La puissante machine de propagande qui appelle à la guerre (2ème partie)

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Jean-Neige pour France-Soir
Publié le 22 mars 2024 - 13:00
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drapeau ukrainien
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TRIBUNE/ANALYSE - Suite de la partie 1

Si les principaux chefs des oppositions ont critiqué, avec plus ou moins de vigueur, les folles propositions de Macron sur le déploiement de troupes en Ukraine, sur les chaines comme LCI, de ce que l’on voit sur X, quasiment tous les commentateurs habituels, tous russophobes, approuvent quant à eux l’idée. La synergie de ces médias avec le pouvoir macroniste et atlantiste pur et dur demeure intacte.

Macron persiste et signe

Pour revenir à l’annonce du président, ce 26 février, de ne pas exclure d’envoyer ouvertement des troupes en Ukraine, dans un contexte de propagande maximale et de difficultés sur le front, l’annonce apparaissait comme un ballon d’essai, comme un moyen de tester l’opinion… ou de la préparer à ce qui va venir. Macron a rarement montré qu’il se souciait de l’opinion du peuple. 

Loin de se laisser décourager par les réactions initiales peu enthousiastes des oppositions à sa proposition, Macron a persisté et signé en déclarant quelques jours plus tard n’avoir « aucune limite ». De plus en plus de gens pensent qu’il est fou et doit être destitué.

Mais le 13 mars, 372 députés godillots, indignes et traitres aux intérêts réels de la France, ont approuvé l’accord irresponsable de soutien à l’Ukraine. Et d’après un sondage, 61% des Français considèrent que la Russie est une menace pour la France, et 60% pensent que Poutine va attaquer un pays de l’OTAN. Effroyable pouvoir de la propagande ! 

Le 14 mars, Le Monde nous apprend que, dès le 21 février, Macron avait lâché ces mots à un cercle restreint : « De toute façon, dans l’année qui vient, je vais devoir envoyer des mecs à Odessa » ! Quelle étrange formulation ! Comme si Macron lui-même ne décidait pas, mais ne faisait qu’obéir. Mais à qui ? On en reparlera dans un autre article…

Quoi qu’il en soit, la décision semble bel et bien déjà prise. Le reste est du théâtre ! De l’habillage pour convaincre un maximum de Français d’approuver une décision hyper-dangereuse qui serait déjà prise.

L’armée des propagandistes va-t-en-guerre !

La propagande macroniste est servie par des médias subventionnés qui ne tiennent plus leur rôle de contre-pouvoir depuis belle lurette, sauf quand Macron semble s’éloigner de l’agenda atlantiste. A de rares exceptions près, comme les anciens ministres Villepin et Ferry, voire Védrine, ou sur CNEWS, les analystes pertinents qui ne suivent pas le narratif imposé sont exclus des médias dominants. 

Parmi les visages mis en avant par la machine de propagande pour appeler à la guerre, on voit Raphaël Glucksmann, député européen, dont la femme fut première vice-ministre de l’Intérieur de l’Ukraine entre 2014 et 2016, un poste éminent d’où elle pouvait superviser la répression contre les séparatistes du Donbass. Voilà le genre de personnage qui gravitait autour de Glucksmann, qui fut aussi longtemps conseiller du président Georgien Saakashvili, un autre "grand ami" de la Russie. 

Guillaume Ancel, un autre possédé qui veut faire la guerre à la Russie, ne manie jamais le conditionnel sur les intentions de Poutine d’envahir d’autres pays, car il lit probablement dans les astres. 

Xavier Tytelman, inconnu avant février 2022, s’est fait un nom avec des vidéos sur le conflit en Ukraine dans lesquelles son parti-pris pour le régime de Zelensky était évident dès le début, même s’il tentait d’avoir un vernis d’objectivité pour avancer masqué et tromper son public. Ce biais n’a cessé de s’affirmer pour devenir un parti-pris totalement assumé, au point que, en décembre 2023, l’ambassadeur d’Ukraine en France lui a remis un Prix, qui plus est au Sénat français. Tytelman soutient activement les volontaires français qui, trompés par sa propagande, prennent le risque d’aller mourir pour Zelensky et Biden. Qui sont les vrais collabos d'une puissance étrangère travaillant contre les intérêts réels de la France ? 

 

 

Récemment, commentant la photo du message français écrit sur une bombe russe, Tytelman a répondu par un message bravache et puéril digne d’un adolescent attardé. Il confirme ainsi qu’il est un danger public.

Quand on lit les commentaires sous le post original de Guy Plopsky, ils sont du même niveau, d’une immaturité affligeante, à tel point que l’on peut soupçonner des bots.

Un autre de ces propagandistes pro-guerre les plus en vue, le député macroniste Benjamin Haddad, a touché 600 000 euros de la part d’officines atlantistes, dont l’Atlantic Council, un think tank qui « galvanise le leadership mondial des Etats-Unis ». S’il avait touché le dixième de ces sommes de la part de think tanks russes, Haddad serait labélisé « agent de l’étranger ». Mais quand il s’agit des Etats-Unis, tout est normal, puisque que ce sont de facto nos maitres. 

Galina Ackerman, franco-russe et directrice de la rédaction du site poutinophobe Desk Russie, financé par le ministère de la Culture française, fait aussi partie de ces figures semblant mues par une haine inextinguible contre son pays d’origine, où elle n’a vécu que du temps lointain de l’URSS. Chacun de ses tweets est d’une radicalité sans aucune concession. Elle signe régulièrement des tribunes dans la "grande presse" uniquement pour alimenter la confrontation. 

Et puis, on a vu apparaitre aussi un petit nouveau, Nicolas Tenzer, semblant sorti de nulle part, et qu’on voit partout depuis l’annonce de Macron du 26 février, comme si tout cela était orchestré. Prof à Sciences-Po, il fut membre de l’Aspen Institute, un think tank Américain néo-conservateur bien connu. Il est aussi membre du CEPA (Center for European Policy Analysis), un autre think tank atlantiste basé à Washington. Sur le site de ce dernier, on découvre en première page des articles en soutien au déploiement de forces européennes en Ukraine. Quand on écoute Tenzer, à chacune de ses interventions surréalistes, l’homme semble être enfermé dans une paranoïa délirante. A l’écouter, il faudrait faire la guerre partout où il y a des intérêts russes. Beaucoup d’observateurs ont commenté que son visage et ses mimiques respiraient la haine. 

Il y a chez certains de ces propagandistes un tel niveau de haine et de paranoïa dans le discours, que l’on peut sérieusement s’inquiéter sur leur santé mentale, et sur le fait de savoir pourquoi ils sont régulièrement invités sur les plateaux. Mais nous savons pourquoi. 

La pyramide de la propagande

Au sommet de la pyramide du pouvoir, souvent caché du grand public, il y a les manipulateurs qui conçoivent la direction. 46% des Français croient à cette réalité, contre seulement 25% qui n’y croient pas.

En dessous des donneurs d’ordre, il y a les exécutants. Macron est sans doute le premier d’entre eux, comme il vient de l’indiquer de manière subliminale avec sa phrase lâchée sur Odessa. Dans les plus hauts niveaux, au-dessous de lui, il y a toute une classe d’arrivistes, d’opportunistes autocentrés, prêts à tout pour un poste à responsabilités. Une fois en place, ils pourront démontrer toute leur capacité d’obéissance aveugle, pour pouvoir encore monter en grade, ou juste conserver leur statut et les petits ou grands privilèges qui vont avec. Ils ne croient pas forcément dans le message qu’ils propagent, mais ils le diffusent quand même avec zèle, car ils savent que c’est ce qu’il faut faire pour être bien vu de leurs maitres. 

Dans la strate des fonctionnaires, il y aussi des gens qui peuvent douter mais qui veulent simplement conserver leur job. Tout le monde a besoin de gagner sa vie. Parfois, quand la mission donnée entre en conflit frontal avec les convictions personnelles, on peut démissionner. Mais certains cas de conscience peuvent aboutir au suicide, comme Aaron Bushnell, cet officier de l’US Air Force qui, en février, s’est immolé par le feu en se filmant pour protester contre l’aide logistique des Etats-Unis à Israël dans le bombardement de Gaza, que l’officier dénonçait comme un génocide. Quels médias en ont parlé ? 

Et, au-dessous, ou à côté, il y a toute une armée d’idiots utiles qui croient en la propagande. 

Certains sont des exaltés narcissiques qui savent bien parler et qui ont quelques connaissances qui peuvent faire illusion, et donc ils sont mis en avant au maximum. 

Mais beaucoup d’autres n’y connaissent rien ou pas grand-chose. Ils n’ont rien à y gagner. Ils répètent les éléments de langage de la classe dominante, par confort intellectuel et émotionnel, par ignorance, simple conformisme ou besoin d’appartenance au groupe majoritaire, se laissant toujours convaincre par le discours officiel, même s’il n’a pas de sens. Certains les appellent les « normies ». J’en ai fait partie autrefois, jusqu’à ce que les médias alternatifs émergent, et que l’expérience du terrain en Ukraine m’ouvre les yeux.

Préserver et répandre ce contre discours est indispensable si nous voulons espérer pouvoir éviter la catastrophe. 

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