Giorgia Meloni défend Elon Musk, il “ne s’ingère pas” dans la politique européenne, contrairement à George Soros, “bien plus nocif”
Voilà qui a le mérite d’être clair. Critiqué de toute part en Europe, le milliardaire Elon Musk peut compter sur un soutien de poids. Celui de Giorgia Meloni, présidente du Conseil italien des ministres. Interrogée jeudi 09 janvier 2024 lors de sa conférence annuelle à Rome sur ses relations avec le patron de SpaceX et de Tesla, la cheffe du gouvernement a défendu ce “génie”, accusé de “dangereuse ingérence” sur le Vieux continent pour ses tweets et ses commentaires. Tout en affirmant avoir de bonnes relations avec le milliardaire américain, Giorgia Meloni a affirmé ne pas avoir reçu d’argent de lui, “contrairement à ceux qui en ont pris de George Soros”, “bien plus nocif”. Elle a également profité de cette conférence pour aborder les discussions entre son exécutif et la société SpaceX concernant un contrat de cybersécurité.
Elon Musk, le milliardaire américain et proche allié du président élu Donald Trump, fait face à une vague de critiques de la part des dirigeants européens, particulièrement Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz. Il est alors accusé d’ingérences dans la politique du continent, en raison de ses multiples interventions sur son réseau social X (anciennement Twitter), dans lesquelles il a exprimé son soutien au parti allemand AfD, tout en critiquant la politique des leaders européens. La Norvège ainsi que le Royaume-Uni se sont joints à la réprimande en accusant Musk d'avoir une influence excessive sur la politique européenne.
Musk n’est pas une menace, Soros si !
Les déclarations de l’homme d’affaires ont alors conduit les dirigeants européens à envisager des mesures légales pour limiter cette influence et celle de son réseau social, comme le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, qui a même exhorté la Commission européenne à agir avec "la plus grande fermeté".
Mais une “voix dissidente” en Europe ne partage pas leurs opinions. Il s’agit de Giorgia Meloni, qui avait déjà déclaré récemment entretenir d'“excellentes relations” avec Elon Musk, un “génie”. En présence de 160 journalistes italiens et étrangers lors de la conférence de presse annuelle à Rome, la cheffe du gouvernement italien s’est exprimée sur le sujet.
A la question de savoir si les interventions d’Elon Musk constituaient une “dangereuse ingérence” comme l’affirment ses homologues, Giorgia Meloni a répondu par la négative, se montrant acerbe dans sa réponse. “Le problème, c'est quand des gens riches utilisent leurs ressources pour financer des partis et des associations, ainsi que des politiciens, dans le monde entier pour influer sur les choix politiques des États”, a-t-elle expliqué. “Ce n'est pas ce que fait Musk”, qui “a financé une campagne électorale dans son pays, pour son candidat, dans un pays où, je note en passant, cela est assez courant”.
Tout en s’interrogeant si le problème ne résidait pas dans le fait que cet influent milliardaire “ne soit pas de gauche”, la présidente du Conseil italien des ministres poursuit sa réflexion. “A ce que je sache, Elon Musk ne finance pas de partis, d'associations ou de politiciens à travers le monde (...) ce que fait par exemple George Soros”, qui est “bien plus nocif” que le patron de Tesla et de X. “Et oui, je considère cela comme une dangereuse interférence dans les affaires des Etats et leur souveraineté”, a ajouté Mme. Meloni.
Une relation “très solide” avec Trump
La dirigeante a également été questionnée sur ses liens avec Donald Trump. Sa récente visite non officielle à Mar-a-Lago, a-t-elle révélé, a permis de confirmer le caractère “très solide”, si ce n’est “privilégié”, de cette relation.
Mais celui qui a été chargé par le président élu de l'Efficacité gouvernementale est resté le principal sujet de la conférence de presse, durant laquelle Giorgia Meloni a démenti la signature de tout contrat de cybersécurité entre la société SpaceX et Rome. “Nous en sommes simplement à une phase d’étude (..) SpaceX a présenté une technologie permettant de communiquer en sécurité au niveau planétaire. Mon seul objectif est celui des intérêts nationaux et je n’ai jamais parlé avec Elon Musk de ce sujet”, a-t-elle affirmé.
Ces discussions portent sur la protection des communications très sensibles au niveau national et planétaire, comme celles des représentations diplomatiques ou militaires italiennes.
Mme. Meloni affirme qu’aucune alternative publique n’existe à ce stade mais les partis d’opposition se montrent toujours très critiques à l’égard de ce projet, qui s'établirait à 1,5 milliards d’euros. Confier à Elon Musk les communications sécurisées n’est pas convenable, estiment-ils.
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