Pollution informationnelle : quand médias et prétendus fact-checkers altèrent la qualité de l’information

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 14 mars 2025 - 13:00
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La pollution informationnelle
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France-Soir, IA
Pollution informationnelle : Quand médias et prétendus fact-checkers altèrent la qualité de l’information
France-Soir, IA

Résumé : En ce 14 mars 2025, la pollution informationnelle, exacerbée par les narratifs biaisés des médias traditionnels et des IA génératives, menace la démocratie et la santé publique. Les médias traditionnels, dépendants de subventions (centaines de millions d’euros en 2022) et d’industriels proches du pouvoir (Bouygues, Niel), relaient des agendas officiels, comme l’admet Céline Pigalle (ex-BFMTV).

Des cas comme l’erreur sur Martin Bouygues (2015) ou le Covid (narratifs sur les vaccins et leur origine) illustrent ce manque de rigueur. L’officine Conspiracy Watch, dirigée par Reichstadt, amplifie cette pollution en ciblant les dissidents sous couvert de fact-checking. Conséquences : défiance accrue et autonomie décisionnelle réduite.

Solutions : réformer les subventions, diversifier les propriétaires médiatiques, sanctionner les biais via un organe citoyen, et soutenir des initiatives comme BonSens.org.

Seule une mobilisation citoyenne pour la transparence peut restaurer une information saine, essentielle à une société éclairée.

 

ANALYSE

« Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui de publicitaire ou de propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs » : voilà l’un des dix devoirs des journalistes énoncés par la Charte de Munich (1971).

Avec la digitalisation de nos rapports sociaux et l’horizontalisation de ceux-ci par des applications (APP) et plateforme en ligne, ce devoir est progressivement noyé dans une pollution informationnelle. Ces dernières années, des lobbies se sont créés une nouvelle place dans l’écosystème médiatique. Une opportunité a ainsi été créée pour des propagandistes d’offrir des services de diffuser de la propagande et blanchiment d’influence sous couvert d’activité prétendument journalistique. Le lobby « Conspiracy Watch » et le lobbyiste Reichstadt sont devenus un symbole emblématique de ce phénomène en France. Les médias traditionnels et lobbies font finalement bloc pour mélanger propagande, trafic d’influence, biais et information.

Le « fact-checking » peut être une tentative de générer des profits en présentant des informations biaisées comme vérifiées – un phénomène qui évoque la manière dont Pfizer a cherché à faire passer une thérapie génique expérimentale pour un vaccin classique.  Un vision plus imagée serait de dire que le « fact-checking », c’est tenter de réaliser des profits en faisant passer de la viande de cheval pour de la viande de bœuf »

Cette pratique récente a engendré, pour les journalistes et l’information que nous consommons, des désagréments comparables à ceux provoqués par l’insertion frauduleuse de viande de cheval dans des plats préparés de l’industrie agroalimentaire en 2013.

C’est, en somme, le rôle d’entités, que certains qualifient d’officines, comme Conspiracy Watch : prendre un contenu médiatique produit par un journaliste, le mélanger à sa propre propagande, puis présenter/étiqueter ce mélange frauduleux comme une authentique production journalistique. Le problème, c’est que la viande de cheval n’est pas de la viande de bœuf, et que lorsque les produits que nous consommons sont pollués, la confiance se perd entraînant une baisse de la consommation. 

A force de ne plus être à cheval sur les devoirs des journalistes, beaucoup d’Européens ont effectivement perdu confiance dans la lasagne de l’information produite de manière industrielle par les grands médias. Ainsi, le titre de cet article aurait pu être 

« quand les medias et auto-proclamés fact-checkers mettent de la viande de cheval dans la lasagne de l'information » !

 
Le concept revisité de la pollution informationnelle

La pollution informationnelle ne se limite pas aux réseaux sociaux ou aux sites déclarés conspirationnistes. Les médias traditionnels, souvent perçus comme des garants de la vérité, y participent également par leur manque de rigueur, leurs biais systémiques et leur dépendance aux narratifs officiels. Ce phénomène s’explique par des mécanismes tels que le biais de confirmation, les pressions économiques et les liens étroits avec le pouvoir, qui compromettent leur rôle de contre-pouvoir, tel que défini par la Charte de Munich de 1971. Cette charte exige des journalistes qu’ils recherchent la vérité, vérifient leurs sources et évitent toute collusion avec les pouvoirs politiques ou économiques – des obligations fréquemment ignorées.

Un exemple marquant est l’annonce erronée de la mort de Martin Bouygues en février 2015. Plusieurs médias, dont Le Point et BFMTV, ont repris une dépêche de l’AFP annonçant le décès de l’industriel sans en vérifier l’exactitude de l’information. Ce cas révèle un évident biais de confirmation : pressées par la course à l’audience et confiantes dans la prétendue fiabilité de l’AFP, les rédactions n’ont pas cherché à confirmer si Bouygues était toujours en vie. Cette précipitation a pollué l’espace médiatique avec une fausse information, corrigée tardivement, mettant en lumière une faille dans les standards journalistiques de l’AFP, largement financée par des fonds publics.

 
Les médias traditionnels et leurs liens insidieux avec le pouvoir

La pollution informationnelle au sein des médias traditionnels est aggravée par leurs relations symbiotiques avec les sphères politiques et économiques. En France, les grands groupes médiatiques (TF1, France Télévisions, Le Monde, etc.) appartiennent souvent à des industriels proches du pouvoir (Bouygues, Arnault, Niel) ou dépendent de subventions publiques. En 2022, selon le ministère de la Culture, les aides directes à la presse atteignaient plusieurs centaines de millions d’euros, auxquelles s’ajoutaient des exonérations fiscales. Bien que destinées à garantir la pluralité, ces subventions engendrent une dépendance financière qui compromet l’indépendance éditoriale.

« Il ne faut pas trop aller à l’encontre de la parole officielle, 
sous peine de fragiliser un consensus social » déclare Cecile Pigalle durant la crise covid.

Céline Pigalle, ancienne directrice de BFMTV et directrice de l’information à Radio France, a reconnu en 2021, dans une interview au Monde, que les médias pratiquent un « renvoi d’ascenseur » envers les autorités : « Quand on a besoin d’une information exclusive, on sait qu’il faut parfois relayer le narratif officiel sans trop le questionner. » Ce mécanisme d’obéissance implicite altère l’information en alignant les contenus sur les agendas politiques plutôt que sur la recherche de la vérité. La couverture de la crise des Gilets jaunes (2018-2019), souvent réduite à un mouvement violent sans analyse de ses causes sociales, illustre cette soumission au discours gouvernemental.

La Charte de Munich impose une séparation stricte entre journalisme et pouvoir. Pourtant, les subventions et les liens personnels – tels que les dîners entre patrons de presse et ministres – produisent un effet de pollution : les médias se transforment en relais d’une propagande discrète, privilégiant les versions officielles au détriment d’une investigation indépendante.

 

L’origine du Covid : un narratif biaisé par des experts non indépendants

Le débat sur l’origine du SARS-CoV-2 illustre comment la pollution informationnelle peut découler d’un consensus artificiel imposé par des experts liés à des intérêts particuliers. Initialement, la thèse zoonotique (transmission par un animal) a été défendue par l’OMS et des virologues tels que Peter Daszak, président d’EcoHealth Alliance. Or, Daszak avait financé des recherches sur les coronavirus à Wuhan, un conflit d’intérêt qu’il n’a pas révélé lors de son implication dans l’enquête de l’OMS en 2021. Cette opacité a faussé le narratif officiel, rejetant l’hypothèse d’une fuite de laboratoire sans un débat scientifique ouvert.

Jean-Jacques Laffont, économiste spécialiste de la théorie des incitations, aurait pu analyser ce phénomène comme un problème d’asymétrie d’information : incités par des financements ou des pressions institutionnelles, les experts uniformisent leur discours pour protéger leurs intérêts. Cette homogénéisation s’est accompagnée de mesures contre les dissidents. 

Des chercheurs comme Luc Montagnier, qui suggérait une origine artificielle, ont été marginalisés, tandis que des articles scientifiques, tels celui de The Lancet en février 2020, ont qualifié toute hypothèse alternative de conspirationniste sans preuves concluantes. Sur X, la suspension de comptes sceptiques a accentué une pollution par omission, l’absence de pluralisme laissant place à un dogme. Pourtant, des réponses étaient accessibles, et France-Soir fait partie des rares médias à ne pas avoir succombé au défaut de vérification des informations.

 

Le mensonge au cœur de l’obligation vaccinale

La décision d’imposer des obligations vaccinales, comme le pass sanitaire en France (juillet 2021), repose en partie sur des informations biaisées, polluées, exagérées ou scientifiquement fragiles. Les médias traditionnels ont amplifié des données partielles pour légitimer cette mesure. Par exemple, en juillet 2021, BFMTV titrait : « 96 % des morts du Covid sont non vaccinés », en citant Olivier Véran. Cette statistique, issue d’une période où la vaccination était peu répandue, omettait des éléments contextuels (âge, comorbidités) et passait sous silence les cas de percées vaccinales (infections malgré la vaccination). Cette présentation biaisée (« framing » en anglais) a créé une illusion d’efficacité absolue, polluant le débat public.

Des études, comme celle publiée dans The Lancet en novembre 2021, montraient pourtant que les vaccinés pouvaient transmettre le virus, contredisant le narratif « vaccinez-vous pour protéger les autres ». Malgré cela, les médias ont repris sans nuance les déclarations officielles, suivant le « renvoi d’ascenseur » évoqué par Céline Pigalle. 

Cette pollution a influencé les choix politiques : sous la pression médiatique, le gouvernement a imposé une obligation perçue comme inévitable, alors que d’autres options (campagnes ciblées, transparence sur les limites des vaccins) auraient pu être envisagées. Le mensonge par omission – taire les incertitudes – a ainsi justifié une mesure coercitive, au détriment d’un consentement éclairé. Cette situation s’est accompagnée d’une instrumentalisation de la science en idéologie, comme en témoigne la récurrence de la formule « je crois en la science », reflet d’un dogme ambiant.

 

Les mensonges institutionnels autour des contrats vaccinaux

Un scandale majeur illustrant la pollution informationnelle est lié à l’opacité des institutions sur les contrats vaccinaux, orchestrée notamment par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. En 2021, l’Union européenne a conclu des accords avec Pfizer et Moderna pour des milliards de doses, mais les détails – coûts, clauses de responsabilité, données sur les effets secondaires – sont restés confidentiels

Plusieurs articles de France-Soir, l’un des rares médias à avoir enquêté, ont révélé que des passages clés étaient caviardés sous prétexte de secret commercial. Von der Leyen a joué un rôle trouble, exploitant cette opacité comme un levier de pouvoir au détriment de l’intérêt public. Ses échanges par SMS avec Albert Bourla, PDG de Pfizer, révélés par le New York Times en avril 2021, ont pesé dans ces négociations, mais elle a refusé de les rendre publics malgré les demandes de transparence formulées par des journalistes, des eurodéputés comme Michèle Rivasi ou encore Frédéric Baldan. 

Cette rétention d’informations – notamment sur les clauses exonérant Pfizer de responsabilité en cas d’effets graves et sur les premières données concernant les myocardites (signalées par Israël en mai 2021) – a empêché les citoyens et les professionnels de santé d’évaluer honnêtement les risques, faussant le processus décisionnel et exposant les populations à des choix imposés sans responsabilité (« accountability » en anglais).

 

Les leçons de France-Soir : comment les médias traditionnels et frappe-checkers déguisent des opinions en faits

Un exemple concret de pollution informationnelle se trouve dans les analyses publiées  dans France-Soir, comme « Montrons du doigt les pollueurs de l’information » (15 juin 2023) et « Le momentum de l’information et la fabrique des tendances ». Le premier propose d’appliquer le principe du « pollueur-payeur » aux médias, accusant les mainstream de diffuser des informations toxiques qui « polluent la vie des Français ». Le second soutient que l’opinion publique est un produit dérivé de l’information primaire, souvent manipulée par des narratifs imposés. 

Ces articles affirment que des opinions sont fabriquées et présentées comme des faits, puis « blanchies » dans d’autres supports comme Wikipédia pour leur donner une apparence de légitimité. France-Soir critique à juste titre les biais des médias subventionnés et ses propres articles contribuent à la dépollution en privilégiant une approche factuelle au détriment d’un narratif convenu. 

Cependant le challenge pour France-Soir est que sa critique ne soit pas perçue elle-même comme une pollution ! C’est ce que tente de faire croire les médias qui critiquent sans fondement l’approche analytique, et le journalisme collaboratif que pratique France-Soir.

 
Comment Wikipédia est devenu une plateforme de blanchiment des fausses informations ?

Wikipédia, souvent faussement considérée comme une source neutre, contribue à la pollution informationnelle par un processus de « blanchiment » des fausses informations. Ses articles sont régulièrement révisés par des contributeurs alignés sur des narratifs dominants, intégrant des données tirées de médias traditionnels biaisés ou d’institutions peu transparentes. Par exemple, la page sur les vaccins anti-Covid a longtemps minimisé les effets secondaires rares, comme les myocardites, en se fondant sur des communiqués officiels plutôt que sur des études primaires divergentes.

Ce mécanisme, décrit dans « La fabrique des tendances » de France-Soir, convertit des opinions ou des interprétations partiales en « faits » encyclopédiques, altérant la base de connaissance accessible au public. Cette uniformisation, renforcée par des modérateurs souvent idéologiquement orientés, limite la diversité des points de vue et impose aux lecteurs une vérité préconçue.

 
La fabrique du consentement des foules avec les mensonges entourant les décisions publiques

Sur le plan théorique, le mensonge dans les décisions publiques génère des biais informationnels qui faussent la perception collective et soumettent les populations. Selon Hannah Arendt, le mensonge politique prospère lorsque la vérité devient un enjeu de pouvoir : en manipulant l’information, les décideurs imposent des choix qui échappent au contrôle démocratique

Concrètement, cela se manifeste par des narratifs simplistes ou falsifiés, justifiant des politiques oppressives qui instrumentalisent la science comme outil de coercition. Pendant la crise du Covid, le mensonge sur l’efficacité absolue des vaccins – présentés comme une solution miracle sans effets secondaires notables – a biaisé le débat, masquant des données sur des risques rares mais réels (par exemple, les myocardites chez les jeunes, signalées par l’EMA en 2021).

Cette pollution a privé la population de son autonomie décisionnelle, la soumettant à une coercition dissimulée sous des arguments sanitaires ou pseudoscientifiques. Paradoxalement, ce mensonge, censé protéger, a alimenté la défiance envers les institutions, fragilisant encore davantage la cohésion sociale.

 
Comment faire avaler de la désinformation sur Robert Kennedy Jr. et Donald Trump ?

La pollution informationnelle affecte aussi des figures comme Robert Kennedy Jr. et Donald Trump, générant une couverture médiatique négative et dénigrant leurs actions dans les médias traditionnels. 

Pour Kennedy, les médias ont souvent réduit son discours à des positions antivaccins caricaturales, occultant son plaidoyer pour la transparence scientifique et la régulation des industries pharmaceutiques. En 2023, sa candidature à la présidence américaine a été présentée comme une menace « conspirationniste », sans analyse approfondie de ses propositions environnementales ou économiques. France-Soir se distingue comme le seul média français à l’avoir interviewé directement, offrant aux lecteurs un accès à ses propres mots plutôt qu’à des interprétations biaisées. 

Quant à Trump, la couverture médiatique a oscillé entre diabolisation (mettant en avant ses déclarations polémiques) et minimisation de ses réussites (par exemple, les accords d’Abraham au Moyen-Orient). Cette polarisation crée une perception biaisée, éloignée de la réalité : Kennedy ne se limite pas à un « antivax » et Trump n’est pas qu’un « populiste incontrôlable », comme l’illustre sa détermination à promouvoir la paix en Ukraine. 

Cette pollution, nourrie par des biais idéologiques anti-dissidence ou anticonservateurs, empêche une évaluation objective et nuit au débat public.

 
L’information nous la consommons alors une population bien informée est en meilleure santé

Une population libérée de la pollution informationnelle jouirait d’une meilleure santé, tant physique que mentale. L’accès à des données fiables favorise des choix éclairés : par exemple, connaître les limites des vaccins aurait pu encourager une réduction des risques, atténuant les tensions sociales et les effets secondaires évitables. À l’inverse, les biais idéologiques compromettent cette « santé informationnelle ». 

Le biais pro-pharmacie, illustré par la promotion unilatérale des vaccins au détriment d’alternatives comme la vitamine D (sous-explorée malgré des études prometteuses publiées dans Nutrients en 2020), privilégie des intérêts économiques sur des bases scientifiques. Un pic notable en 2024 fut la publication de l’étude frauduleuse Pradelle Lega, qui affirmait à tort que 17 000 personnes étaient décédées de l’hydroxychloroquine contre le Covid. Rétractée par la suite, cette étude avait déjà causé des dommages : les médias, qui s’étaient empressés d’en parler en janvier 2024, sont restés silencieux lors de sa rétractation, laissant les lecteurs dans l’ignorance. 

Le biais étatiste, visible dans la défense systématique des confinements sans débat sur leurs coûts psychologiques (hausse des dépressions de 27 % en 2021, selon Santé publique France), favorise le contrôle au détriment du bien-être. Une information saine, pluraliste et transparente renforcerait la résilience collective face aux crises.

 

Le paradoxe des politiques : mentir et s’exempter

Les mensonges politiques sont d’autant plus néfastes que leurs auteurs s’affranchissent des règles qu’ils imposent. En France, durant les confinements, des ministres comme Christophe Castaner ont été aperçus dans des restaurants clandestins (révélation de Mediapart en 2021), alors que la population encourait des amendes pour non-respect du couvre-feu. 

Ce double standard, renforcé par une couverture médiatique souvent complaisante, reflète un biais d’autorité : les élites excusent leurs transgressions par leur statut, érodant la confiance publique. Ce paradoxe, que Michel Foucault analysait comme une « gouvernementalité » reposant sur l’inégalité, montre comment le mensonge institutionnel asservit en fragilisant l’idée d’un contrat social équitable.

 

La crise démocratique en Roumanie : pollution et ingérence

La Roumanie connaît une crise démocratique aggravée par la pollution informationnelle, comme en témoigne l’exclusion de Călin Georgescu de la course présidentielle de 2024. Sans jugement prouvant sa culpabilité, Georgescu a été écarté sous des accusations non étayées d’extrémisme de droite et de sympathies pro-russes – des étiquettes fréquemment utilisées pour discréditer les dissidents. 

Un article du Parisien daté du 12 mars 2025 titrait : « Roumanie : un ultranationaliste pro-Poutine menace la démocratie », amalgamant sans preuves rumeurs et faits, ce qui a biaisé la perception des Français. En réalité, Georgescu, ancien fonctionnaire de l’ONU, défendait une souveraineté économique, une nuance noyée dans une campagne de désinformation. 

Des acteurs français et européens, notamment à travers la visite de l’ambassadeur de France à Bucarest en mars 2025, semblent avoir influencé ce processus électoral, alimentant des soupçons d’ingérence. Le silence d’Emmanuel Macron face à ces allégations accentue l’opacité. Si ces faits sont confirmés, la France pourrait être visée par une plainte pour ingérence dans les élections roumaines, un acte grave qui éroderait encore davantage la confiance dans les institutions européennes.

 

La pollution informationnelle : le fléau de 2025

En ce 14 mars 2025, la pollution informationnelle atteint son apogée. La prolifération des IA génératives, comme les deepfakes, accélère la diffusion de contenus falsifiés : en janvier 2025, une vidéo truquée d’Emmanuel Macron annonçant une guerre fictive contre l’Allemagne a circulé sur X, trompant des milliers d’utilisateurs avant d’être démentie.

Sous pression économique, les médias traditionnels privilégient le sensationnalisme – par exemple, des titres alarmistes sur des variants du Covid inexistants – au détriment de la rigueur. Le Parisien, notamment via Nicolas Berrod, s’est mué en organe propagandiste durant la crise du Covid, biaisant l’opinion des lecteurs sur les questions de santé par des méthodes de désinformation. La plupart des grands médias ont relayé à l’unisson les narratifs étatiques, notamment lors des élections européennes ou du conflit russo-ukrainien, en ne présentant qu’un seul côté de la médaille : celui favorable au gouvernement. 

Ce fléau, alimenté par la polarisation politique et la défiance post-Covid, menace la stabilité démocratique, rendant impérative une dépollution de l’espace informationnel. Pourtant, la population, désormais lucide, reconnaît la pollution informationnelle, les étiquettes utilisées pour discréditer les opposants au narratif officiel et l’emploi de la censure pour en maintenir le contrôle. narratif.

 

Des solutions pour dépolluer l’information

Pour contrer cette pollution mainstream, il faut :

  • Réformer ou supprimer les subventions : par exemple, en les rendant conditionnelles à une indépendance éditoriale vérifiable, avec des audits publics et citoyens – ou tout simplement en les supprimant si on décide que l’Etat n’a pas à s’immiscer dans la presse.
     
  • Diversifier les propriétaires des médias : limiter la concentration des médias entre les mains de quelques magnats.
     
  • Sanctionner les biais systémiques et la pollution informationnelle : créer un organe indépendant et citoyen pour évaluer le respect de la Charte de Munich, avec des amendes dissuasives – comme pour la conduite en état d’ivresse ou le dopage : plusieurs mois d’interdiction d’exercer ou même suspension à vie.
     
  • Encourager les lanceurs d’alerte : protéger les journalistes qui dénoncent les collusions internes.
     
  • Soutenir les initiatives citoyennes : des associations comme BonSens.org jouent un rôle clé dans la dépollution en publiant des articles scientifiques accessibles (ex. : étude sur l’hydroxychloroquine dans Antiviral Research, 2025) et en contestant les narratifs officiels avec des données vérifiées. Fondée en 2020 par des scientifiques, des médecins et des juristes, cette organisation promeut la transparence et le débat, contrecarrant la censure des voix dissidentes sur des sujets comme les traitements précoces ou les effets vaccinaux et prend les mesures nécessaires pour agir en défense des droits fondamentaux - par exemple, sur le potentiel viol du traité de non-prolifération nucléaire.

 

Quand la presse devient propagande : le cas Conspiracy Watch et Reichstadt

Prenons l’exemple de Conspiracy Watch, un organisme controversé et souvent accusé de propagande, bien implanté dans de nombreuses instances.

Une façade journalistique discutable : Rudy Reichstadt, son dirigeant, se pose en défenseur de la vérité face au complotisme. Pourtant, ses pratiques s’apparentent plus à celles d’un lobby officieux qu’à un journalisme conforme à la Charte de Munich. Cette charte exige de « publier uniquement des informations dont l’origine est connue » et de « ne pas omettre d’informations essentielles ». Or, Reichstadt y déroge, usant de méthodes propagandistes pour manipuler l’information et discréditer toute opposition.

Une propagande sous couvert de presse – Conspiracy Watch bénéficie d’un agrément de service de presse en ligne, mais ses pratiques contreviennent aux normes éthiques :

  • Sélection biaisée des cibles : Reichstadt concentre ses critiques sur des figures dissidentes (par exemple, Étienne Chouard, taxé de complotisme pour son soutien au RIC), tout en passant sous silence les narratifs officiels contestables. Son mutisme sur le Russiagate, démystifié par le rapport Mueller de 2019, révèle une partialité évidente.
     
  • Pathologisation systématique : en qualifiant tout scepticisme de « maladie mentale » ou de « radicalité », il stigmatise le doute légitime. Pendant la crise du Covid, il a assimilé les critiques des confinements à du négationnisme, sans examiner leurs arguments.
     
  • Omission volontaire : dans ses analyses sur le 11 septembre, il ignore les incohérences du rapport officiel (comme l’effondrement du WTC 7) pour se focaliser sur les théories extrêmes, faussant le débat par une approche binaire.
La pollution informationnelle

Un lobby au service du pouvoir : Reichstadt n’est pas un observateur impartial, mais un acteur défendant une idéologie pro-establishment :

  • Financements opaques : avec un budget de 203 000 € en 2023, dont 50 % proviennent de fonds publics (Fonds Marianne, DILCRAH), Conspiracy Watch dépend de l’État, un lien qu’il minimise. Ces subventions, comparables à celles des médias traditionnels, l’arriment à l’agenda gouvernemental.
     
  • Réseaux influents : membre de la Fondation Jean-Jaurès (proche du Parti socialiste), chroniqueur à France Info et Franc-Tireur, il s’appuie sur les élites médiatiques et politiques. Ses interventions pour le Service d’information du gouvernement (SIG) ou le ministère de l’Éducation (ateliers anti-complotisme) en font un relais officiel.
     
  • Outils de contrôle : il recourt à des signalements massifs sur X, à des partenariats avec des fact-checkers institutionnels et à des campagnes de dénigrement pour réduire au silence ses adversaires, comme le blogueur François Asselineau, accusé sans preuves tangibles d’antisémitisme.

Reichstadt utilise des tactiques de décrédibilisation systématique : attaques ad hominem (personnelles), guilt-by-association (association à des extrémistes) et cherry-picking (sélection biaisée des faits qui servent sa thèse).

Par exemple, dans son approche du climatoscepticisme, il assimile toute critique des politiques écologiques à du négationnisme climatique, sans distinction. Ce simplisme contrevient au devoir de nuance journalistique et constitue une forme inversée de pollution informationnelle :

 imposer une vérité unique sous prétexte de combattre les fausses informations.

 

Conclusion

La pollution informationnelle, qu’elle émane des médias traditionnels, des institutions ou des plateformes comme Wikipédia, représente une menace systémique pour la démocratie et le bien-être des sociétés. 

En 2025, alors que les crises – sanitaires, politiques, technologiques – se multiplient, cette saturation de vérités tronquées et de narratifs biaisés compromet notre capacité à agir ensemble. Pourtant, des signes d’espoir apparaissent : des initiatives comme BonSens.org et des médias alternatifs tels que France-Soir, malgré leurs limites, soulignent l’importance d’un accès direct à l’information brute et aux faits. 

La dépollution nécessitera une mobilisation citoyenne, une demande accrue de transparence des pouvoirs publics et une réappropriation critique des outils numériques. Seule une société éclairée, lucide et solidaire pourra surmonter ce fléau et construire un avenir ancré dans la vérité plutôt que dans le mensonge.

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