Europe en crise : Vance sonne l'alarmante dérive des valeurs démocratiques
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Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité, le vice-président américain JD Vance a prononcé un discours percutant qui a marqué les esprits, s’écartant des thèmes traditionnels de sécurité pour se concentrer sur des critiques acerbes des politiques européennes, notamment en matière d’immigration, de liberté d’expression et de démocratie. Plutôt que de détailler la stratégie américaine sur des dossiers comme l’Ukraine, Vance a livré une charge contre les élites européennes, accusées de mépriser leurs peuples et de trahir leurs valeurs fondamentales. Avec une rhétorique sans équivoque, Vance a posé une question cruciale : l'Europe est-elle en train de s'éloigner de ses valeurs fondamentales ?
Analyse du discours
L'héritage des valeurs démocratiques en péril : dès le début de son intervention, Vance a exprimé son inquiétude face à ce qu'il considère comme un recul des valeurs démocratiques en Europe. « Ce qui m'inquiète, c'est la menace intérieure, le recul de l'Europe par rapport à certaines de ses valeurs les plus fondamentales », a-t-il déclaré. Le vice-président a évoqué des incidents récents où des tribunaux européens ont annulé des élections, soulignant que ces actions choquaient profondément les Américains, habitués à défendre ardemment leurs valeurs démocratiques.
En critiquant certaines décisions prises dans des pays européens, Vance a mis en avant des exemples concrets : l'annulation d'élections en Roumanie, les restrictions à la liberté d'expression en Suède et au Royaume-Uni, et la censure des réseaux sociaux. Il a rappelé que la démocratie ne se résume pas à des mots, mais à des actions. « Nous devons faire plus que parler de valeurs démocratiques, nous devons les vivre », a-t-il affirmé.
La liberté d'expression au cœur des préoccupations : dans son discours, Vance a particulièrement insisté sur l'importance de la liberté d'expression. Il a critiqué ce qu'il perçoit comme une tendance inquiétante à la censure en Europe, citant des exemples où des gouvernements ont réprimé des opinions divergentes sous prétexte de désinformation. « En Grande-Bretagne et dans toute l'Europe, la liberté d'expression, je le crains, est en recul », a-t-il averti.
Cette préoccupation s'est étendue aux États-Unis, où, selon lui, l'administration précédente a exercé des pressions sur les entreprises de médias sociaux pour qu'elles censurent certains contenus. Vance a promis que sous l'administration Trump, les États-Unis défendraient le droit de chacun à exprimer librement ses opinions, qu'on soit d'accord ou non.
Le défi de la migration de masse. Vance a également abordé la question épineuse de la migration, qu'il considère comme l'un des défis les plus urgents pour l'Europe. Il a souligné que la migration non contrôlée a été le résultat de décisions politiques conscientes et a lié certains incidents tragiques, comme l'attentat récent à Munich, à ces politiques migratoires. « Aucun électeur de ce continent ne s'est rendu aux urnes pour ouvrir les vannes à des millions d'immigrants non contrôlés », a-t-il affirmé.
Bien qu'il reconnaisse la complexité de la situation, Vance a insisté sur la nécessité pour les dirigeants européens de prêter une oreille attentive aux préoccupations de leurs électeurs concernant l'immigration.
- Un appel à l'écoute des citoyens : dans une conclusion poignante, Vance a exhorté les dirigeants européens à écouter leurs citoyens, à respecter leurs préoccupations et à ne pas les ignorer. « La démocratie repose sur le principe sacré que la voix du peuple compte », a-t-il déclaré. Il a cité le pape Jean-Paul II, rappelant aux dirigeants de ne pas avoir peur des opinions divergentes de leurs électeurs. Pour JD Vance, la véritable sécurité ne réside pas seulement dans les dépenses militaires ou les alliances stratégiques, mais dans la robustesse des valeurs démocratiques et la capacité des dirigeants à écouter et à représenter leur peuple. « Si nous refusons d'écouter cette voix, même nos combats les plus fructueux n'aboutiront qu'à très peu de choses », a-t-il conclu.
Un discours qui sonne comme un avertissement : l'Europe doit revisiter ses fondements démocratiques pour surmonter les défis actuels et futurs. Dans ce contexte, la voix des citoyens est plus cruciale que jamais.
Réactions
Ce discours a immédiatement déclenché l’ire des dirigeants européens engagés dans la construction d’une Europe fédérale, et le soutien des citoyens européens qui ne se retrouvent pas dans cette volonté des dirigeants d’agir contre leur volonté.
Les réactions positives sont venues principalement de figures et mouvements caractérisés comme populistes ou d’extrême droite par les médias mainstreams subventionnés – une habitude de ces médias pour tenter de détourner l’attention des lecteurs de ce discours qui reflète un position plus que claire du gouvernement des Etats-Unis qui ne saurait être entendu par la population européenne.
La présidente suisse, Karin Keller-Sutter, a vu dans ce discours « un plaidoyer pour la démocratie directe », partageant certaines des « valeurs libérales » exprimées. En Allemagne, Alice Weidel, leader de l’AfD, a qualifié le discours d’ « excellent », soulignant l’absence d’applaudissements des partis traditionnels et diffusant une vidéo sous-titrée en allemand, suggérant une préparation en amont. Et en France, Marion Maréchal, du Rassemblement national, a salué un « discours de vérité », tandis que Florian Philippot, président des Patriotes, a écrit sur X que Vance avait « pulvérisé l’UE » et dénoncé « toute la tyrannie de la putride Union européenne ». Sur les réseaux sociaux les citoyens ont pour la majorité salué ce discours de « bon sens ».
En revanche, les réactions négatives ont été vives parmi les dirigeants et élites européennes. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a jugé les critiques de Vance « pas acceptables », une remarque applaudie par l’assemblée. Le chancelier Olaf Scholz a « rejeté expressément » les propos de Vance, réaffirmant le « consensus » allemand sur le « mur pare-feu » contre l’extrême droite, héritage de l’expérience du national-socialisme. Le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, a déploré une vision américaine sans égard pour « les règles établies, le partenariat et la confiance mutuelle ». Le député ukrainien Oleksiy Goncharenko, présent à Munich, a décrit l’intervention comme une « humiliation totale » pour les Européens, reflétant un choc généralisé face à cette ingérence perçue dans les affaires européennes, notamment à l’approche des élections allemandes.
Thierry Breton, ancien commissaire, se faisant remarquer par un tweet à l’attention de JD Vance :
Bienvenue en Europe VP @JDVance
Avec tout le respect que je vous dois, dans l’Europe, la liberté d’expression est une valeur fondamentale de notre démocratie – elle n’est pas négociable. Elle ne l’a jamais été et ne le sera jamais.
La preuve ? Même les fausses nouvelles sont autorisées (malheureusement, parfois reprises par de hauts responsables américains) : L’UE/DSA n’a jamais annulé les élections, malgré les extrémistes d’extrême droite et @ElonMusk qui continuent de propager ce mensonge.
La DSA ne régule pas le contenu ; elle garantit #transparency qu'aucune plateforme – qu'elle soit chinoise, singapourienne, américaine ou européenne – ne puisse manipuler les algorithmes. Aux États-Unis, les entreprises étrangères respectent les lois américaines. Cela ne fait pas débat. En Europe, nous attendons le même comportement de la part des entreprises américaines. « Quand vous êtes à Rome, faites comme les Romains font. »
Xavier Azalbert, directeur de la rédaction de France-Soir répondait à ce post avec l’analyse suivante :
Dans quel monde orwellien vivez-vous ? Un monde où vous prévalez de double standards, un deux poids deux mesures, en toute impunité ?
Soyez réaliste M. Breton, les valeurs que vous défendez sont celles qui ont été vaincues aux USA, celles de vos soi-disant amis et défenseurs de la liberté d'expression qui ont en réalité capturé le système judiciaire pour kidnapper nos droits fondamentaux.
Vous devriez lire les sondages (ici, ici et ici) concernant l'évaluation de la confiance du peuple. Par vos actes, vos normes, vous avez contribué aux fractures clivantes qui existent entre le peuple et les techno-bureaucrates qui n'ont aucune idée du monde réel.
Robert Kennedy Jr nommé HHSGov avait déclaré sur France-Soir en 2022 : « résistez, résistez car quand ils ont le pouvoir, ils ne veulent jamais l'abandonner ». Il s'est battu avec acharnement pour récupérer le pouvoir afin de s'assurer, qu'avec des gens comme Elon Musk, Dr J Bhattacharya, que la transparence prévaudra, que les droits fondamentaux capturés seront récupérés et que les criminels qui ont contribué à cette cabale seront dûment sanctionnés.
Le bon sens est celui qui conduit les gens à combattre des gens comme vous afin de s'assurer qu'un jour vous serez tenus pour responsables des dommages et de la destruction auxquels vous avez contribué. Et surtout pour vous faire comprendre que vous nous devez transparence et responsabilité, et non l'inverse.
Si des personnes intelligentes et déterminées ont réussi à récupérer le pouvoir qui leur revient aux États-Unis, dans nos nations respectives en Europe, attendez-vous à ce que les gens résistent, résistent et accomplissent ce que le peuple américain a fait.
Si vous étiez vraiment pour la liberté d'expression et non celle qui donne à l'État des pouvoirs normatifs indus pour que les bureaucrates construisent leur base de pouvoir pour se protéger, alors vous favoriseriez un environnement où les informations correctes sont délivrées au peuple pour qu'il puisse prendre des décisions éclairées.
Votre définition de la liberté d'expression est qu'elle protège le peuple de savoir ce qui se trouve dans les contrats de vaccins ou d'envoyer des armes en Ukraine sans mandat ni peuple. C'est du bellicisme.
Votre mur de normes et de capture de la liberté est sur le point de s'effondrer. C'est un lent mais sûr broyage de vos murs protecteurs contre la démocratie.
Ne vous laissez pas tromper, un jour vous et votre complice devrez répondre de vos actes. Et cela viendra plus tôt que vous ne le pensez.
Le bon sens l'emportera sur vos actes impardonnables.
Afin de vous forger votre propre opinion, voici le discours complet traduit en français.
Merci à tous les délégués, sommités et professionnels des médias rassemblés, et merci tout particulièrement à notre hôte de la Conférence de Munich sur la sécurité d’avoir pu organiser un événement aussi incroyable. Nous sommes, bien sûr, ravis d’être ici.
L’une des choses dont je voulais parler aujourd’hui, ce sont bien sûr nos valeurs communes.
C’est formidable d’être de retour en Allemagne. Comme vous l’avez entendu tout à l’heure, j’étais ici l’année dernière en tant que sénateur des États-Unis. J’ai croisé le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy qui plaisantait en disant que nous avions tous les deux des postes différents l’année dernière de ceux que nous avons maintenant.
Mais il est désormais temps, dans nos pays, pour tous ceux qui ont eu la chance de se voir confier un pouvoir politique par nos peuples respectifs, de l’utiliser à bon escient pour améliorer leur vie. Et je tiens à dire que j’ai eu la chance, pendant mon séjour ici, de passer un peu de temps en dehors des murs de cette conférence au cours des dernières 24 heures. Et j’ai été très impressionné par l’hospitalité des gens alors qu’ils sont encore sous le choc de l’horrible attentat d’hier. La première fois que je suis venu à Munich, c’était avec ma femme, qui est ici avec moi aujourd’hui pour un voyage personnel. J’ai toujours aimé la ville de Munich et j’ai toujours aimé ses habitants.
Je tiens à dire que nous sommes très émus et que nos pensées et nos prières vont à Munich et à toutes les personnes touchées par le mal qui a été infligé à cette belle communauté. Nous pensons à vous, nous prions pour vous et il va de soi que nous vous soutiendrons dans les jours et les semaines à venir.
J’espère que ce n’est pas la dernière salve d’applaudissements que je recevrai. Mais nous sommes réunis à cette conférence, bien sûr, pour discuter de sécurité.
Habituellement, nous parlons des menaces qui pèsent sur notre sécurité extérieure et je vois de nombreux haut gradés réunis ici aujourd’hui. Mais alors que l’administration Trump est très préoccupée par la sécurité européenne et croit que nous pouvons parvenir à un règlement raisonnable entre la Russie et l’Ukraine, nous pensons également qu’il est important que l’Europe prenne des mesures importantes dans les années à venir pour assurer sa propre défense.
Car la menace qui m’inquiète le plus vis-à-vis de l’Europe n’est pas la Russie, ce n’est pas la Chine, ce n’est aucun autre acteur extérieur.
Et ce qui m’inquiète, c’est la menace de l’intérieur : le recul de l’Europe sur certaines de ses valeurs les plus fondamentales. Des valeurs partagées avec les États-Unis.
Or j’ai été frappé qu’un ancien commissaire européen puisse récemment s’exprimer à la télévision pour se réjouir que le gouvernement roumain annule une élection présidentielle. Il a averti que si les choses ne se déroulaient pas comme prévu, la même chose pourrait se produire en Allemagne également.
Ces déclarations cavalières sont choquantes pour les oreilles américaines.
Pendant des années, on nous a dit que tout ce que nous financions et soutenions l’était au nom de nos valeurs démocratiques communes. Tout — de notre politique envers l’Ukraine au numérique — est présenté comme une défense de la démocratie.
Mais lorsque nous voyons des tribunaux européens annuler des élections et de hauts fonctionnaires menacer d’en annuler d’autres, nous devons nous demander si nous nous imposons des normes suffisamment élevées. Et je dis « nous » parce que je crois fondamentalement que nous sommes dans la même équipe. Nous devons faire plus que parler de valeurs démocratiques. Nous devons les vivre maintenant, dans la mémoire vivante de beaucoup d’entre vous dans cette salle.
La guerre froide a opposé les défenseurs de la démocratie à des forces beaucoup plus tyranniques sur ce continent. Considérez le camp dans ce combat qui a censuré les dissidents, qui a fermé les églises, qui a annulé les élections : étaient-ils les gentils ? Certainement pas. Et Dieu merci, ils ont perdu la Guerre froide. Ils ont perdu parce qu’ils n’ont ni apprécié ni respecté tous les bienfaits extraordinaires de la liberté. La liberté de surprendre, de faire des erreurs, d’inventer, de construire. Il s’avère que l’on ne peut pas imposer l’innovation ou la créativité, tout comme on ne peut pas forcer les gens à penser, à ressentir ou à croire. Et ces deux choses sont sans aucun doute liées. Malheureusement, quand je regarde l’Europe aujourd’hui, on ne sait pas toujours très bien ce qui est arrivé à certains des vainqueurs de la Guerre froide.
Je regarde Bruxelles, où des commissars européens avertissent les citoyens qu’ils ont l’intention de fermer les réseaux sociaux en période de troubles civils dès qu’ils repèrent ce qu’ils ont jugé être, je cite, du « contenu haineux ».
Ou bien dans ce pays même, où la police a mené des descentes contre des citoyens soupçonnés d’avoir posté des commentaires antiféministes en ligne dans le cadre, je cite toujours, de la lutte contre la misogynie sur Internet.
Je me tourne vers la Suède, où le gouvernement a condamné il y a deux semaines un activiste chrétien pour avoir participé à des incendies de Corans, qui ont entraîné le meurtre de son ami. Comme l’a fait remarquer de manière effrayante le juge dans son affaire, les lois suédoises, censées protéger la liberté d’expression, n’accordent pas, et je cite, « un laissez-passer » pour faire ou dire n’importe quoi sans risquer d’offenser le groupe qui détient cette croyance.
Peut-être plus inquiétant encore, je me tourne vers nos très chers amis du Royaume-Uni, où le recul des droits de conscience a mis en péril les libertés fondamentales des Britanniques, en particulier des croyants. Il y a un peu plus de deux ans, le gouvernement britannique a accusé Adam Smith Connor, un kinésithérapeute de 51 ans et ancien combattant, du crime odieux d’avoir prié en silence pendant trois minutes à 50 mètres d’une clinique d’avortement. Il n’a gêné personne, n’a interagi avec personne ; il a simplement prié en silence. Après que les forces de l’ordre britanniques l’eurent repéré et lui eurent demandé pour quelle raison il priait, Adam a répondu simplement qu’il priait pour le fils qu’il aurait pu avoir avec son ex-petite amie et qu’ils avaient fait avorter des années auparavant.
Les agents sont restés de marbre et Adam a été reconnu coupable d’avoir enfreint la nouvelle loi gouvernementale sur les « zones tampons », qui criminalise la prière silencieuse et d’autres actions susceptibles d’influencer la décision d’une personne dans un rayon de 200 mètres autour d’un centre d’avortement. Il a été condamné à payer des milliers de livres de frais de justice à l’accusation.
J’aimerais pouvoir dire que c’était un hasard, un exemple unique et fou d’une loi mal écrite, promulguée contre une seule personne — mais non.
En octobre dernier, il y a quelques mois à peine, le gouvernement écossais a commencé à distribuer des lettres aux citoyens dont les maisons se trouvaient dans des zones dites « d’accès sécurisé », les avertissant que même la prière privée chez eux pouvait constituer une infraction à la loi. Naturellement, le gouvernement a exhorté les lecteurs à signaler tout citoyen soupçonné de crime d’opinion en Grande-Bretagne et dans toute l’Europe.
La liberté d’expression, je le crains, est en recul.
Et dans un souci d’humour, chers amis, mais aussi dans un souci de vérité, je serai prêt à admettre que parfois, les voix les plus fortes en faveur de la censure ne viennent pas d’Europe mais de mon propre pays — où l’administration précédente a menacé et intimidé les réseaux sociaux pour qu’ils censurent ce qu’elle appelait la désinformation. La désinformation, comme par exemple l’idée que le coronavirus s’était probablement échappé d’un laboratoire en Chine. Notre propre gouvernement a encouragé les entreprises privées à faire taire les personnes qui osaient dire ce qui s’est avéré être une vérité évidente.
Je viens donc ici aujourd’hui non seulement avec une observation, mais aussi avec une proposition. L’administration Biden semblait prête à tout pour faire taire les gens qui exprimaient leur opinion : l’administration Trump fera exactement le contraire. Et j’espère que nous pourrons travailler ensemble à Washington.
Il y a un nouveau shérif en ville.
Sous la direction de Donald Trump, nous pouvons être en désaccord avec vos opinions, mais nous nous battrons pour défendre votre droit de les exprimer sur la place publique. Êtes-vous d’accord ? Nous en sommes au point où la situation est devenue si critique qu’en décembre dernier, la Roumanie a carrément annulé les résultats d’une élection présidentielle sur la base des vagues soupçons d’une agence de renseignement et des énormes pressions de ses voisins continentaux.
Si j’ai bien compris, l’argument était que la désinformation russe avait infecté les élections roumaines. Mais je demanderais à mes amis européens de prendre du recul : vous pouvez penser qu’il est mal que la Russie achète des publicités sur les réseaux sociaux pour influencer vos élections. Nous le pensons également. Vous pouvez même le condamner sur la scène mondiale. Mais si votre démocratie peut être détruite avec quelques centaines de milliers de dollars de publicité numérique provenant d’un pays étranger, alors c’est qu’elle n’était pas très solide au départ.
La bonne nouvelle, c’est que je pense que vos démocraties sont nettement moins fragiles que ce que beaucoup de gens craignent apparemment.
Et je pense fondamentalement que permettre à nos citoyens d’exprimer leur opinion les rendra encore plus forts.
Ce qui, bien sûr, nous ramène à Munich — où les organisateurs de cette conférence ont interdit aux législateurs représentant les partis populistes de gauche et de droite de participer à ces conversations.
Or là encore, nous ne sommes pas obligés d’être d’accord avec tout ou partie de ce que les gens disent, mais lorsque des personnes, lorsque des dirigeants politiques représentent une circonscription importante, il nous incombe au moins de dialoguer avec eux. Or pour beaucoup d’entre nous, de l’autre côté de l’Atlantique, tout cela ressemble de plus en plus à de vieux intérêts bien établis qui se cachent derrière des mots hideux de l’ère soviétique tels que désinformation et mésinformation, et qui n’aiment tout simplement pas l’idée que quelqu’un ayant un point de vue différent puisse exprimer une opinion différente ou, Dieu nous en préserve, voter différemment ou, pire encore, gagner une élection.
Nous sommes à une conférence sur la sécurité.
Et je suis sûr que vous êtes tous venus ici prêts à parler de la manière exacte dont vous comptez augmenter les dépenses de défense au cours des prochaines années, conformément à un nouvel objectif que vous vous êtes fixé. Et c’est très bien car, comme le président Trump l’a clairement indiqué, il estime que nos amis européens doivent jouer un rôle plus important dans l’avenir de ce continent.
Nous ne pensons pas que vous entendiez bien ce terme de partage du fardeau — mais nous pensons qu’il est important, dans le cadre d’une alliance commune, que les Européens prennent le relais pendant que l’Amérique se concentre sur les régions du monde qui sont en grand danger. Mais laissez-moi également vous demander comment vous allez même commencer à réfléchir aux questions budgétaires si nous ne savons pas ce que nous défendons en premier lieu ?
J’ai eu de très nombreuses conversations intéressantes avec beaucoup de personnes réunies ici dans cette salle. J’ai beaucoup entendu parler de ce dont vous avez besoin pour vous défendre — et, bien sûr, c’est important. Mais ce qui m’a semblé un peu moins clair, et certainement à de nombreux citoyens européens, c’est la raison exacte pour laquelle vous vous défendez : quelle est la vision positive qui anime ce pacte de sécurité partagé que nous considérons tous comme si important ? Or je crois profondément qu’il n’y a pas de sécurité si vous avez peur des voix, des opinions et de la conscience qui guident votre propre peuple.
L’Europe est confrontée à de nombreux défis, mais la crise à laquelle ce continent est actuellement confronté, la crise à laquelle nous sommes tous confrontés ensemble, je crois, est une crise que nous avons nous-mêmes provoquée. Si vous craignez vos propres électeurs, l’Amérique ne peut rien faire pour vous. D’ailleurs, vous ne pouvez rien faire non plus pour le peuple américain qui m’a élu et qui a élu le président Trump. Vous avez besoin de mandats démocratiques pour accomplir quoi que ce soit de valable dans les années à venir. N’avons-nous rien appris ? Que les mandats faibles produisent des résultats instables ? Mais il y a tant de choses utiles qui peuvent être accomplies avec le type de mandat démocratique qui, je pense, viendra d’une plus grande écoute des voix de vos citoyens.
Si vous voulez profiter d’économies compétitives, si vous voulez profiter d’une énergie abordable et de chaînes d’approvisionnement sûres, alors vous avez besoin de mandats pour gouverner, car vous devez faire des choix difficiles pour profiter de toutes ces choses. Nous le savons très bien en Amérique : on ne peut pas obtenir un mandat démocratique en censurant ses adversaires ou en les mettant en prison, qu’il s’agisse du chef de l’opposition, d’un humble chrétien en train de prier ou d’un journaliste qui tente de rapporter l’actualité.
On ne peut pas non plus en obtenir un en ignorant son électorat de base sur des questions aussi centrales que celle de savoir qui peut faire partie de notre société commune.
Et de tous les défis urgents auxquels sont confrontés les pays représentés ici, je crois qu’il n’y a rien de plus urgent que l’immigration de masse.
Aujourd’hui, près d’une personne sur cinq vivant dans ce pays est venue de l’étranger. C’est bien sûr un record historique. C’est un chiffre similaire, d’ailleurs, aux États-Unis, également un record historique. Le nombre d’immigrés entrés dans l’Union en provenance de pays non membres de l’Union a doublé rien qu’entre 2021 et 2022. Et bien sûr, il a encore augmenté depuis.
Et nous connaissons cette situation. Elle ne vient pas de nulle part. C’est le résultat d’une série de décisions conscientes prises par des politiciens de tout le continent et d’autres à travers le monde sur une période d’une décennie. Nous avons vu les horreurs engendrées par ces décisions hier dans cette ville même. Je ne peux pas en parler sans penser aux terribles victimes qui ont vu une belle journée d’hiver à Munich gâchée. Nos pensées et nos prières les accompagnent et les accompagneront toujours.
Mais pourquoi cela s’est-il produit ? C’est une histoire terrible, mais que nous avons entendue bien trop souvent en Europe et, malheureusement, bien trop souvent aussi aux États-Unis. Un demandeur d’asile, souvent un jeune homme d’une vingtaine d’années, déjà connu de la police, fonce dans une foule avec sa voiture et détruit une communauté. Combien de fois devrons-nous subir ces revers épouvantables avant de changer de cap et de donner une nouvelle direction à notre civilisation commune ? Aucun électeur de ce continent n’est allé aux urnes pour ouvrir les vannes à l’entrée non contrôlée de millions d’immigrés.
Les Anglais ont voté pour le Brexit. Que vous soyez d’accord ou non, ils ont voté pour. Et de plus en plus, partout en Europe, les gens votent pour des dirigeants politiques qui promettent de mettre fin à une immigration incontrôlée. Il se trouve que je partage bon nombre de ces préoccupations mais vous n’êtes pas obligé d’être d’accord avec moi. Je pense simplement que les gens se soucient de leur foyer, de leurs rêves, de leur sécurité et de leur capacité à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants.
Et ils sont intelligents. Je pense que c’est l’une des choses les plus importantes que j’ai apprises au cours de mon bref passage en politique.
Contrairement à ce que l’on peut entendre à Davos, les citoyens de tous nos pays ne se considèrent généralement pas comme des animaux éduqués ou comme des rouages interchangeables d’une économie mondiale. Et il n’est guère surprenant qu’ils ne veuillent pas être ballotés ou impitoyablement ignorés par leurs dirigeants. C’est le rôle de la démocratie de trancher ces grandes questions par les urnes. Je crois que rejeter les gens, rejeter leurs préoccupations ou, pire encore, fermer les médias, interrompre les élections ou exclure les gens du processus politique ne protège rien. En fait, c’est le moyen le plus sûr de détruire la démocratie. S’exprimer et exprimer ses opinions n’est pas une ingérence électorale, même lorsque les gens expriment des opinions en dehors de votre propre pays, et même lorsque ces personnes sont très influentes.
Et croyez-moi, je dis cela avec humour, si la démocratie américaine peut survivre à dix ans de réprimandes de Greta Thunberg, vous pouvez survivre à quelques mois d’Elon Musk. Mais ce à quoi aucune démocratie, qu’elle soit allemande, américaine ou européenne, ne survivra, c’est de dire à des millions d’électeurs que leurs pensées et leurs préoccupations, leurs aspirations, leurs demandes d’aide sont invalides ou ne méritent même pas d’être prises en considération. La démocratie repose sur le principe sacré que la voix du peuple compte. Il n’y a pas de place pour les cordons sanitaires. Soit vous défendez le principe, soit vous ne le faites pas.
Le peuple européen a une voix. Les dirigeants européens ont le choix.
Je suis fermement convaincu que nous n’avons pas à avoir peur de l’avenir. Vous pouvez accepter ce que votre peuple vous dit, même si c’est surprenant, même si vous n’êtes pas d’accord. Et si vous le faites, vous pouvez affronter l’avenir avec certitude et confiance, en sachant que la nation vous soutient tous. C’est là, pour moi, que réside la grande magie de la démocratie. Elle ne se trouve pas derrière les murs en pierre épaisse de ces bâtiments ou ces beaux hôtels. Elle ne se trouve même pas dans les grandes institutions que nous avons construites ensemble en tant que société partagée.
Croire en la démocratie, c’est comprendre que chacun de nos citoyens a de la sagesse et une voix. Et si nous refusons d’écouter cette voix, même nos combats les plus fructueux n’aboutiront à rien. Comme l’a dit un jour le pape Jean-Paul II, qui est à mon avis l’un des plus grands défenseurs de la démocratie sur ce continent ou ailleurs : n’ayez pas peur. Nous ne devons pas avoir peur de notre peuple, même lorsqu’il exprime des opinions qui ne sont pas en accord avec ses dirigeants. Merci à tous. Bonne chance à vous tous. Que Dieu vous bénisse.
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