Les Français disent stop à l’Europe et à la guerre : Macron seul contre tous. 2025, la fin d’un monde, le début d’un autre ? Sondage exclusif partie III

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BonSens.org et la rédaction de France-Soir
Publié le 12 mars 2025 - 21:00
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Les Français disent stop à l’Europe et à la guerre  Macron seul contre tous.  2025, la fin d’un monde,  le début d’un autre  Sondage exclusif partie III
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Les Français disent stop à l’Europe et à la guerre : Macron seul contre tous. 2025, la fin d’un monde, le début d’un autre ? Sondage exclusif partie III
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La France face aux enjeux Internationaux

Le 12 mars 2025, la France évolue dans un monde instable, marqué par la guerre en Ukraine, les tensions avec la Russie et des débats croissants sur son rôle dans l’Union européenne (UE) et l’OTAN. Cet article explore les perceptions des Français sur leur influence globale, les menaces sécuritaires qu’ils identifient et leurs positions sur les engagements internationaux, à travers le sondage France-Soir/BonSens.org réalisé le 27 février 2025 auprès de 1 200 répondants. Après avoir analysé dans un premier article les Perceptions Économiques et Sociales des Français (« Pouvoir d’achat en péril, migrants refusés, vaccins contestés : La France dit stop »), puis dans un second la Gouvernance, la Démocratie et la Gestion Politique en France (« Macron rejeté, dette décriée, démocratie réclamée : Le peuple veut le pouvoir »), ce troisième volet révèle une France inquiète, tournée vers la souveraineté : 60 % estiment que l’influence de la France décline, seuls 14 % souhaitent une augmentation de l’aide à l’Ukraine et 54 % privilégient les intérêts nationaux.

Le 4 mars 2025, Emmanuel Macron a prononcé un discours télévisé, insistant sur une « France forte dans une Europe unie » pour contrer les menaces globales, tout en défendant l’aide à l’Ukraine et l’OTAN comme piliers de la sécurité collective. Ce positionnement, axé sur la solidarité internationale et une vision européenne, contraste fortement avec les résultats du sondage, qui traduisent une lassitude face aux engagements extérieurs et une méfiance envers les institutions supranationales.

Le 11 mars 2025, Macron a réagi avec enthousiasme à l’annonce par les États-Unis d’une proposition de cessez-le-feu de 30 jours acceptée par les Ukrainiens, dans le cadre de discussions à Djeddah, en Arabie Saoudite. Le président français s’est « félicité » de ces avancées, les présentant comme un pas potentiel vers une désescalade du conflit avec la Russie. Cependant, il a omis de saluer explicitement le rôle moteur des États-Unis dans ces négociations, auxquelles ni la France ni l’UE n’ont été directement associées. De plus, en déclarant que « la balle est clairement dans le camp de la Russie », il a implicitement appelé Moscou à saisir cette opportunité, tout en passant sous silence la remarque de Donald Trump selon laquelle il serait « plus facile de discuter avec Poutine qu’avec l’Ukraine ». En France, les ministres français et le président agitent toujours la peur de la Russie comme moyen pour assoir leurs décisions d’autorité. Dans un contexte post-2024 où les tensions géopolitiques aggravent les crises internes (énergie, inflation), que révèlent ces perceptions des priorités des Français ? Et comment pourraient-elles influencer les choix politiques et diplomatiques dans les mois à venir ? Cet article propose une analyse approfondie, basée sur les données précises du sondage, pour éclairer ces dynamiques internationales en 2025.

 

I - Influence et menaces

60 % des sondés estiment que l’influence de la France sur la scène internationale diminue, une perception pessimiste qui persiste malgré un budget annuel de 12,5 milliards d’euros alloué au développement international - 68 milliards investis au total - par l’Agence Française du Développement. Cet investissement semble jugé inefficace, puisque seuls 8 % perçoivent une influence croissante.

Influence de la France

Par ailleurs, 50 % considèrent que la politique étrangère de Macron et de ses gouvernements a rendu le monde plus chaotique, reflétant une anxiété face à un déclin perçu de la stature française, dans un contexte dominé par les crises internationales – guerre en Ukraine, tensions avec la Russie – depuis 2022.

Politique étrangère

56 % désignent la Russie comme principale menace, suivie par les États-Unis (31 %), la Chine (21 %) et l’Iran (20 %). Cette crainte de la Russie, amplifiée par les menaces nucléaires évoquées par Poutine en 2024, semble alimentée par un discours gouvernemental anxiogène.

Pays d'où vient le risque

Cependant, le Proche-Orient (conflit israélo-palestinien, Syrie, Liban, Iran) talonne la Russie lorsqu’il s’agit d’identifier la région représentant la plus grande menace pour la sécurité internationale, y compris pour la France.

Provenance du risque

Les médias mainstream martèlent un soutien politique à l’Ukraine, sans que cette position n’ait été soumise à un vote parlementaire. La Russie et Poutine sont systématiquement présentés comme les agresseurs depuis 2022, occultant le non-respect des accords de Minsk par les parties impliquées. Ce narratif officiel semble bien ancré dans la population, bien que 74 % perçoivent un risque probable ou certain de guerre nucléaire mondiale, traduisant une angoisse généralisée face à l’escalade des tensions. Seuls 19 % estiment ce risque improbable.

RIsque d'un conflit nucléaire

Cette inquiétude se traduit par une volonté de souveraineté militaire : 62 % rejettent une réduction des dépenses militaires,

Réduction des dépenses militaires

malgré un souhait quasi unanime (95 %) de réduire les dépenses publiques globales. Les priorités des Français restent toutefois centrées sur la hausse des prix et l’immigration, reléguant les questions militaires au second plan.

Les trois problèmes auxquels le pays est confronté

Le discours de Macron du 4 mars 2025 – vantant une « Europe sécurisée » et une « France influente » – semble ainsi déconnecté de ces préoccupations. En 2025, cette anxiété face à la Russie (56 %) et au risque nucléaire (74 %) pourrait pousser les Français vers des politiques de désescalade et de souveraineté, alors que la confiance dans les médias officiels s’effrite au profit de sources alternatives comme X.

 

II - Conflits et Engagements en Ukraine
II-1 La paix et les conséquences

Le conflit russo-ukrainien préoccupe les Français : 89 % souhaitent une négociation rapide d’un règlement de paix en Ukraine.

Paix en Ukraine

Malgré une perception négative de Trump, influencée par la propagande médiatique, seuls 5 % soutiennent des négociations directes entre les États-Unis et la Russie menées par lui.

Négociations directes entre USA et Russie

En revanche, 71 % s’opposent à ce que les Européens soient exclus des discussions avec la Russie.

Exclusion des européens de négociations

Et 66 % rejettent l’idée que Trump impose des concessions territoriales à l’Ukraine pour mettre fin au conflit, malgré le fait que ceci soit un élement à négocier entre l'Ukraine et la Russie.

Concessions territoriales imposées à l'Ukraine

La position sur les concessions terrioriales s'explique en partie car 64 % craignent que, si la Russie revendique une partie du territoire ukrainien, elle poursuive son expansion vers d’autres pays – une idée relayée sans relâche par le gouvernement Macron et les médias mainstream, bien que sans preuves tangibles. Historiquement, la Russie n’a jamais été un ennemi direct de la France ou de l’Europe, ce qui rend cette peur plus spéculative que factuelle.

Evaluation du risque d'expansion russe

 

II-2 - Position de la France

Seuls 14 % souhaitent augmenter l’aide militaire à l’Ukraine, en décalage avec la politique de Macron, prêt à poursuivre les livraisons d’armes sans consultation parlementaire ni référendum. 41 % penchent pour une réduction ou un arrêt de cette aide, reflétant une lassitude après trois ans de soutien à Kiev depuis 2022. Cette fatigue face aux engagements internationaux, perçus comme coûteux et interminables, n’est pas entendue par l’exécutif.

Aide française à l'Ukraine

De plus, 73 % s’opposent catégoriquement à l’envoi de troupes françaises en Ukraine, une hypothèse pourtant jamais exclue par Macron ni ses ministres.

Envoi de troupes en Ukraine

Enfin, 55 % estiment que la France ne devrait pas fournir d’armes aux pays en guerre, confirmant une posture majoritaire de paix et de diplomatie. Ce qui est contraire à la position prise par l'exécutif français et européen, notamment en Ukraine.

Envoi d'armes dans les pays en guerre

 

III – Autres conflits et engagements

III-1 Conflit Israélo-Hamas

70 % refusent de prendre parti dans le conflit israélo-palestinien, loin devant les 23 % soutenant Israël et les 8 % favorables au Hamas. Cette neutralité corrobore leur désir de paix et leur rejet de la co-belligérance.

Conflit israélo hamas

Cependant, la position du gouvernement français divise : 50 % la soutiennent, 50 % s’y opposent, révélant un manque de clarté dans la diplomatie macronienne.

Politique française Israel Hamas

Sur les propositions américaines, les avis sont plus tranchés :

  • 81 % estiment que le Hamas ne devrait pas gouverner Gaza,

    Gouverner Gaza

  • 70 % exigent la libération inconditionnelle des otages sous peine de conséquences graves,

    Libération inconditionnelle des otages

  • 75 % rejettent l’idée que les États-Unis prennent le contrôle de Gaza comme garant de la paix,

    Controle de Gaza par les USA

  • et 75 % s’opposent à l’expulsion des Palestiniens pour reconstruire le territoire – une suggestion troublante attribuée à Trump, peut-être tactique plus que sérieuse.

    Expulsion des palestiniens de Gaza

III-2 La relation avec l’Iran

51 % considèrent le Proche/Moyen-Orient comme une zone à risque. Dans ce contexte, 75 % soutiennent la destruction des installations nucléaires iraniennes, suggérant une approbation d’actions ciblées contre Téhéran, en lien avec son soutien accru aux milices régionales en 2024.

Relations avec l'Iran

Cette position révèle une tension entre un désir de paix (Ukraine) et une fermeté face à des menaces spécifiques (Iran), dans un climat de réévaluation des priorités géopolitiques.

Le discours de Macron du 4 mars 2025, présentant l’aide à l’Ukraine comme un « devoir moral », semble ignorer cette fatigue guerrière et cette quête de désescalade (91 % priorisent la paix en Ukraine). En 2025, ce contraste pourrait favoriser des politiques isolationnistes ou pragmatiques, visant la paix tout en ciblant des menaces précises comme l’Iran.

 

IV – L’Union européenne et l’Europe : fédéralisme ou nations ?

L’UE est en perte de vitesse :

  • 69 % dénoncent une corruption trop importante dans son fonctionnement, un grief alimenté par l’opacité des contrats vaccinaux.
  • Ursula von der Leyen cristallise ce désaveu : 46 % l’accusent d’abus de pouvoir et soupçonnent des faits de corruption.

    UE corruption

Cela se traduit par une volonté accrue d’une modification importante de l’UE :

  • 59 % plaident pour une Europe des Nations souveraines axée sur des accords commerciaux, tandis que
  • 53 % rejettent une Europe fédérale. Ce virage souverainiste rejette la vision "macronienne" d’une UE centralisée comme solution aux défis français.

    UE fedérale ou Union des nations

Ces réponses traduisent un virage souverainiste et une quête de contrôle sur les narratifs, dans un climat où les Français semblent rejeter les interventions extérieures ou centralisées au profit d’une autonomie nationale et citoyenne. Un rejet très marqué de la politique gouvernementale du « Tout Europe » ou l’UE est la solution à tous les problèmes auxquels la France et les Français doivent faire face.

 

V – Evaluation du vote de 2022 et votes futurs

 

V-1 Évaluation du vote de 2022

En 2022, Macron a été réélu avec 58,55 % des voix contre 41,45 % pour Marine Le Pen (écart de 17,1 %). Pourtant, seuls 26 % des sondés ayant voté pour lui estiment avoir fait le bon choix ; parmi eux, 16 % restent satisfaits, mais 14 % regrettent leur vote. À l’inverse, les électeurs du Rassemblement National (RN) assument pleinement leur choix. Cette érosion dans le camp macronien, couplée au refus de certains d’admettre leur vote, pourrait réduire l’écart en cas de nouveau scrutin.

Evaluation du vote de 2022

V-2 Soutien à des forces politiques

Dans l’éventualité où des élections avaient lieu prochainement, 54 % soutiendraient des forces priorisant les intérêts nationaux, loin devant celles défendant l’UE.

Election demain priorités nationales

Le virage souverainiste est donc marqué et explique la fracture entre le président et les Français puisque seuls 4% pensent qu’il mène le pays dans la bonne direction. Les volontés des Français ne sont pas entendus – et ceci depuis le non-respect du vote au référendum de 2005 ou 55 % se sont opposés au traité établissant une Constitution européenne.

26 % voteraient pour une réduction du soutien à l’Ukraine, contre 22 % pour son accroissement.

Vote pour des forces politiques qui....

Sur l’OTAN, 32 % soutiennent une participation complète (en hausse par rapport à janvier 2025 : 28 %), dopée par les tensions géopolitiques.

Election demain, forces politiques qui soutiennent....

Ce rejet des cadres supranationaux et cette défense de la souveraineté s’opposent aux discours de Macron, notamment celui du 4 mars 2025 vantant une « Europe unie » et une « France influente via l’OTAN ». Un véritable décalage avec les volontés du peuple, qui privilégient une approche nationale et une liberté d’expression sans entraves.

Il faudra cependant trouver la personnalité politique ou le groupe politique qui défendent avec sincérité ces valeurs étant donné que pour 69 % aucune personnalité politique actuelle n’incarne un futur positif pour la France, et que sur les personnalités politiques citées 54 % estiment qu’aucune d’entre elles ne les inspirent.

Le cessez-le-feu de 30 jours annoncé le 11 mars 2025 pourrait être un tournant. Si les Français plébiscitent la paix (89 %), leur méfiance envers les négociations excluant l’Europe (71 %) et leur lassitude face à l’aide à l’Ukraine (54 %) suggèrent qu’ils pourraient accueillir favorablement cette initiative, tout en regrettant l’effacement de la France et de l’UE. Cette dynamique renforce le sentiment d’un déclin d’influence (60 %), alimentant le souverainisme. À court terme, cela pourrait profiter aux forces anti-establishment, bien que 69 % jugent qu’aucune personnalité actuelle n’incarne un futur positif, laissant un vide politique à combler. Ce mouvement politique anti-establishment pourra aussi prendre acte qu’ils sont une majorité à vouloir que « toute personne ayant participé à quelque titre que ce soit à l’exercice du pouvoir actuellement ne puisse plus pouvoir y participer ».

En conclusion, le sondage France-Soir/BonSens.org dresse le portrait d’une France inquiète et souverainiste, lasse des engagements extérieurs et méfiante envers les institutions supranationales. Ce décalage avec la vision globaliste de Macron pourrait redéfinir les alliances diplomatiques et les choix électoraux en 2025, favorisant un repli national ou de nouveaux mouvements authentiquement ancrés dans les priorités citoyennes.

 

Note : Étude BonSens.org et France-Soir analysée par FranceSoir.fr sur la situation en France, à l’international mené le 27 février 2025 sur un échantillon représentatif de la population française de 1200 personnes. Méthode des quotas sur les critères de sexe, âge, catégorie socio-professionnelle et répartition géographique. L'enquête a été réalisée par MIS Group pour l’association Bonsens.org et la société Shopper Union France SAS qui publie et édite le site www.francesoir.fr.  Tout sondage comporte statistiquement des marges d'erreurs, réduites en l'espèce de par la taille de l'échantillon de 1200 personnes. Toute personne a le droit à consulter la notice prévue par l'article 3 de la loi.

Marge d'erreur

 

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