La revue d’actu de France-Soir : semaine du 11 septembre 2023

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Wolf Wagner, pour France-Soir
Publié le 17 septembre 2023 - 13:38
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New York, États-Unis, 21/09/22 - Ursula von der Leyen et Joe Biden mains dans la main lors d'une conférence du Fonds mondial
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LUDOVIC MARIN / AFP
New York, États-Unis, 21/09/22 - Ursula von der Leyen et Joe Biden main dans la main lors d'une conférence du Fonds mondial
LUDOVIC MARIN / AFP

La revue d’actu de France-Soir est une revue de presse hebdomadaire articulée autour de l’actualité politique, économique et médiatique, tant française qu’internationale. Sans pour autant chercher à les ignorer, cette rubrique n’a pas forcément vocation à s’attarder sur les sujets les plus discutés de la semaine. Elle s’attache plutôt à revenir – avec un regard gentiment acerbe – sur des nouvelles parfois passées inaperçues au milieu de l’intense flux d’informations hebdomadaires.

Au programme de la Revue d'actu de France-Soir :

Laurent Bergé le banquier, Che Roussel Guevara… vise le second tour en 2027, Mélenchon le pacifiste, Marine Le Pen la tsariste, Édouard Philippe le dernier espoir… de la macronie, Pénélope Darmanin, Dupond-Moretti, Gabriel Attal, Catherine Colonna, nouvelle polémique au SNU, des vendanges qui tuent, des forces de l’ordre dans les immeubles, une loi pour sécuriser Internet, les poneys de Biden, le procès de son fils, le passe sanitaire OMS/UE, Ursula fête sa rentrée… avec 50 milliards pour l’Ukraine, la Françafrique se rebiffe, une armée de drones autonomes tueurs, le service public meurt, Captain America traîne des pieds pour rendre un fleuron français, un davossien veut faire souffrir l’économie… et les salariés, la banque Rothschild change (radicalement) de stratégie, les vidéos de Macron hué disparaissent du Médiavers, Pinochet l’immortel, la nouvelle cagnotte de Christophe Dettinger, Juan Branco… sans oublier Rudy Reichstadt qui défend les Chiliens Allende, Borne et Macron.

Une seizième RDA en vigie d’un monde qui change (trop vite) !
 

(Article mis à jour: dimanche 17 septembre 2023 à  15:59 : retrait de l'amendement concernant l'interdiction d'utiliser un VPN sur les réseaux sociaux)

 

FRANCE
 

Mardi, Le Figaro débutait l’un de ses articles par cette citation : « Si certains croient que je vais me taire, c'est une erreur. Je poursuivrai ma vie de militant, je m'engagerai encore» Le quotidien explique ensuite que ces mots ont été prononcés par « Laurent Berger, au moment de quitter son poste de secrétaire général de la CFDT, fin juin », juste après avoir décidé – de son propre chef – de sonner le glas de la bataille populaire contre la réforme des retraites.

Non sans une certaine ironie, Le Figaro remarque qu’à peine « deux mois et demi plus tard, le voici [déjà] nommé au Crédit Mutuel, pour bâtir un centre d'expertise sur les questions climatiques et environnementales ». Une nouvelle fonction qui n’attraira toutefois pas « directement aux activités bancaires », indique le journal.

Le Figaro ajoute que cet « institut Crédit Mutuel Alliance Fédérale, comme il se nomme, sera un centre d'expertises de premier rang visant à faire de Crédit Mutuel Alliance Fédérale un leader de la révolution climatique et environnementale ».

Laurent Berger n’a, selon le quotidien, d’ailleurs « pas fait le choix du Crédit Mutuel par hasard » puisqu’il « va y retrouver une connaissance de longue date en la personne de Nicolas Théry, son président ». Le Figaro précise que « les deux hommes se sont connus au tournant des années 2000, date à laquelle ce dernier a intégré pendant deux ans le syndicat réformiste, au poste de secrétaire confédéral chargé des questions économiques ».

Autrement dit, voilà un bon poste pour l’ami du MEDEF et de la Macronie… qui aurait sûrement plu à Pénélope Fillon.

Dans la continuité, un autre « homme de gauche » – clairement soupçonné d’emploi fictif, lui – a également fait l’actualité cette semaine : le camarade Roussel.

Mercredi, lors d’une interview à L’Humanité, le secrétaire national du PCF prenait sa cape de révolutionnaire pour dresser un constat sévère, mais juste, de la situation économique du pays : « On ne peut pas se faire plumer sans rien dire. Parce qu’on se fait véritablement plumer ! Aujourd’hui, 45 % de l’inflation sont provoqués par des grands groupes qui en profitent. On connaît les responsables. Sur l’électricité et le gaz, on sait que l’inflation est due à un marché spéculatif européen qui nous impose des tarifs alors que nous produisons de l’électricité et pourrions en avoir à dix fois moins cher. Sur l’essence, 60 % du prix, ce sont des taxes. L’État, sur l’essence, gagne des milliards d’euros et les taxes ne baissent pas alors que le prix monte. On ne peut pas se laisser plumer, racketter, voler sans rien dire. »

Le patron du PCF – adulé par la droite depuis 2021 et raillé par ses alliés depuis 2022… qui lui reprochent surtout de passer son temps à tirer contre son propre camp – ajoute : « Mon ennemi, c’est la désespérance, la solitude, l’isolement. Nous devons nous unir. »

Bonne idée, mais pourquoi ne pas vouloir d’abord commencer avec ses alliés ? Mystère.

Il poursuit : « J’appelle à lancer, partout, des rassemblements devant les préfectures, devant l’État qui se dit impuissant, pour lui demander d’agir. Partout, il faut aller réveiller les services de l’État, les envahir même si nécessaire, que cela remonte jusqu’à Macron et qu’il entende de ses deux oreilles, pas que de l’oreille droite. »

Le Che Fabien Guevara souhaiterait ainsi « hausser le ton ». Il aimerait voir « le peuple français continuer à se rebeller », comme lors « des Gilets Jaunes » ou lors du « coup que Macron nous a fait avec les retraites, malgré 14 manifestations ». C’est pourquoi Fabien Roussel persiste et signe en « appel[ant] aux rassemblements devant les préfectures, [mais aussi devant] les supermarchés, les stations-services ». Le lendemain, jeudi, sur France Info, il considérait même que cette réaction est « une question de légitime défens» populaire.

Bientôt Fabien Roussel en face à face avec la Brav-M, la BRI et autre RAID dans les rues de Paris ?

Peu de chances...

C’est tout du moins l’avis de Jean-Luc Mélenchon, le gourou de la France Insoumise, qui réagissait négativement à ces propos.

Jeudi, sur Twitter, il déclarait : « Cette initiative violente est purement personnelle [et] n'a été discutée nulle part, pas même au PCF. Je crois donc qu'il ne serait pas raisonnable de s'y associer compte tenu de la violence qu'elle supposerait dans cette impréparation totale. »

En somme, pour Jean-Luc Mélenchon, avec cette envolée médiatique, Fabien Roussel a surtout tenté de sortir de « [s]a désespérance, [de s]a solitude [et de son] isolement »… sans y parvenir et sans mesurer qu’un tel appel n’a pas de sens… s’il est fait à l’improviste et sans aucun soutien.

Le lendemain, vendredi, dans le cadre d’une table ronde lors de la Fête de l’Huma, le chef de file spirituel de la gauche française taclait une seconde fois Roussel : « Je n'appelle pas les autres à faire quelque chose que je ne fais pas moi- même », avant d’ajouter : « Je ne suis pas d'accord pour qu'un chef, quel qu'il soit, appelle à des actions d'un tel niveau de violence sans maîtriser ce qu'il fait. »

Jean-Luc Mélenchon explique que dorénavant, « après que la préfecture du Puy-en-Velay [a été] incendiée, [il] pèse [s]es mots quand il est question d'une préfecture ». Sans compter qu'à ses yeux, si « la stratégie communiste est une stratégie révolutionnaire, {si] la stratégie insoumise est une stratégie révolutionnaire, les révolutionnaires ne sont pas [pour autant] des révolutionnaires de salon qui disent [juste] : Tiens, on va aller attaquer les stations essence. »

En somme, le gourou de LFI préconise plutôt « d’aller [directement] attaquer les banques si vous voulez faire quelque chose d’utile », avant de lancer au public : « Ne faites jamais ça ! », car, si Jean-Luc Mélenchon a souvent « appelé à des insurrections citoyennes, à des marches, à voter, à s'unir, à la constituante, à la révolution citoyenne, vous ne [l]'avez jamais entendu appeler à autre chose », jure-t--il.

Jean-Luc Mélenchon assure d’ailleurs que « le jour où vous [l]'entendrez appeler à autre chose, alors oui, vous pourrez avoir peur, parce que c'est qu'on se prépare [vraiment] à le faire ».

En résumé, le Che Fabien Guevara à au moins eu le mérite de faire se réveiller le gourou de LFI, soucieux de tuer dans l’œuf toute velléité concurrentielle à gauche, tout en (re)lançant le bon vieux et passionné débat : est-il possible de faire tomber un pouvoir injuste et antidémocratique sans avoir recours à la force ?

De son côté, Fabien Roussel était bien évidemment lui aussi présent à la Fête de l’Huma, où il en a profité pour s’offrir un petit retour aux sources, mêlant désunion de la gauche et autopromotion.

Selon BFM, le leader du PCF aurait même déjà oublié son objectif révolutionnaire d’envahir les stations-services puisqu’il a expliqué devant les sympathisants de gauche présents lors de ce rassemblement que, dans le fond, à bien y regarder, « si c'est Roussel" au second tour de la prochaine élection présidentielle face à Marine Le Pen, [alors] "peut-être que des électeurs de droite voteraient pour [lui] ».

Voilà donc la réelle ambition nourrie par le Che Roussel… convaincu que si la droite l’encense autant, c’est parce que sa politique serait fédératrice. L’idée qu’elle puisse être, au contraire, inoffensive pour le pouvoir n’ayant bien entendu pas traversé son esprit...

Pourquoi Roussel se voit-il en tête d’affiche de la gauche en 2027 plutôt qu’un autre ? Tout simplement parce qu’il souhaite convaincre l’opinion que « si c'est un candidat insoumis [qui arrive au second tour, alors, là,] jamais [la droite ne votera pour lui], il porterait [donc] la responsabilité d'une défaite face à l'extrême droite ».

En bref, tout ça, pour ça : Roussel tente juste de grappiller quelques voix… en vrai révolutionnaire de supermarché (discount).

D’autres personnalités politiques françaises ont également fait l’actualité cette semaine :

- Par exemple, jeudi, Mediapart se souvenait qu’en « mai, interrogée par la commission d’enquête parlementaire sur le prêt russe de 9 millions d’euros obtenu par son parti en 2014, Marine Le Pen a réfuté toute ingérence du Kremlin ».

Le journal numérique rappelle qu’à l’époque, Marine Le Pen avait déclaré : « Je signe un prêt avec une banque, pas avec Vladimir Poutine. »

Mediapart ajoute que, « questionnée sur le fait que la banque russe prêteuse était dirigée par un proche du pouvoir et que jamais elle n’aurait fait ce prêt [au RN] sans l’accord de M. Poutine, la cheffe de file du Rassemblement national a assuré : Je n’en savais absolument rien ! Mais rien ! ».

Or, petit souci, le journal en ligne explique que « des documents rendus publics par des hackers ukrainiens (…) démontrent des contacts étroits entre le pouvoir russe et le Front national (FN) entre 2014 et 2016 ».

Au final, selon Mediapart, entre « organisation de rencontres à un haut niveau à Moscou, aide pour l’obtention de visas, prise en charge de certains billets d’avion par les Russes : Alexander Babakov, nommé en 2012 représentant spécial du président Poutine pour la coopération avec les organisations de Russes à l’étranger, a ouvert les portes de la Russie à la présidente du FN ».

- Plus sérieusement, s’il y en a bien un que la presse semble vouloir voir au second tour face à l’héritière du RN en 2027, c’est Édouard Philippe.

Par exemple, mercredi, l’ancien Premier ministre était encensé par France Info qui nous expliquait « comment Édouard Philippe "tisse sa toile" pour installer "l'évidence" de sa candidature », avant que Le Figaro nous apprenne que « Le Pen [est] donnée en tête au premier tour [et que] Philippe [serait] le mieux placé dans la majorité » pour l’affronter.

En d’autres termes, aux yeux de la presse française, les planètes sont en train de s’aligner pour Édouard Philippe… et ce, d’autant plus que Le Figaro constate que « les autres personnalités de la majorité testées douchent les espoirs macronistes d'accéder au second tour du scrutin : Gérald Darmanin (14% d'intentions de vote), Gabriel Attal (12%), Élisabeth Borne (11%) et Jean Castex (9%) sont donnés troisièmes ».

En somme, c’est Philippe ou rien… enfin, pas totalement, puisque le quotidien nous assure que « Bruno Le Maire [pourrait finir] deuxième ex æquo » avec 16% des voix, comme Jean-Luc Mélenchon.

In fine, le seul véritable enseignement de ce nouveau sondage est clair : si « Bruno la Terreur » est officiellement dans la course pour 2027, c’est définitivement la preuve que les résultats de ces enquêtes d’opinion n’ont aucune valeur ni crédibilité… et qu’il ne sert donc pas à grand-chose de se fonder sur elles ou de les commenter à outrance.

Roussel doit reprendre des couleurs… Darmanin aussi !

- Surtout que l’actuel ministre de l’Intérieur a été sali, lundi, par une enquête publiée par Street Press, qui souligne que « l’ancien mentor de Gérald Darmanin, l’ex-député Christian Vanneste, accuse le ministre d’avoir bénéficié en 2006, d’un emploi fictif de collaborateur parlementaire européen ».

Selon Vanneste, « en ce qui concerne son emploi chez Toubon, [Darmanin] ne travaillait pas. C’est un fait ». Le média ajoute que son ancien mentor « n’est [d’ailleurs] pas le seul à douter de la réalité du job ».

En résumé, du Che Roussel Guevara au Calimero de Beauvau, la France n’en finit pas d’être touchée par une virulente épidémie de cas suspects d’emplois fictifs.

À quand le confinement des contaminés ? 

- Autant dire qu’avec ses concurrents à la bourre dans les sondages et entachés par des affaires, la ciel s’éclaircit réellement pour l’actuel maire du Havre… même si, cette semaine, un gros nuage est tout de même venu prendre place au-dessus de la tête de l’ancien Premier ministre.

Vendredi, c’est Le Monde qui nous parlait de cette « plainte qui pourrait embarrasser Édouard Philippe ». Le journal explique que « l’ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole, qui a saisi la justice, dénonce notamment un contournement des règles de passation des marchés publics pour l’exploitation de la Cité numérique du Havre ».

Ouf ! Plus de peur que de mal pour le champion attitré de la Macronie ! Édouard Philippe n’est accusé que d’un petit abus de pouvoir local, rien de très compromettant dans le CV d’un homme politique… français.

- La preuve avec cette autre poids lourd de l’exécutif trempé dans une bien plus sombre affaire judiciaire : Éric Dupond-Moretti, l’actuel ministre de la Justice.

Le garde des Sceaux représente à lui seul le symptôme le plus visible de la maladie qui frappe actuellement ce qu’il reste de démocratie française mais entend bien continuer à donner des leçons de probité à l’ensemble du pays.

Un exemple parmi d’autres, mercrediLe Point annonçait qu’Éric Dupond-Moretti a « fustigé le Syndicat de la magistrature », affirmant que cette organisation « n’est pas la justice ».

Le lendemain, jeudi, on découvrait pourquoi le garde des Sceaux avait été finalement si chafouin la veille.En effet, selon France Info, on « connaît désormais la date de son procès. Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, sera jugé pour prise illégale d'intérêts du 6 au 17 novembre, a annoncé dans un communiqué le procureur général près la Cour de cassation ».

Les pop-corns sont déjà prêts !

- Le benjamin de la Macronie, Gabriel Attal, n’est pas non plus resté sur la touche cette semaine puisqu’il a appris que son « pacte enseignant » faisait un flop monumental auprès des profs (cf. RDA semaine du 21 août).

Selon Le Monde de mercredi, « une enquête syndicale confirme le manque d’adhésion au dispositif dans la majorité des collèges et lycées ». Le quotidien précise que « dans 30 % des collèges et lycées, aucun pacte n’a été signé, et plus de la moitié des établissements ont distribué moins de 10 % de leur enveloppe ».

Le poisson-enseignant ne mord manifestement plus aux appâts macronistes.

En bref, dans le reste de l’actualité française cette semaine :

- Lundi, Libération nous parlait de « pompes sur des graviers, [soit] la nouvelle humiliation de jeunes volontaires lors d’un stage du SNU ».

Après avoir été surpris « sortant d’une chambre, dont les occupantes étaient absentes », le quotidien explique que « trois volontaires du Service national universel [ont été] contraints d'effectuer [des pompes], en extérieur, sur du goudron d’abord, puis sur des graviers ».

Problème, ce type d’exercice est normalement interdit dans le règlement du Sévice national universel… exactement comme le sont les « petites claques humiliantes distribuées par les encadrants pour rappeler [les jeunes] à l’ordre », selon le témoignage de l’un d’entre eux.

Le journal ajoute que « Vanessa, une tutrice du séjour, raconte l’ambiance qui a régné dans le centre : Les cadres criaient sur les gamins, comme s’il fallait leur faire peur. Dès qu’il y avait un peu de bruit dans une chambre, ils les sortaient dans le couloir pour leur faire faire la chaise. »

Résultat des courses, au regard des méthodes employées, « l’un des cadres [a été] exclu trois jours, l’autre jusqu’à la fin du séjour ».

En bref, le Sévice National Universel est encore, et toujours, en rodage… il n’est donc pas question d’exclure autrement que temporairement ses cadres les plus prometteurs.

- Mercredi, un journaliste de RMC dénombrait « au moins six morts (…) la semaine dernière lors des vendanges », avant de rappeler « qu’on était en pleine vague de chaleur ».

Une seconde journaliste enchaînait : « Autant de saisonniers décédés en si peu de temps, la mauvaise nouvelle émeut autant qu'elle intrigue le président du Syndicat général des vignerons de la Champagne, Maxime ToubartSelon nos confrères de France Bleu, une vigneronne en larmes explique qu'elle avait proposé à un saisonnier de s'arrêter de travailler. Âgé de 19 ans, il [est] décédé quelques minutes plus tard. »

En conséquence, il va falloir « changer le code du travail et vite, [explique à BFM] Anthony Smith, responsable syndical au ministère du Travail ».

Dès lundi, une députée LR de l’Aube, département précisément situé en Champagne, proposait justement une loi relative à la culture viticole, et aux vendanges en particulier.

Selon le journal Libération Champagne, « Valérie Bazin-Malgras, a déposé une proposition de loi pour obliger les bénéficiaires du RSA, en capacité de travailler, à effectuer les vendanges pour continuer à percevoir cette aide sociale et réduire le recours aux travailleurs détachés ».

Bien vu ! Voilà une mesure qui pourrait, à terme, (légèrement) réduire le nombre de pauvres (vivants) en France.

- Dans la nuit de jeudi à vendredi, Le Monde publiait un article intitulé : « Le libre accès des forces de l’ordre aux parties communes validé par le Conseil constitutionnel ».

Le quotidien précise que cette « disposition législative autoris[e désormais] l’accès en permanence des forces de l’ordre aux parties communes des immeubles à usage d’habitation sans l’accord des propriétaires, sous réserve que les interventions aient lieu dans le cadre prévu par la loi ».

Le Monde ajoute que – pour le moment – « à la question de savoir si cet accès pouvait être autorisé dans des parties communes à usage privatif, les juges répondent que les forces de l’ordre ne peuvent accéder à des lieux susceptibles de constituer un domicile ».

En résumé, petit à petit, la Macronie fait son nid… dans la sphère privée des Français.

- Mais aussi numérique !

Mardi, La Quadrature du net nous prévenait que « le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique arrive à l'Assemblée ». Un texte qui, selon l’association de défense des libertés digitales, « se dit vouloir réguler Internet dans la continuité de l'Union européenne [alors qu’]en réalité, le gouvernement veut [s’en servir pour] accroître son contrôle sur Internet ».

Et pas qu’un peu… puisque, vendredi, Anonyme Citoyen révélait que « des députés Renaissance ont déposé un amendement visant à interdire l'utilisation d'un VPN pour utiliser les réseaux sociaux, dans le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique ».

Dans la foulée, le média digital publiait la « liste des pays interdisant [actuellement] l'utilisation d'un VPN : Chine, Russie, Émirats arabes unis, Corée du Nord, Turkménistan, Irak, Biélorussie, Iran, Oman, Ouganda [et] Venezuela ».

Une jolie liste dans laquelle la France… de Macron a pleinement sa place.

Ne restait plus qu’à demander aux godillots de l’Assemblée de donner vie à cette proposition de loi autocratique... sauf que, dimanche, Anonyme Citoyen nous annonçait que, finalement, « suite à la polémique, le député Renaissance Mounir Belhativ retire son amendement qui visait à interdire l'utilisation d'un VPN sur les réseaux sociaux ».

Ce n'est que partie remise !

 

MONDE

 

Mercredi, Marianne nous donnait des nouvelles de Papy Zinzin, l’actuel président des États-Unis d’Amérique, qui, « dimanche dernier, le 10 septembre, après l'Inde où il participait au sommet du G20, se trouvait au Vietnam, à Hanoï plus précisément, pour une halte diplomatique ».

Tout se passait pour le mieux quand la délégation américaine a fait la boulette qui ne pardonne pas. En laissant seul Joe Biden devant les caméras et les micros, l’inévitable s’est une nouvelle fois produit : le vieil homme a divagué.

Marianne nous raconte la scène : « Un journaliste l’interroge sur le dérèglement climatique. La réponse de l’octogénaire en laisse plus d’un pantois dans la salle. Évoquant un film de John Wayne, il ânonne avec difficulté : Vous savez, c’est… Il y a… il y a un film sur John Wayne… C’est un éclaireur indien. Et ils essaient de ramener les… je pense que c’était les Apaches… une… une des grandes tribus d’Amérique dans la réserve (...) Eh bien, il y a beaucoup de soldats poneys menteurs à tête de chien sur le réchauffement climatique ».

Allô Houston ? On a un problème !

Marianne poursuit : « Du côté de son équipe, c’est l’affolement, d’autant que le président, se sentant, qui sait, aussi à l’aise que dans sa demeure du Maryland, ajoute aussitôt : Je ne sais pas pour vous, mais je vais me coucher” ».

Bonne nuit Papy Zinzin ! À demain… peut-être.

S’il ne s’agit pas de s’amuser de la dégénérescence d’un homme qui n’a manifestement plus toute sa tête, il est en revanche difficile de ne pas se moquer de la supercherie démocratique que représente ce spectacle, où un Président censé – officiellement – diriger la première puissance mondiale ne s’exprimera bientôt plus qu’à coup d’onomatopées.

Combien de temps ce cinéma peut-il encore durer ?

Juste après son « bonne nuit », Marianne observe que « Karine Jean-Pierre, la très francophone porte-parole de la Maison-Blanche, l[‘a ensuite] chassé et s’[est] empressé de tirer les rideaux sur la débâcle ».

Une débâcle évidente qui pose tout de même une question : qui dirige réellement les États-Unis et qui décide de quand Papy Zinzin peut ou ne peut plus parler ?

Au regard de la « santé physique et mentale du président américain de plus en plus défaillante », Marianne en vient ainsi clairement à se demander : « Aura-t-il [ne serait-ce que] la force d'aller au bout de son mandat ? », même si, précise l’hebdomadaire, « pour l'instant, les alternatives manquent cruellement dans le camp démocrate ».

Pas simple en effet de trouver un succésseur suffisamment digne de confiance pour assumer la poursuite d'un tel « projet ».

En parallèle, la veille, mardi, Libération nous apprenait que « cédant aux appels des élus les plus radicaux de sa majorité, le speaker républicain Kevin McCarthy a annoncé l’ouverture d’une enquête en destitution du président ».

Non pour sénilité, mais parce que, selon Libé qui cite McCarthy, « il y a des allégations d’abus de pouvoir, d’obstruction et de corruption [qui] justifient une enquête plus approfondie de la part de la Chambre des représentants ».

Libération souligne que ces accusations font « référence aux soupçons de trafic d’influence qui entourent les affaires conduites en Ukraine et en Chine par Hunter, le fils de Joe Biden, lorsque ce dernier était le vice-président de Barack Obama (2008 à 2016) ».

Pour autant, le quotidien considère que cette « initiative [est] vouée à l’échec », notamment parce qu’elle « divise jusqu’au sein de son camp ».

En parlant du fiston de Papy Zinzin, Hunter, deux jours plus tard, vendredi, Le Figaro nous apprenait qu’il venait d'être « inculpé jeudi par la cour fédérale du Delaware pour détention illégale d’arme à feu et fausses déclarations ». Pour le quotidien, cette « mise en accusation de l’enfant terrible de la famille présidentielle contribue à brouiller l’image du chef de l’exécutif auprès du public américain ».

Un brouilleur extrêmement puissant en effet… qui n’a peut-être pas encore révélé toutes ses capacités.

Pendant ce temps-là, Reuters indiquait, jeudi, que « le procès de Donald Trump en Géorgie, accusé d'avoir tenté d'annuler sa défaite électorale de 2020, ne débutera [finalement] pas en octobre ».

L’agence de presse britannique précise que « la date du procès de Trump, candidat favori à l'investiture républicaine à l'élection présidentielle de 2024, n'a pas encore été fixée ».

Les Démocrates parviendront-ils à trouver un moyen de museler l’homme-carotte avant son probable retour au pouvoir ?

Peut-être… mais ce ne sera manifestement pas par voie judiciaire.

Autre continent. autre modus operandi institutionnel

Mercredi, Laurence Muller-Bronn, sénatrice du Bas-Rhin apparentée LR, s’offusquait sur Twitter/X que, concernant « [l’]accord OMS/UE sur le futur passe sanitaire à l'échelle mondiale, l’Europe décide sans les États membres ! ». Selon elle, « c'est ce que répond, en résumé, le gouvernement [français] à [s]a question sur le fondement juridique et démocratique de cet accord, qui touche à notre souveraineté ».

Un tweet que la sénatrice accompagne de la réponse gouvernementale formulée, le 24 août 2023, par Catherine Colonna, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.

En substance, la ministre explique que « compte tenu du fait que le contexte épidémiologique a conduit l'OMS à déclarer la fin de la COVID-19 comme un problème de santé publique, il convenait d'envisager la possibilité de mettre en place un système d'alerte rapide en cas de résurgence future de la maladie ».

Elle ajoute que, pour ceux qui en font la demande, « il est aussi souhaitable que les citoyens et résidents de l'Union qui voyagent en dehors de l'Union continuent d'avoir à leur disposition des moyens de prouver leur statut lié au COVID-19 ».

Voilà un gouvernement bien consciencieux, toujours prêt à valider la mise en place, sans attendre, d’outils liberticides… juste au cas où.

Comme un doux écho, le même jour, la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères postait elle aussi un tweet, avec pour objectif affiché de remercier « la Présidente de la Commission européenne de tout ce qu[‘elle] fait pour que notre Europe soit unie, forte et audacieuse ».

Si Catherine Colonna est si dithyrambique à l’encontre d’Ursula, c’est parce que cette dernière a, selon Mediapart, « livré mercredi 13 septembre, devant le Parlement de Strasbourg, un long plaidoyer pour l’intégration de l’Ukraine, mais aussi de la Moldavie et des Balkans occidentaux au sein de l’UE ».

Le journal numérique note « l’absence d’annonces de mesures à court terme pour aider les ménages frappés par l’inflation », tandis que Le Monde relève, lui, que lors de ce discours, Ursula a surtout déclaré que « la Commission européenne proposera de prolonger la protection temporaire de l’UE aux Ukrainiens [en débloquant] 50 milliards d’euros supplémentaires sur quatre ans pour les investissements et les réformes ».

Au moins, avec Ursula, pas de faux-semblant, les Européens savent clairement pourquoi ils s’appauvrissent et où s’évapore leur argent.

De son côté, Michèle Rivasi, eurodéputée Vert qui s’exprimait le même jour sur son compte Twitter à la sortie du Parlement, rappelle « qu'en avril 2021, la présidente de la Commission européenne a passé directement des SMS avec le PDG de Pfizer pour ce fameux troisième contrat qui lie la Commission européenne et Pfizer. Mais ce n'est pas n'importe quel contrat, c'est 1,8 milliard de doses [du vaccin anticovid], c'est plus de 35 milliards d'euros ! ».

Or, Michèlele Rivasi « s'attendait à ce que [la présidente de la Commission profite de l’occasion pour] répond[r]e aux questions que posent des journalistes, des députés, des ONG sur [c]e scandale des SMSgate ».

Face à ce mutisme, l’eurodéputée constate qu’Ursula « parle de confiance et de transparence, [mais se demande] quelle confiance on peut accorder à la présidente de la Commission européenne (…) qui ne respecte pas les traités européens ? ».

Pour Paul Sugy, journaliste au Figaro, auteur d’un édito sur Cnews ce même mercredi, « ce discours sur l'État de l'Union, c'est une invention récente qui date du traité Lisbonne, [dont] le premier a eu lieu en 2010 ».

Pour le journaliste, ce jeune rituel « évoque de toute évidence le State of the Union Address”, c'est-à-dire le discours annuel du président des États-Unis au Capitole devant le congrès. Donc, (…) Madame von der Leyen joue à n'être plus vraiment la présidente de la Commission européenne, mais quasiment la présidente des États-Unis d'Europe ».

Du coup, Paul Sugy s’interroge : « Mais pour qui se prend-elle donc ? », avant de nous faire remarquer que « la politique étrangère, c'est elle. La politique économique, c'est elle. La politique sanitaire, c'est elle ».

Au final, pour Paul Sugy, Ursula a fini par « évinc[er] les chefs d'État en prenant à leur place l'initiative politique en Europe ». Le journaliste se souvient notamment que « sa toute puissance a été consacrée une première fois par la crise du Covid avec les missions de rebonds et le plan de relance européen, puis [avec] l'achat des vaccins, [et] aujourd'hui, c'est la guerre en Ukraine qui achève d'en faire la reine d'un continent au chevet de son voisin malheureux ».

La reine Ursula, ou la pièce rapportée (jamais élue à ce poste au suffrage universel) qui a prêté allégeance à une puissance étrangère et qui accroît chaque jour son pouvoir… ainsi que la détestation qu’elle inspire au peuple.

En bref, une Marie-Antoinette des temps modernes !

Nouveau continent, nouvelle actualité… mais toujours la même ministre de l’Europe et des Affaires étrangères qui a, cette fois, fait une apparition dans Querelles russo-sino-occidentales en terres françafricaines, le feuilleton préféré de cette RDA.

Jeudi, France Inter nous apprenait que Catherine Colonna, au nom de la Françafrique et de son « ministère des Affaires étrangères, [a] demand[é] aux scènes culturelles subventionnées (comme les centres dramatiques et chorégraphiques nationaux et scènes nationales) de ne plus lancer d'invitation à des artistes [de la Tsarafrique, qu’ils soient] maliens, burkinabés [ou] nigériens ».

Une information finalement infirmée par Le Point un peu plus tard. Soit, un retournement de veste macroniste – après le tollé provoqué par cette mesure xénophobe – qui sera qualifié par Télérama, vendredi, de « rétropédalage [qui] est loin d’être total, mais [qui] est spectaculaire ».

Le problème avec ces télénovelas à rallonge, c’est qu’il est impossible de comprendre la subtilité des nouveaux rebondissements sans faire un rapide résumé des épisodes précédents :

- Si la Françafrique montre ainsi les crocs contre les artistes de la Tsarafrique, c’est qu’elle se sent acculée et esseulée, l’ensemble de ses partenaires occidentaux lui tournant le dos (cf. RDA semaine du 14 août) ;

- « Même pas peur ! » jure l’armée tricolore qui nous assurait que « les forces françaises sont prêtes à répondre à n’importe quel regain de tension et à toute menace contre les emprises diplomatiques et militaires françaises, ou contre des ressortissants français »… comme par exemple, Sylvain Itté, l’ambassadeur de France au Niger qui est toujours sur place selon Emmanuel Macron (cf. RDA semaine du 28 août) ;

- Pourtant, « la junte au pouvoir au Niger [avait] ordonné le départ de l'ambassadeur de France à Niamey » (cf. RDA semaine du 21 août) ;

- Autant dire que si « l’espoir de voir un remake franchouillard de la prise d’otage historique de l’ambassade américaine à Téhéran est certes un peu mince, ne serait-ce qu’au regard des budgets entre les productions américaine et française, [nous constations tout de même que celui-ci] subsiste toujours » (cf. RDA semaine du 28 août) ;

- Enfin, dans le dernier épisode, nous apprenions par la junte que « la France continue de déployer ses forces dans plusieurs pays de la Cédé[f]ao dans le cadre de préparatifs d’une agression contre le Niger » (cf. RDA de la semaine dernière).

De retour au présent, mercredi, la situation s’envenimait. Radio France internationale nous révélait notamment que « la France [a] appel[é] les autorités du Niger à la libération immédiate de Stéphane Jullien, le conseiller des Français de l'étranger installé dans le pays [qui] a été arrêté le 8 septembre dernier à Niamey pour des raisons encore floues, alors qu'il sortait de l'ambassade de France ».

Si la FrançAfrique voulait se trouver une excuse pour intervenir militairement…Sauf que Midi Libre nous apprenait le lendemain, jeudi, que Stéphane Jullien avait finalement « été libéré ce mercredi 13 septembre » quelques heures après son arrestation.

Manqué !

Dans la continuité, vendredi, BFMTV relayait les déclarations alarmantes d'Emmanuel Macron qui, d’un ton grave, déclarait : « Au Niger, au moment où je vous parle, nous avons un ambassadeur et des membres diplomatiques qui sont pris en otage littéralement à l'ambassade de France. »

La situation serait même si critique que le président de la République nous assurait « [qu’]on empêche de [leur] livrer [de] la nourriture. Il[s] mange[nt] avec des rations militaires ».

Pour Juan Branco, l’avocat d’Ousmane Sonko, l’opposant sénégalais à Macky Sall et à la Françafrique au Sénégal, dans cette affaire nigérienne, « notre ambassadeur a [en réalité] parfaitement le droit et la possibilité de partir, comme le lui demandent les autorités, en application des dispositions de la convention de Vienne ».

En clair, selon Juan Branco, « il n’est [finalement] otage que de lui-même et de notre volonté ». Pour l’avocat, « ce que cherche notre régime, c’est [uniquement] un prétexte à la guerre », raison pour laquelle, selon lui, « nous devons nous y opposer ».

En définitive, au Niger, où on a souvent pensé que la messe (orthodoxe) était dite, que ce territoire françafricain se trouvait désormais dans les griffes de l’ours tsarafricain et du panda chinafricain, voire de celles de l’aigle USafricain, il faut reconnaître que la Françafrique a toujours vaillamment su ménager le suspense, même dans les moments les plus critiques, où tous les éléments s’accumulaient contre elle… pour finalement tenter ce coup de poker en jouant la carte du sacrifice de son ambassadeur.

Au final, même si la réalisation du remake – du pauvre – de l’ambassade de Téhéran reste encore très improbable, ses chances de voir le jour ont tout de même sensiblement augmenté au cours de la semaine.

Et même, pourquoi pas, d’espérer voir une guerre, puisque hier, samedi, Le Parisien nous prévenait que trois pays de la TsarAfrique de l’Ouest, « le Mali, le Burkina et le Niger [ont] signé une alliance défensive pour [officiellement] lutter contre le terrorisme ».

Quel soulagement ! L’intrigue nigérienne est cette fois bel et bien repartie pour de bon !

À suivre…

Dans les derniers épisodes, nous restions également plein d’incertitudes quant à la nature du dernier coup d’État survenu, fin août, dans un autre territoire françafricain : le Gabon.

Tout nous laissait penser que la Tsarafrique cherchait à nouveau à faire tomber une carte du jeu de la Françafrique de l’Ouest – comme au Burkina Faso, au Mali ou au Niger – mais, rapidement, certains éléments nous ont permis de comprendre que l’histoire n’était finalement pas aussi entendue que cela :

- Par exemple, quand Ali Bongo, le Président fraîchement réélu après de vraisemblables fraudes électorales, a été immédiatement destitué par un putsch militaire, le principal opposant, second de l’élection présidentielle et candidat légitime à la présidence, Albert Ondo Ossa, dénonçait, lui, un vrai-faux coup d’État, considérant « que la famille Bongo [était en réalité] toujours au pouvoir puisque le putsch qui a renversé Ali Bongo ne serait [finalement] qu’un règlement de compte familial, fomenté par la demi-sœur du président déchu, Pascaline » (cf. RDA semaine du 28 août 2023) ;

- En plus de Pascaline et Albert, nous découvrions également Brice-la-Malice, un autre personnage devenu « président d'une période de transition au terme de laquelle il a promis des élections sans [toutefois] en préciser la date ». Un personnage qui a réussi le tour de force de « calmer le jeu avec [Albert], son seul réel opposant » (cf. RDA de la semaine dernière) ;

Puis, dimanche dernier, Challenges nous expliquait que « la junte qui a pris le pouvoir la semaine dernière au Gabon a nommé samedi Marcel Abeke, ancien directeur de Comilog, filiale gabonaise d'Eramet, au poste de ministre du Pétrole ».

Eramet qui est, pour rappel, une puissante société minière françafricaine établie dans plusieurs pays de la région (cf. RDA semaine du 28 août)...

Autre élément à prendre en compte, vendredi 8 septembre, Le Monde révélait que « l’opposant Raymond Ndong Sima [avait été] nommé Premier ministre de transition ».

« L’opposant » : car « [l’]ancien ministre d’Ali Bongo avait rejoint la plate-forme d’opposition à la dernière élection présidentielle, avant de s’en désolidariser », notamment parce que « trois émissaires (…) venaient de se faire arrêter à la frontière avec la Guinée équatoriale porteurs d’une lettre (...) signée par Albert Ondo Ossa [qui] demandait l’aide de ce pays, l’une des plus anciennes dictatures au monde (…), afin de restaurer l’ordre constitutionnel au Gabon ».

Un mouvement particulièrement bien senti de la part de Raymond, qui a à la fois su quitter Ali Bongo pile au bon moment… pour finalement se placer aux côtés d’Albert… avant de mieux s’en « désolidariser »… et de lui couper l’herbe sous le pied en devenant le chef du nouveau gouvernement « de transition » sans avoir eu besoin de passer par la case élection.

Quel coup de maître ! Quel flair ! Quelle anticipation !

Du coup, lundi, Sud-Ouest nous apprenait que « Raymond le devin » formulait à présent « le souhait de voir le processus [de transition] aboutir en 24 mois pour qu’on puisse revenir à des élections ».

Un « souhait » n’étant pas un engagement… ce processus de transition apparaît donc encore aussi incertain que la date d'une possible sortie de crise.

Autrement dit, à l’heure actuelle et au regard de ces derniers bouleversements, il semble de plus évident qu’au Gabon, contrairement à ce qui a pu être observé dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest, l’histoire ne s’oriente pas vers un transfert de pouvoir de la Françafrique vers la Tsarafrique et la Chinafrique, mais plutôt vers une restructuration de la Françafrique qui a jugé que son vieux canasson gabonais arrivait en fin de course et qu’il fallait mieux en changer… avant de risquer de se faire voler le pouvoir par Albert.

En observant de plus près les aventures de Pascaline, de « Brice la Malice » et de toute la nouvelle clique aux affaires gabonaises, l’avenir ne devrait pas tarder à nous confirmer si cette orientation de l’histoire est la bonne.

À suivre là encore…

La dernière information internationale de la semaine nous était rapportée, mardi, par France-Soir., qui nous parlait du « "Replicator Project", annoncé le 28 août dernier par la secrétaire à la Défense des États-Unis, Kathleen Hicks ». Le journal nous explique qu’il « s'agit d'une armée de drones intelligents et autonomes, prévue pour 2025 au plus tard ».

Concrètement, France-Soir observe que « l'objectif [des Américains] est clair et non dissimulé : contrer la puissance chinoise, alors que la menace d'une invasion pèse sur Taïwan. L’armée populaire de libération chinoise possédant l'avantage du nombre, que ce soit en soldats ou en équipements, les États-Unis ont [donc] voulu se mettre à niveau ».

France-Soir ajoute : « Animés par l'intelligence artificielle, ces robots devraient être capables d'accomplir de nombreuses tâches spécialisées, allant de la reconnaissance à la communication, en passant par la désignation de cible... et l'attaque ».

En somme, voilà une sage acquisition de la part de Captain America… il va en effet falloir un sacré paquet de drones autonomes tueurs pour espérer anéantir tous les soldats chinois poneys à tête de chien que voit Papy Zinzin… dont le fils est, pour rappel, soupçonné de collusion avec cette même vilaine Chine.

Une vraie histoire de fous sans queue ni tête ! .

Mais pas d’inquiétude ! Ce nouveau type d’armes n’a bien évidemment pas vocation à être utilisée – à aucun moment et sous aucun prétexte – contre des populations civiles. C’est absolument inenvisageable.

Et, puis l’extraordinaire manne financière actuellement allouée par un très large panel de pays dans le monde – permettant notamment à la France de battre tous ses records de vente d’armements (cf. RDA semaine du 24 juillet) – n’a pas non plus vocation à servir à produire ou acheter massivement ce type d’armes.

Ce n’est que pour Taïwan ou pour l’Ukraine !

Par exemple, il est irréalisable de voir un jour les Saoudiens, devenus experts en explosion de migrants éthiopiens à leur frontière avec le Yémen (Cf. RDA semaine du 21 août) – hésiter plus de quelques secondes avant de se payer ces nouveaux joujoux.

BRI et RAID en France n’auront de leurs côtés bien évidemment jamais l’envie non plus d’avoir recours à ces nouvelles technologies capables de traquer et de tuer leurs « terroristes » respectifs.

Aucun doute !

D’ailleurs avec l’arrivée de ces nouveaux joujoux totalement autonomes et reprogrammables à souhait, aurons-nous même encore besoin de la BRI et du RAID ?

Qui sait ?



ÉCONOMIE

 

Pour positiver un peu… jetons un coup d'œil à l’actualité économique.

Jeudi, France Info s’intéressait au « rapport publié jeudi 14 septembre par le collectif Nos services publics, et rédigé par une centaine d'agents du service public, de chercheurs et de citoyens ».

En substance, selon les conclusions de ce rapport, « les moyens des services publics augmentent depuis vingt ans moins rapidement que les besoins sociaux ». Pour Arnaud Bontemps, magistrat à la Cour des comptes et porte-parole du collectif interrogé par la chaîne d’info, « depuis quinze ans, on a une contrainte croissante sur les moyens, sur les dépenses des services publics, moins de fonctionnaires, moins d'impôts, qui créent un décalage croissant, un fossé ».

France Info isole le cas de trois services publics qui se sont écroulés face au secteur privé au cours des dernières années :

- La « santé [où] "un contournement du public par le privé" » est de plus en plus observé.

Pour Arnaud Bontemps (extrait vidéo), le problème de l’hôpital est que « le secteur privé, notamment les cliniques à but lucratif, se concentre sur la chirurgie, c'est-à-dire [sur] les actes qui sont très programmables et très rentables, on laisse [ainsi] à l'hôpital public les patients les plus précaires, les urgences et les soins les plus lourds, {comme] par exemple la réanimation ».

Au final, pour le magistrat, la France a basculé dans « un système avec deux modèles différents "selon qu'on a les moyens ou non de contourner le service public" ».

- La justice.

France Info observe que dans ce domaine « les effectifs des forces de sécurité ont augmenté de manière importante entre 2010 et 2020, en particulier dans la lutte contre l’immigration illégale (+31%) et dans le maintien de l’ordre public (+10%), alors qu’ils ont baissé de 10% dans la sécurité et la paix publiques ».

Conclusion, au regard de ces chiffres, la chaîne du service publique en conclue que « la sécurité du quotidien est délaissée ».

- L’éducation.

France Info note que « l’accumulation de lacunes structurelles [ont] significativement pesé sur l’attractivité du métier d’enseignant et, partant, la qualité du système éducatif ». La chaîne d'info observe aussi que « de plus en plus de parents se rabattent sur les écoles privées et les cours particuliers, mais il s'agit majoritairement des "familles favorisées" [puisque] la "part des enfants à fort capital culturel" dans les écoles privées sous contrat est passée de "29% en 2003 à 40% en 2021" ».

Pour le collectif à l’origine de ce rapport, dans l’enseignementn le « développement d'un service privé entraîne progressivement la transformation du service public en un service minimum et dégradé, et la perte progressive de sa vocation universelle ».

En un mot, en France, la qualité de l’enseignement reçu dépend de plus en plus de la classe sociale des parents de l’élève scolarisé.

En clair, la Macronie davossienne est en train (de finir) d’exploser le modèle social français.


Un peu comme dans l’industrie, où, mercredi, Marianne nous racontait l’incroyable histoire d’un « joyau de technologie tricolore : les turbines Arabelle, les plus puissantes du monde, équipant de très nombreuses centrales nucléaires à travers le monde ».

Le magazine nous rappelle que c’est « Emmanuel Macron qui avait autorisé en 2014 la vente [à Captain America] de [ces] très stratégiques turbines Arabelles, avant de décider de les racheter huit ans plus tard ».

Problème toutefois, Marianne rapporte que « selon Les Échos, le rapatriement sous pavillon français des activités nucléaires de General Electric est freinée par les sanctions américains liées à la guerre en Ukraine ».

En effet, dans son article daté du même jour, le journal économique note que ces turbines « équipent les réacteurs de conception russe en construction à l'international en Egypte, en Hongrie et en Turquie ». Du coup, selon une source proche du dossier qui s’est confiée au quotidien, vu qu’une « partie des technologies utilisées (…) appartient à General Electric, il y a un risque que General Electric décide de ne plus livrer en raison de sanctions américaines ».

Cependant, une autre source du journal assure que « le sujet des sanctions américaines fait l'objet de discussions entre les deux entreprises [française et états-unienne] mais il existe un chemin. Ce n'est pas un point bloquant pour la transaction. Celle-ci est toujours d'actualité », confie-t-il.

Les Échos nous rappellent au passage « {qu’]outre son intérêt pour la relance du nucléaire en France - ces fameuses turbines doivent équiper les six EPR2 qu' EDF doit construire – cette opération est [surtout] hautement symbolique pour l’Élysée », c’est-à-dire pour Emmanuel Macron, qui « est toujours critiqué, à droite comme à gauche, pour avoir autorisé cette cession » en 2014.

Voilà bien une critique injuste ! Après avoir vendu un énième fleuron national (ainsi que le savoir-faire qui l’accompagne) à Captain America, voilà que nos « alliés » traînent à présent la patte pour satisfaire leur obligé…

« En même temps », quel autre choix à notre Président ?.

De son côté, le ministre de l’Économie est intervenu dans les médias pour donner son point de vue sur l’actualité économique.

Dans les grandes lignes, Libération nous expliquait mardi qu’à « force de demander aux entreprises d’augmenter les salaires ou aux grands groupes de faire des gestes sur le pouvoir d’achat, Bruno Le Maire est affublé par les oppositions du sobriquet taquin Bruno demande ».

Or, Libé note que « cela lui plaît moyennement. On pourrait avoir un autre surnom, c’est "Bruno obtient . […] Je ne demande pas, j’obtiens, rétorqu[ait] le ministre de l’Économie sur LCI ce mardi 12 septembre, vantant tous les résultats à mettre à son crédit, comme le plafond à 1,99 euros sur le carburant ».

Bruno demande, Bruno obtient, Bruno dilate, Bruno en vacances, Bruno la Terreur avec les Russes… En bref, Bruno continue de blablater pour amuser la galerie.

Sur la scène économique internationale, un autre homme s’est démarqué cette semaine pour avoir dit tout haut ce qu’une grande partie des ultra-libéraux pensent tout bas.

Mercredi, Libération écrivait que, le 12 septembre, Tim Gurner, un « multi-millionnaire » australien « spécialisé dans le luxe et dirigeant du groupe immobilier Gurner Group, [a], lors d’une conférence sur l’immobilier de l’Australian Financial Review, (…) vertement critiqué l’attitude arrogante et la prétendue fainéantise des salariés depuis le Covid ».

En clair, Tim Gurner considère (extrait vidéo sous-titré) que « le problème que nous avons eu est que les gens ont décidé qu’ils ne voulaient plus travailler autant depuis le Covid, et ça, ça a eu un impact colossal sur la productivité. […] Ils ont été payés cher pour ne pas faire grand-chose ces dernières années et nous avons besoin que ça change ».

Pour cela, Tim Gurner pense que « le chômage doit bondir de 40-50 % », assurant vouloir voir « de la souffrance dans notre économie », afin « de rappeler aux gens qu’ils travaillent pour leur employeur, et non l’inverse ».

L’ultra-libéral esclavagiste considère notamment qu’il « y a eu un changement systématique avec des employés qui estiment que l’employeur a énormément de chance de les avoir, et non l’inverse. C’est cette dynamique qu’il faut changer », assure-t-il, avant d’ajouter : « Nous devons écraser cette arrogance, et ça doit se faire en faisant souffrir l’économie. »

Tim Gurner, cet Australien davossien qui a, jeudi, toujours selon Libé, finalement été « contraint de s’excuser après un retour de bâton planétaire ».

Plus discret Tim, bon sang ! Les gueux ont encore accès à internet, aux VPN et aux réseaux sociaux.

La dernière actualité économique de la semaine nous était contée, mardi, par Les Échos.

Le journal économique nous annonce que « les Rothschild scellent leurs adieux définitifs à la Bourse », avant de préciser qu’avec « ses alliés, la famille de David de Rothschild a racheté 95,65 % du capital de sa banque d'affaires, à l'issue de son OPA ».

Le quotidien explique que cette richissime et non moins influente famille « va maintenant procéder au retrait de la cote », puis précise que « les Rothschild, financés à hauteur de 450 millions d'euros par des prêts, se sont notamment assuré l'appui des Dassault, des Peugeot, des Wertheimer (propriétaires de Chanel) ou encore de la famille italienne Giuliani. Chacune va détenir 5,1 % du capital une fois Rothschild & Co retiré de la Bourse », ajoute le journal.

En somme, Les Échos indiquent que « c'est une étape importante, [selon] François Pérol, co-président du comité exécutif de la banque, [pour qui] une nouvelle phase de développement de la maison s'ouvre [avec cette] structure d'actionnariat privé [qui] sera plus adaptée à nos métiers de banque d'affaires, banque privée et capital-investissement ».

Traduction : les banques d’affaires n’ont plus vocation à s’appuyer sur des fonds boursiers et financiers… la seule puissance des multi-milliardaires et de leurs groupes suffisant à présent amplement à assurer les fonds propres de leurs structures.

C’est dire si certains grands de ce monde ce sont sympathiquement gavés au cours des dernières années et/ou que les temps qui viennent s’annoncent particulièrement chaotiques sur le terrain boursier, financier et bancaire.

Au final, les semaines se suivent et se ressemblent en matière d'économie, la grande révolution progressiste avance à vue d’œil.

 


MÉDIAS


 

Lundi, Alexis Haupt, philosophe et écrivain, publiait sur Twitter un passage de l’un de ses livres : Je pense donc je légifère : le Cogito citoyen. Dans cet extrait, l’écrivain décrit ce qu’il estime être le « Médiavers, [ce] monde fictif fabriqué et entretenu par les médias de masse et dans lequel les gens sont plongés à leur insu. Il s’agit d’une réalité médiatico-fictive, d’un monde parallèle, c’est la caverne de Platon du XXIe siècle ».

En clair, pour Alexis Haupt, les médias dominants « prétendent traquer les fausses informations alors qu'ils font vivre les gens dans [ce] Médiavers. Quel comble ! ».

Mercredi, Juan Branco réagissait à un tweet qui faisait remarquer que les vidéos (comme celle de BFM) montrant Emmanuel Macron conspué par le public du Stade de France la semaine dernière avaient étrangement disparu de la toile.

Pour Pure Médias, le site spécialiste… des médias, qui s’appuie sur un article de Libé, il ne s’agirait là que d’une question d’exclusivité des droits, même si à en croire Pure Médias, l’Élysée et TF1 n’auraient pas fait de demande de suppression. La faute reviendrait en réalité au « Digital Millennium Copyright Act", la loi encadrant les droits d'auteur aux Etats-Unis », qui aurait ainsi permis à une « requête signée [par] un certain Bastien Casalta, de l'entreprise TMG, au nom de World Rugby », de faire supprimer ces vidéos.

Pour Juan Branco, il n’y a rien d’étonnant à voir la disparition des traces de l’humiliation planétaire subie par le chef de l’État puisque l’avocat se souvient avoir déjà constaté que « la même technique piteuse avait été utilisée pour les images de M. Macron collant M. Mbappé » après la défaite de l’équipe de France de football en finale de la coupe du monde 2022.

Une « même technique piteuse » également observée durant la période Gilets Jaunes, dont il ne reste aujourd’hui plus sur internet qu’une très faible partie du contenu publié à l’époque.

En un mot, un vrai reset des images d'un passé qui fâche et tâche.

Ce même mercredi, Rudy Reichstadt, l’éminent maître à penser du fact-checking et personnage du Médiavers, partageait sur Twitter la publication d’un compte pro-Macron montrant un extrait du discours de Jean-Luc Mélenchon à Paris lors des commémorations des 50 ans de la mort de Salvador Allende, le président chilien assassiné lors du coup d’État d’Augusto Pinochet le 11 septembre 1973.

Le compte macroniste explique pourquoi il a publié les propos du gourou de la France Insoumise : « Le dérapage de trop ? », se demande-t-il, avant d’expliquer l’objet de sa colère : « Pour Mélenchon, "Macron et Borne ont le même visage bestial" que celui de Pinochet, de ceux qui ont fomenté l'assassinat de Salvador Allende et des Chicago Boys ».

En bref, pour ce compte pro-Lider Maximo, cette « analogie politique est immonde ».

De son côté, « Rudy pas toujours la vérité » se demandait s’il y avait vraiment « des gens qui pensent que comparer Emmanuel Macron et Elisabeth Borne à Pinochet soit la meilleure manière de rendre hommage à Allende et aux Chiliens victimes du coup d'État de 1973 ? ».

Le directeur de Conspiracy Watch considère que le discours de Mélenchon est à « la fois obscène pour eux et insultant pour l'intelligence de ceux à qui ces mots sont destinés ».

Et en matière d’intelligence, l’auteur du livre L’Opium des imbéciles sait de quoi il parle, tout comme en tant que fact-checkeur professionnel, il n’ignore pas l’importance de devoir toujours recontextualiser un extrait, surtout lorsqu’il est publié à des fins partisanes.

Qu’a donc dit exactement Mélenchon ce mardi à Paris ?

Le gourou de la France Insoumise a débuté son discours par des mots qui n’apparaissent pas dans l’extrait vidéo partagé par Rudy Reichstadt et par le compte macroniste : « Qu'on sache que la lutte contre Pinochet et le coup d'État de Pinochet n'étaient pas un événement folklorique survenant dans un coin de l'Amérique latine, de l'Amérique du Sud. C'était le jour et le moment où a commencé l'offensive néolibérale mondiale qui ensuite va donner Thatcher, qui ensuite va donner Blair, ensuite donner Schröder et ainsi de suite dans le monde entier. »

Ce n’est qu’à partir de là que l’extrait publié par le compte pro-Macron, celui-là même commenté par le directeur de Conspiracy Watch, débute : « C'est sur la base du coup d'État de Pinochet que les Chicago Boys ont pu commencer leurs expériences sur le dos du peuple chilien et que les ayant mené ensuite, elles ont été répandues dans le monde entier. Ce que nous sommes en train de célébrer, c'est le début de notre propre lutte contre cette politique et nous la continuons ici même contre ceux qui la prolongent, qui s'appellent Macron, qui s'appellent Borne, qui s'appellent comme ils veulent. Ils ont pour nous le même visage bestial. »

Macron et Borne ne sont ainsi cités qu’à la suite des Thatcher, Blair et Schröder, expliquant pourquoi la politique néolibérale menée par la Macronie s’inscrit pleinement dans la continuité de celle « commencée à Santiago » en 1973. Soit, au final, une réelle nuance par rapport à ce que le « maître de la vérification » laisse entendre.

Un discours et une liste qui ont du sens et qui sonnent juste dans la bouche de Jean-Luc Mélenchon, mais qui laissent toujours perplexes lorsqu’elles sont données par celui qui, à Marseille, en septembre 2018, avait déclaré qu’Emmanuel Macron était « le plus grand xénophobe qu’on ait »… avant de gentiment s’aplatir devant les caméras et l’intéressé quelques heures plus tard.

Des paroles aux actes, n’est donc pas toujours Allende qui veut… y compris au Chili, puisque jeudi, Marianne nous révélait que « 36 % des Chiliens justifieraient [désormais] le putsch du 11 septembre 1973… contre 16 % il y a encore dix ans ! Un pourcentage effarant », souligne le magazine, qui serait le « résultat d’un travail de sape méthodique de la part de la frange réactionnaire du pays ».

En définitive, rien de nouveau sous le soleil, comme le chantait déjà si bien Renaud en son temps : « le fascisme c'est la gangrène, à Santiago comme à Paris ».

 


DIVERS

 

Quelques brèves rapides pour conclure cette revue d’actu :

Lundi, L’Équipe indiquait que « Novak Djokovic [a] dominé Daniil Medvedev en finale de l'US Open et [a] décroché son 24e Grand Chelem ». Un record inégalé, « personne n'a[yant] jamais fait mieux », précise le quotidien sportif… qui oublie toutefois de mentionner que le Serbe a pu revenir cette année à l’US Open après avoir été interdit d’entrer sur le territoire américain en 2022, faute d’injection reçue contre le Covid.

Peut-être que le tennisman avait ce souvenir en tête au moment de prendre le micro, après sa victoire, lorsqu’il s’est adressé à la foule en chantant un morceau des Beastie Boys : « OK, tout le monde est prêt ? », a ainsi demandé le Serbe au public, avant d’entonner : « You gotta fight for your right… to party ! [Vous devez vous battre pour vos droits… de faire la fête !] ».

Djoko, à jamais le plus grand tennisman… sur et en dehors du terrain ?

- Mardi, RTL nous indiquait que « les deux derniers ouvrages de Bernard Cazeneuve plafonnent autour des 3.000 ventes. Le dernier livre de Marlène Schiappa fait rase-mottes avec seulement 216 ventes. Alors que l'ancien patron du PS Jean-Christophe Cambadélis n'a écoulé que cinq petits exemplaires de son dernier essai politique. »

Quelle surprise !

- Mercredi, Anonyme Citoyen nous rappelait que « depuis le 29 août, les véhicules non conformes (diesel d'avant 2015 et essence d'avant 2006) ne peuvent plus circuler à Londres à moins d'être taxés à auteur de 15[£] par jour sous peine d'une amende de 210€ ».

Le tweet montre une vidéo d’un fourgon tagué avec les pneus crevés, en train d’être remorqué. Anonyme Citoyen explique : « Alors que Londres déploie des fourgons équipés de caméras pour faire face à la destruction de centaines de caméras dans la zone à faibles émissions, ces derniers commencent également à être vandalisés par des "Blade Runners"»

Visiblement, à Londres aussi on n'est pas tant emballé que cela par les joujoux technologiques liberticides du nouveau monde...

Vers une Entende cordiale populaire ?

- Vendredi, l’avocat Juan Branco prenait à nouveau sa plume (numérique) sur Twitter : « Il s'appelle Christophe Dettinger. Il s'était opposé à mains nues à un gendarme pendant l'acte V des gilets jaunes. Il l'a payé de mois de prison et de dettes abyssales ».

Juan Branco poursuit : « Une cagnotte avait été créée pour "aider sa famille". La justice l'a annulée sur ordre du gouvernement, au motif qu'elle aurait incité à la commission de violences (sic) ».

Du coup, « Christophe Dettinger vous demande cette fois de l'aide pour pouvoir rouler en diesel et fumer des gitanes. Ça devrait passer », s’amuse Juan Branco.

En réalité, le commentaire ironique ajouté par le boxeur des Gilets Jaunes sur la page relative à sa nouvelle cagnotte est : « J'ai besoin d'une bonne caisse pour aller bosser et peut-être manger du homard. Merci à tous ! Force et honneur ».

De son côté, Juan Branco ponctuait son tweet en demandant à ses abonnés: « N'hésitez pas à partager et à donner ! ».
 

Quelle semaine d’actualité, quelle richesse, quel épuisement aussi à la suivre sans en perdre une miette…

À ce titre, comment ne pas refermer cette intense revue d’actu en retranscrivant une dernière fois ce qui ont certainement été les paroles les plus sages entendues cette semaine : « Je ne sais pas vous, mais moi je vais me coucher » !

Bon dimanche à tous les poneys à tête de chien !
 

  • Wolf Wagner, journaliste indépendant pour France-Soir

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