Gaza : Les combats s’intensifient en attendant la reprise des négociations, Pretoria espère un “ordre” de la CIJ sur un cessez-le-feu

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France-Soir
Publié le 24 mai 2024 - 10:00
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Gaza
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Taleb / AFP
Décombres d'une maison détruite à Nuseirat suite à un bombardement israélien dans la nuit du 23 mai 2024
Taleb / AFP

Les combats entre le Hamas et Israël reprennent de l’intensité à Gaza, toujours aussi menacée de famine après la fermeture de plusieurs points de passage à l’aide humanitaire. 26 morts ont été dénombrés selon les autorités gazaouies suite à deux frappes aériennes israéliennes à l’aube du jeudi 23 mai 2024, portant le bilan total à plus de 35 800 morts selon le ministère de la Santé. Les négociations pour une trêve, au point mort depuis plusieurs jours, devraient reprendre après le feu vert du Premier ministre Benjamin Netanyahou, contre qui le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) souhaite l’émission d’un mandat d’arrêt. Cette juridiction pénale internationale doit se prononcer sur une requête de l’Afrique du Sud, qui exige un cessez-le-feu à Gaza, dans un contexte de vives tensions diplomatiques après la reconnaissance, par trois pays européens, de l’État Palestinien.  

Israël et le Hamas se livrent de violents combats dans la bande de Gaza, particulièrement à Jabalia (Nord) et Rafah (Sud). Mardi, les soldats de Tsahal ont multiplié les frappes contre le camp de réfugiés situé à l’extrême nord de l’enclave. Les habitants ont constaté la destruction de plusieurs immeubles par des bulldozers israéliens, dans le cadre d’une opération militaire déclenchée cela fait moins de deux semaines. Tel Aviv explique son retour dans le camp par sa volonté d’empêcher le Hamas d'y reconstituer ses opérations militaires.  

Violents affrontements, l’UNRWA suspend ses opérations 

A Rafah, où une opération terrestre israélienne est redoutée aussi bien à l’intérieur du territoire palestinien que chez la communauté internationale, des bombardements ont fait cinq morts le même jour mardi. Jeudi, la défense civile gazaouie fait état de 26 morts dans la ville de Gaza (Gaza City). Seize de ces victimes ont péri dans le raid aérien de leur maison et dix autres ont subi le même sort après qu’une mosquée et une école aient été prises pour cible. 

Selon un haut responsable américain, Tel Aviv “a pris en compte” les préoccupations de Washington à propos de son opération à Rafah. "Les Israéliens ont revu leurs plans. Ils ont pris en compte nombre de préoccupations que nous avons exprimées", a-t-il affirmé, précisant que la “discussion, constructive, se poursuivait”. 

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza a annoncé jeudi, le 230e jour de guerre, un nouveau bilan jeudi, avec 35 800 décès et 80 200 blessés depuis le 7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas en Israël, qui a fait plus de 1200 morts et 252 otages, dont 124 toujours captifs. 37 de ces personnes retenues à Gaza sont décédées.  

"L'occupation israélienne a commis 9 massacres contre des familles dans la bande de Gaza, faisant 91 martyrs et 210 blessés transportés vers les hôpitaux au cours des dernières 24 heures", précise-t-on, relevant que "plusieurs victimes sont toujours sous les décombres et sur les routes, et que les ambulances et les équipes de la protection civile ne peuvent pas les atteindre". 

La situation humanitaire est toujours aussi grave dans l’enclave palestinienne. L'Unrwa a annoncé mardi suspendre ses distributions de nourriture à Rafah, en raison des combats intenses entre le Hamas et Israël. Quant à l'aide humanitaire arrivée au port temporaire construit par les États-Unis à Gaza, la population n'y a toujours pas accès, selon le Pentagone.  

"Suite à l'opération militaire [israélienne] en cours dans l'est de Rafah", depuis le 7 mai, "le centre de distribution de l'Unrwa et l'entrepôt du PAM", le programme alimentaire mondial, "tous deux situés à Rafah, sont désormais inaccessibles", explique l’agence onusienne sur X, et "les distributions de nourriture sont actuellement suspendues en raison du manque de fournitures et de l'insécurité" dans la ville. 

La CIJ se prononce sur un cessez-le-feu 

Benyamin Netanyahu affirmait la semaine dernière qu’Israël faisait “tout son possible” pour améliorer la situation humanitaire dans la bande de Gaza, imputant la fermeture du point de passage de Rafah à l’Egypte. Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a d’ailleurs exhorté mercredi l’Egypte à faire tout son possible pour garantir que l’aide humanitaire arrive de manière fluide dans la bande de Gaza. En réponse aux déclarations du chef de la diplomatie américaine, Le Caire a menacé de ne plus servir de médiateur dans les négociations.  

Seront-elles fructueuses cette fois-ci ? Benyamin Nétanyahou, réuni avec son cabinet de guerre israélien et sous la pression de ses concitoyens, a donné son feu vert à la reprise des pourparlers. Début mai, les deux parties n’avaient pas réussi à aboutir à un accord pour une trêve dans l’enclave palestinienne associée à la libération d’otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël. 

Pour Antony Blinken, un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza était encore "possible" mais le réquisitoire du procureur de la CPI de réclamer des mandats d'arrêt à l'encontre de dirigeants israéliens "compliquaient" ces efforts. Tout en saluant les “efforts considérables" des médiateurs égyptien et qatari, il affirme : "Nous y travaillons chaque jour. Je pense qu'il y a encore une possibilité." 

De son côté, la Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, se prononcera vendredi sur une requête de l’Afrique du Sud d’ordonner à Israël un cessez-le-feu à Gaza. Pretoria, qui accuse Tel Aviv de “génocide” souhaite que la cour ordonne à Israël de cesser “immédiatement” toutes les opérations militaires dans la bande de Gaza, y compris à Rafah, et de permettre l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne. 

La Colombie, qui a rompu ses relations avec Israël en raison de la guerre à Gaza, a décidé d’ouvrir une ambassade à Ramallah, dans les territoires palestiniens." Nous sommes convaincus que de plus en plus d’Etats vont reconnaître la Palestine”, a déclaré son président Luis Murillo. Il fait référence à l’annonce par trois pays européens, l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, de leur décision de reconnaître l’Etat de Palestine. Une décision qui suscite la fureur d’Israël.

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