Des bâteaux aux réseaux sociaux, la France peine à arrêter le narcotrafic
Un rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), publié le 26 janvier, montre que les narcotrafiquants redoublent d'ingéniosité pour acheminer leur marchandise en France. Ports, avions, fret express et même réseaux sociaux : les méthodes évoluent sans cesse.
Les autorités françaises multiplient les contrôles - et les ministres ne cessent d'en parler -, mais le trafic de drogue continue de se sophistiquer. Selon l'OFDT, les saisies de cocaïne via les routes maritimes ont explosé en 2022, représentant 75 % des saisies totales. Le port du Havre, point névralgique du trafic européen, est particulièrement stratégique grâce à ses liens avec l’Amérique du Sud, gros fournisseur mondial. Malgré un renforcement des mesures de sécurité, les trafiquants se montrent toujours plus créatifs, contournant les obstacles avec des stratégies comme les largages en mer ou l'utilisation de ports secondaires, dans les Antilles françaises notamment.
Et, comme le rapporte The Epochs Times, le phénomène se déplace aussi dans les airs. Le transit par avion reste important (17%), même si les autorités traquent les mules qui transportent la drogue dans leurs bagages ou leur corps. 680 mules ont été interceptées en 2024, mais beaucoup parviennent à contourner le problème. Certains, par exemple, passent par les Antilles pour éviter un contrôle trop strict. Selon l’OFDT, le fret postal est aussi l’un des canaux privilégiés des narcotrafiquants. En 2022, il représentait près de 36 % des saisies effectuées à Roissy Fret.
Enfin, pour ce qui est du transport vers l'acheteur, les applications et réseaux sociau ne font qu’aggraver la situation. Les trafiquants offrent désormais un service "en ligne", permettant aux consommateurs de recevoir leur commande en 24 heures sans même rencontrer un revendeur. Un confort pour l’acheteur, un cauchemar pour les autorités, qui se retrouvent "toujours, malheureusement, avec un temps de retard", comme l’a reconnu le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.