Les tests antidrogues aux députés, signés Élise Lucet, ont du mal à passer

Mercredi dernier, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a vivement rappelé à l’ordre Élise Lucet, après la diffusion d’une bande-annonce d'Envoyé Spécial où la journaliste fait passer des tests antidrogues à des députés. Une intervention qui n'a pas plu à tout le monde.

Les images, diffusées en avant-première sur les réseaux sociaux, montrent Élise Lucet dans la salle des Quatre Colonnes de l’Assemblée nationale, en train d’effectuer des tests salivaires à des parlementaires. L’objectif : vérifier leur consommation de substances illicites comme le cannabis ou la cocaïne. Un moment filmé pour l’émission Envoyé Spécial, pour France 2. Si certains élus se sont prêtés au jeu, cette démarche n’a pas manqué de choquer, en particulier Naïma Moutchou (Horizons) et Sébastien Chenu (RN), qui ont exprimé leur désapprobation face à cette intrusion dans le quotidien des députés.

Comme l'a rapporté l'AFP, Yaël Braun-Pivet a réagi en qualifiant cette pratique de "scénarisation" inadmissible dans un espace institutionnel. Dans un tweet, elle a dénoncé l'irrespect des règles encadrant l'accès des journalistes à l'Assemblée. "L’Assemblée nationale n’est pas un théâtre où l’on organise des mises en scène", a-t-elle dit, assurant que l’initiative d’Elise Lucet allait à l'encontre de l’éthique journalistique et des règles parlementaires. Elle a également souligné la gêne qu’un refus de participation pourrait susciter parmi les députés. Effectivement, c'est peut-être gênant...

À l'origine de cette controverse, une proposition du maire de Grenoble, Eric Piolle, qui plaidait pour des tests anonymes pour les élus. D’un côté, la quête de transparence ; de l’autre, l’indispensable préservation de la dignité des institutions. À ce jeu-là, l’Assemblée semble avoir perdu, du moins sur le plan de la réputation. Mais elle n'avait pas vraiment attendu l'intervention d'Élise Lucet pour cela...