France-Soir, RT France, C8, NRJ 12 - Et, maintenant, à qui le tour ?

En d'autres temps, gardien des libertés. Aujourd'hui, bras armé du pouvoir. On l'avait bien vu pendant la pandémie de Covid 19 : le Conseil d'État avait déja perdu de sa superbe.

Et la haute juridiction administrative vient d'en apporter la confirmation en approuvant la disparition de C8 et de NRJ 12 des chaînes de la TNT, décidée par un machin nommé Arcom.

Un constat s'impose : sale temps pour la liberté d'expression ! France-Soir en savait quelque chose, n'est-ce pas Xavier Azalbert ? RT France en avait aussi fait les frais en son temps, c'est désormais à Vincent Bolloré d'en faire les frais. Tant pis si C8 est la chaîne la plus regardée de la TNT ! Et tant pis pour les 400 salariés et leurs familles !

Une question vient donc à l'esprit : et, maintenant, à qui le tour ?

Tout ce beau monde qui nous gouverne - plutôt mal que bien (cf. l'abyssale dette publique) et sans véritable légitimité (ce qui devrait l'amener à davantage d'égard pour les principes fondateurs de la République) - n'a toujours qu'un mot à la bouche : liberté, liberté chérie. Pour lui, oui ! Pour toutes celles et tous ceux qui ne pensent pas comme lui, non !

Macron l'avait délicatement déclaré pendant le Covid : il avait envie d'"emmerder" les non-vaccinés, ces Françaises et ces Français qui refusaient un produit expérimental (qui n'empêchait ni d'attraper la maladie, ni de la transmettre : curieux vaccin tout de même !), et que le pouvoir politique ne rendait pas obligatoire pour... la Police. Il fallait oser. Mais ils osent tout.

N'oublions pas, n'oublions jamais, le théorème de l'omniscient Darmanin, déclamé au début de la pandémie pour plaire en haut lieu : "L'heure n'est pas à la polémique. Ce n'est pas quand nous sommes en guerre qu'il faut faire des polémiques ou poser des questions".

Car tout est dans cette maxime magnifique : eux, ils savent, et silence dans les rangs !

La suite en découle logiquement. Tous ces mauvais esprits, puisqu'ils ne pensent pas bien, puisqu'ils votent mal, faisons-les taire, et fermons ces antennes qui dérangent. Rendez-vous compte ! Cyril Hanouna avait le culot d'inviter, et récemment encore (quelle provocation !) le professeur Raoult. Voyons ! Ce n'est pas convenable…

Alors, il y a la boutade, le ton badin. Mais que l'on ne s'y trompe pas, en dépit des trompeurs. L'affaire est sérieuse, car c'est de la liberté dont il s'agit.

La liberté d'aller et venir avait été mise à mal pendant le Covid, la liberté d'expression aussi. Là, l'attaque est frontale.

Où va s'arrêter la dérive du pouvoir ? C'est bien, en effet, du pouvoir politique - et, paraît-il, au plus haut niveau de l'État - qu'est venue la décision de fermer C8 et NRJ 12. Des collaborateurs de l'Arcom le clamaient même dans un restaurant parisien. On n'est jamais trahi que par les siens ! À moins qu'ils n'aient délibérément voulu refuser de porter le chapeau…

J'ai "posé une question" : à qui le tour ?

Et j'en pose une autre, tant pis pour M. Darmanin : que pensent de cette atteinte aux libertés fondamentales les ministres du soi-disant "socle commun", coalition des désavoués du suffrage universel ?

On aimerait les entendre, eux qui ne brillent guère que par le ministère de la parole. Mais, sur ce sujet brûlant et capital, c'est "courage, fuyons !" et "prudence dans les rangs !". Croient-elles et croient-ils qu'ils retrouveront ainsi la confiance du peuple français ?

Jean-Pierre Chevènement l'avait proclamé : "Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l'ouvrir, ça démissionne !". A l'évidence, ces ministres sont trop heureux d'occuper les palais nationaux pour choisir la démission.