Alzheimer : il faut "changer les mentalités" estime Denis Cherer

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 07 octobre 2015 - 17:03
Mis à jour le 08 octobre 2015 - 12:02
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Denis Cherer le 13 juin 2012.
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©Villard/Nivière/Sipa
"Quand on gagne en âge, on se regarde un peu moins le nombril et on se tourne un peu plus vers les autres", a confié Denis Cherer.
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Denis Cherer, l'interprête de "Charly" dans "Plus Belle la vie", a participé avec sept autres personnalités à la campagne "Des mots pour Alzheimer", organisée par l'association France Alzheimer et maladies apparentées. Pour le comédien, il est important "d'arriver à éclairer les gens" sur cette pathologie. Il répond aux questions de "FranceSoir".

Mis en lumière dans la série Plus Belle la vie pour son rôle de "Charly", Denis Cherer est un comédien accompli. Généreux dans l'âme et soucieux de mener à bien ses projets, il s'est récemment engagé aux côtés de l'association France Alzheimer et maladies apparentées dans le cadre de la campagne "Des mots pour Alzheimer". Avec sept autres personnalités, le comédien a accepté de prêter sa voix pour lire le témoignage d'une personne atteinte de la maladie.

 

> Dans le cadre de la campagne "Des mots pour Alzheimer", vous avoir rejoint sept autres personnalités pour lire le témoignage d'une personne atteinte de la maladie. Pourquoi avez-vous choisi d'y participer?

"L'aventure a commencé par un rendez-vous chez un généraliste avec ma maman qui commençait à avoir des problèmes de mémoire et de comportement. Au fil des mois, avec mon frère, nous avons retranscrit les dialogues de ma mère qui étaient très drôles au début et puis j'en ai fait une pièce de théâtre que je monte le mois prochain. C'est Anémone qui joue le rôle de ma mère et mon frère et moi jouons nos propres rôles dans cette comédie dramatique qui s'appelle Les noeuds au mouchoir.

"C'est de là qu'est née la rencontre avec France Alzheimer et maladies apparentées. Je leur ai envoyé la pièce et ils ont adoré et puis nous sommes restés en contact. Cette année, ils m'ont demandé de participer à la lecture de témoignages, je l'ai fait volontiers.

"Lorsque nous ne sommes pas touchés personnellement par les évènements, nous avons beau savoir qu'il y a 47.5millions de personnes qui sont atteintes par la maladie d'Alzheimer ou une maladie apparentéedans le monde, nous restons étrangers au problème. Et puis, le jour où il y a un membre de la famille qui est touché, nous en prenons plus conscience.

"J'ai envie que les gens rient, soient émus par cette pièce et par les témoignages de France Alzheimer et maladies apparentées. Je pense que nous pouvons les toucher d'une façon différente".

 

> Qu'avez-vous retenu de cette expérience?

"Pour moi, c'était un peu une sorte de catharsis. Au départ, j'ai écrit pour me soulager de la souffrance parce que dans le rire, encore une fois, j'arrivais à trouver mon équilibre. Le fait de raconter mon histoire et puis ensuite de retrouver des témoignages de personnes atteintes libère. Je l'ai vécu comme un bienfait.

"S'il y a des personnes qui veulent oublier, qui ne veulent pas en entendre parler, je trouve de mon côté que c'est bon de communiquer. Le but c'est surtout de faire changer les mentalités, d'arriver à éclairer les gens sur la maladie".

 

> Engagé aux côtés de France Alzheimeret maladies apparentées, vous avez aussi soutenu Les Restos du coeur en écrivant le spectacle Ecole buissonnière dont les profits ont été reversés à l'association. D'où vous vient ce désir d'engagement humanitaire?

"Je pense que c'est l'âge. Quand on gagne en âge, on se regarde un peu moins le nombril et on pense un peu moins à sa petite personne et on se tourne un peu plus vers les autres. Quand on regarde un peu autour de soi, on s'apperçoit qu'il y a beaucoup de personnes qui ont besoin d'aide. Je crois qu'il faut donner à un moment donné. On ne peut pas toujours prendre. Quand Les Restos du coeur m'ont appelé, je n'ai pas hésité.

"Cette collaboration rejoint encore une fois mon passé. Mes parents s'occupaient énormément des autres. L'un comme l'autre, ils se sont engagés auprès d'associations comme l'APF (Association des Paralysés de France, NDLR). Ma mère avait également créé une banque de vêtements qui s'appelait +L'entraide+. On l'oublie trop souvent mais l'hiver il y a un nombre incroyable de personnes qui ont besoin de vêtements.

"A l'époque je ne pensais qu'à ma petite carrière, qu'à mes castings, qu'à ma petite gueule, je ne faisais pas gaffe. Il y a des choses qui me sont apparues tard mais qui ont fait du bien".

 

> Vous allez faire votre grand retour sur les planches avec Les noeuds au mouchoir. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette pièce de théâtre?

"J'ai écrit la pièce il y a maintenant sept ans. Je pense que j'étais un peu en avance car j'ai reçu beaucoup de +non+ de la part des théâtres  privés, des directeurs de théâtre, de producteurs qui me répondaient que les gens ne voulaient pas rire d'un sujet grave. Il a fallu sept ans pour réussir à monter la pièce. Entre temps j'ai vu beaucoup de sujets similaires pointer le bout de leur nez. Ca m'a irrité de voir que les mêmes personnes chez qui on était venu présenter la pièce avaient produit une pièce sur le même sujet.

"Maintenant, l'aventure commence. La première représentation démarre le 14 novembre et ensuite nous partons en tournée jusqu'à fin mars. Une reprise parisienne est prévue après la tournée".

 

> Quels sont vos projets d'avenir?

"En parallèle, je joue une autre pièce que j'ai démarré il y a quelques jours. Cette fois c'est une vraie comédie de boulevard qui s'appelle stationnement alterné. Du côté de l'écriture, j'écris un nouveau spectacle pour Les Restos du coeur avec la troupe de l'Ecole buissonnière. Elle sera prête pour la fin de l'année".

 

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