Les coupes budgétaires imposées par Bercy à la veille des JO inquiètent les policiers

Auteur(s)
Laurence Beneux
Publié le 27 juin 2024 - 08:42
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Direction générale finance publiques
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Les coupes budgétaires imposées par Bercy à la veille des JO inquiètent les policiers
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Alors que la tenue des Jeux olympiques et paralympiques approche, les restrictions budgétaires imposées par le ministère de l’Économie et des Finances au ministère de l’Intérieur et des Outre-mer inquiètent les policiers.

Le syndicat Alliance Police Nationale dénonce le coup de frein donné au développement de la Réserve opérationnelle de la police nationale (ROPN), jugé « inadmissible et inquiétant à la veille des JO » par l’organisation syndicale, qui par ailleurs s’alarme des conséquences des coupes budgétaires pour les actifs de la police.

Des actifs mobilisés de façon « ahurissante depuis des années » d’après Éric Henry, délégué national d’Alliance.

« À peine créée, déjà condamnée ? » interroge le syndicat Alliance Police Nationale au sujet de la Réserve opérationnelle de la police nationale.

Une réserve citoyenne pour venir en soutien des policiers actifs

La nouvellement créée ROPN permet à l’institution policière d’appeler en renfort des retraités des forces de l’ordre et des citoyens français de toutes professions, volontaires, âgés de 18 à 67 ans et sans casier judiciaire, après qu’ils aient franchi diverses étapes de sélection et suivi une formation en quatre cycles.

Ces réservistes ne peuvent pas participer aux opérations de maintien de l’ordre mais ils peuvent prêter main forte lors d’opérations de contrôle, assurer des permanences dans les commissariats et ont le droit de verbaliser s’ils constatent la commission de certaines infractions. Ils sont obligatoirement sous la tutelle d’un fonctionnaire de police actif.

Leurs journées de vacation sont indemnisées de 80 à 119 euros brut mais ne leur ouvrent pas de droits pour la retraite.

« La création de cette réserve s’inscrit dans une volonté de rapprochement entre la police et la population », explique Éric Henry, qui souligne que la Réserve opérationnelle de la Gendarmerie Nationale, développée il y a une dizaine d’années, s’est avérée un franc succès.

La ROPN ne doit pas supplée à la police, avertit le syndicaliste, mais venir en soutien.

Le budget pour la ROPN fermé suite aux coupes budgétaires imposées par Bercy

Toujours est-il que les coupes budgétaires viennent de donner un sérieux coup de frein au développement de cette réserve qui compte actuellement environ 10 000 réservistes et qui a vocation à en recruter 30 000 d’ici 2030.

D’après Éric Henry, le budget de la ROPN est fermé pour cette année, les formations sont interrompues, certains réservistes n’ont pas été payés depuis trois mois et « si on ne peut pas les indemniser, on ne pourra pas les employer ».

Or, d’après le responsable syndical, entre les Jeux olympiques et paralympiques, et la période qui va suivre l’évènement, le pays n’a pas vraiment les moyens de se priver de renforts.

L’inquiétude des policiers

100% des policiers et gendarmes vont être mobilisés pendant les JO et 80% durant les Jeux paralympiques. 45 000 soit, presque un cinquième des forces de l’ordre actives, seront à Paris pour assurer la sécurité de la cérémonie d’ouverture, et 32 000 se répartiront la sécurisation de la suite de l’évènement sportif.

« Il y a un vrai risque de déplacement de la délinquance, notamment dans les stations balnéaires qui voient leurs populations considérablement augmenter durée l’été », s’inquiète Éric Henry.

Ensuite, si 20% des forces de l’ordre actives vont enfin pouvoir partir en vacances à partir de la période des Jeux paralympiques, 80% devront rattraper leurs congés estivaux une fois tous les évènements olympiques terminés. Et ce n’est pas comme s’ils n’en avaient pas besoin. Alliance souligne l’extrême mobilisation qui est imposée à ces professions depuis des années.

Les engagements pris devront être respectés

Donc, se priver du soutien d’une partie de la ROPN pour faire ce que le représentant du syndicat qualifie « des économies de bouts de chandelle », alors que les français se montrent très inquiets pour leur sécurité, n’est pas forcément une décision des plus judicieuses.

Les restrictions budgétaires inquiètent aussi le syndicaliste en ce qui concerne le paiement des « primes JO » négociées et promises par Beauvau en contrepartie des efforts demandés.

« Y aura-t-il un budget pour nos primes ? », s’inquiète le délégué national d’Alliance.

Des primes qui, compte tenu de la dissolution nationale, devront être payées sous un nouveau gouvernement qui devra accepter d’honorer les engagements pris par son prédécesseur.

« Que je sache, il y a la continuité de l’État et elle devra être respectée » rappelle Éric Henry. « Quel que soit le gouvernement, on n’a pas à subir les aléas politiques et les manœuvres politiciennes, on fera respecter les engagements pris ! », prévient encore le responsable syndical.

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