37 personnes interpellées par la gendarmerie pour “téléchargement et diffusion” de contenus pédopornographiques, découverte de plus d’un million de photos et de vidéos

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France-Soir
Publié le 28 janvier 2025 - 10:29
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Benoist / AFP
Benoist / AFP

Un vaste coup de filet après trois mois d’enquête, le deuxième après celui de décembre. La gendarmerie nationale a annoncé lundi 27 janvier 2025 avoir interpellé 37 personnes dans l’est de la France pour “téléchargement et diffusion” de matériel pédopornographique. Plus d’un million de photos et de vidéos ont été découvertes lors d’une série de perquisitions, qui ont aussi permis de mettre la main sur des armes et de la drogue. Cette opération intervient environ un mois après le démantèlement d’un important réseau international de pédopornographie qui opérait sur l’application de messagerie Signal.  

En mars 2023, une opération similaire a été menée dans la région. A ce moment-là, 17 personnes avaient été arrêtées pour “téléchargement et diffusion” de matériel pédopornographique. La même accusation plane désormais sur 37 autres personnes arrêtées au fil des semaines dans le Grand-Est et la région Bourgogne-Franche-Comté, dans le cadre d’une opération lancée le 19 novembre dernier.  

32 suspects devant la justice 

270 gendarmes ont été mobilisés et placés sous l’autorité des forces armées françaises, particulièrement dans les zones rurales et les petites villes. 36 enquêteurs spécialisés dans la cybercriminalité ont fait partie de cette opération, qui a mené à la découverte de plus d’un million de photos et de vidéos.  

Selon la presse locale, qui précise que l’opération a été menée conjointement par la section de recherches de Metz, les sections de recherches de Dijon et Besançon, ainsi que la section opérationnelle de lutte contre les cyber-menaces de Colmar, avec l'appui du Centre de lutte contre les criminalités numériques, basé à Pontoise, un total de 60 ordinateurs, 290 disques durs, 27 téléphones portables, 8 tablettes et 4 appareils photo ont été saisi lors de plusieurs perquisitions.  

Plus en détails, la gendarmerie explique qu’au moins “un suspect a été interpellé sur le ressort de chacun des 28 tribunaux judiciaires" qui composent la zone Est. “Une dizaine" de personnes ont été interpellées en Alsace, "3 en Meurthe-et-Moselle", "4 en Moselle" et "au moins 3 personnes" en Côte-d'Or et en Saône-et-Loire. Sur les 37 suspects, 32 ont déjà été déférés devant la justice.  Un homme de 56 ans de Côte-d'Or figure parmi les premiers interpellés, après son arrestation en novembre 2024. Il sera jugé en avril 2025.

Quatre des perquisitions se sont aussi soldées par la saisie d’armes et de drogue, poursuit-on.  

 Le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur. En 2023, l'Office mineurs (Ofmin) a reçu 318 000 signalements contre 227 000 en 2022. Sur dix ans, l’augmentation est de 12 000 %, selon la déclaration de Gabrielle Hazan, cheffe de l’office en mai 2024.  

Décembre dernier, la gendarmerie annonçait le démantèlement d'un réseau international pédopornographique, opérant sur l'application de messagerie Signal. 95 personnes ont été identifiées en France et "la grande majorité ont été interpellées". Ces arrestations ont été menées en une dizaine de jours à peine, entre le 9 décembre et jeudi 19 décembre, après une année d’enquête, lancée en novembre 2023. Les perquisitions ont permis la découverte de 375 000 photos, 156 000 vidéos, 122 ordinateurs, 330 supports numériques et 152 smartphones contenant 217 téraoctets de "données intéressant l'enquête". 

La pédocriminalité augmente malgré la loi SREN 

 Cette hausse des signalements a été soulignée par l’Ofmin la même période à laquelle la loi SREN (Sécuriser et Réguler l'Espace Numérique) a été adoptée, promulguée par le Président et est entrée en vigueur. Ce texte impose aux sites proposant des contenus pornographiques de mettre en place des systèmes de vérification d'âge robustes, oblige également les hébergeurs à retirer les contenus pédopornographiques signalés dans un délai de 24 heures, sous peine d'emprisonnement et de lourdes amendes.   

Les sites web et les plateformes de partage de vidéos doivent également mettre en place un système de vérification de l'âge, afin de s'assurer que les contenus pornographiques ne sont en aucun cas accessibles aux mineurs.

Mais les vastes coups de filet menés par la gendarmerie nationale et les bilans annoncés, particulièrement la saisie, par millions, de photos et vidéos lors de ces opérations, laissent supposer la difficulté des autorités à endiguer ce phénomène. Si le délai d’adaptation des plateformes pour mettre en place de nouveaux mécanismes de vérification peut expliquer un certain temps cette relative inefficacité, certaines organisations alertent contre la capacité des pédocriminels à s’adapter. L’usage de messageries cryptées comme Signal ou Telegram est souvent évoqué, suscitant même des débats sur le caractère “inviolable” de leur chiffrement et des éventuelles conséquences qu’un déchiffrement au nom de la sécurité pourrait avoir sur les libertés individuelles.  

L'Internet Watch Foundation, basée au Royaume-Uni, comme des associations en France, mettent aussi en garde contre l’usage de l’intelligence artificielle pour générer des images et des vidéos pédocriminelles. 

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