Le Monde se félicite d'un partenariat signé avec OpenAI
Mercredi 13 mars, Le Monde a annoncé avoir signé un accord de partenariat pluriannuel avec OpenAI. D'une part, il permettra à la société américaine d'utiliser librement les contenus du journal pour entraîner son intelligence artificielle ; d'autre part, les revenus du journal seront augmentés et les journalistes pourront utiliser ChatGPT.
C'est une première en France, et la direction du Monde entend ainsi ouvrir la voie. "Nous espérons que cet accord marquera un précédent pour notre secteur", écrivent Louis Dreyfus et Jérôme Fenoglio dans leur éditorial.
OpenAI pourra légalement aspirer tous les contenus du Monde (hors agences de presse et photos), et ChatGPT s'appuyer dessus pour répondre aux internautes. De quoi "améliorer sa pertinence grâce à un contenu récent et faisant autorité sur une large palette de sujets d’actualité et de prescriptions éditoriales", selon Le Monde. De l'autre côté, la contribution du journal sera explicitement mise en avant par les services d'OpenAI, avec "un logo, un lien hypertexte et le titre du ou des articles utilisés comme références". A priori, c'est gagnant-gagnant, d'autant que cela apportera au quotidien une "source significative de revenus supplémentaires" grâce aux droits voisins.
Le Monde cherche quand même à rassurer ses lecteurs, expliquant avoir augmenté sa charte d'éthique et de déontologie d'une partie sur l'intelligence artificielle : "Ce texte affirme notamment que les IA génératives ne peuvent être utilisées dans nos publications pour produire un contenu éditorial ex nihilo [à partir de rien — ndlr]. Elles ne peuvent pas non plus se substituer aux équipes éditoriales, qui forment le cœur de notre activité et de notre valeur. Notre charte autorise toutefois, dans des conditions strictement encadrées, le recours à l’IA générative comme outil d’assistance à la production éditoriale". Ceci étant dit, Louis Dreyfus et Jérôme Fenoglio ne cachent pas non plus leur enthousiasme, listant les potentiels usages de l'IA : "la mise au service du journalisme de la puissance de calcul de l’IA, le travail facilité, dans un temps raccourci, sur des données multiples dans le cadre d’enquêtes larges, la traduction de nos contenus écrits en format audio ou en langues étrangères".
Malgré tout, la direction promet de chérir "l'indépendance totale" de la rédaction, assurant que ce contrat de partenariat "n'entravera en rien la liberté d'enquête" des journalistes, ni sur le secteur de l'IA ni sur OpenAI. Que demande le peuple ?
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