Réarmement ou désarmement ? BonSens.org secoue l’UE et s'engage pour la paix !


Résumé : L’association française BonSens.org a saisi la Médiatrice Européenne contre la Commission Européenne et Ursula von der Leyen, contestant le plan « REARM Europe », adopté le 6 mars 2025, qui mobilise 800 milliards d’euros pour renforcer l’UE militairement et soutenir l’Ukraine.
Après avoir alerté l’AIEA sur une possible violation du TNP par la France, BonSens.org critique ce plan. Les déclarations du ministre français Éric Lombard, qui propose de mobiliser l’épargne privée (comme le Livret A) pour financer la défense, suscitant des craintes de ponction. Soutenue par un sondage France-Soir/BonSens.org (12 mars 2025) montrant que seuls 14 % soutiennent plus d’aide à l’Ukraine et 74 % craignent une guerre nucléaire, l’association plaide pour la paix. Une trêve de 30 jours entre l’Ukraine et la Russie offre une alternative. Face à une défiance massive envers Macron (96 % désapprouvent la direction qu’il donne au pays) et l’UE (69 % la jugent corrompue), cette démarche citoyenne pourrait inspirer des députés de tous les pays européens qui contestent le réarmement.
« REARM Europe » ou « DISARM Europe » ?
BonSens.org interpelle la Médiatrice Européenne sur le plan « REARM Europe » : une démarche citoyenne pour la paix face à un réarmement contesté
Dans un communiqué, l’association française BonSens.org annonce avoir saisi la Médiatrice Européenne avec une plainte pour mauvaise administration contre la Commission Européenne et sa présidente, Ursula von der Leyen, concernant le plan « REARM Europe ». Ce plan, présenté le 4 mars 2025 et adopté lors du sommet européen du 6 mars, prévoit une mobilisation massive de 800 milliards d’euros pour renforcer les capacités militaires de l’Union Européenne (UE) et soutenir l’Ukraine face à la Russie. BonSens.org, qui avait déjà alerté l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) sur une possible violation du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) par la France, intensifie ses efforts pour promouvoir la paix en contestant la légalité et la légitimité de cette initiative.
Un plan controversé et des déclarations ambiguës sur l’épargne française
Le plan « REARM Europe » intervient dans un contexte de tensions géopolitiques exacerbées par la guerre en Ukraine et les déclarations alarmistes de responsables européens. En France, le ministre de l’Économie, Éric Lombard, a ajouté une dimension nationale à ce projet en évoquant, le 12 mars 2025, une mobilisation de l’épargne privée pour financer l’effort de défense. Lombard a déclaré au Sénat : « Nous allons effectivement mobiliser l’épargne privée comme le Livret A ou d’autres produits d’épargne. Les Français doivent participer à cet effort… ». Cependant, il a nuancé cette position en écartant l’idée d’un livret dédié, précisant : « Je ne suis pas sûr qu’un livret dédié soit une solution puisqu’il y a déjà beaucoup d’outils d’épargne qui existent ». Cette proposition, qui vise à réorienter des fonds comme le Livret A vers la défense sans augmenter la dette publique, a suscité des inquiétudes parmi les citoyens, nombreux à craindre une ponction indirecte sur leurs économies personnelles pour financer une guerre qu’ils ne soutiennent pas pleinement. Ponction qui viendrait en plus des impôts bien sur.
BonSens.org voit dans ces déclarations un dépassement des compétences nationales et européennes, arguant que ni la Commission Européenne ni le gouvernement français n’ont démontré une menace directe de la Russie contre un État membre de l’UE justifiant une telle mobilisation. L’association demande à la Médiatrice Européenne d’examiner si ce plan respecte les traités européens (notamment les articles 42 TUE et 122 TFUE) et si les propos de von der Leyen, comme ceux du 27 février 2025 présentant la Russie comme une « menace existentielle », relèvent d’une propagande de guerre contraire au Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et à la résolution 110 de l’ONU.
Les Français plébiscitent la paix, selon un sondage France-Soir/BonSens.org
Cette démarche s’appuie sur un sentiment populaire largement partagé en France. Un sondage exclusif réalisé par France-Soir et BonSens.org, publié le 12 mars 2025 sous le titre « les Français disent stop à l’Europe et à la guerre : Macron seul contre tous », révèle une profonde défiance envers les politiques belliqueuses. Basé sur un échantillon de 1 200 personnes interrogées le 27 février 2025, ce sondage montre que seuls 14 % des Français souhaitent une augmentation de l’aide à l’Ukraine, tandis que 54 % privilégient les intérêts nationaux et 74 % perçoivent, dans l’état actuel des choses, un risque probable ou certain de guerre nucléaire mondiale. Par ailleurs, 55 % considèrent que la France ne devrait pas envoyer d’armes dans des pays en guerre et 73% rejettent l’idée d’envoyer des troupes françaises en Ukraine. Ces chiffres traduisent une France inquiète, lassée des engagements internationaux coûteux et tournée vers la désescalade, en contraste flagrant avec les discours belliqueux d’Emmanuel Macron et d’Ursula von der Leyen.
Une fenêtre pour la paix : un cessez-le-feu de 30 jours en discussion ?
Face à cette montée des tensions, l’idée d’un cessez-le-feu temporaire entre l’Ukraine et la Russie gagne du terrain. Des diplomates européens et russes, cités dans des rapports confidentiels relayés par Reuters le 10 mars 2025, évoquent une proposition de trêve de 30 jours pour permettre des pourparlers. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, aurait déclaré : « nous sommes prêts à une pause si l’Occident cesse de nous diaboliser et accepte de négocier sans ultimatum ». De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, lors d’une interview sur CNN le 11 mars, a nuancé : « un cessez-le-feu est possible, mais pas au prix de notre souveraineté. La Russie doit prouver sa bonne foi ». Poutine ayant juste donné son aval à cette initiative, elle pourrait poser les bases d’une alternative concrète au réarmement massif prôné par « REARM Europe », répondant ainsi aux aspirations pacifistes des Français et d’autres Européens.
Une démarche citoyenne face à des institutions discréditées
La plainte de BonSens.org s’inscrit dans une série d’actions menées par l’association pour défendre les intérêts des populations face à des institutions perçues comme déconnectées. Dans la seconde partie de l’analyse du même sondage France-Soir/BonSens.org publié avec le titre « Macron rejeté, dette décriée, démocratie réclamée : le peuple veut le pouvoir », montre que 72 % des Français ne sont pas d’accord avec la manière dont Macron gère le pays et seuls 4% pensent qu’il mène le pays dans la bonne direction. Cette défiance, couplée à une perte de confiance dans l’UE perçue comme trop corrompue par 69 %, pousse des citoyens à agir là où les gouvernements échouent à représenter leurs aspirations – 76 % estimant que le gouvernement n’agit pas dans l’intérêt de la population.
Cette initiative pourrait inspirer d’autres pays ou acteurs européens. En Roumanie, pays en proie à une crise démocratique suite à la décision de la Cour Constitutionnelle d’invalider la candidature de Georgescu le candidat arrivé en tête aux élections de 2024 – avant que ces élections ne soient annulées sur soupçons d’ingérence étrangère déclarée sans preuve comme étant d’origine russe. Cependant, devant ce qui est perçu comme une ingérence de l’UE ou de la France dans le processus démocratique Roumain, certains députés, comme ceux du parti AUR/POR, qui ont dénoncé un « coup d’État électoral » pourraient se joindre à de telles démarches. Contestant un réarmement qu’ils jugent inutile face à une menace russe non avérée, ces élus privilégient la souveraineté et la paix sur les ambitions militaristes de Bruxelles. Une coalition transnationale de citoyens et de politiques dissidents pourraient ainsi émerger pour contrer « REARM Europe » et promouvoir « DISARM Europe » pour une désescalade.
Vers une Europe de la paix ou de la guerre ?
En saisissant la Médiatrice Européenne, BonSens.org ne se contente pas de critiquer ; elle propose une réflexion sur les valeurs fondatrices de l’UE – paix, démocratie, proportionnalité – face à un plan qui, selon elle, les trahit. Alors que les Français appellent à la paix et que des opportunités comme un cessez-le-feu de 30 jours se dessinent, cette démarche citoyenne met la pression sur des institutions en crise de légitimité. Reste à voir si la Médiatrice Européenne donnera suite et si d’autres voix, en Europe et au-delà, amplifieront cet élan pour éviter une escalade aux conséquences imprévisibles.
« REARMER l'Europe » ou « DISARMER l'Europe » ? C'est la question.
BonSens.org ne désarmera pas dans son engagement pour la paix et la défense de la transparence et des droits fondamentaux
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