Zuckerberg chamboule sa politique de modération... plus de fact-checker pour assurer la censure, et von der Leyen suspend les enquêtes contre des GAFAM en attendant Trump

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France-Soir
Publié le 09 janvier 2025 - 15:19
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Haffey / AFP
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Est-ce le début d'une nouvelle ère ? Celle qui marquerait la fin de la propagande et de la censure ? Entre Mark Zuckerberg qui sonne le glas de la politique de modération de ses réseaux sociaux, évinçant ses fact-checker pour se rapprocher un peu plus de Donald Trump, l'ancien commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton, autrefois si hostile à Elon Musk, qui se met à le défendre, et la présidente de la Commission européenne (CE) Ursula von der Leyen qui suspend toutes les enquêtes contre Apple et Meta en attendant l'investiture de Donald Trump, il semblerait que le vent tourne comme certaines vestes. En faveur de qui, en faveur de quoi ? D'une liberté d'expression débridée ?

Un dîner à Mar-a-Lago et un don d’un million de dollars ne suffisent visiblement pas au co-fondateur de Facebook et PDG de la société-mère, Meta, pour redorer son blason auprès du président élu Donald Trump. Mark Zuckerberg a annoncé cette semaine un revirement complet de sa politique de modération sur ses réseaux sociaux.  

Zuckerberg laisse tomber les ciseaux 

"Nous avons atteint un point où la politique de modération est allée trop loin (…) avec trop de censure", a-t-il admis dans une vidéo de 5 minutes publiée sur Facebook et Instagram. Cette censure, il l’avait déjà évoquée en août dernier, bien avant les élections remportées par Donald Trump, lorsqu’il révélait que l’administration Biden a fait pression sur ses équipes de modération pour censurer des contenus, notamment ceux liés à la pandémie de COVID-19 ainsi qu’à l’affaire du laptop de Hunter Biden.  

Le groupe Meta, orienté alors vers les démocrates, s’était attiré les foudres des Républicains, le milliardaire Trump à leur tête. Ce dernier avait d’ailleurs été exclu de Facebook après l’assaut du capitole en 2021 et n’a eu de cesse, depuis, de critiquer la plateforme, “un véritable ennemi du peuple”.  

Quoi de mieux alors que de faire comme l’un des fervents soutiens du président élu, à savoir Elon Musk, en reprenant la méthodologie de ce dernier pour modérer les contenus sur sa plateforme X (anciennement Twitter). 

Les fact-checkers, des médias professionnels rémunérés par Meta pour “vérifier" les informations, ne “séviront” plus. En avril dernier déjà, Meta annonçait la fin de son outil CrowdTangle, utilisé par des journalistes et des chercheurs pour repérer et analyser la “désinformation”. Ces équipes seront remplacées, tout comme sur X, par “les notes de communautés”, rédigées par les utilisateurs, afin de retrouver une certaine “liberté d’expression”.  

Ces équipes chargées du contrôle, qui ont imposé, pendant des années et sous l’égide de l’administration Biden et des agences fédérales, des narratifs liés au coronavirus, à la vaccination ou encore à la situation géopolitique mondiale, seront délocalisées de la Silicon Valley, située en Californie démocrate, pour être transférées dans des bureaux situés au Texas.  

Une décision qui vient s’ajouter aux autres efforts de Mark Zuckerberg de s’attirer les grâces de Donald Trump, à savoir les récentes nominations de personnalités républicaines à des postes clés chez Meta.  

Breton retourne sa veste et défend Musk après les critiques de Macron 

La rupture est bien prononcée aux États-Unis. Quid de l’Europe ? Les dirigeants semblent toujours entrevoir les réseaux sociaux comme un outil de censure et de propagande. En témoignent les déclarations du président Emmanuel Macron devant ses ambassadeurs.  

Sans le nommer directement, le chef de l’État a accusé Elon Musk, “propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux du monde”, de soutenir "une nouvelle internationale réactionnaire" et d'intervenir directement dans les élections, notamment en Allemagne. “Qui l’aurait imaginé”, a-t-il ajouté.  Sa critique vient s’ajouter à celles de quelques autres dirigeants européens, comme le chancelier Olaf Scholz. 

Mais un ancien de la maison, aussi bien française qu’européenne, à savoir Thierry Breton, ancien commissaire au marché intérieur, ancien PDG d’Atos et ancien ministre de l’Économie, retourne sa veste et vient défendre Elon Musk, lui qui lui était si hostile entre la fin 2023 et la mi-2024.  "M. Musk, qui n’est pas encore ministre, dit ce qu’il veut", estime-t-il. "C’est le premier amendement américain, c’est quelque chose qui est sanctuarisé par la Cour européenne des droits de l’homme", a-t-il ajouté.  

“La parole est libre, que ce soit dans l’espace public, que ce soit dans l’espace physique, que ce soit dans les médias, ou que ce soit dans l’espace numérique". Même lorsqu’il s’agit de remettre en doute la gestion de la pandémie et la vaccination ? 

Pour Thierry Breton, les leviers légaux comme le DSA (loi sur les services numériques) doivent surtout se focaliser sur les algorithmes des réseaux sociaux. “Si [les algorithmes de X ont été modifiés], alors ce qui se passe doit être puni et interdit, et la loi nous permet de le faire", a-t-il conclu. 

Von der Leyen elle joue la montre... mais pour combien de temps ? 

Mais sur cette question, la CE se montre très prudente et ce, malgré les appels du chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, à agir avec “la plus grande fermeté” pour mettre fin aux critiques acerbes de Musk contre la politique européenne.   

Se voulant “enquêter” sur les déclarations de Musk à propos de l’AfD allemande, la sulfureuse présidente, Ursula, qui fuit de toutes ses forces un procès pour manigances avec Pfizer en pandémie, décide de mettre sur pause les enquêtes en cours contre Apple, Meta et X en Europe, alors que ces GAFAM risquent des amendes très élevées.  

Toute nouvelle enquête serait aussi suspendue, jusqu’à l’investiture de Donald Trump, qui a plusieurs fois menacé de suspendre son aide à l’Ukraine et d’augmenter sensiblement les droits de douane. Ces enquêtes seraient alors un levier de négociation pour von der Leyen. A se référer à cette information, la liberté d’expression ne semble pas du tout sa priorité. Peut-il en être autrement sachant que cette liberté pourrait révéler les dessous des affaires UrsulaGate et PfizerGate ou porter à la lumière du jour les ingérences de milliardaires comme Soros, Gates, Schwab et consorts dans les politiques occidentales ? 

Comme l'a si bien écrit une fois encore Elon Musk en réponse à Macron, "Les milliardaires George #Soos et Bill #Gates ont interféré dans la politique européenne pendant des décennies, dépensant des sommes énormes pour influencer les élections !" Eux ! Sans que personne ne vienne s’en offusquer dans les milieux “autorisés”.  

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