Le New York Times appelle le président américain à se retirer, “Panic” chez les démocrates
Une prestation si calamiteuse que même des soutiens de poids du parti démocrate plongent dans la “panic”. Au lendemain du débat désastreux ayant opposé le président Joe Biden à Donald Trump, en prévision des présidentielles de novembre, le New York Times a appelé l’actuel locataire de la Maison-Blanche à se retirer de la course. L’éditorial du prestigieux journal américain se joint à plusieurs voix qui s’élèvent dans le camp démocrate et qui s’interrogent sur la capacité de l’ancien vice-président sous Barack Obama à mener un second mandat à terme, voire à compléter sa campagne électorale. Les “Dems”, qui envisagent tout de même un remplaçant, affirment que Joe Biden reste leur candidat et ce dernier promet la victoire à ses électeurs.
Lors du débat entre les deux candidats jeudi soir, les Américains et le monde entier ont assisté en temps réel aux soucis de santé du président américain. Regard vide, mots inintelligibles, phrases incomplètes ... Une réplique moqueuse de Trump résume bien la situation : “Je ne sais pas ce qu’il vient de dire et je ne pense pas qu’il le sache non plus”. On décrit un Biden “méconnaissable” et pourtant, les symptômes sont visibles et font le tour du web depuis plus d’une année : bourdes, lapsus, absences ou égarement lors de cérémonies officielles, sans omettre ses nombreuses chutes.
“Le plus grand service public” de Biden serait de se retirer
Des journaux réputés proches des démocrates admettent la situation. Mais le New York Times va bien plus loin. Dans un éditorial publié vendredi, au lendemain du débat télévisé, le comité de rédaction décrit Joe Biden comme étant “l’ombre d’un dirigeant”. Le président des États-Unis a “échoué à son propre test”, écrit-on dans un article intitulé “Pour servir le pays, le président Biden doit quitter la course”.
S’il “a été un président admirable” et que “sous son commandement, la nation a prospéré (...) et les plaies ouvertes par Donald Trump ont commencé à se refermer”, toujours est-il que “le plus grand service public qu’il pourrait rendre aujourd'hui serait d'annoncer qu'il ne se représentera pas à l'élection”. L’actuel locataire de la Maison-Blanche était “méconnaissable”, “avalant des mots, ne finissant pas certaines phrases et regardant dans le vide”.
Cet éditorial, qui sonne comme un aveu sur l’état de santé du candidat démocrate, n’est pas une réaction isolée. Joe Biden a, certes, obtenu le soutien de la quasi-totalité des délégués lors des primaires et des caucus organisés de janvier à juin dans chaque État. Mais comme le titre le magazine américain Time sur sa une : “panic” chez les démocrates. Des membres du parti commencent à s’interroger sur sa capacité, aussi bien physique que cognitive, à mener à terme un second mandat, ou du moins, atteindre les élections de novembre.
Des médias US listent même les potentiels remplaçants de Joe Biden et le nom de Kamala Harris, vice-présidente, revient avec insistance. Numéro deux de l’exécutif américain et présidente du Sénat, elle jouit, à ce stade, d’une meilleure popularité que les autres démocrates pouvant être appelés à se confronter à Donald Trump, comme Gawin Newsom, Gretchen Whitmer ou Josh Shapiro, respectivement gouverneurs de Californie, du Michigan et de Pennsylvanie. Mais les récents sondages menés par Politico dévoilent que seulement un tiers des électeurs la pensent capable de relever un tel défi.
Biden écarte un retrait et fait son autocritique
En théorie, les “Dems” ont jusqu’au 19 août, date de la convention à Chicago, pour entériner définitivement la candidature de Joe Biden, qui sera, sans aucun doute, désigné. Jennifer O'Malley Dillon, une des responsables de campagne du président américain, affirme que “les opinions des électeurs n’ont pas changé”. Son équipe, affirme-t-elle, a même levé 27 millions de dollars au lendemain du débat, preuve du soutien des votants.
Autre possibilité : que Joe Biden se retire ou que son entourage le convainc de le faire. Ses déclarations le lendemain du débat ne vont pas dans ce sens. “Je vous promets que nous allons remporter cette élection”, promet-il. Il reconnaît ne pas “avoir passé une bonne soirée mais Trump non plus”. “Mais je vais me battre plus fort (...) Je ne me représenterais pas si je ne croyais pas, de tout mon cœur et de toute mon âme, que je peux faire ce boulot”, a-t-il ajouté, peu avant de recevoir le soutien de ses prédécesseurs, à savoir Barack Obama et Bill Clinton.
“De mauvaises soirées de débat arrivent. Croyez-moi, je le sais”, tempère Barack Obama dans un post X. La panique chez le camp démocrate et ses soutiens est telle que, toujours selon le New York Times, “des porte-parole éminents, y compris parmi ceux qui pourraient être candidats à sa succession, ont défendu Joe Biden sur les chaînes d’information en continu. Certains des plaidoyers les plus intenses se sont déroulés à huis clos, lors de collectes de fonds privées”. La même source révèle que Jen O’Malley Dillon aurait mené plusieurs appels auprès de soutiens importants pour les “exhorter à ne pas réagir de manière excessive".
"Les efforts déployés à tous les niveaux ont montré l’ampleur des dégâts causés par Joe Biden à sa campagne en à peine 90 minutes", poursuit le NYT. Fidèle à lui-même et son style offensif, Donald Trump a critiqué son rival, notamment sur sa politique migratoire, objet de très fortes tensions entre les républicains et la Maison-Blanche entre la fin 2023 et le début 2024. "Je lui ai donné un pays sans inflation, il l’a détruit en jetant l’argent par la fenêtre. Des millions de personnes traversent la frontière et viennent prendre les emplois des Noirs et des hispaniques”, a déclaré l’homme d’affaires.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.