Sarkozy défend un "projet collectif" devant les cadres LR, Copé candidat à la primaire
À neuf mois de la primaire pour 2017, Nicolas Sarkozy a présenté dimanche 14, en clôture du conseil national des Républicains, les grandes lignes d'un "projet collectif", en l'absence de ses rivaux, dont la liste s'est allongée avec la candidature de Jean-François Copé.
Se refusant à dire "maintenant" s'il serait lui-même en lice en novembre, au motif qu'il était "président de la famille", le président du parti LR a déclaré sur TF1 que "rassembler, c'est difficile, et pourtant c'est indispensable" pour permettre "l'alternance". Quelques minutes après, sur France-2, l'ancien président de l'UMP, Jean-François Copé s'est porté candidat à la primaire de la droite et du centre.
Quant à un autre rival, Alain Juppé, il a reçu dimanche le soutien de Jean-Pierre Raffarin, qui a dépeint l'ancien Premier ministre et maire de Bordeaux comme une "personnalité forte, fiable", un homme avec "de la volonté" mais "pas agité".
Devant près de la moitié des quelque 2.000 conseillers nationaux LR (le "parlement" du parti), réunis porte de Versailles à Paris depuis samedi 13, M. Sarkozy a tracé dimanche les grandes lignes du projet qu'il souhaite voir adopté par les 240.000 adhérents, après amendements.
"Les Républicains veulent", "Les Républicains affirment", "Les Républicains croient", "s'engagent" ou "refusent": en introduisant par ces mots sa vingtaine de propositions, l'ex-chef de l’État a voulu montrer que ce texte était "un projet collectif" dans le seul "intérêt de la France".
"Les Français attendent de la clarté, au-delà des postures, des calculs, des arrière-pensées. Cela vaut pour la déchéance de nationalité comme pour tant d’autres sujets majeurs pour notre pays", a-t-il lancé, dénonçant "les mensonges du candidat socialiste en 2012". Il faut "tout dire avant le grand rendez-vous de 2017 pour tout faire après" et être "à la hauteur des défis qui attendent la France", a lancé M. Sarkozy.
Réaffirmant plusieurs credo, dont "l'autorité de l’État", il a aussi souhaité "refonder le modèle social en faisant de l'entreprise le lieu principal du dialogue social". En Europe, "tant qu'un Schengen II digne de ce nom n'aura pas été mis en œuvre, nous voulons contrôler par nous-mêmes nos frontières", car la France doit être "fidèle à son histoire d'ouverture et d'accueil" mais "dans le respect de l'identité nationale", a-t-il martelé. Ses autres propositions: "école de la République fondée sur l'excellence", respect de la laïcité ("neutralité religieuse dans les administrations, les universités, lycées, collèges et écoles publiques"), "politique familiale ambitieuse", "plan Marshall pour la ruralité", recours au référendum en cas de "blocage" de la société française, baisse simultanée des impôts et des déficits publics.
Si les propositions avancées par M. Sarkozy ne sont pas nouvelles -il les a exposées plusieurs fois depuis son retour en politique, fin 2014, notamment dans son récent livre La France pour la vie-, il compte sur la méthode pour être conforté.
"Dès lundi", le texte sera envoyé aux comités départementaux du parti pour amendements éventuels, puis remontera au bureau politique qui pourra aussi le retoucher. D'autres candidats pourront y présenter leur propre texte, a affirmé M. Sarkozy. Le texte final sera soumis au vote des adhérents en avril. L'ancien président de la République, qui devrait déclarer sa candidature à la primaire d'ici à cet automne, veut se présenter au scrutin de novembre muni d'un projet élaboré de la façon la plus "démocratique" possible, espérant se démarquer de ses concurrents.
Alain Juppé, qui le distance jusqu'à présent dans les sondages, et François Fillon élaborent depuis des mois leurs propres projets, déclinés dans des ouvrages. Les deux anciens Premiers ministres, comme Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet, futurs candidats, ont prévenu samedi que le projet de leur camp serait celui du vainqueur de la primaire.
Le numéro deux de LR, Laurent Wauquiez, a appelé à ce que la primaire ne devienne ni "concours de beauté" ni "guerre fratricide". Son discours offensif dimanche au conseil national, où il a notamment affirmé que c'est "aux étrangers de s'adapter à la France", a été taclé comme "enflammé mais un peu clivant" par Jean-Pierre Raffarin.
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