'expression que j'utilise souvent à ce sujet, ces deux camps, soi-disant opposés, constituent en réalité les deux faces d'une seule et même pièce. En l'occurrence, l'oligarchie (la haute finance et l'industrie) qui accapare tous les pouvoirs. À l'image de la France. De l'Espagne. De l'Allemagne. De l'Italie. De la Grande-Bretagne, etc .Et idem en Russie et en Chine. Partout dans le monde, finalement. Néanmoins, chaque population ayant une histoire et une culture différente, l'oligarchie locale doit opter pour un système politique conforme à l'histoire et à la culture de la population concernée.

Par exemple, en Corée du Nord ou en Chine, la population ayant l'habitude d'avoir à la tête du pays, une autorité forte et incontestable, synonyme de stabilité et de bon fonctionnement des institutions, l'oligarchie au pouvoir officie de façon officielle. À l'inverse, cuisinées à la sauce « démocratie » qu'elles sont depuis plus de deux siècles, les populations occidentales sont attachées à un système politique qui, officiellement, leur permet de choisir les dirigeants véritables du pays. C'est pourquoi les oligarchies au pouvoir en Occident préfèrent officier de manière officieuse, pour ne pas que les populations se révoltent. On recourt donc aux élections. Mais, ce sont des élections lors desquelles la population ne choisit pas véritablement ses dirigeants. Non. La population choisit ses dirigeants, parmi les personnes que l'oligarchie au pouvoir leur impose comme candidats. C'est le cas tout particulièrement de l'élection du président de la République Française. D'abord, il lui faut obtenir 500 signatures, et ensuite, celui qui est élu, c'est mathématique, c'est le candidat le plus mis en avant par les médias mainstream : télévisions principalement, radios et journaux papier ensuite. Les réseaux sociaux continuant d'avoir un impact sans incidence comparé aux télévisions. Leur incidence est notable uniquement lorsque l'écart est minime entre les candidats mis en avant par les médias mainstream.

Et, comme, le manichéisme est quelque chose de fondamentalement ancré dans la culture américaine, si absolument tous les médias et les tous les réseaux sociaux roulaient pour Kamala Harris, cela se verrait trop que les deux camps politiques américains sont les deux faces d'une seule et même pièce. Que ces deux camps, soi-disant opposés, servent tous les deux les intérêts de l'oligarchie au pouvoir. « The Deep State », comme on dit Outre-Atlantique.

D'où le rôle du réseau social « supporter de Donald Trump » que « X » (ex-Twitter), propriété d'Elon Musk, a endossé, et en qui bien des personnes, défenseuses de la liberté d'expression, ont mis leurs espoirs. 

Sa fortune, Elon Musk la doit à la capitalisation de ses sociétés. Des sociétés dont, en outre, Elon Musk a pu se porter acquéreur, grâce aux sommes gigantesques qui lui ont été prêtées par les banques. « 44 milliards, dit-il, ne serait pas le cout de X, mais le prix de la liberté d'expression.» Cependant, comme multimilliardaire et homme le plus riche de la planète, certains n'hésitent pas à dire qu'il fait partie du système et de l'oligarchie au pouvoir. 

Ce « show à l'américaine » serait-il une version bipartite de l'escroquerie politico-médiatique française, où, en plus de la droite et de la gauche (équivalents français des Républicains et des Démocrates américains), nous avons un centre, « le centre », l'extrême gauche et l'extrême droite, ainsi que, depuis peu (adaptation pragmatique du système à l'évolution récente des convictions des électeurs), l'ultradroite et l'ultragauche.

Ce cirque a mené à une terrible gestion de la crise sanitaire aux États-Unis, dont seul le candidat Robert Kennedy Jr (récemment rallié à Trump pour faire perdre les démocrates malgré un passé familial démocrate) avait fait un diagnostic sans concession dès 2020. Aujourd'hui, ce serait bien le camp de Trump qui, avec l'influence importante de Robert Kennedy Jr cherche à s'attaquer aux réelles sources du mal (malbouffe, problèmes de santé, corruption systémique) alors que les Démocrates se perdent dans les inversions accusatoires et attitudes guerroyantes. Les observations faites dans une analyse en 2021 sur les décès du covid par états illustrent bien l'inversion des valeurs entre les deux camps. Les états ayant facilité l’accès aux traitements précoces ont une moyenne de 390 décès par million d'habitants largement inférieure (1011) à celle des états qui l’ont quasiment rendue impossible. Cela ne vous étonnera en rien de constater que ces derniers sont à dominance démocrate. 

US covid deaths by state 2020-2021

Chez nous, comme probablement là-bas, les différences de programme et les divergences d'opinion de tous ces partis, ne seraient en réalité que des différences et des divergences de façade. Le blabla qui donne aux électeurs, l'illusion d'être dans un système politique multipartite, l'illusion indispensable à ce qu'ils demeurent pour la plupart intimement persuadés que la France est une démocratie véritable. Que  les électeurs choisissent les personnes qui dirigent le pays ! Kennedy l'avait explicitement évoqué : « résistez, résistez, car quand ils ont le pouvoir, ils ne le rendent jamais. » Il apporte à Trump, outre l'histoire de la dynastique familiale, l'expérience de ses nombreux combats, pour la santé des enfants, et contre la corruption, avec l'association Children's Health Defense. Combats qui semblent prendre leurs sources dans les propos énigmatiques et compromettants du discours de 1963 de son oncle John F Kennedy, pris pour cible et assassiné.

 

Espérons que tout cela ne soit pas que baratin, pipeau, poudre aux yeux comme chez nous. Ou comme dirait l'actuel locataire de l’Élysée : « de la poudre de perlimpinpin. » 

La « vaseline » électorale indispensable à ce que la population ne remplace pas le bulletin de vote gentiment glissé dans l'urne, par des fourches, des pics et des haches, lancés un tantinet de manière belliqueuse à la tête de ceux qui tirent les ficelles en coulisses et de leurs marionnettes politiques. Par les temps qui courent, c'est un sujet de réflexion sérieux. Étant donné qu'on nous annonce, que nous, peuple de France, allons devoir supporter les conséquences économiques et sociales extrêmement violentes, de la politique du chaos qui a été menée depuis sept ans, et qui va vraissemblablement se poursuivre avec Michel Barnier comme Premier Ministre.

Si, comme le bruit court, Thierry Breton est renommé ministre (il vient d'être démissionné du poste de Commissaire européen auquel Emmanuel Macron l'avait proposé), on aura là une confirmation supplémentaire de cette volonté collusoire qu'ont tous les partis politiques français, de donner le dernier coup de fion au « Parce que c'est notre projet ! » pour lequel il a été porté et reconduit au pouvoir par les médias mainstream. Comme je vous l'affirme dans mon édito précédent, la seule chose qui compte véritablement pour tous ces messieurs et dames, c'est d'avoir leur part du gâteau, et, de continuer à profiter grassement du système, sur le dos du contribuable.

Aux États-Unis, les finances publiques sont encore bien plus catastrophiques que chez nous :  plusieurs centaines de trillions (milliers de milliards) de dollars de déficit. C'est l'hallali. La curée. Républicains et Démocrates, ces vautours sans foi ni loi se disputent, à l'occasion de cette élection, les quelques petits lambeaux de chair en putréfaction qui reste sur la bête agonisante.

Malgré les prétentions et revendications de certains, personne n’a le monopole du camp du bien. Le titre de l’analyse de 2021 prend donc tout son sens. Ce qui explique, au second degré ajouté aux nombreuses inversions de valeurs, pourquoi Donald Trump est pris pour cible et pas Kamala Harris : « États-Unis, deux combats divergents : les Démocrates ciblent Trump, les Républicains, la santé des citoyens ? » cqfd

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