Société, politique : de l'importance du respect

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 09 avril 2023 - 16:00
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Respect
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Image par Andy Still de Pixabay.
Image par Andy Still de Pixabay.

ÉDITO - Le respect, ni ne s'achète, ni ne s'impose. Et pour être respecté, faut-il être respectable ?Nombreux sont ceux qui obtiennent des autres ce qu'ils croient être du respect, soit parce qu'ils ont de l'argent, soit parce qu'ils ont les moyens de nuire à autrui.  

En réalité, il ne s'agit pas là de respect, mais plutôt d'une déférence feinte et motivée par un intérêt matériel ou par la peur.

Le respect de l'autre n'est effectif que s'il résulte d'une volonté libre de l’accorder. 

Il émane, dans les faits, du désir de considérer avec bienveillance les autres êtres humains, qu’il s’agisse d’individus similaires à soi-même ou de n’importe quel sapiens sapiens vivant dans la communauté des hommes.  

En tant que valeur fondamentale, le respect résulte d'un apprentissage par mimétisme. Il importe d’en démontrer la nécessité par une réciprocité affichée. Oui. La meilleure façon d’apprendre le respect aux enfants est de faire preuve de respect envers eux et envers les autres.  

L’écoute active et l’empathie dans les actes les plus communs favorisent l’apprentissage du respect. Ce qui inclut évidemment le respect de soi-même. 

De façon intrinsèque, qu’est-ce que le respect ?  Il y a le respect des autres, en société, il y a le respect de soi-même. Il y a aussi celui des traditions. Il n'est d’ailleurs pas une valeur présente uniquement dans les textes religieux : il est aussi inscrit dans la loi.  

Il est, malheureusement, de moins en moins effectif, notamment au sein de la famille, de l'entreprise et en politique. Le respect est devenu aujourd'hui une valeur quelque peu désuète... Et la situation hélas ne fait qu'empirer. 

Respecter implique de se soucier de l’impact de nos actes, d’être inclusif et d’accepter les autres pour ce qu’ils sont, même lorsqu’ils sont différents.

Il se construit par la confiance, et il est lié à l’empathie, la compassion, l’intégrité et l’honnêteté. Il est un facteur clé pour une bonne communication, des relations équilibrées et pour la réussite professionnelle et personnelle. 

Le respect fait barrage au harcèlement et aux comportements agressifs. Le harcèlement est un signe avant-coureur de l’échec scolaire et professionnel, de l’agressivité, de la violence et de l’abus de substances. 

En outre, le respect est essentiel à l’évolution sociétale. Il est nécessaire afin de permettre des progrès dans l’éducation, le travail, l’économie et même la science. L’irrespect sape la communication et la coopération : il crée un environnement malsain pour tout le monde. 

Le respect est également indispensable dans un couple afin d'éviter les dérives perverses dont tant de personnes se plaignent, à juste titre. Et là également, cela passe par la communication, le partage et surtout par l'alignement entre ses mots et ses actes. 

Durant les siècles précédents, l'homme avait la mainmise sur la femme. Heureusement, de nombreux combats, difficiles, ont été menés avec succès pour faire respecter les droits de cette dernière. Même si de nombreuses inégalités subsistent dans les entreprises et en politique. 

Au travail, les lois permettent d'éviter le harcèlement, notamment quand il y a un lien de subordination. Le respect, c’est aussi dans la prise de décision : savoir partager l’information, ne pas agir contre les intérêts d’autrui, savoir écouter, savoir convaincre sans heurter. 

Les bénéfices du respect sont aussi biologiques. Lorsqu’on se sent respecté, notre cerveau libère de l’ocytocine et de la sérotonine, les substances neurochimiques du bien-être. À l'inverse, quand on manque de respect, le cerveau libère de l’adrénaline et du cortisol, les hormones du stress. 

Dès lors un peuple qui n'est pas respecté est dans le stress et n’est donc pas en bonne santé. Or, depuis 2017, nous sommes soumis à un manque de respect constant de la part d'Emmanuel Macron et des membres de ses gouvernements. 

Le peuple ne saurait plus ce qui est bon pour lui. Le peuple aurait toujours tort. Le peuple prend en pleine face l'augmentation du coût de la vie, les violences policières, les bras d'honneur d'un ministre en exercice. Le peuple ne mériterait aucune déférence.

La réforme des retraites en est l'exemple type. La concertation a été un outil biaisé, faussé, dénigré. Utilisé à mauvais escient. Actuellement, le chef de l'État reçoit les membres de la convention sur la fin de vie. Pourquoi a-t-il refusé de faire de même en ne recevant pas les syndicats ou l’intersyndicale pour les retraites ? Qui use du 49.3 à répétition fait-il preuve de respect ? Est-il respectable ? Qui emmerde ne peut respecter, c'est une certitude.

Enfin, le véritable respect connaît le courage du risque. À ce titre, le journaliste doit respecter la charte de Munich quelles qu'en soient les conséquences : il en va du respect des lecteurs, qui sont par ailleurs des citoyens, des électeurs.

Alors, tout homme qui se respecte peut faire comme Victor Hugo : voter en conscience, sans consigne.

Choisir la conscience plutôt que les consignes, c’est ce que nous avons fait chez France-Soir, dans le champ journalistique, avec notre manifeste. 

Je vous reparlerai de ce dernier point dans un prochain édito.

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