A Toulouse, des citoyens CRS ... - l'avis Tranchant d'Alain
Une nouvelle fois, les médias nationaux comme locaux ont relaté cette situation insupportable, et qui tendrait à se banaliser : les propriétaires d'une maison ou d'un appartement sont absents, des individus entrent par effraction dans le domicile, changent les serrures, occupent les lieux illégalement, tout en les saccageant consciencieusement.
C'est ce qui vient de se produire à nouveau à Toulouse, où un homme de 88 ans s'est trouvé dans l'impossibilité de rentrer dans sa propriété, qui venait de faire l'objet d'un squat.
Là où l'affaire devient encore moins banale, c'est que ce ne sont pas les forces de l'ordre qui sont intervenues pour rendre la maison à son propriétaire, mais une sorte de "collectif" ou de "coordination" de citoyens indignés de la situation de l'octogénaire et, plus encore, de l'impuissance de l'Etat à faire respecter le droit de propriété.
A chaque fois qu'une telle affaire se produit, on a droit à la même rengaine : il faut modifier un texte pour permettre de libérer le bien. Et, quand un nouveau squat intervient, le fameux texte est toujours en l'état. Il ne sert à rien de prononcer de grands discours sur la sécurité, qui serait la première des libertés, quand le pouvoir politique n'est pas capable de faire évoluer la loi, et que les forces de l'ordre se trouvent ridiculisées parce qu'elles ne sont pas en mesure de faire évacuer un bien immobilier occupé en totale illégalité.
Alors, il s'est produit ce qu'il s'est produit, c'est-à-dire que des citoyens ont fait le nécessaire par eux-mêmes. Le pire, c'est qu'il ne s'est pas trouvé un ministre de l'Intérieur pour en être alerté, trop occupé qu'il était à préparer la petite soupe électorale de son chef pour une émission télévisée ...
Et le summum de ce qui n'est pas du tout un fait divers a été atteint ce week-end, quand les citoyens devenus, bon gré mal gré, Compagnie républicaine de sécurité (CRS), ont voulu célébrer autour d'un apéritif la libération du domicile du vieil homme. Ils ont eu droit à une visite musclée et à se faire molester.
Il est grave que des citoyens en soient venus à rendre la justice eux-mêmes, et à faire oeuvre de police. Et il est plus grave encore que de telles situations n'interpellent pas le pouvoir à son plus haut niveau. C'est ainsi que meurt l'Etat républicain, et que la politique perd toute crédibilité aux yeux du peuple français.
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