Allemagne : En pleines négociations, la CDU/CSU de Friedrich Merz chutent dans les sondages, l’AfD grimpe

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France-Soir
Publié le 07 avril 2025 - 10:07
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MacDougall / AFP
MacDougall / AFP

Les partis conservateurs en Allemagne sont en déroute. Le plus dur semblait dépassé après l’accord des partis politiques de la coalition pour le réarmement de l’Allemagne mais les désaccords persistent, retardant la formation du nouveau gouvernement du probable futur chancelier, Friedrich Merz. Les négociations, toujours en cours, déçoivent les Allemands qui ne soutiennent plus la CDU/CSU. Selon un sondage du quotidien Bild, le soutien des électeurs à cette formation politique est tombé à 24%, soit autant que l’AfD. Un nouveau pourcentage historiquement bas pour les conservateurs mais le meilleur score jamais enregistré par les nationalistes. 

En mars dernier, après des jours de débats, un accord a été conclu entre la CDU, le SPD et les Verts concernant la réforme du "frein à l'endettement", une règle constitutionnelle limitant strictement le déficit budgétaire en Allemagne. Cet accord prévoit que les dépenses de défense dépassant 1 % du PIB seront exemptées de cette règle, offrant ainsi une marge de manœuvre budgétaire significative pour renforcer la Bundeswehr. 

Le nucléaire et la politique sociale ralentissent les discussions 

Cet accord prévoit aussi la création d'un fonds spécial de 500 milliards d'euros destiné à financer des projets d'infrastructure sur une période de dix ans. Ce fonds sera géré en dehors du budget ordinaire et doit servir à financer les investissements dans divers domaines tels que les transports, l'énergie et les communications. Pour convaincre les Verts de soutenir cet accord, Friedrich Merz a proposé d'affecter 100 milliards d'euros du fonds d'infrastructure au Fonds de transformation climatique, un budget fédéral pluriannuel destiné à financer des mesures politiques en faveur du climat et de la transition énergétique.  

Dans la foulée, le Bundestag a approuvé le plan et trois jours après, le Conseil fédéral a approuvé les réformes. Mais presque un mois plus tard, toujours pas de nouveau gouvernement en Allemagne. Si les discussions sur l’immigration semblent aboutir, ce n’est pas le cas des négociations sur le nucléaire. Tandis que les conservateurs (CDU/CSU) soutiennent les promesses de campagne de Friedrich Merz, les socialistes (SPD) campent sur une opposition de principe. La politique sociale, qui comprend, entre autres, le travail ainsi que la fiscalité, font encore l’objet de désaccords. 

Des points qui coûtent cher au vainqueur des dernières législatives, son parti et ses alliés. Selon le dernier sondage dominical Insa du quotidien Bild, la CDU/CSU ne récolte plus que 24% des soutiens des électeurs. Cette formation a ainsi perdu six points de pourcentage aux sondages de début mars. A l‘Insa, Hermann Binkert, souligne n’avoir “jamais vu jusqu’à présent” une "perte d'approbation similaire entre les élections fédérales et la formation d'un gouvernement". 

L’AfD gagne du terrain 

24% des électeurs voteraient ainsi pour la CDU/CSU... autant que l'AfD. Pour ce parti, il s’agit d’une augmentation d'un point de pourcentage par rapport au dernier sondage. C’est le meilleur score pour l’AfD, qui a récolté 20,8% lors des précédentes législatives. De son côté, l'Union chrétienne-démocrate perd en revanche quatre points et demi de pourcentage, ayant remporté le scrutin avec 28.5%.  

Le parti du chancelier sortant, Olaf Scholz, le SPD, partenaire éventuel de la coalition, atteint 16%. Les Verts sont à 11 %, perdant un point, de même que la gauche, qui, à l’opposé, gagne un point.  

Selon l’Insa, la marge d’erreur statistique maximale est de 2,9%. 1 206 personnes ont pris part à ce sondage la semaine dernière, du lundi 31 mars au vendredi 04 avril.  

Conséquence de ces négociations poussives : la prochaine session du Bundestag a été annulée, à la demande des partis de la probable coalition. L’annulation a suscité l’ire de l’opposition, l’AfD à leur tête. Ce parti voit dans cette manœuvre la “crainte” de la CDU/CSU et du SPD d’être rattrapée, voire dépassée par l’AfD, qui entend présenter immédiatement au Bundestag "toutes les demandes que l'Union avait promises pendant la campagne électorale". 

Les Verts critiquent "une course à la traîne, surtout en ces temps" et la gauche dénonce un affront. L’opposition juge l’annulation peu opportune, compte tenus ces sujets urgents à traiter, comme les taxes douanières imposées par Donald Trump. "Pendant les négociations de coalition, il doit régner un silence politique, l'opposition ne doit juste pas déranger - c'est une aberration", déplore-t-on.

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