A Paris, place au covoiturage sur une voie du périph'

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France-Soir avec AFP
Publié le 03 mars 2025 - 10:38
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Première étape de la transformation en "boulevard urbain" du périphérique parisien, espace le plus pollué de la capitale, une voie réservée aux mobilités partagées entre en vigueur lundi, héritage des Jeux olympiques porté par Anne Hidalgo, mais contesté à droite. 

A l'instar de Grenoble, Lille ou Nantes, le périphérique parisien, où la vitesse a déjà été abaissée de 70 km/h à 50 km/h, réserve désormais aux heures de pointe sa voie de circulation la plus à gauche aux véhicules qui transportent "au moins deux passagers", hors poids-lourds, ainsi qu'aux transports collectifs, taxis, véhicules de secours et personnes à mobilité réduite. 

La voie sera active dès lors que des panneaux au losange blanc sur fond bleu seront allumés, du lundi au vendredi de 07H00 à 10H30 et de 16H00 à 20H00. Par précaution, la préfecture de police pourra la désactiver en cas de bouchons importants. 

Certains tronçons de l'autoroute A1, au nord de Paris, et de l'A13 à l'ouest sont également concernés. 

Au sud, sept des 35 kilomètres qui séparent le quai d'Issy de la porte de Bercy y échappent, faute d'avoir été des "voies olympiques" desservant des sites pendant les JO, mais la Ville compte investir sept millions d'euros en signalétique dynamique et radars de formes pour les inclure. 

- Phase pédagogique - 

Dès lundi, une première phase "pédagogique" de contrôle permettra de détecter via "l'intelligence artificielle" les contrevenants. Ces derniers verront alors un message s'afficher sur les panneaux pour leur demander de changer de voie. 

Les premières contraventions, d'un montant de 135 euros, tomberont elles à partir du 1er mai, la police municipale étant chargée d'analyser chaque cliché de vidéo-verbalisation auparavant. 

Cette expérimentation organisée "sans date de fin", selon la mairie, fera l'objet d'une publication hebdomadaire d'indicateurs de suivis (congestion, bruit, pollution, covoiturage), avec des bilans intermédiaires prévus en septembre, décembre et mars. 

Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a indiqué mercredi que l'expérimentation sur l'A1 et l'A13 serait aussi évaluée en septembre pour "maintenir ou suspendre la mesure". 

Avec environ 1,5 million de déplacements quotidiens, le boulevard périphérique est "l'espace le plus pollué de la capitale", qui concentre "2 à 2,5 fois plus de particules ultrafines que sur les sites urbains", argumente la Ville. 

Mais l'expérimentation suscite le scepticisme, voire la colère de l'opposition. Dans un courrier adressé jeudi à Anne Hidalgo, la présidente LR de la Région Ile-de-France, Valérie Pécresse, redit sa crainte d'embouteillages massifs en petite couronne. 

"On doit pouvoir stopper cette expérimentation si peu consensuelle si son bilan s'avère négatif", plaide-t-elle en réclamant un bilan "exhaustif sous trois mois" sur "un périmètre élargi à l'ensemble des itinéraires de report". 

"80% des personnes consultées étaient contre et nous dénonçons l'absence d'étude d'impact objective, exhaustive et précise", critique également Geoffroy Boulard (LR), co-président d'Union Capitale, premier groupe d'opposition. 

De son côté, la Ville revendique "le pragmatisme" et souligne que la pollution de l'air a déjà été réduite "de 40% en dix ans grâce à une réduction équivalente du trafic routier".

 

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