Lazareff, le retour de la famille
Les temps ont changé, Internet est là et, il ne faut pas le nier, les journaux quotidiens ne peuvent se passer du net.
Mais la bonne façon de faire un journal, qu’il soit imprimé ou en ligne est la même.
Un journal doit être lu.
Pour qu’il soit lu, il faut un certain nombre de conditions:
- Qu’il s’adresse à tout le monde,
- Que ses articles soient complets et compréhensibles par tous,
- Qu’il donne sur un sujet l’ensemble des informations mais qu’il ne prenne pas parti,
Tout cela, je ne l’ai pas inventé, c’était la façon de faire de Pierre Lazareff .
C’était la façon de faire des articles de journalistes tels que Lucien Bodard, Joseph Kessel….
C’était la façon de diriger la rédaction de Charles Gombault, Sam Cohen, Roger Schropff, Robert Villers...
France-Soir, c’était le journal de ma famille, là où j’ai grandi. J’ai été atterré de le voir perdre sa notoriété, puis ses lecteurs puis enfin disparaître.
Depuis un certain temps, je lis de nouveau comme des millions de gens les articles de France-Soir sur Internet et je pense qu’ils sont dans la droite ligne de ce que je viens de dire. C’est pour cela que je souhaite que la famille Lazareff se retrouve avec lui.
Moi François, fils de Roger et neveu de Pierre, je suis né dans le journal, l’odeur de l’encre, les planches de théâtre, les micros et les caméras. En effet, toute ma famille proche -père, mère, oncle et tante- vivait dans et pour la presse, le théâtre, le cinéma, la radio et la télévision.
Dans l’immeuble du 100 rue Réaumur, la demeure historique de la FEP (France Édition et Publication, propriétaire de France-Soir et des autres journaux du groupe), j’avais un parent presque à chaque étage. Au second, mon oncle (qui est devenu mon tuteur à la mort de mes parents), Pierre Lazareff, Directeur général (et gérant) de France-Soir et de la FEP. Au troisième, mon père, Roger Féral (Féral est l’anagramme de Lazareff, sans le "za"), frère aîné de Pierre, rédacteur en chef de France-Soir et directeur des services spectacles. Au quatrième, Janine Féral, ma mère qui dirigeait (avec mon père) l’agence SCOOP qu’ils avaient créée et qui a donné naissance à l’expression "faire un scoop". Enfin, au cinquième, ma tante, Hélène Gordon-Lazareff, épouse de Pierre, créatrice et directrice du journal Elle.
Mon père, en plus de ses fonctions au quotidien, écrivait des pièces de théâtre, des romans, des chansons, des scénarios et des dialogues de films, produisait et animait son émission de télévision en direct tous les midis: Télé-Paris puis Paris-Club avec son complice Jacques Chabannes. Mon oncle Pierre écrivait également et s’occupait du théâtre Édouard VII pour aider son amie Claude Génia.
Devant tout ce monde littéraire, j’avais décidé, dès mes 10 ans que jamais je n’écrirais. Pourtant, à l’age de 15 ans, après la disparition de mes parents, j’ai créé un journal à mon école, L’Écho Richelieu puis à Louveciennes où j’habitais, j’ai lancé le journal de la MJC, Les Jeunes Loups, 2.000 exemplaires avec une couverture de Bernard Buffet…
Puis, après avoir enseigné l’informatique et la gestion à l’université Dauphine et dirigé des entreprises, j’ai fini ma carrière professionnelle en créant et dirigeant un journal sur ma passion, l’équitation et les sports équestres (attention, pas l’hippisme) dans l’ouest de la France: Ouest Équestre.
Le France-Soir de la grande époque était un journal qui sortait 8 éditions par jour, parfois 10. Ces éditions pouvaient être complètement différentes car Pierre désirait que ses lecteurs puissent être au courant des dernières informations importantes sans tarder. C’est ce qui se passe aujourd’hui avec le journal sur internet et c’est ce qu’il me plaît.
Enfin, Pierre avait 38 ans lorsqu’il a pris la direction de Défense de la France et en a fait le grand France-Soir, son équipe était du même âge! C’est également la même chose actuellement dans le France-Soir d’aujourd’hui: une équipe jeune et pleine d’allants. Je retrouve ma jeunesse!
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