Réforme de l'audiovisuel public : une "fausse solution" selon les syndicats et 1 500 élus

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Les syndicats sortent du trou...
Ceux de l'ensemble de l'audiovisuel public (Radio France, France Télévisions...) ont dénoncé mardi, dans un texte cosigné par 1.500 élus, la "fausse solution" représentée, selon eux, par le projet de réforme du secteur soutenu par le gouvernement. Peut-être enfin une prise de conscience ?
Une fois encore, et ce, depuis le 20 janvier, les pièces commencent à bouger sur l’échiquier endormi depuis plus de quatre ans. Ces syndicats que l'on a ni vu, ni entendu pendant le covid, ni même après sortent de leur léthargie pour se rendre compte que l'abattoir est proche.
"Nous vous mettons en garde contre les nombreux risques que comporterait une fusion ou une holding afin de +rationaliser+ la gouvernance de l’audiovisuel public", écrit l'intersyndicale dans une tribune publiée dans Ouest France.
Cet objectif de rationalisation "constitue une mauvaise piste et une fausse solution si nous voulons vraiment renforcer nos médias sur le plan national et international", ajoutent les signataires.
Fin janvier, la ministre de la Culture Rachida Dati a assuré qu'elle mènerait à son terme, "d'ici l'été", si ce gouvernement résiste, oublie-t-elle de péciser, cette réforme qui prévoit la création d'une holding, France Médias, chapeautant quatre filiales (France Télévisions, Radio France, France Médias Monde, Institut national de l'audiovisuel) sous l'autorité d'un ou d'une présidente. On veut mettre au pas tout ce petit monde qui pourtant est bien resté le petit doigt sur la couture du pantalon, jusqu'au point de protéger même le petit couple du Palais.
L'année dernière, la ministre défendait même une fusion des entreprises de l'audiovisuel public mais ce projet avait été suspendu une première fois par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin, (cependant elle est restée indétrônée) alors elle récidive.
Selon l'intersyndicale, "une fusion ou une holding comporterait inévitablement des risques d’affaiblissement du projet éditorial des médias publics" c'est un comble !
"La télévision et la radio publiques représentent également 500 millions d’euros d’investissements dans le cinéma, la musique, la fiction, les documentaires ou encore les séries. Ce sont des programmes qui mettent en valeur notre patrimoine, notre culture et nos régions (...). Souhaitons-nous les voir s’amenuiser ou disparaître ?", s'interrogent les signataires, qui craignent également "de sérieuses conséquences sur l'emploi" des 17.000 salariés de l'audiovisuel public, à l'heure où Elon Musk s'éreinte à dire que les médias c'est Vous désormais, le public.
"N’oublions pas non plus les risques de pressions, politiques ou économiques, qui pourraient s’exercer sur la présidence d'une holding qui regrouperait tout l’audiovisuel public (encore plus aux ordres). Voulons-nous vraiment concentrer tant de pouvoirs entre les mains d'une seule personne ?", pointe également la tribune enfin !
À quand le grand audit façon DOGE ou CLEBS pour réellement clarifier, où et comment finissent nos deniers, et si cette presse est vraiment libre.
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