La démission de Klaus Iohannis : Véritable tournant pour la Roumanie ? Comme pour l'Europe ?

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France-Soir
Publié le 10 février 2025 - 15:08
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Demission du président Roumain
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La démission de Klaus Iohannis : Véritable tournant pour la Roumanie ? Comme pour l'Europe ?
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Ce 10 février 2025, le paysage politique roumain, et donc européen vient d’être profondément bouleversé par l'annonce de la démission du président Klaus Iohannis, marquant la fin effective de son mandat. Ce dernier avait été prolongé suite à l'annulation des élections présidentielles en décembre 2024, après l’arrivée en tête de l’indépendant Călin Georgescu (23 %) devant Elena Lasconi (Union sauvez la Roumanie 19 %).

Klaus Iohannis, en fonction depuis 2014, avait vu son mandat prolongé après que la Cour constitutionnelle roumaine a eu annulé le scrutin présidentiel de décembre 2024, citant des interférences russes présumées en faveur de Călin Georgescu.  Interférences qui n'ont été prouvées d'aucune manière, mais qui furent l’objet de nombreux commentaires par les leaders de l’Union européenne. Ces derniers prônant un interventionnisme opportun au motif de la protection de la liberté d’opinion sans avoir aucun respect pour la voix du peuple dans les urnes. Călin Georgescu et ses soutiens étaient bien évidemment qualifiés d'extrême droite par la presse mainstream biberonnée aux subventions afin de promouvoir la position d’un fédéralisme européen. Positions éloignées de ce que désirent les Roumains, s’ils pensent comme les Français comme en témoigne le récent sondage France-Soir/BonSens.org en France. En effet 58 % des Français demandent une Europe des Nations, et ils sont 53 % à rejeter le fédéralisme européen. Cette annulation a suscité une vague de critiques et de contestations, exacerbant la polarisation politique déjà présente dans le pays.

Sondage en France janvier 2025

Pour les médias mainstream couvrant l’évènement, la décision de démission a été accueillie de manières contrastées, reflétant les tensions et les divisions au sein de la nation. Elle aurait été prise suite à des pressions croissantes des groupes populistes, et dans l’optique d’éviter « une grave crise démocratique en Roumanie » si l’on en croit la version officielle.  Cependant, ce n’est pas ce qui se présente réellement sur le terrain, rappelant étrangement la situation en France où seuls 4 % des Français pensent que le président Macron mène le pays dans la bonne direction.

Călin Georgescu, ancien candidat indépendant à la présidence, n'a pas tardé à commenter cette démission : « cette démission est le début d'une nouvelle page dans l'histoire de notre pays. C'est le moment pour le peuple roumain de se lever et de prendre son destin en main. Nous avons été témoins d'un système qui a tenté de piétiner la démocratie, mais aujourd'hui, nous écrivons une nouvelle histoire, celle de la liberté et de la justice. »

Elena Lasconi la candidate arrivée en seconde position déclarait sur X : « Un président déconnecté de la réalité, en décalage et sans aucun souci du peuple qui lui fait confiance ! La démission de Klaus Iohannis intervient très tard. Bien trop tard pour être considéré comme honorable. Et cela ne nous apporte même pas de réponses aux questions qui taraudent ce pays depuis deux mois : pourquoi ont-ils annulé les élections, comment se protéger des jeux des Russes, qui nous protège des manipulations, pouvons-nous garantir la sécurité des prochaines élections ? »

De son côté, George Simion, leader de l'Alliance pour l'Union des Roumains (AUR), parti qualifié d'extrême droite par les mainstream, a également salué cette décision, bien qu'avec une perspective différente. Simion a récemment accordé une interview à France-Soir au sujet du mouvement MEGA « Make Europe Great Again » qu'il a créé en écho au mouvement MAGA qui a porté Donald Trump à la 47ᵉ présidence des États-Unis.

 

George Simion, qui avait activement poussé pour la destitution de Iohannis, a déclaré : « la démission de Klaus Iohannis n'est que la première étape vers la restauration de la véritable démocratie en Roumanie. Nous devons maintenant nous assurer que le prochain président sera un véritable représentant du peuple, non pas un pion d'un système corrompu. »

Un observateur politique roumain nous déclare : 

« cette démission, masque le fait que Iohannis avait peur que le Parlement ne suive la voix du peuple et prononce sa destitution ».

Le départ de Iohannis intervient donc dans un véritable contexte de contestation populaire et de manifestations demandant une reprise de l'élection présidentielle. Les critiques à l'encontre de Iohannis ont été nombreuses, allant de l'accusation de prolonger son mandat de manière illégitime à des accusations de corruption et de déconnexion avec les besoins de la population roumaine.

De nouvelles élections présidentielles étaient prévues pour le 4 et 18 mai 2025. Avec cette démission se pose la question de la légitimité et de l'intégrité du processus électoral en Roumanie, comme dans bien d’autres pays. La Roumanie est maintenant à un carrefour, où chaque décision prise pourrait redéfinir son avenir politique et social. Avec des figures comme Georgescu et Simion prêtes à influencer ce nouveau chapitre, la Roumanie est à l'aube d'une transformation potentiellement profonde

Rappelons que la Roumanie après la révolution de 1989, a gardé en mémoire le fait que le gouvernement n'agit pas nécessairement dans l'intérêt de la population. En témoigne le faible taux de vaccination covid (30 %) de la population, montrant par là même la cohérence des Roumains. Verra-t-on un leader politique roumain demander aux députés comment ils peuvent déclarer agir dans l'intérêt de la population, sans avoir pu préalablement consulter le contenu des contrats des vaccins ? Un réel problème qui revient à demander à une aveugle si elle préfère les blonds ou les bruns. Les députés n'ont donc pas voulu prendre le risque de voir... « leur cécité » leur permettant de se cacher derrière leur petit doigt ou la bureaucratie de l'Europe. L'opacité des contrats ne fait réellement pas bon ménage avec les droits fondamentaux, dont le droit à la transparence.

Avec l’affaire USAID et les dépenses phénoménales d’interférences dans les élections hors Amériques, il semblerait que la voie soit ouverte à la restauration d'un réel processus démocratique en Roumanie. Certains sur X s’interrogeaient si la Roumanie pourrait avoir un président qui remet l’Europe sur des rails et accomplit MEGA. 

MEGA en ROumanie?

Le mouvement MAGA (rendre sa grandeur à l'Amérique) a pris énormément d'ampleur aux États-Unis avec le travail sans relâche de l'équipe DOGE (département d'efficacité gouvernementale), menée par Elon Musk. Ils ont en quelques semaines trouvé plus de 100 milliards d'économies contribuant à restaurer la confiance entre les Américains et leurs leaders politiques.

À quand en France ?

 

Roumanie - Bucarest le Sénat

 

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