En difficulté, le camp présidentiel met en pause sa réforme du chômage

Auteur(s)
AFP
Publié le 01 juillet 2024 - 08:00
Image
attal
Crédits
Marin / AFP
Gabriel Attal a mis sur pause la réforme controversée de l'assurance chômage
Marin / AFP

Gabriel Attal a mis sur pause la réforme controversée de l'assurance chômage, dénoncée tant par l'extrême droite que par l'alliance de gauche, qui ont largement distancé le camp présidentiel dimanche soir au 1er tour des législatives. 

Le Premier ministre "a décidé ce (dimanche) soir de suspendre la mise en œuvre de la réforme de l'assurance chômage", qui visait notamment à durcir les conditions d'accès aux indemnités, a déclaré à l'AFP l'entourage du chef du gouvernement. 

Très critiquée par les syndicats, cette réforme, prévue pour entrer en vigueur au 1er décembre, devait être entérinée par un décret publié au Journal officiel lundi. 

Mais le Rassemblement national (RN), à l'extrême droite, comme la gauche, réunie dans le Nouveau Front populaire (NFP), avaient promis d'abroger ce projet, qui devait durcir à plusieurs titres les droits des demandeurs d'emplois. 

Dans un contexte très difficile pour le camp présidentiel, largement distancé au premier tour des législatives par le RN, nettement en tête, mais aussi la gauche, le Premier ministre a donc préféré suspendre le projet. 

La réforme n'est pas enterrée mais pourra "faire l'objet d'aménagements, de discussions entre forces républicaines", selon l'entourage de M. Attal, renvoyant à de "futures majorités de projets et d'idées" après le 2e tour des législatives. 

Afin d'éviter un vide juridique, les règles actuelles n'étant valables que jusqu'à ce dimanche, un "décret de jointure" a été publié exceptionnellement lundi matin pour prolonger les conditions en vigueur "jusqu'au 31 juillet". 

- Un décret pris en urgence - 

La réforme devait réduire à partir du 1er décembre la durée maximale d'indemnisation de 18 à 15 mois pour les personnes âgées de moins de 57 ans. Il aurait aussi fallu avoir travaillé huit mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre six mois au cours des 24 derniers mois actuellement. 

Le camp présidentiel avait répété assumer cette réforme au nom du plein emploi. Mi-juin, le président Emmanuel Macron l'a qualifiée d'"indispensable" et a jugé que le gouvernement avait "raison de l'assumer en campagne", mais a assuré être ouvert sur les "modalités". 

D'autres voix gouvernementales plaidaient pour une réouverture du sujet après les législatives, au vu de l'opposition des différentes forces politiques non macronistes. 

"J'en ai un peu assez qu'on demande systématiquement des efforts toujours aux mêmes", a notamment affirmé le chef de file du RN Jordan Bardella. Côté Nouveau Front populaire, où on entend l'"abroger immédiatement", la réforme est vue comme "cruelle". 

A droite, les Républicains (LR) se montrent plus divisés, certains soutenant en partie le projet tandis que d'autres s'y opposent. 

Les syndicats, eux, sont farouchement opposés à cette réforme qui vient s'ajouter à celles de 2021 et de 2023: ils craignent une précarisation accrue des chômeurs, notamment parmi les jeunes et les seniors. 

Mi-juin dans un communiqué conjoint, les huit confédérations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU) avaient exhorté le gouvernement à "renoncer à la réforme la plus inutile, la plus injuste et la plus violente jamais vue". 

La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, avait notamment dit sa "colère", dénonçant une réforme "uniquement budgétaire" qui va faire "la poche des chômeurs". 

"C’est une excellente nouvelle", a réagi dimanche soir auprès de l'AFP la leader de la CGT Sophie Binet. "Il faut maintenant abandonner définitivement cette réforme injuste et violente qui menace de faire basculer dans la pauvreté plus d’un million de travailleurs et de travailleuses." 

 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.