Depuis son entrée dans l’OTAN en avril 2023, la Finlande ressent “une plus grande menace pour sa sécurité nationale”

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France-Soir
Publié le 28 mars 2024 - 10:43
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Le “soulagement considérable” dont il était question peu après l’adhésion de la Finlande à l’OTAN laisse place à des inquiétudes dans les services de renseignements finlandais
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Le “soulagement considérable” dont il était question peu après l’adhésion de la Finlande à l’OTAN laisse place à des inquiétudes dans les services de renseignements finlandais. Dans son rapport annuel, le ministère de la Sécurité affirme que Moscou “reste la plus grande menace pour la sécurité nationale” et que le risque d’opérations russes sur les infrastructures de Helsinki est en hausse depuis l’adhésion de ce pays nordique à l’alliance transatlantique. Il est particulièrement question d’une “instrumentalisation des migrants”, selon les renseignements finlandais, qui écartent une attaque russe sur son sol dans un avenir proche, mais avertissent contre un “risque élevé d’espionnage russe”. 

En mai 2022, Helsinki rompait une position de non-alignement militaire qui remonte à 1955 en déposant sa candidature à l’OTAN. La Finlande est devenue officiellement membre de l’alliance une année plus tard, en avril 2023. Cette entrée, saluée par le secrétaire général de l’alliance, Jens Stoltenberg, et qualifiée de “soulagement considérable” par les citoyens, a été très mal accueillie par le voisin russe. L’adhésion de Helsinki “encourage le régime de Kiev à poursuivre la guerre”, estimait-on au Kremlin, où l’on promet des représailles contre la politique des autorités finlandaises.  

L’entrée de la Finlande à l’OTAN irrite Moscou 

Les tensions se sont rapidement exacerbées. Quelques jours après son adhésion, Helsinki a annoncé la livraison d’un premier tronçon de trois kilomètres d’un mur dans le sud-est du pays. Le pays nordique prévoit une extension sur 200 kilomètres d’ici à 2026 pour empêcher que Moscou “instrumentalise la migration pour exercer une pression” sur plus de 1300 kilomètres de frontière. 

En juillet 2023, le ministère russe des Affaires étrangères déclarait neuf employés de l'ambassade de la Finlande et de son consulat à Saint-Pétersbourg de personae non gratae, annonçant la résiliation, pour octobre 2023, de l’accord permettant le fonctionnement de ces deux représentations diplomatiques. Celles-ci faisaient déjà l’objet d'un gel de leurs comptes bancaires. 

Il s’agissait vraisemblablement d’une mesure de réciprocité, puisque la Russie réagissait surtout à la décision des autorités finlandaises d’expulser neuf diplomates russes en mission à Helsinki, accusés de “travailler dans le renseignement”. Moscou, qui avait fait part de sa “vive protestation” à l’ambassadeur finlandais, a critiqué “la politique anti-russe conflictuelle de la Finlande, qui vise à détruire la relation bilatérale de plusieurs décennies de coopération mutuellement bénéfique”. Le Kremlin a également dénoncé une “discrimination ethnique” contre les demandeurs russes de visas d’entrée dans le pays nordique.   

A se référer au rapport annuel des services de renseignements finlandais, la situation est toujours aussi tendue. Helsinki estime que son voisin “reste la plus grande menace sécuritaire”. La menace d’opérations russes sur les infrastructures de la Finlande a augmenté depuis avril 2023, c’est-à-dire après l’adhésion de celle-ci à l’OTAN.  

“Instrumentalisation de migrants” et “risque élevé d’espionnage” 
Les services de sécurité expliquent dans leurs rapports que ces opérations consistent essentiellement à “instrumentaliser les migrants”, une “menace sur le long terme” que Moscou a mis en place pour exprimer son mécontentement après l’entrée de Helsinki dans l’alliance.  

En février dernier, le gouvernement a annoncé la fermeture de huit postes-frontières qui bordent la frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, fermée depuis novembre 2023. Les points de passage resteront fermés au moins jusqu'à mi-avril, pour des raisons de "sécurité nationale". La Finlande accuse Moscou de faire passer des migrants clandestins et de leur fournir argent, nourriture, logement et transport. Une "menace sérieuse pour la sécurité nationale et l'ordre public". 

Les services de renseignement finlandais ont toutefois écarté une attaque russe sur le sol finlandais, estimant que Moscou se concentrait surtout sur l’Ukraine. Les opérations menées par des Russes vivant dans ce pays nordique sont également peu probables, selon la même source. 

Après son élection, le nouveau président finlandais, Alexander Stubb, a annoncé un durcissement de la politique sécuritaire. Celle-ci doit aussi se prémunir, selon le rapport du ministère de la Sécurité, contre un “risque élevé d'espionnage” et “d’influence russe”. 

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