Filières djihadistes vers la Syrie : ouverture du procès sans Salim Benghalem
Un peu plus de deux semaines après les attentats de Paris, s'ouvre ce mardi 1er décembre dans la capitale le procès d'une filière d'acheminement de djihadistes en Syrie, en l'absence du principal prévenu, Salim Benghalem.
Considéré comme l'un des bourreaux de Daech, ce Français de 35 ans est sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Il a été avec Mehdi Nemmouche, le tireur présumé du musée juif de Bruxelles, un des geôliers des quatre journalistes français libérés en avril 2014 après dix mois de capture. Installé en Syrie, il ne voulait pas revenir en France, rapporte son entourage, si ce n'est pour éventuellement commettre un attentat.
En effet, interrogée par les enquêteurs, son épouse Kahina H. a affirmé qu'il voulait mourir en martyr. Il lui aurait ainsi dit que "s'il rentrait, ce serait pour faire un attentat, un maximum de dégâts" et que "les attentats à la bombe n'étaient plus trop d'actualité, que c'étaient les tueries en série qui étaient préconisées". Selon Le Monde, il aurait été ciblé par un bombardement de l'armée française à Raqqa (Syrie) le 8 octobre. Après cette annonce, le ministère de la Défense avait toutefois assuré ne pas voir d'éléments "précis" quant à l'identité des personnes tuées ou blessées dans ces frappes.
Parmi les six autres prévenus, l'un serait resté environ un an et demi en Syrie. Il est accusé d'avoir combattu et recruté des djihadistes, dont quatre de ses co-prévenus, pour le compte du Front Al-Nostra (affilié à Al-Qaïda), puis de Daech. S'il est accusé d'avoir eu un rôle central dans l'acheminement de djihadistes depuis le Val-de-Marne en France, il nie avoir été recruteur. Comme d'autres dans cette affaire, il prétend notamment d'être parti en Syrie pour faire de l'humanitaire.
Les six autres membres présumés de cette filière sont restés entre dix jours et deux mois en Syrie. L'un des prévenus soutient avoir combattu contre son gré. D'autres ont justifié leur départ par des difficultés personnelles et professionnelles en France.
Un autre a notamment assuré être parti en raison des discrimination religieuses subies par son épouse et lui. Une fois sur place il aurait toutefois été déçu. Récemment libéré pour une question de procédure, il a entrepris une démarche de déradicalisation et une importante "réflexion sur son parcours".
Enfin, le septième prévenu, qui avait des liens avec Mohammed Achamlane, chef du group islamiste Forsane Alizza, condamné en juillet dernier à neuf ans de prison ne s'est jamais rendu en Syrie. Accusé d'être un recruteur, il a nié en bloc, assurant ne jamais avoir convaincu qui que ce soit de faire le voyage que lui-même n'avait jamais fait.
Le procès se clôturera le 7 décembre.
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