Encore du diesel pour Stellantis ! Face à des ventes de véhicules électriques en-deçà de ses attentes, Stellantis reprolonge

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France-Soir
Publié le 20 février 2025 - 12:56
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Bozon / AFP
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Face aux timides ventes de ses véhicules électriques, Stellantis fait volte-face et mise à nouveau sur le diesel, en prolongeant la vie de ses moteurs thermiques jusqu'en 2030. Selon plusieurs médias, le constructeur automobile a décidé de réajuster un de ses moteurs diesel pour se conformer à la nouvelle norme Euro 7, et le commercialiser encore pendant cinq ans au lieu de le retirer cette année. La décision, qui n’a pas été confirmée par le groupe franco-italo-américain, serait justifiée par la progression lente des ventes de voitures électriques ainsi que par la volonté de Stellantis de tirer profit du succès de plusieurs de ses modèles diesel, dans un contexte de net recul de ces moteurs en Europe. 

Cette orientation a été renforcée par un autre plan, le "Dare Forward 2030", présenté une année plus tard, prévoyant un investissement de plus de 50 milliards d'euros dans l'électrification sur une décennie. Son objectif est d'atteindre, à l’horizon 2030, 100% de ventes de véhicules électriques pour les particuliers en Europe et 50% aux États-Unis d'ici 2030. 

Les ventes de véhicules électriques ne suivent pas les investissements   

L’une des premières mesures prises par Stellantis était de retirer les motorisations diesel pour les Citroën Berlingo, Peugeot Rifter et Opel Combo Life, ne laissant que l'option électrique. Mais en Europe comme ailleurs, les ventes de véhicules électriques peinent à décoller, ou atteindre, du moins, les objectifs élevés fixés par les constructeurs, en raison de prix jugés élevés, une autonomie limitée et un réseau de recharge encore insuffisant, poussant les consommateurs à plébisciter encore les moteurs thermiques.  

En octobre 2024, après un été moribond, les immatriculations de voitures électriques ont chuté de 18% en France par rapport à la même période en 2023. Et les modèles 100% électriques de Stellantis n’ont pas obtenu les résultats escomptés, l’obligeant à réintroduire sur le marché les versions thermiques, comme cela a été le cas du Berlingo en 2024.  

Mais pour se conformer aux normes appelées CAFE, le groupe doit vendre 21% de voitures électriques en 2025, ce taux n’était que de 12% fin 2024. Début janvier dernier, ce chiffre a grimpé à 17% mais la multinationale a tout de même décidé de réorienter sa stratégie européenne pour l’année en cours. C’est le directeur Europe de Stellantis, Jean-Philippe Imparato, qui avait annoncé que l’accent serait mis sur les versions hybrides de tous les modèles toutes marques confondues, comme Opel, Citroën ou Fiat . 

Cela ne semble pas être la seule décision du constructeur pour 2025. Selon des informations diffusées par les Echos, un réinvestissement dans le diesel est sur la table. Le quotidien donne des détails, affirmant que le bloc produit actuellement à Trémery (Département de la Moselle) sera adapté aux nouvelles normes Euro 7 pour prolonger sa vie au-delà de l’échéance prévue, à savoir 2025, pour atteindre 2030.  

La multinationale prévoit en outre, toujours selon la même source, l’adaptation de moteurs dont sont équipés des véhicules utilitaires légers (VUL) pour les intégrer à des véhicules pour particuliers.   

Le diesel résiste 

Ce réinvestissement dans le diesel aurait également un objectif commercial. Le diesel, qui représente encore près de 1,3 million de véhicules sur le Vieux continent, est en net recul. Or, un segment important de la clientèle subsiste bien que le choix de modèles se réduit. Stellantis entend alors attirer ce segment. En outre, deux de ses modèles diesel, à savoir la Citroën C5 Aircross et la Peugeot 308, affichent de très bonnes ventes. 

Les Echos affirme par ailleurs qu’une augmentation des capacités de production du moteur 3 cylindres concernerait “une ou deux” des cinq usines qui en font l’assemblage.  

En mars 2023, l'Union européenne a validé, malgré l’opposition de Berlin, la fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves à partir de 2035. Mais des constructeurs réticents ont émis leurs réserves, voire des critiques. 

Au Royaume-Uni, le constructeur automobile de luxe Aston Martin avait affirmé un an plus tard son intention de continuer à fabriquer des modèles thermiques "aussi longtemps" que possible légalement, en raison de la demande qui reste forte. La marque avait d’ailleurs retardé le lancement de son premier véhicule 100% électrique à batterie à 2026, contre un objectif précédent à 2025.  

Tout comme Stellantis, d’autres constructeurs ont dû s'adapter à la lente croissance des ventes des VE, comme Volkswagen. Dès l’été dernier, la marque allemande avait annoncé des investissements supplémentaires dans les moteurs thermiques.  

La baisse des immatriculations de VE en Europe en 2024 avait aussi sonné le glas pour de nombreuses startups du secteur, particulièrement les fabricants de batteries ou de véhicules. 

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