Bye bye Trudeau ! Le Young Global Leader Justin Trudeau annonce sa démission en pleine crise politique

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France-Soir
Publié le 07 janvier 2025 - 09:22
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Mcadorey / AFP
Mcadorey / AFP

Une chute inévitable. Pouvait-il finalement en être autrement pour un Young Global Leader ? Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a annoncé ce lundi 06 janvier 2025 sa démission, quelques jours après une énième tentative de rebooster sa popularité agonisante à travers un remaniement ministériel qui ne trompait personne. Lâché par le parti libéral, l’ancien Golden Boy canadien était sommé, depuis des mois, aussi bien par ses opposants conservateurs que par des militants libéraux, de démissionner. Il reste au pouvoir jusqu'à ce que son parti lui désigne un successeur. Cette démission intervient à quelques mois des législatives, où il était déjà donné perdant face à son rival conservateur, Pierre Poilievre. 

Il y “réfléchissait” depuis quelques jours déjà. Justin Trudeau était déjà confronté à une hausse historique de son impopularité. Les Canadiens qui l’avaient élu en 2015 avec une majorité écrasante désapprouvent désormais sa gestion, conséquence de ces deux dernières années, marquées par une inflation galopante ainsi qu’une crise du logement qui ne se résout pas.  

Rejeté de partout, par tout le monde 

Le Premier ministre a de surcroît perdu plusieurs bastions comme Montréal lors des derniers scrutins, aggravant son cas au sein même du parti libéral. Certains membres l’appelaient ouvertement à démissionner. En outre, le parti est minoritaire au Parlement après le retrait de son allié de gauche. 

Ce Young Global Leader (YGL) protégé de Klaus Schwab, n’est plus en odeur de sainteté nulle part. Il espérait sans doute surmonter une nouvelle crise politique simplement avec un autre remaniement, le 15e depuis 2015 et l’un des plus conséquents avec un tiers du gouvernement concerné. Cette crise débutait avec la démission surprise de la numéro 2, à savoir Chrystia Freeland, vice-Première ministre et ministre des Finances, qui a exprimé son désaccord avec les choix politiques de Trudeau, qu'elle a qualifiés d'”astuces politiques coûteuses”, en référence à des mesures financières qu'elle jugeait inappropriées face aux défis économiques posés par les États-Unis, notamment dans le contexte d'une possible guerre tarifaire avec Donald Trump. 

Le président américain élu a promis d'imposer des droits de douane de 25 % au Canada et au Mexique dès son retour au pouvoir en janvier. Ottawa évoque même une “guerre” économique avec des déclarations de Trump, dont celles sur le Canada comme étant le 51e État américain dont Trudeau serait le “gouverneur”, qui ont exacerbé les tensions.  

Cinq jours plus tard, le Premier ministre canadien procédait à un vaste remaniement de son gouvernement, annonçant des changements pour un tiers des ministères. “Notre équipe se concentrera sur ce qui compte le plus pour les Canadiens : rendre la vie plus abordable, faire croître l'économie et créer de bons emplois pour la classe moyenne”, a-t-il écrit dans un communiqué, sans évoquer le chaos qui règne dans le pays.  

Ce remaniement ne revitalise pas le cabinet de Trudeau, encore moins sa popularité et selon Rachel Bendayan, sa nouvelle ministre des Langues officielles, il “réfléchissait” déjà à démissionner. 

Pas même un “véritable choix” pour les Canadiens

Le controversé PM canadien a annoncé sa décision ce lundi 06 janvier 2025. "J'ai l'intention de démissionner de mon poste de chef du parti et de Premier ministre une fois que le parti aura choisi son prochain chef", a-t-il déclaré dans la capitale Ottawa devant la presse. A se référer aux statuts du parti libéral, cela pourrait prendre plusieurs semaines.  

"Ce pays mérite un véritable choix lors des prochaines élections. Il est devenu clair pour moi que si je dois mener des batailles internes, je ne peux pas être Premier ministre", a-t-il ajouté, admettant publiquement son rejet aussi bien par les siens que par les Canadiens.  

Il échappait de justesse au début du mois de décembre à une troisième motion de censure. Pour son rival, “rien ne change”. “Tous les députés libéraux et tous les candidats à la chefferie ont soutenu tout ce que Trudeau a fait pendant 9 ans, et maintenant ils veulent tromper les électeurs en changeant pour un autre visage libéral, pour continuer à arnaquer les Canadiens pendant encore 4 ans, tout comme Justin Trudeau”, a écrit Pierre Poilievre, donné favori pour les prochaines législatives.  

“Les Canadiens qui cherchent désespérément à tourner la page sur ce chapitre sombre de notre histoire se sentent aujourd'hui soulagés avec le départ de Justin Trudeau. Mais qu’est-ce qui a vraiment changé ?”, s’est-il interrogé. De son avis, les Libéraux ont abandonné le Premier ministre démissionnaire car il “n’est plus assez populaire pour gagner une élection et les maintenir au pouvoir”. “Donc c’est avant tout, le pouvoir. Ils veulent protéger leurs pensions et leurs chèques de paie en cachant leur chef détesté sous le tapis afin de duper les Canadiens quelques mois avant des élections”, a-t-il ajouté.  

Une fin bien tragique pour celui qui fut jadis l'étoile montante de la politique canadienne, ou surtout l’étoile montante du World Economic Forum (WEF), de ses organisations satellitaires comme les YGL, dont l’ascension fulgurante n’était finalement que le prélude de sa chute brutale. 

Que pouvait espérer celui qui s’est mis à dos les États fédéraux par ses restrictions sanitaires et qui n’a pas sourcillé avant de recourir à l’état d’urgence pour réprimer le “convoi de la liberté”, le mouvement hostile à la politique de lutte contre le COVID-19, mené par des camionneurs dont les comptes bancaires ont été gelés ou saisis ? 

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