Discours à la nation : Joe Biden en plein délire

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De New York, Anthony Lacoudre pour France-Soir
Publié le 20 mars 2024 - 11:55
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Biden
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AFP
Joe Biden à Las Vegas
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Jeudi 8 mars 2024, devant le Congrès réuni au Capitole à Washington DC, Joe Biden a délivré le dernier discours à la nation de son premier mandat (State of the Union Address). 

Le Super Bowl de la politique

L'enjeu est immense. Ce discours est l'événement politique télévisé le plus suivi du pays de l'année, diffusé en prime time sur toutes les chaînes. "C'est le Super Bowl de la politique", remarquent les journalistes. Pour CBS, "C'est le jour le plus important de la vie politique de Joe Biden, pour convaincre les Américains qu'il est prêt pour 4 années supplémentaires. Le timing est idéal, alors que Nikki Haley vient d'abandonner la course dans les primaires républicaines, il a l'occasion de s'adresser aux électeurs indépendants et aux républicains qui rejettent Trump ".

A 8 mois de l'élection présidentielle, aucun faux pas n'est possible, en effet, du côté du chef de l'État, qui, à l'âge de 81 ans, brigue un second mandat. 

Le président le plus impopulaire de l'histoire des États-Unis

Joe Biden sait bien qu'il est le président le plus impopulaire de l'histoire des États-Unis (il est même plus impopulaire que Jimmy Carter en 1980 !) et que 75 % des Américains pensent que le pays va dans la mauvaise direction.  

Des sondages catastrophiques en vue de l'élection présidentielle

Par ailleurs, les sondages pour l'élection présidentielle du mois de novembre prochain s'accumulent, semaine après semaine, et ils ne sont pas bons pour le candidat démocrate. 

Dans tous les sondages parus depuis le mois d'octobre 2023, Joe Biden est derrière Donald Trump. L'agrégat de ces sondages donne + 3 % d'avance à Donald Trump, du jamais vu préalablement aux élections de 2016 ou de 2020. 

Joe Biden "under water" sur tous les sujets

Qui plus est, Joe Biden est "under water" (plus d'opinions négatives que positives) sur les sujets importants, notamment sur l'économie (- 16,9 %), l'inflation (- 26,8 %), l'immigration (- 35,4 %) et même les affaires étrangères (- 22,4 %) (source Real Clear Politics Aggregates).

Un état de santé physique et morale de Joe Biden qui suscite des interrogations

Surtout, la Maison-Blanche et les médias n'arrivent plus à camoufler au grand public l'état de dégradation physique et mentale de Joe Biden. 

Lors de ses dernières apparitions publiques, le président est apparu éteint, distant, perdu sur son podium. Son équipe de collaborateurs empêche les journalistes de lui poser des questions. Joe Biden lit constamment des petites fiches qu'il tire de ses poches. Il doit lire ses discours sur des téléprompteurs énormes. Il se trompe systématiquement de noms, n'arrive pas à formuler les mots compliqués, avale ses mots. 

Joe Biden a rencontré Mitterrand en juin 2021

Le mois dernier, il expliquait lors d'un meeting électoral qu'en juin 2021, François Mitterrand, "de l'Allemagne, euh non, de France", l'avait félicité de son élection de novembre 2020. Quelques jours après, lors d'une conférence de presse, il se vantait d'avoir convaincu le président du Mexique d'ouvrir aux convois humanitaires sa frontière avec Israël...

La bombe du rapport du procureur spécial sur Joe Biden

Cerise sur le gâteau, le 8 février dernier, le procureur spécial Robert Hur rendait public le rapport sur son enquête concernant les documents top secrets subtilisés par Joe Biden lorsqu'il était sénateur et vice-président. 

En substance, le représentant du ministère de la Justice constate que Joe Biden a commis une série d'infractions pénales graves, mais qu'il ne peut pas recommander de poursuites judiciaires compte tenu de l'état dégradé de la santé mentale du président. 

En réalité, explique-t-il en détail, Joe Biden a du mal à lire et à s'exprimer et peine à se souvenir d'événements précis (par exemple quand il a été vice-président où quand Donald Trump a été élu président). A tel point qu'il n'est pas en état mental de subir un procès pénal. Il est "non compos mentis" en termes juridiques (voir notre article "Joe Biden officiellement déclaré sénile par le ministère de la Justice américain" du 13 février dernier).  

Joe Biden est-il capable de faire campagne ?

Bien évidemment, le public s'interroge : Joe Biden sera-t-il vraiment capable de mener campagne jusqu'au mois de novembre et surtout, s'il est réélu, pourra-t-il assurer réellement un second mandat ?

Les démocrates inquiets

Les élus démocrates de la Chambre des représentants et du Sénat réunis au Capitole pour l'occasion du discours de l’Union étaient inquiets. 

Joe Biden va-t-il trébucher lorsqu'il monte sur l'estrade ? Va-t-il avoir un "brain freeze", instant terrible où le président soudainement pétrifié s'interrompt et ne bouge plus pendant de longues secondes ? Va-t-on même comprendre ce qu'il dit ? 

Un Président très remonté

Le discours commence - avec une demi-heure de retard, ce qui est très inhabituel - et rapidement, les élus démocrates sont rassurés. Joe Biden est en pleine forme ! 

Il n'a pas trébuché, il n'avale pas ses mots, il ne chuchote pas dans le micro, au contraire, il est animé, voire hargneux et agressif. Manifestement, ce soir-là, de façon miraculeuse, il a de la poigne !

Un contenu inquiétant

Voilà pour la forme. Le contenu du discours, quant à lui, se révélera particulièrement inquiétant.

Joe Biden, le sauveur de la démocratie

Joe Biden commence son discours en se prenant pour un chef de guerre, se comparant à Franklin Roosevelt en 1941. "Je suis venu réveiller le peuple américain sur les dangers qui frappent la liberté et la démocratie dans le monde et au sein des Etats-Unis", déclare-t-il en substance. 

Il compare Poutine à Hitler, présente Donald Trump comme un dictateur et le Parti républicain comme une menace pour la démocratie américaine.  "Souvenez-vous, l'insurrection du 6 janvier, il y a 3 ans. Notre démocratie est en danger comme elle ne l'a jamais été depuis Abraham Lincoln. Nous devons nous battre pour défendre des élections libres et justes" assène Joe Biden sous les applaudissements nourris de la partie gauche de la salle. 

"Poutine ne va pas s'arrêter à l'Ukraine. Il faut fournir plus d'armes à l'Ukraine ! Avec notre argent, l'Ukraine peut battre la Russie. Le Congrès doit voter l'aide financière. L'Europe est en jeu ! L'histoire nous regarde !"poursuit-il.

"Four more years, four more years !!!" (4 ans de plus) scandent en réaction les élus démocrates en standing ovation, dont certains sont revêtus du drapeau ukrainien.

Mike Johnson, le Speaker of the House républicain, assis juste derrière le pupitre de Joe Biden, se mord les lèvres. Il ne s'attendait sans doute pas à un tel démarrage tonitruant.

Joe Biden menace les juges de la Cour suprême

Joe Biden demande alors au Congrès d'adopter une loi fédérale autorisant l'avortement, se retourne pour remercier sa vice-présidente, également assise derrière lui, chargée du sujet, puis s'adresse de façon virulente aux 9 juges de la Cour suprême, assis au premier rang, habillés de leurs robes noires : "Vous allez bientôt sentir le pouvoir électoral des femmes !!!", hurle-t-il, le visage déformé par des mimiques haineuses, en référence à la jurisprudence récente de la cour autorisant les législatures des 50 Etats de la nation à légiférer sur l'avortement. Les élus démocrates applaudissent hystériquement. Les hauts magistrats restent stoïques et dignes.

"C'est du jamais vu. En résumé, Joe Biden compare Poutine, les républicains et la Cour suprême aux nazis" réagit Jonathan Turley, commentateur républicain en vogue sur les médias sociaux. 

La fixette sur Donald Trump

Au fur et à mesure du discours, on comprend que Joe Biden a trouvé le responsable de tous ses échecs : Donald Trump. Sans citer son nom une seule fois, mais en évoquant une douzaine de fois son "prédécesseur", Joe Biden insiste. Donald Trump est responsable de l'inflation, de la crise de l'immigration à la frontière mexicaine, du prix de l'essence élevé, etc... 

"Il y a 4 ans, c'était le chaos, notre économie était en chaos, le COVID contrôlait nos vies. Mon prédécesseur a failli, c'est impardonnable. Aujourd'hui, c'est un comeback historique. Notre économie est enviée par le monde entier !" explique-t-il.

Surtout, si Trump est élu en novembre, il a pour projet d'abandonner l'Europe à Poutine : "Mon prédécesseur a dit à Poutine, je cite : "Vas-y, fais ce que tu veux !" vocifère Joe Biden.

Une série de mensonges grossiers

Joe Biden s'en prend également avec hargne aux républicains par une série de mensonges grossiers, comme par exemple "Les républicains veulent abolir la sécurité sociale ! Si, si, c'est vrai, ils le disent eux-mêmes". "Je vais vous en empêcher !" continue-t-il sous les huées des élus républicains. 

Lire la partie 2

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