YouTube, bon élève de la protection de la "santé mentale et physique de la jeunesse" ?
Aux États-Unis, la protection de la "santé mentale et physique de la jeunesse" devient un enjeu majeur et les plaintes contre les réseaux sociaux pleuvent. Si bien que YouTube a décidé de prendre de l'avance en annonçant qu'elle allait limiter les "recommandations répétées" potentiellement négatives.
Les vidéos "qui comparent des caractéristiques physiques et en idéalisent certaines par rapport à d'autres, qui idéalisent des niveaux de forme physique ou des poids corporels spécifiques" ne seront plus suggérées aux adolescents de façon répétée, a annoncé la plateforme de vidéo de Google le jeudi 2 novembre. Cela s'appliquera d'abord aux États-Unis, puis dans d'autres pays à partir de 2024. Une mesure qui s'ajoute à la suppression de contenus relevant de l'incitation à la haine, du harcèlement ou des troubles alimentaires. La plateforme compte aussi augmenter la fréquence des rappels à faire des pauses ou à aller se coucher à destination des internautes de moins de 18 ans.
"Les adolescents sont plus susceptibles que les adultes de se forger une image négative d'eux-mêmes lorsqu'ils voient des messages répétés sur les normes idéales dans les contenus qu'ils consomment en ligne", a reconnu James Beser, un des responsables de la plateforme.
Cette prise de position est due à la vague de plaintes qui a frappé les réseaux sociaux ces derniers temps. Comme le rapporte l'AFP, la semaine dernière, plus de quarante États américains ont lancé des poursuites contre Meta, accusant ses applications Facebook et Instagram de nuire à la "santé mentale et physique de la jeunesse".
Selon les procureurs généraux, le géant des réseaux sociaux attire et retient l'attention des plus jeunes avec des fonctionnalités addictives, en sachant que les contenus et l'usage prolongé de ces applications causent des "dommages considérables" à leur santé. Des accusations similaires ont été formulées contre TikTok, interdit par de nombreuses organisations et l'État du Montana pour des raisons géopolitiques, mais aussi liées à la protection des enfants.
En mai dernier, Vivek Murthy, le médecin-chef des États-Unis, a alerté au sujet des "effets extrêmement nocifs" que peuvent avoir les réseaux sociaux, estimant qu'ils jouaient un rôle majeur dans la "crise nationale de la santé mentale des jeunes", et notamment celle des jeunes filles, plus vulnérables aux risques de cyber-harcèlement ou aux troubles de l'alimentation.
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