Pandemie en France, pour une nouvelle "ethique" de la communication des risques gouvernementaux
Tribune : Manque de transparence sur la pénurie de masques et la politique de tests, ministres dissonants par rapport au discours officiel, tergiversations, rétropédalages multiples, spot « choc » et choquant récemment diffusé concernant les gestes barrières, l’exécutif a tout le mal du monde à convaincre les citoyens de la pertinence de ses décisions dans la gestion de l’épidémie, et devrait revoir sa copie en matière de communication des risques.
- Qu’est-ce que la communication des risques ?
- Pourquoi en France elle est défaillante
- Des solutions proposées
Qu'est ce que la communication des risques ?
Domaine de recherche bien établi, la communication des risques s’est développée dans les années quatre-vingt, à la suite de travaux menés sur la perception du risque à la fin des années soixante-dix (Note 1). « L’un des buts de cette communication est le transfert d’opinions d’un groupe d’individus vers un autre groupe de personnes qui ignore la problématique en question, ou considère les convictions émises comme erronées » (Note 2)
Les stratégies de communication doivent tenir compte de plusieurs facteurs en jeu, entre autres la compréhension des informations sur la pandémie, la confiance du public, la perception des risques, les normes sociales et la résilience communautaire.
Facilité de compréhension et d’analyse des informations reçues.
La littératie, ou lettreur, est définie par l'OCDE comme « l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information écrite dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité en vue d’atteindre des buts personnels et d'étendre ses connaissances et ses capacités » (Note 3). Un bon niveau de littératie en santé permettrait une meilleure acceptation des recommandations et une propension à se montrer positifs et solidaires (Note 4).
Compte tenu du tri à effectuer dans le déluge d’information, des connaissances limitées sur la COVID-19 et sur l’évolution de la pandémie, de la complexité de la situation, éclairer les décisions des individus d’une part et se conformer aux recommandations d’autre part est particulièrement difficile dans le contexte de la pandémie actuelle (Note 5).
Les inégalités sociales de santé risquent d’être exacerbées par la crise, puisque certains des groupes à risque de développer des complications liées à la COVID-19 sont parmi les plus susceptibles de présenter une faible littératie en santé Les personnes âgées, les personnes moins scolarisées et celles souffrant de maladies chroniques (Note 6)
Préserver la confiance
Face à une situation sanitaire exceptionnelle, la majorité des citoyens ont une compétence insuffisante pour se forger un avis indépendant. De fait, ils doivent se fier ou non à ce que proclament les experts et ce qu’édicte le gouvernement. Ce que l’on peut appeler confiance sociale, a fait l’objet de nombreuses recherches (Note7) ,la compétence, l’honnêteté et la bienveillance sont les facteurs instaurant cette confiance (Note 8)
Dans le contexte d’une crise sanitaire cette confiance sociale est primordiale : elle agirait comme facteur de protection (note 9)
Les résultats des recherches sur les épidémies précédentes ont montré que ceux qui avaient moins confiance dans le gouvernement étaient moins susceptibles de prendre des précautions contre la maladie à virus Ebola au Libéria et au Congo lors de l'épidémie de 2014-2016 (Note 10 ) Des résultats similaires ont également été notés lors de l'épidémie de SRAS de 2002-2004 à Hong Kong (Note 11). Une grande confiance dans les autorités a également été associée à l'adoption de comportements évitants lors de l'épidémie de grippe porcine au Royaume-Uni (Note 12)
Dans une contribution au retour d’expérience sur la crise de la COVID-19 disponible sur son site ,Patrick Lagadec (spécialiste de la gestion du risque et de la gestion de crise, directeur de recherche honoraire de l’École polytechnique et désormais consultant et conférencier sur le pilotage des situations complexes et chaotiques.) met en avant la nécessité de maintenir la confiance :
« Certes, il est impératif de protéger. Et il ne s’agit pas « d’en rajouter » en matière d’angoisse. Mais, dans nos sociétés ouvertes, marquées par des logiques nouvelles de connectivité et d’initiatives foisonnantes, les logiques pyramidales, assurées d’un monopole sur l’expertise, ne sont plus tenables. Fondamentalement, il va falloir repenser toute la question de l’information, et pour cela dépasser les blocages culturels qui continuent à s’imposer dans les rapports entre l’autorité et le citoyen. À défaut, le citoyen finira par s’organiser sans les autorités, éventuellement tribu par tribu, au gré des tempêtes (éventuellement orchestrées) sur les réseaux sociaux (avec prime donnée et attachée au faux plutôt qu’au pertinent, à la seule colère ou au rejet radical par défaut plutôt qu’à l’échange pour l’élaboration d’une construction collective)…Sans pareille révolution de pensée, certes marquée par le discernement et la responsabilité, il n’y aura pas de nouvelle alliance avec le citoyen. Et le résultat sera une perte de plus en plus marquée de l’efficacité, de la crédibilité et même de la légitimité des autorités. »
Tenir compte de la perception différentielle du risque
Cette confiance sociale ne peut toutefois expliquer que dix à quinze pour cent des divergences quant au risque perçu et est insuffisante pour rendre compte de la perception du risque ( note 13)
La perception des risques renvoie à l’évaluation personnelle des dangers ou conséquences auxquels une personne pense être exposée ne correspondant pas nécessairement à la réalité des dangers (Note 14 )
L’appréhension, la compréhension et l'évaluation des risques est influencée par de nombreux facteurs individuels et sociétaux, et différents facteurs sociaux, culturels et contextuels influencent la perception du risque. Celles-ci vont au-delà des attributs classiques du risque et sont basées sur des expériences, des croyances, des attitudes, des jugements, des (mauvaises) conceptions et des sentiments, ainsi que sur des processus sociaux, culturels et institutionnels plus larges (Note 15)
Le risque perçu de la COVID-19 est majoré par sa nouveauté et l’inconnu en découlant (note 16)
La perception des risques est déterminante dans l’adoption des comportements recommandés (Note 17)
La «peur» peut être une réponse normale et, surtout, « fonctionnelle » dans ce contexte, pouvant favoriser l’adoption des comportements recommandés, cependant une peur trop importante peut s’avérer nuisible (note 18) en générant un déni des conséquences négatives associées au non-respect des recommandations (Note 19).
À l’inverse, une peur insuffisante peut être un obstacle au respect de ces recommandations mène à sous-estimer les risques, ou les bénéfices associés au respect des recommandations (note 20)
Les stratégies d’informations ne doivent pas se limiter exclusivement à la communication des risques, mais transmettre des connaissances utiles, et permettre l’établissement d’une relation de confiance avec les citoyens (Note 21)
Enfin, une communication efficiente propose des solutions que les personnes peuvent appliquer afin de développer leur sentiment de compétence et de contrôle face aux risques (Note 22)
Une information qui agit sur les normes sociales
Une communication qui met en valeur des normes sociales se préoccupant de la santé peut soutenir le respect des recommandations émises par les instances de santé publique.
Les normes sociales représentent « les règles ou les modèles de conduite partagés, fondés sur des valeurs communes et impliquant une pression en faveur de l’adoption d’une conduite donnée »(Note 23)
L’acceptabilité des normes sociales, la conformité et le maintien de comportements de santé peuvent être renforcés par des messages véhiculés par la famille, les pairs et les institutions publiques (Note 24 )
Une stratégie efficace consiste à informer les citoyens sur le pourcentage d’adhésion et la source d’information concernant l’adhésion à des normes nouvelles, en mettant en évidence les bénéfices personnels et pour les autres, en s’assurant que l’identification personnelle au groupe de référence est élevée ( Note 25)
Appliquée à la communication en temps de pandémie la non-malfaisance des décisions ou actions proposées implique de ne pas infliger de préjudices intentionnellement (primum non nocere) (Note 26)
Par exemple, une amplification de la peur de l’autre, une augmentation de l’anxiété sociale pourraient être la conséquence de la promotion d’une norme de distanciation physique.
La non-malfaisance permet également de prévenir l’augmentation des tensions sociales et la stigmatisation, ainsi que la dénonciation de comportements jugés non normatifs (Note 27) Il faut alors opter pour un discours inclusif, positif et encourageant ( Note 28 )
Présenter différents scénarios pour l’application des recommandations est une piste de communication pertinente ( Note 29) en tenant compte des impacts divers selon les groupes de population, surtout lorsqu’ils sont vulnérables (ex. populations immigrantes, personnes itinérantes, travailleuses du sexe, etc.).
Ne pas attribuer un comportement non conforme aux recommandations à un groupe particulier (par exemple les jeunes, les personnes âgées actives) est primordial : Cela est non seulement préjudiciable pour les groupes visés, mais laisse également croire à ceux qui n’en font pas partie qu’ils ne seraient pas concernés par les comportements de prévention recommandés.
Favoriser la résilience communautaire
Les approches favorisant la résilience communautaire sont à privilégier pour protéger la santé physique et mentale ( Note 30)
« La résilience communautaire est l'existence, le développement et l'engagement de ressources individuelles et collectives par les membres de la communauté pour prospérer dans un environnement caractérisé par le changement, l'incertitude, l'imprévisibilité et la surprise. » (note 31)
la mise en valeur des résultats acquis par la population en réponse à la crise, des forces et potentiels de la communauté permet le développement de cette résilience communautaire ( Note 32)
Miser sur l’engagement des municipalités, des organismes communautaires, des écoles , qui peuvent communiquer plus efficacement avec les populations locales permettra que celles-ci respectent davantage les recommandations émises (Note 33)
Enfin, des relais locaux comme les professionnels de santé, les élus locaux , etc. peuvent être mobilisés pour soutenir l’engagement communautaire, et ce, à chacune des étapes de la pandémie (Note 34 )
Ce type de stratégie est pertinent pour communiquer avec les populations ne pouvant être informés par les médias traditionnels ( Note 35)
Des mécanismes de retour d’information comprenant un partage de données, les informations erronées diffusées, le suivi des rumeurs permettront d’adapter les stratégies de communication de façon continue (Note 36)
Pourquoi en France, la communication des risques est defaillante
Le « soupçon de tromperie et de mensonge » dans la gestion de la crise, et celui « d’incompétence et d’amateurisme » est déjà présent chez 56% des français lors d’un sondage IFOP réalisé sur la commande du JDD le 28 mars 2020 .
Maintien du premier tour des élections municipales.
Blâmer d’une part les citoyens "qui se sont rassemblés dans les parcs, des marchés bondés, des restaurants, des bars qui n’ont pas respecté la consigne de fermeture. Comme si, au fond, la vie n’avait pas changé" et de l’autre les encourager à se déplacer massivement pour voter a été incompréhensible pour les citoyens et ne les a pas encouragés à respecter les mesures-barrières.
Manque de transparence, tergiversations et rétropédalage sur la pénurie masques
Le Département Gestion des risques infectieux de l’OMS recommande de communiquer en toute transparence sur les incertitudes : « Les messages diffusés par les autorités à l’intention de la population devraient inclure des informations explicites quant aux incertitudes associées aux risques, aux événements et aux interventions, et préciser ce que l’on sait et ce que l’on ignore à un instant donné ».
Edward Bernays a théorisé il y a plus d’un siècle l’importance de s’astreindre en cas de crise majeure « dire toute la vérité et rien que la vérité ». Hélas, ce principe n’a pas été appliqué en France, et la crédibilité de la parole gouvernementale est remise en cause.
- Agnès Buzyn, ministre de la santé, le 26 janvier :
« Les masques chirurgicaux (…) sont uniquement utiles quand on est soi-même malade, pour éviter de contaminer les autres. ».
Agnès Buzyn, assurait que « des dizaines de millions de masques (étaient) en stock, en cas d’urgence », et que « tout cela (était) parfaitement géré par les autorités ». « Et si un jour il fallait porter un masque, ajoutait-elle, alors nous distribuerions le masque, il n’y a absolument aucune raison d’aller en acheter ».
- Olivier Véran, nouveau ministre de la santé, le 24 février :
Le port du masque est recommandé aux « personnes ayant séjourné en Chine, à Singapour, en Corée du Sud, en Lombardie, en Vénétie, pendant les quatorze jours suivant leur retour » et il « est également plus que recommandé pour les malades afin d’éviter la diffusion de la maladie par voie aérienne ».
- Emmanuel Macron, président de la République, 4 mars :
L’Etat réquisitionne "tous les stocks et la production de masques de protection" pour les distribuer aux soignants et aux personnes atteintes du coronavirus.
- Olivier Véran, ministre de la santé, le 17 mars :
Nous avons assez de masques aujourd’hui pour permettre aux soignants d’être armés face à la maladie et de soigner les malades ».
- Agnès Pannier-Runacher, le 19 mars :
« Il faut sortir de ce fantasme autour des masques…Respecter une distance de plus d’un mètre, c’est beaucoup plus efficace qu’un masque. Et, surtout, on a des cas de contamination de gens qui portent des masques et le tripotent toute la journée. »
- Edouard Philippe, à l’Assemblée nationale, le 19 mars :
« S’agissant des masques, (…) je peux d’ores et déjà vous répondre que notre objectif est de faire en sorte que cette ressource rare soit bien utilisée, ce qui n’est pas facile, en fixant une doctrine et en veillant à ce que chacun la respecte. Nous cherchons aussi à garantir les sources d’approvisionnement – nationales et internationales – de ces masques.
Pendant très longtemps, nous nous sommes reposés sur des approvisionnements venant principalement de Chine, un pays qui a utilisé une bonne part de sa production récente pour ses propres besoins. À cet égard, il y aura des choses à corriger. »
- Jean Rottner, président de la région Grand-Est, sur Twitter, le 19 mars :
« J’ai besoin de vous !!! Si votre entreprise dispose de masques de type FFP2 et si dans un geste citoyen vous pouvez nous aider à équiper les médecins et infirmières libéraux, laissez-nous un message sur masques@grandest.fr. »
- Olivier Véran, le 21 mars :
Le ministre de la Santé a débuté une conférence de presse en se dédouanant de toute responsabilité quant à cette situation, évoquant notamment les choix de ses prédécesseurs: “les vérités d’hier ne sont pas toujours celles d’aujourd’hui.” Pour pallier la situation, Olivier Véran a annoncé avoir passé des premières commandes à l’étranger pour un total de 250 millions de masques à destination des personnels soignants.
- Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, mi-mars :
« Il n’y a pas besoin d’un masque quand on respecte la distance de protection vis-à -vis des autres », « Je ne sais pas utiliser un masque (…) ce sont des gestes techniques. »
Quelques jours plus tôt, elle affirmait déjà que « les masques ne sont pas nécessaires pour tout le monde » et que leur usage généralisé pourrait même s’avérer « contre-productif » s’ils étaient mal portés.
- Communiqué de l’Académie nationale de médecine, le 2 avril :
« L’Académie nationale de médecine recommande que le port d’un masque “grand public”, aussi dit “alternatif”, soit rendu obligatoire pour les sorties nécessaires en période de confinement. »
- Jérôme Salomon, Directeur Général de la santé, le 3 avril :
« Nous encourageons le grand public, s’il le souhaite, à porter des masques, en particulier ces masques alternatifs qui sont en cours de production
- Emmanuel Macron, le 13 avril, lors d’une allocution télévisée :
« L’État, à partir du 11 mai, en lien avec les maires, devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public. Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations, comme dans les transports en commun, son usage pourra devenir systématique. »
- Edouard Philippe à l’Assemblée nationale, le 28 avril :
« Réserver les masques aux soignants, c’était, mécaniquement, refuser de les distribuer à d’autres : c’est un choix difficile, c’est un choix contesté, c’est un choix que j’ai estimé nécessaire. »
- Christophe Castaner, le 2 mai, en présentant le projet de loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire
« Le port du masque sera rendu obligatoire dans les transports en commun. »
- Emmanuel Macron, le 18 mai :pic.twitter.com/biluHsVhN4— BFMTV (@BFMTV) May 18, 2020 :
«Les choses ont été dites, les choses ont été gérées. Il y a eu une doctrine restrictive pour ne jamais être en rupture, que le gouvernement a prise et que je pense était la bonne. Il y a eu ensuite un approvisionnement renforcé et une production renforcée, et nous n’avons jamais été en rupture. Ce qui est vrai, c’est qu’il y a eu des manques, il y a eu des tensions, c’est ça qu’il faudra regarder pour le corriger, et pour prévenir. Donc on voit bien que ça nous amène à changer de logique en profondeur sur certains de ces sujets qui paraissaient totalement innocents, mais ayons collectivement l’honnêteté de dire qu’au début du mois de mars même, encore plus en janvier ou février, personne ne parlait des masques parce que nous n’aurions jamais pensé être obligés de restreindre en quelque sorte la distribution de ceux-ci pour les soignants. Quand je regarde autour de nous, personne n’était prêt, personne. Il faut avoir cette humilité collective.»
Politique de tests dissonante, retards incompréhensibles et manque de matériels.
Il en a été de même pour les tests de dépistage, avec une communication pour le moins labile :
D’abord, il y a eu la communication inconsistante du gouvernement, virevoltant au fil des jours.
- Tedros Adhanom Ghebreyesus, président de l’OMS, le 16 mars :
« Nul ne peut combattre un incendie les yeux bandés »… « Testez, testez, testez. Testez tous les cas suspects. »
- Jérôme Salomon, le directeur général de la santé le 17 mars:
…« [qu’]en circulation active, le test n’a pas beaucoup d’intérêt, aucun pays ne l’a fait ».
- Jérôme Salomon, le 20 mars :
« Le passage en phase 3 épidémique entraîne aussi un changement de doctrine concernant les tests, …la stratégie est ciblée, nous testons toutes les personnes fragiles, à risques, hospitalisées évidemment, mais aussi les foyers collectifs, les résidents d’établissements collectifs de personnes fragiles ou âgées et, évidemment, les professionnels de santé. »
Il a fallu attendre le 5 avril la parution d’un arrêté autorisant les laboratoires vétérinaires, de gendarmerie, de ville et départementaux à partager leurs outils d’analyse (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000041782869/.), alors que de nombreux laboratoires vétérinaires étaient prêts à participer au dépistage. « On a sollicité l’ARS, qui nous a répondu qu’ils n’avaient pas besoin de nous, car ce sont les CHU qui font les dépistages. J’étais étonné, on sait que les CHU ne peuvent pas tout faire », soupire un biologiste .Les commandes de matériels nécessaires aux tests ont également été impactées par ce retard ((https://reporterre.net/Depistage-du-coronavirus-comment-le-gouvernement-a-tout-rate).
Les capacités matérielles insuffisantes sont également en cause : Dans un rapport remis au Sénat le 3 avril (https://sjbm.fr/la-biologie-medicale/les-dossiers-du-sjbm/covid-19-sars-cov-2/773-covid-19-rapport-commission-des-affaires-sociales-du-senat), le Syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM) détaille les carences françaises :
« En France, notre stratégie de dépistage est adaptée à nos moyens (et non l'inverse) : là où la Corée fait du dépistage massif et un confinement ciblé, le France fait un confinement massif et un dépistage ciblé.
Enfin, de nombreux laboratoires privés étaient soumis à une autorisation (ou interdiction) de l’ARS pour pouvoir réaliser le test Covid-19 par RT-PCR alors même qu’ils étaient équipés matériellement et possédaient les compétences et ressources humaines nécessaires. Nos conseils juridiques –Maître Petetin –a saisi le ministère de cette question qui freinait massivement le dépistage Covid-19 dans de nombreux territoires et il nous a été répondu le vendredi 27 mars que notre analyse juridique était la bonne. Aucune autorisation n’est nécessaire à la réalisation de ces tests, à partir du moment où le laboratoire –privé ou public –respecte le code de santé publique (accréditation) et les règles de nomenclatures de l’assurance maladie. De nombreux laboratoires de France ont ainsi perdu plusieurs semaines, du fait d’une mauvaise compréhension des textes par les ARS et d’un manque de clarification par le Ministère de la Santé sur le sujet. Nous aurions pu réaliser beaucoup plus de tests si nous avions passé des commandes massives depuis plusieurs semaines de la part de nombreux laboratoires et auprès d’une plus large diversité de fournisseurs. Ainsi, il nous semble essentiel de revoir en profondeur notre st
France, faute de production, nous sommes dépendants d’approvisionnements extérieurs, à l’exception de Biomérieux qui produit en France les tests ARGENE® SARS-COV-2 R-GENE® mais ils n’ont obtenu de validation de ces tests que le 29 mars 2020, soit plusieurs semaines après la validation des tests de concurrents producteurs de réactifs dans d’autres pays.La deuxième raison recouvre la notion de loi des marchés avec la régul
En Allemagne comme en Corée du Sud, des entreprises de production de certains ou tous ces produits sont présentes sur le territoire (Seegene® etc.). En Italie, l’entreprise «Copan®» produit la majorité des écouvillons et milieux de conservation utilisés dans le monde. Les gouvernements de ces pays ont donc pu faire appel à elles de manière rapide et localisée, en demandant une augmentation des capacités de production. En France, faute de production, nous sommes dépendants d’approvisionnements extérieurs, à l’exception de Biomérieux qui produit en France les tests ARGENE® SARS-COV-2 R-GENE® mais ils n’ont obtenu de validation de ces tests que le 29 mars 2020, soit plusieurs semaines après la validation des tests de concurrents producteurs de réactifs dans d’autres pays. »
- Le 5 aout :
La décision du ministère de la Santé de rendre tous les tests gratuits pour mener une politique de « dépistage massif » a abouti depuis à un embouteillage massif des laboratoires, entraînant des retards de diagnostics (jusqu’à 5 jours de délai en Ile de France) et une explosion de « cas positifs » asymptomatiques ne représentant pas nécessairement la réalité
Spot « choc » et choquant.
Depuis le 12 septembre, un spot diffusé par le Ministère des Solidarités et de la Santé durcit le ton. En une minute, la vidéo multiplie les situations du quotidien : au bureau, à l’école ou encore dans une réunion familiale. Mais pour chacune d’entre elles, les gestes barrières et la distanciation sociale ne sont pas respectés. La vidéo se termine par l’hospitalisation de la mère de famille, couchée sur un lit de réanimation.
De l'importance d'un discours cohérent et persuasif, non culpabilisant et non infantilisant concernant le respect des mesures-barrières :
Les messages de santé publique centrés sur la peur provoquent des réactions défensives sous 4 formes :
- L’évitement attentionnel
- L’évitement de la compréhension
- L’évitement de l’inférence (le message est compris mais les individus nient son importance ou sa pertinence)
- La contre-argumentation.
Des réactions défensives sont davantage susceptibles d’émerger lorsque les recommandations proposées échouent à réduire la tension émotionnelle. Les recommandations doivent contribuer à la perception d’une efficacité forte afin que l’individu ait le sentiment de pouvoir se protéger et réduire la peur que la menace engendre. Dans cette perspective, une efficacité forte serait susceptible de favoriser la réduction du traitement biaisé défensif alors qu’une efficacité faible la renforcerait. Dans ce dernier cas, les individus ne réussiraient pas à se protéger et à réduire la peur et seraient plus enclins à traiter l’information de manière biaisée afin de se défendre de la menace (Blondé Jérôme, Girandola Fabien, «Faire « appel à la peur » pour persuader ? Revue de la littérature et perspectives de recherche», L’Année psychologique, 2016/1 (Vol. 116), p. 67-103. DOI : 10.4074/S0003503316000282.
«Covid-19: nous ne voulons plus être gouvernés par la peur» : la tribune de 35 chercheurs et de médecins
Dans cette tribune collective, 35 scientifiques, universitaires et professionnels de santé bientôt rejoint par plus de 100 autres professionnels de santé critiquent la politique et la communication gouvernementale et appellent les autorités politiques et sanitaires à cesser d’inssufler la peiur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes.
Selon eux, elles relèvent davantage d'un affichage d'une « posture protectrice » que d'une stratégie sanitaire précise
« Nous, scientifiques et universitaires de toutes disciplines, et professionnels de santé, exerçant notre libre arbitre et notre liberté d'expression, disons que nous ne voulons plus être gouvernés par et dans la peur. La société française est actuellement en tension, beaucoup de citoyens s'affolent ou au contraire se moquent des consignes, et nombre de décideurs paniquent. Il est urgent de changer de cap. Il ne faut pas confondre la responsabilisation éclairée avec la culpabilisation moralisatrice, ni l'éducation citoyenne avec l'infantilisation. Nous appelons également l'ensemble des journalistes à ne plus relayer sans distance une communication qui est devenue contre-productive : la majorité de nos concitoyens ne fait plus confiance aux discours officiels, les complotismes en tous genres foisonnent sur les réseaux sociaux et les extrémismes en profitent. »
Solutions proposées.
Les mesures mises en place par les autorités sanitaires ont rencontré plus ou moins de succès. Surtout au début de l’épidémie, la réponse du public aux avertissements a souvent été faible et inefficace, ce qui a gâché les occasions de contenir efficacement la propagation de la maladie. Et même lorsque l'ampleur du problème est devenue pandémique, un nombre important de personnes n'ont pas (et continuent de ne pas) suivre strictement les recommandations.
Ce manque d'adhésion est souvent condamné comme irresponsable et égoïste, mais cela ne doit pas nécessairement être le cas. Changer le comportement des gens n’est tout simplement pas aussi simple que de les informer concernant les risques. Des années de recherche sur le comportement protecteur en matière de santé éclairées par des modèles théoriques tels que le Health Belief Model (Champion, V. L. and Skinner, C. S. (2008) The health belief model. In Glanz, K., Rimer, B. K. and Viswanath, K. (eds), Health Behavior and Health Education: Theory, Research, and Practice. Jossey-Bass, San Francisco, CA, pp. 45–65) ou la Protection Motivation Theory (Prentice-Dunn, S. and Rogers, R. W. (1986). Protection motivation theory and preventive health: beyond the health belief model. Health Education Research, 1, 153–161) ont montré que les gens n'agiront sur les mises en garde sanitaires que s’ils :
- Estiment qu'ils sont personnellement susceptibles de développer la condition contre laquelle une protection est requise;
- Perçoivent la condition comme grave;
- Perçoivent l'action préventive comme efficace pour réduire la menace;
- Croient qu'ils sont capables d'effectuer l’action de prévention.
Il est clair que dans le cas du COVID-19, ces conditions ne sont pas toujours remplies.
Changer les modes de communication des risques :
Diffuser une information facile à comprendre et suscitant la confiance :
- Être transparent sur le fait que les recommandations peuvent changer si de nouvelles connaissances sont disponibles.
- Permettre l’expression d’opinions diverses en évitant la censure.
- Ne pas diffuser de messages à risque de stigmatisation ou de discrimination.
Diffuser une information bien dosée sur les risques :
Diffuser des messages qui circonscrivent l’augmentation de la peur, sans entrainer une sous-estimation du risque.
Donner des outils quant au respect des recommandations, complétant les messages centrés sur les risques associés à la COVID-19.
Diffuser une information qui agit sur les normes sociales :
Valoriser les bénéfices des comportements attendus pour la santé et le bien-être de la population.
Emettre des messages ne portant pas préjudice à des groupes vulnérables.
Diffuser une information qui améliore les capacités d’agir :
Proposer des exemples concrets positifs aux citoyens concernant l’application des comportements souhaités.
Encourager la routinisation des nouveaux comportements, avec mises à jour et rappels réguliers.
Rendre visibles les changements environnementaux facilitant l’adoption et le maintien des comportements.
Diffuser une information favorisant la résilience communautaire :
Solliciter des partenaires multisectoriels et des leaders d’opinion des communautés locales.
Mettre en valeur les résultats positifs acquis par la communauté en réponse à la crise, en soulignant les innovations, la créativité et la capacité d’adaptation de ses membres.
Pratiquer l’empathie et l’écoute pour favoriser la confiance de la population.
Promouvoir les techniques de marketing social.
Aux États-Unis, en Grande-Bretagne, au Canada, en Australie, etc., il est fréquent de s’appuyer sur la démarche et les principes du marketing social et du marketing social critique pour élaborer des programmes de prévention plus efficaces.
En France, il est rare de s’appuyer sur la démarche et les principes du marketing social pour élaborer des programmes de prévention. Les raisons de cette attitude de défiance sont variées. Quand on parle de marketing social, certains pensent manipulation, problèmes éthiques, campagnes publicitaires onéreuses dans les médias, campagnes qui font peur, incompatibilité avec l’éducation pour la santé ou la promotion de la santé, etc. Dans les lignes suivantes, il s’agit de préciser les contours et le contenu du marketing social, puis de souligner le rôle qu’il peut tenir dans un contexte de prévention.
Le marketing social, né en 1971, se définit comme « l’application des techniques utilisées en marketing commercial pour analyser, planifier, exécuter et évaluer des programmes dont le but est la modification du comportement d’une cible d’individus, afin d’améliorer leur bien-être personnel et celui de la société (P. Kotler, N. Lee, Social Marketing: Influencing behaviours for Good, Sage Publications, 3rd ed., 2008).
Les synthèses réalisées par Gordon et al (R. Gordon, L. McDermott, M. Stead, K. Angus, « The effectiveness of social marketing interventions for health improvement: what’s the evidence? », Public Health, 120, 12, 1133-1139, 2006. ) puis Stead et al.( M. Stead, R. Gordon, K. Angus, L. McDermott, « A systematic review of social marketing effectiveness », Health Education, 107, 2, 126-191, 2007 ) mettent en lumière qu’une majorité des interventions élaborées selon les principes du marketing social sont efficaces pour faire évoluer les croyances, les attitudes et les comportements des individus dans un sens favorable à leur santé (88 interventions recensées pour Gordon et 54 pour Stead). Les programmes analysés se déroulaient dans des contextes et des milieux variés et sur des cibles différentes.
Ces conclusions positives ont conduit des acteurs de la santé publique à se prononcer en faveur du marketing social, et des publications dans des revues renommées ont encouragé ce mouvement ((D.W. Evans, « How social marketing works in health care », BMJ, 332, 1207-1210, 2006) ;( G. Hastings, L. McDermott, « Putting social marketing into practice », BMJ, 332, 1210-1212, 2006 );( K.L. Daniel, J.M. Bernhardt, D. Eroglu, « Social marketing and health communication: from people to places », Am. J. Public Health, 99, 12, 2120-2122, 2009)).
L’étape 2 du marketing social consiste à tenir compte de la « concurrence » du comportement préconisé pour améliorer l’efficacité des programmes de prévention. Dès lors que la « concurrence » est industrielle, on parle de « marketing social critique », qui consiste à analyser l’impact du marketing des entreprises sur les représentations et comportements des individus, à en informer les acteurs de la santé publique puis à proposer des actions de « démarketing » ou de « contre-marketing » efficaces pour contrer les efforts commerciaux des firmes (G. Hastings, M. Saren, « The critical contribution of social marketing: theory and application », Marketing Theory, 3 (3), 305-322, 2003 ; R. Gordon, « Critical social marketing: definition, application and domain », J. Social Marketing, 1, 2, 82-99, 2011.).
Développer la littératie
Okan et coll. (Okan, O., Sørensen, K. & Messer, M. (2020). COVID-19: a guide to good practice on keeping people well informed. The Conversation, March 19, 2020) donnent les recommandations suivantes pour prendre en compte la littératie en santé lors de la communication sur le CoV-2:
- Fournir des informations de manière compréhensible, en reconnaissant que les personnes et les groupes peu alphabétisés en matière de santé peuvent avoir besoin de plus d'explications et de différents formats de communication tels que des animations expliquant le virus, la maladie, sa transmission et des mesures de protection ;
- Expliquer la situation de manière transparente et clarifier les objectifs primordiaux à plusieurs reprises, pour préparer les gens au fait que les interventions et les recommandations peuvent changer lorsque de nouvelles preuves arrivent et que les scénarios doivent être adaptés ;
- Communiquer de nouvelles preuves et informations sans avoir peur de corriger les messages et déclarations antérieurs si nécessaire ; etc.
- Eviter de blâmer, mais plutôt renforcer la responsabilité bien informée de l'individu tout en faisant preuve de solidarité avec les groupes de population vulnérables.
Préserver l’émergence d’opinions diverses, de critiques et de désaccords afin de permettre le débat public.
Reference Note 1 : National Research Council, 1989, Improving risk communication, Washington, DC, National Academy Press) ; (Renn O., 1992, « Risk communication: Towards a rational discourse with the public », Journal of Hazardous Materials, 29, pp. 465-519.) ; (Fischhoff B., 1995, « Risk perception and communication unplugged :Twenty years of process », Risk Analysis, 15, pp. 137-145) ; (Lundgren R., McMakin A., 1998, Risk communication. A handbook for communicating environmental, safety, and health risks, Columbus, OH, Battelle) Note 2 : « Communication du risque entre les experts et le public : intentions et perceptions », Questions de communication [Online], 2 | 2002, Online since 01 December 2012, connection on 13 September 2020. URL : http://journals.openedition.org/questionsdecommunication/7065 ; DOI : https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.7065). Note 3 : http://www.oecd.org/fr/education/innovation-education/39438013.pdf); ((Sentell T, Vamos S, Okan O. 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