Mona Ozouf juge et condamne Didier Raoult : le contre-populisme intellectuel des bien-pensants
Dans l’émission C à vous de France 5 du 28 mai, l’historienne Mona Ozouf a osé affirmer que Didier Raoult était « un personnage atroce » et même « un criminel »… Le sens des mots est-il à ce point perdu pour porter une telle accusation envers un chercheur et médecin en activité et qui a déployé tant d’énergie avec ses collaborateurs de l’IHU Méditerranée face au covid, pour tester, soigner, publier, séquencer, etc. ?
Pour dénoncer ce qu’Axel Kahn nomme « populisme scientifique », l’intellectuelle se montre contre-populiste à la manière de Michel Onfray qui pourfendait Freud et la psychanalyse il y a dix ans en se complaisant dans la critique outrancière, sans nuance. Or, la nuance doit être le propre de l’intellectuel non populiste, sinon, c’est à désespérer de la pensée... Jean-Paul Sartre était-il un criminel en ne dénonçant pas les atteintes terribles aux libertés dans les démocraties populaires et le régime soviétique ? Qui est criminel ? Celui qui relativise les bienfaits des vaccins anti-covid ou celui qui en connaît les risques et ne les dénonce pas suffisamment ?
Sur la même chaîne, mais dans une autre émission le 28 avril (C ce soir), le même Axel Kahn a clairement énoncé que le vaccin AstraZeneca était dangereux pour les jeunes et que lui le savait dès le début… Il a même dit que l’Agence européenne du médicament, pour ce vaccin, avait été « à côté de la plaque » et même qu’elle avait « fait de la propagande » pour le promouvoir. Le physicien Etienne Klein, qui était à ses côtés, de même que l’animateur de l’émission, ne semblait pas en croire ses oreilles, lui qui avait encore vanté la réussite scientifique des vaccins nouvelle génération un matin juste avant sur France Culture...
Or, qui a accusé le président de la Ligue contre le cancer de jeter la suspicion sur la vaccination ? Personne. Qui l’a accusé de n’avoir pas alerté suffisamment tôt, avant qu’un jeune étudiant en médecine de Nantes ne baigne dans son sang, des dangers de ce vaccin ? Personne. Tout occupé, selon ses tout récents dires sur France Inter – décidément, France ceci, France cela… -, à faire de sa mort prochaine « un chef d’œuvre », il ne sera pas interrogé de cette manière car il appartient au camp du « bien », celui, pour Mona Ozouf et bien d’autres, qui ne dit que des demi-vérités pour le bien commun. Que ce bien commun comporte une part d’ombre doit donc être tu, même si celle-ci tue...
Sur le plateau, aux côtés d’Ozouf et de l’historienne Michelle Perrot, la philosophe Cynthia Fleury n’a pas réagi alors qu’elle vient d’écrire un livre sur le ressentiment et qu’elle s’exprimait sur la fraternité. Quelle fraternité pourra exister quand tant de ressentiments se trouveront exacerbés, quand la liberté de chacun est mise en cause sans discussion au nom d’une immunité collective aléatoire et impossible à atteindre, et pour une maladie faiblement létale ?
Ozouf s’exprimait sur la liberté dans l’émission mais elle est toute prête à ce que des jeunes la sacrifient sur l’autel de la déraison et de la haine d’autrui quand celui-ci pense et agit différemment de la doxa scientifique et médicale et de la bien-pensance politique et intellectuelle actuelle. Ne jamais parler des effets secondaires graves de vaccins rejoint en substance la manière dont des intellectuels minimisaient les inconvénients inhérents aux régimes totalitaires communistes pourtant fondés sur une conception du… bien commun. Ce « bien commun » imposé et non démontré ni même justifié est une atteinte grave à nos libertés.
Christophe Lemardelé est enseignant et historien.
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