Le gouvernement autorise l’usage des eaux recyclées dans la fabrication alimentaire humaine

Auteur(s)
France-Soir
Publié le 15 juillet 2024 - 17:25
Image
Nicolas Hulot visite une station de traitement des eaux usées à Bastia le 28 mai 2018
Crédits
© PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
Nicolas Hulot visite une station de traitement des eaux usées à Bastia le 28 mai 2018.
© PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

C’est grâce à la signature d’un décret et d’un arrêté, ce lundi 8 juillet, que les industriels ont à présent l’autorisation d’utiliser, selon certaines règles d’utilisation, les eaux recyclées. Celles-ci vont pouvoir figurer comme l’un des ingrédients entrant dans la composition de denrées alimentaires.

On n'arrête pas le progrès ! Ce texte, qui permet aux industriels de gagner en sobriété sur leur eau, était attendu par le secteur de l’agroalimentaire. Le plan eau présenté par le gouvernement en mars 2023 ouvrait la voie à la levée de mesures réglementaires restrictives, assurant vouloir faciliter la valorisation des eaux usées. Le voici qui porte enfin ses fruits plus d’une année après. 

L’objectif de telles mesures est de réduire la pression grandissante subie chaque année sur la ressource et ainsi assurer aux industriels une régularité dans son accès et son coût. Depuis 2023, l'objectif est le suivant : obtenir la réutilisation de 10% des eaux usées après un processus de recyclage à l’horizon 2030.

Selon Ouest France, en Bretagne tout du moins, la nouvelle réglementation va connaître son plus fort impact sur les postes de nettoyage. Ce serait 43% de l’eau des entreprises du secteur qui serait utilisée pour des opérations de nettoyage, qui jusqu’ici ne pouvait se faire qu’avec de l’eau potable. L’Association Bretonnes des Entreprises Agroalimentaires (ABEA) chiffre quant à elle à 55% les entreprises agroalimentaires de la région ayant en tête un projet de recyclage de leurs eaux.

Les eaux traitées et recyclées pourront par ailleurs être utilisées afin de permettre la préparation, la transformation ou la conservation des denrées alimentaires destinées à la consommation humaine. Pour autant, les gardes fous sont, selon les documents officiels, importants. En effet, tout ceci ne peut se faire qu’avec l’accord des préfets, passé une phase d’étude où les industriels doivent compiler un dossier assurant, entre autres, le respect strict des garanties sanitaires demandées.

Le ministère de l’Agriculture affirme alors que ce nouveau dispositif va permettre une économique drastique sur l’eau, allant « de 15% à 80% en eau potable ». Ceci permettra par ailleurs de « réduire significativement les prélèvements dans la ressource naturelle, notamment en période de sécheresse ».

A priori, aucune ombre au tableau, si ce n’est le poids administratif que semble requérir la démarche pour les industriels souhaitant bénéficier de ce nouveau bon point écologique. Or, trop de règles tuent les règles, et il se pourrait bien que le trop plein de barrières joue finalement en faveur du privé, qui déciderait tout simplement de passer au-dessus... Après tout, ce ne serait pas la première fois qu'une série de législations sert uniquement à faire écran de fumée, cependant que les industries profitent à fond de l'incapacité de l'administration a à surveiller leur agissements.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

26/12 à 14:34
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.