Dans les déserts médicaux, les réquisitions forcées font du tort aux médecins

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France-Soir
Publié le 29 janvier 2025 - 16:55
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Manifestation des médecins près des Invalides et du ministère de la Santé à Paris, le 14 février
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AFP - Emmanuel DUNAND
AFP - Emmanuel DUNAND

Dans les déserts médicaux, c'est un peu sec... Une médecin de la Loire en a fait l'expérience lorsque des gendarmes sont intervenus dans son cabinet pour la contraindre à des gardes supplémentaires en soirée et en week-end. Faute de volontaires, l'Ordre des médecins se dit obligé, mais ne fait pas pour autant l'unanimité.

Une médecine de plus en plus forcée et déshumanisée. "Quand on s’engage dans la profession médicale, on sait qu’une partie de notre travail est de faire des gardes", assure le président de l’Ordre des Médecins de la Loire, Jean-François Janowiak. Et d'expliquer que "le législateur a prévu que le volontariat s’arrêtait au moment où il n’y a plus de volontaires". Donc "s’il y a des trous non comblés dans le planning de garde, on doit alors réquisitionner."

On a toujours fait comme ça. Le hic, comme le rapporte La Voix du Nord, c'est que la médecin concernée s'occupe déjà de 1 500 patients différents. Quand la coupe est pleine, elle est pleine... Résultat, choquée par la brutalité de la "procédure" appliquée, elle s'est mise en arrêt maladie. 

En 2024, six médecins ont déjà été contraints de se soumettre à cette procédure. Pour l’ARS, il n’y a pas d’autre alternative, mais pour le médecin réquisitionné, la méthode est souvent vécue comme une contrainte injustifiable. Si l’objectif est de garantir l’accès aux soins dans les zones sous-dotées, il semble que cette solution ne soit ni satisfaisante ni durable. L’adjointe au maire de Bully, dans la Loire, déplore l'impact que cette pratique pourrait avoir sur l’attractivité de la médecine en milieu rural, avertissant que de telles méthodes risquent de dissuader les jeunes praticiens de s’installer.

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