Le profil des apprentis en artisanat se diversifie et leur nombre augmente
Le nombre d'apprentis en entreprise artisanale a augmenté de 5% en 2022/2023 par rapport à l'année scolaire précédente, avec des profils de plus en plus diversifiés, selon une étude de l'Institut supérieur des métiers et de la Maaf parue mardi.
Avec 203.570 personnes l'an dernier, les apprentis en artisanat représentent 22% du nombre total d'apprentis en France, et 67% d'entre eux sont en emploi six mois après leur diplôme.
La hausse annuelle est due surtout à l'artisanat des services (+9%) et de la fabrication (+8%), en revanche les effectifs baissent de 3% dans le secteur de l'alimentation. "Très investi dans l’apprentissage, ce secteur a peut-être atteint un plafond", observent les auteurs.
La majorité des apprentis (61%) préparent un diplôme de type CAP. Mais le nombre de ceux préparant un diplôme de l'enseignement supérieur a plus que doublé (+126%) en quatre ans - contre +36% pour l'ensemble des apprentis de l'artisanat - et désormais 18% des apprentis préparent un diplôme post-bac, contre 11% avant l'entrée en vigueur de la réforme de 2018 qui a élargi le recrutement et les moyens de l'apprentissage.
Avec +9% en 2022/2023 cependant, le nombre de nouveaux apprentis dans l'artisanat étudiant dans le supérieur a moins augmenté que les années précédentes : "le potentiel de formation et d'emploi dans ces niveaux semble en passe d'être atteint" notent les auteurs.
Les apprentis dans l'artisanat sont donc globalement plus âgés qu'auparavant : 42% avaient moins de 18 ans en 2022/2023, contre 47% quatre ans plus tôt.
La proportion d'apprentis en artisanat venant d'un précédent emploi, ou de la recherche d'emploi, est passée de 2% à 6% en quatre ans, et celle des apprentis en diplôme de niveau CAP ou bac ayant déjà le bac ou étant même diplômés de l'enseignement supérieur est passée de 9% à 14%.
On observe enfin une progression du nombre d'apprenties, dans l'ensemble des secteurs : les apprenties pâtissières sont ainsi passées de 44% des effectifs à 53% en quatre ans, et les prothésistes dentaires de 49% à 61%.
Fort d'une "richesse nouvelle" apportée par "cette diversité", "l'apprentissage dans l'artisanat conserve une place centrale dans la formation et l'emploi des jeunes" observe Antoine Ermeneux, directeur général de la MAAF.
L'étude est publiée alors qu'une revue de dépenses de l'Inspection générale des Finances suggère de réduire le soutien public à l'apprentissage, particulièrement sur les plus hauts niveaux de diplômes, qui concernent moins l'artisanat.
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