Macron rejeté, dette décriée, démocratie réclamée : le peuple veut le pouvoir - Sondage exclusif partie II

Auteur(s)
BonSens.org et la rédaction de France-Soir
Publié le 11 mars 2025 - 19:30
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Macron rejeté, dette décriée, démocratie réclamée : le peuple veut le pouvoir PARTIE II
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France-Soir, IA
Macron rejeté, dette décriée, démocratie réclamée : le peuple veut le pouvoir - Sondage exclusif partie II
France-Soir, IA

Gouvernance, Démocratie et Gestion Politique en France

Le 10 mars 2025, la gouvernance française est à un tournant critique, confrontée à une dette publique écrasante, une crise de confiance institutionnelle et un rejet massif d’Emmanuel Macron. Cet article analyse les perceptions des Français sur la gestion politique, les finances publiques et leurs aspirations à une démocratie plus participative, à travers le sondage France-Soir/BonSens.org, réalisé le 27 février 2025 auprès de 1200 répondants.

Le rejet de Macron est profond : 95 % veulent réduire les dépenses publiques et 53 % exigent sa démission. Mais la problématique ne se limite pas à Macron, puisque 69 % des Français considèrent qu’aucune personnalité politique n’incarne un futur positif pour le pays ou ne correspond à leurs attentes. Le 4 mars 2025, Macron a prononcé un discours télévisé depuis l’Élysée, promettant une « gouvernance renouvelée » avec des « consultations citoyennes » pour répondre aux défis économiques et sociaux, tout en défendant son bilan face à une dette qu’il a qualifiée de « nécessaire pour protéger les Français pendant les crises ». Ce discours, teinté d’un optimisme institutionnel et d’un appel à l’unité nationale, contraste vivement avec les données du sondage, qui révèlent un rejet de sa gestion et une demande de rupture avec le centralisme actuel. Dans un climat post-2024 où les extrêmes ont gagné du terrain aux législatives, ces perceptions pourraient redéfinir le paysage politique français. Que disent-elles des attentes des citoyens envers leurs dirigeants ? Et comment pourraient-elles influencer les dynamiques de pouvoir dans les mois à venir ? Cet article propose une exploration détaillée, basée sur les réponses précises du sondage France-Soir/BonSens.org, pour éclairer ces enjeux cruciaux en 2025.

 

I - Perceptions de la gestion actuelle par Macron et ses gouvernements
 
I-1 Gestion catastrophique              

L’évaluation de la gestion du pays est catastrophique : 72 % désapprouvent la façon dont le président Macron dirige le pays. Cette désapprobation s’étend, dans une moindre mesure, à l’Assemblée nationale, dont 65 % désapprouvent la gestion, ainsi qu’au Sénat et au Conseil d'état, avec respectivement 56 % et 53 % de désapprobation. Ces scores devraient inquiéter les organes censés contrôler ces instances. De plus, les taux d’approbation ne dépassent pas 25 %, bien loin de la majorité.

Evaluation de diverses instances

 

Quand on évalue l’impact de la politique de Macron, 60 % des Français se sentent financièrement moins bien lotis,

Mieux loti

Et 63 % pensent que sa politique et celle de son gouvernement vont aggraver l’inflation.

Inflation

Les disparités sociales renforcent la perception d’une division croissante dans le pays : 72 % estiment que les actions de Macron et de son gouvernement divisent la nation.

Division

 
I-2 Des mesures très impopulaires

Ces chiffres traduisent une crise de légitimité profonde pour Macron, dans un contexte où ses réformes – comme celle des retraites en 2023 ou les restrictions des ZFE (Zones à Faibles Émissions) en 2024 – ont suscité des vagues de mécontentement, amplifiées par une dette publique dépassant les 120 % du PIB et une inflation persistante qui érode le pouvoir d’achat.

  • 74 % pensent que le gouvernement doit complètement revoir sa politique sur le réchauffement climatique en prenant en compte les avis divergents ;
  • 60 % estiment que la loi sur les ZFE est discriminatoire envers les plus pauvres et doit être annulée immédiatement ;
  • 57 % souhaitent l’annulation de la réforme des retraites ;
  • 40 % jugent la loi sur les diagnostics de performance énergétique discriminatoire envers les plus modestes et exigent son annulation.

On observe donc un rejet des politiques climatiques perçues comme discriminatoires envers les classes populaires, qui peinent à remplacer leurs véhicules pour se conformer aux restrictions imposées en 2024. Cette opposition aux ZFE illustre une tension entre les priorités écologiques du gouvernement et les réalités économiques des Français, exacerbée par une inflation qui rend ces mesures inaccessibles pour beaucoup.

Mesures politiques

 
I-3 La gestion de la crise Covid également remise en cause

Ce mécontentement s’étend à la gestion de la crise Covid :

  • 49 % pensent que le gouvernement n’a pas bien géré la crise ;
  • 64 % souhaitent la mise en place d’une commission d’enquête sur la gestion et les dépenses liées au Covid, comme dans de nombreux pays ;
  • 79 % veulent que le secret-défense sur la gestion de la crise soit levé pour que chacun sache comment les décisions ont réellement été prises.

Gestion covid

 
I-4 Démission

Sous Macron, le monde est perçu comme plus chaotique, ce qui se traduit par une volonté de 53 % des Français de voir le président démissionner.

Démission

Ce rejet massif intervient après une année 2024 marquée par des tensions sociales – grèves dans les transports, manifestations contre les ZFE – et une montée des extrêmes aux législatives, qui ont fragilisé la majorité macroniste. Majoritairement, les Français semblent percevoir Macron comme le symbole d’une gouvernance déconnectée, incapable de répondre aux défis concrets. Le discours du 4 mars 2025, où il a vanté une « stabilité retrouvée » et une « gouvernance participative » pour redonner confiance, apparaît en total décalage avec ces perceptions, qui soulignent une division croissante et une perte financière ressentie par une large majorité. En 2025, cette défiance pourrait amplifier les appels à un changement radical, favorisant des forces politiques ou citoyennes promettant une rupture avec le centralisme et une écoute réelle des préoccupations populaires.

 

II - La confiance est au plus bas et aucune instance gouvernementale n’est appréciée
 
II-1 Confiance

Les Français n’ont pas beaucoup d’estime pour la gouvernance du président, mais leur défiance s’étend au gouvernement :

  • 73 % n’ont pas confiance dans le gouvernement français ;
  • 76 % estiment qu’il n’agit pas dans l’intérêt de la population.

Confiance dans le gouvernement

Pratiquement aucune instance dirigeante n’attire leurs faveurs. Ils sont majoritairement défavorables à tous les ministères et ministres en exercice. Le ministère de l’Intérieur et celui des Armées s’en sortent légèrement mieux, avec respectivement 47 % et 50 % d’opinions favorables. En revanche :

  • 56 % ont un avis défavorable du Premier ministre ;
  • 49 % désapprouvent le ministère de l’Économie et des Finances, censé pourtant superviser les réductions budgétaires ;
  • 50 % ont une opinion négative du ministère de l’Éducation, historiquement perçu comme le moteur de l’avenir des Français.

OPINION DES INSTANCES

 
II-2 Évaluation des personnalités – aucune ne semble incarner un futur positif

Il est logique, dans ce contexte, que 69 % des Français estiment qu’aucune personnalité actuelle n’incarne un futur positif pour la France.

Aucune personnalité

Parmi les personnalités testées sur le spectre politique français, seul Bruno Retailleau obtient plus d’opinions favorables (38 %) que défavorables (35 %), une différence à peine statistiquement significative. Les champions de la communication, comme Gabriel Attal, encaissent une douche froide avec 51 % d’avis défavorables – son seul réconfort étant de faire mieux que Jean-Luc Mélenchon, qui détient le record d’opinions défavorables (73 %). À noter que Jordan Bardella (42 % d’avis favorables) et Marine Le Pen (40 %) sont les deux personnalités recueillant le plus de soutiens, bien que leurs avis défavorables restent supérieurs.

Opinion des politiques

Il est donc compréhensible que 54 % des Français ne se sentent inspirés par aucune de ces figures. Il faudra chercher ailleurs !

Aucune de ces personnes ne m'inspirent

 
II-3 Les Français ont plus confiance… dans les Français

Face à ce constat, il est logique que les Français veuillent plus de démocratie participative : 71 % pensent qu’un contrôle citoyen, de type CLEBS (similaire au DOGE aux États-Unis), est nécessaire pour superviser les dépenses du gouvernement. La rupture avec les instances gouvernementales semble actée.

Confiance dans.... les Français

 

III - La corruption est jugée trop importante
  • 75 % pensent que la corruption est trop élevée en France ;
  • 92 % estiment que les responsables politiques doivent être pénalement responsables de leurs actes.

CORRUPTION

Dans les faits, ces derniers semblent ultra-protégés par leur immunité ou par la Cour de Justice de la République, qui réprimande rarement les ministres malgré des preuves accablantes. À titre de comparaison, bien qu’une grande majorité de Français n’apprécient pas Donald Trump – un sentiment alimenté par les messages des médias subventionnés – 47 % reconnaissent que lui et son équipe agissent réellement dans l’intérêt des Américains depuis son retour au pouvoir. L’homme peut être détesté, mais ses actions sont mieux évaluées.

Le discours de Macron du 4 mars 2025, où il a défendu une « dette stratégique » pour financer la transition écologique et promis une « gouvernance transparente », semble ignorer ce consensus quasi unanime sur la nécessité de réduire les dépenses et de lutter contre la corruption. En 2025, ces perceptions pourraient pousser vers des réformes radicales ou des partis anti-establishment, comme le Rassemblement National ou des mouvements citoyens, qui capitalisent sur la colère contre une gestion perçue comme opaque et punitive. Le rejet des mesures mises en place par les gouvernements Macron comme la ZFE ou autres incarnent une frustration face à des politiques climatiques imposées sans égard pour leurs conséquences sociales, un thème qui pourrait dominer les débats politiques si le gouvernement ne parvient pas à rétablir la confiance par des mesures concrètes et immédiates.

 

IV - Finances et Transparence
 
IV-1 La dette et l'endettement

La dette publique, jugée insoutenable par 89 % des Français, révèle une inquiétude quasi unanime :

  • 72 % estiment que le déficit est largement supérieur aux 4 % attendus ;
  • 60 % pensent que les comptes de la nation ne sont pas sincères et ont été maquillés par le gouvernement Macron ;
  • 90 % jugent que les ministres ayant contribué à ce maquillage doivent être tenus responsables devant la justice ;

gestion de la dette

Et 80 % considèrent que le niveau actuel de la dette est insoutenable.

Dette

Sur les mesures pour résorber cette dette, les marges de manœuvre sont faibles. Le récent appel au grand emprunt de François Bayrou risque de se heurter à un refus : seuls 30 % y sont favorables, contre 44 % qui s’y opposent. Par ailleurs, 77 % ne sont pas prêts à payer plus d’impôts pour réduire le déficit.

financement de la dette

 
IV-2 Réduction des dépenses publiques

Il est donc logique que 95 % des Français demandent une réduction des dépenses publiques.

reduction des déficit

Et 58 % estiment que le gouvernement devrait prendre des mesures dans les prochains mois pour équilibrer le budget ; 29 % vont plus loin, exigeant des mesures draconiennes pour atteindre cet équilibre.

equilibre budgetaire

Ces chiffres reflètent une perception largement partagée d’une gestion budgétaire inefficace, dans un contexte où la dette publique dépasse les 120 % du PIB en 2025. Après les révélations de 2024 sur des déficits sous-estimés par le gouvernement, les accusations d’opacité financière ont ravivé la colère.

À 96 % ils souhaitent un examen complet de toutes les dépenses gouvernementales ;

Evaluation des dépenses

Et 92 % estiment qu’elles sont remplies de gaspillage, de fraude et d’inefficacité ;

Evaluation des dépenses

74 % sont favorables à la création d’une agence française pour traquer les dépenses et promouvoir l’efficacité ;

CLEBS

88 % veulent que cette agence ait accès à toutes les informations sur les dépenses ;

Accès à toutes les informations

82 % jugent que son contrôle doit être assuré par une commission indépendante avec une participation citoyenne.

Controle de CLEBS

 

IV-3 Sur des mesures éventuelles

Pour réduire ces dépenses jugées excessives, plusieurs mesures ont été envisagées, classées en quatre blocs :
Bloc 1 – Réduction des dépenses : 93 % soutiennent un effort à grande échelle pour détecter et éliminer la fraude et le gaspillage ; 88 % souhaitent réduire les dépenses déjà allouées par le Parlement ; 82 % veulent geler et réévaluer les aides étrangères (notamment les 12,5 milliards d’euros de l’Agence Française de Développement) ; 88 % sont favorables à un protectionnisme réciproque avec des droits de douane équivalents à ceux imposés aux produits français.

reduction des dépenses

Bloc 2 – Transition énergétique : 48 % veulent mettre fin à la politique de transition énergétique vers l’éolien (52 % sont contre, dans l’intervalle de confiance, sans prendre en compte le coût total) ; 55 % souhaitent lever l’interdiction des recherches pétrolières et sur le gaz de schiste en France. Le « Green Deal » semble perdre de son attrait.

Transition énergétique

Bloc 3 – Protection des frontières : 78 % soutiennent des mesures de fermeture des frontières et des politiques décourageant les passages illégaux ; 91 % sont favorables à l’expulsion des migrants en situation irrégulière ou ayant commis des crimes ; 70 % sont prêts à reconsidérer le droit du sol.

protection des frontières

Bloc 4 – Théorie du genre et dépenses associées : 60 % veulent déclarer qu’il n’existe que deux sexes (masculin et féminin) dans tous les programmes gouvernementaux ; 77 % souhaitent éliminer les préférences basées sur la race dans l’embauche et les contrats publics ; 51 % soutiennent une interdiction pour les hommes ayant subi une transition de participer aux sports féminins.

Genre

 

V - Démocratie et Participation
 
V-1 Le référendum

L’usage du référendum, évoqué à plusieurs reprises par Macron, est soutenu par 75 % des Français. Trois propositions ont été testées pour mesurer leur engouement pour une démocratie plus participative :

  • « Exclusion de toutes les personnes ayant exercé le pouvoir à quelque titre que ce soit » : 50 % y sont favorables, 27 % contre ;
  • « Modification de la Constitution pour garantir un contrôle permanent des élus et hauts fonctionnaires, révocables par le peuple en cas d’action contraire à l’intérêt général » : 66 % y sont favorables ;
  • « Mise en place d’un conseil de transition composé de citoyens et professionnels élus, pour éviter une mise sous tutelle extérieure et rétablir égalité, équité et justice » : 58 % y sont favorables.

Une proposition supplémentaire sur le contrôle des frontières pour réduire l’immigration recueille 75 % d’adhésion, confirmant un désir clair de démocratie directe et une défiance envers le centralisme actuel. Alors que Macron mise sur une gouvernance participative encadrée, les Français exigent une rupture plus radicale, dans un climat où la défiance envers les élites pourrait transformer les urnes ou les rues en terrains de confrontation.

REFERENDUM

 
V-2 La liberté d’expression
  • 66 % estiment qu’il est important de préserver la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, y compris sur X, tout en respectant les lois sur la diffamation, les injures et le harcèlement ;
  • 62 % jugent que la censure dans les médias devient de plus en plus visible ;

LIBERTE D'EXPRESSION

Et 50 % veulent suspendre totalement les aides et subventions aux médias, une mesure qui permettrait d’économiser plusieurs milliards.

Subventions

 

Dans la troisième partie, la situation de la France face aux enjeux internationaux sera analysée.

Étude BonSens.org et France-Soir, réalisée le 27 février sur un échantillon représentatif de 1200 personnes, selon la méthode des quotas (sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, répartition géographique). Enquête menée par MIS Group pour BonSens.org et Shopper Union France SAS, éditeur de www.francesoir.fr. Tout sondage comporte des marges d’erreur, réduites ici grâce à la taille de l’échantillon. La notice prévue par l’article 3 de la loi est consultable sur demande.

Marge d'erreur

 

 

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