Les Républicains : Nicolas Sarkozy présente un "projet collectif" devant une assemblée clairsemée
À neuf mois de la primaire pour 2017, Nicolas Sarkozy a présenté ce dimanche 14 février, en clôture du conseil national des Républicains et en l'absence de tous ses rivaux, les grandes lignes d'un "projet collectif" à valider par les adhérents, avec la réaffirmation de credo sur "l'autorité de l’État" ou la transformation du modèle social.
Devant près de la moitié des quelque 2.000 conseillers nationaux LR (le "parlement" du parti), réunis porte de Versailles à Paris depuis samedi 13, Nicolas Sarkozy a tracé les grandes lignes du projet qu'il souhaite voir adopté par les 240.000 adhérents, après amendements. "Les Républicains veulent", "Les Républicains affirment", "Les Républicains croient", "s'engagent" ou "refusent": en introduisant par ces mots sa vingtaine de propositions, l'ex-chef de l’État a voulu montrer que ce texte était "un projet collectif" dans le seul "intérêt de la France".
"Les Français attendent de la clarté, au-delà des postures, des calculs, des arrière-pensées. Cela vaut pour la déchéance de nationalité comme pour tant d’autres sujets majeurs pour notre pays", a-t-il lancé, dénonçant "les mensonges du candidat socialiste en 2012". Il faut "tout dire avant le grand rendez-vous de 2017 pour tout faire après" et "à la hauteur des défis qui attendent la France", a lancé Nicolas Sarkozy.
Réaffirmant plusieurs credo, dont "l'autorité de l’État", il a aussi souhaité "refonder le modèle social en faisant de l'entreprise le lieu principal du dialogue social". En Europe, "tant qu'un Schengen II digne de ce nom n'aura pas été mis en œuvre, nous voulons contrôler par nous-mêmes nos frontières", car la France doit être "fidèle à son histoire d'ouverture et d'accueil" mais "dans le respect de l'identité nationale", a-t-il martelé.
Autres propositions: "école de la République fondée sur l'excellence", respect de la laïcité ("neutralité religieuse dans les administrations, les universités, lycées, collèges et écoles publiques"), "politique familiale ambitieuse", "plan Marshall pour la ruralité", recours au référendum en cas de "blocage" de la société française, baisse simultanée des impôts et des déficits publics.
Si les propositions avancées par Nicolas Sarkozy ne sont pas nouvelles -il les a exposées plusieurs fois depuis son retour en politique, fin 2014, notamment dans son récent livre La France pour la vie-, il compte sur la méthode pour être conforté. "Dès lundi", le texte sera envoyé aux comités départementaux du parti pour amendements éventuels, puis remontera au bureau politique qui pourra aussi le retoucher. D'autres candidats pourront y présenter leur propre texte, a affirmé Nicolas Sarkozy. Le texte final sera soumis au vote des adhérents en avril.
L'ancien président de la République, qui devrait déclarer sa candidature à la primaire d'ici à cet automne, veut se présenter au scrutin de novembre muni d'un projet élaboré de la façon la plus "démocratique" possible, espérant se démarquer de ses concurrents.
Alain Juppé, qui le distance jusqu'à présent dans les sondages, et François Fillon élaborent depuis des mois leurs propres projets, déclinés dans des ouvrages. Les deux anciens Premiers ministres, tout comme Bruno Le Maire et Nathalie Kosciusko-Morizet, futurs candidats, ont prévenu samedi 12 que le projet de leur camp serait celui du candidat choisi à la primaire.
Aucun d'eux n'était présent ce dimanche pour écouter le discours du président du parti. Pas plus que Jean-François Copé, qui devrait déclarer sa candidature dimanche soir sur France 2, au moment même où Nicolas Sarkozy s'exprimera sur TF1. Le numéro deux de LR, Laurent Wauquiez, a appelé dans des médias à ce que la primaire ne devienne ni "concours de beauté" ni "guerre fratricide".
Son discours offensif ce dimanche au conseil national, où il a notamment affirmé que c'est "aux étrangers de s'adapter à la France", a été taclé comme "enflammé mais un peu clivant" par Jean-Pierre Raffarin. L'ex-Premier ministre soutient désormais officiellement Alain Juppé pour la primaire, "personnalité forte, fiable", homme avec "de la volonté" mais "pas agité".
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